01 Editorial.qxd Ibérica 33 (2017): 173-190 ISSN: 1139-7241 / e-ISSN: 2340-2784 Résumé Le sport a renouvelé la vision du monde et a envahi les différentes sphères d’activités humaines sous de multiples aspects, entre autres la langue. Sport et presse écrite participent de concert à la génération “d’une langue qui joue”. Afin de décrire des événements sportifs ou en rendre compte, le journalisme génère un lexique qui s’est répandu progressivement jusqu’à conquérir la langue courante. Inversement, les termes empruntés à d’autres champs d’activité, prennent des dimensions sémantiques intéressantes, lorsqu’elles immigrent vers les terrains sportifs. Dans la présente contribution, notre objectif est de mettre en relief l’investissement du lexique du sport dans le discours politique et économique d’une part et celui d’autres domaines dans le discours sportif d’autre part, afin de souligner les effets de ce jeu “d’exportation/importation”. Nous verrons à quel point le journalisme se permet des usages particuliers qui pourraient défricher des voies peu explorables. Mots clés: sport/sportivisation, lexique, métaphore, sémantique, presse. Abstract Sport has renewed the vision of the world and invaded the different spheres of human activity in multiple aspects including language. Sport and journalism participate together in creating “a language that plays”. On one hand, journalism generates a sport terminology that has gradually spread to conquer the current language. On the other hand, words borrowed from the other fields of activity immigrate to the sports fields. In this contribution, we aim to highlight the effects of this game of lexical exportation/importation. We’ll examine how journalism can allow new lexical uses. Keywords: sport/sportivisation, lexicon, metaphor, semantics, press. Le français sportif: un jeu lexical d’exportation/importation Riham M. El Khamissy Université Ain Shams, Le Caire (Egypte) rihamelkhamissy@yahoo.fr 173 Ibérica 33 (2017): 173-190 RIhAm m. EL KhAmISSy 1. Introduction Au début il y a le sport. Une mimésis sélective de la réalité, laquelle “présente (…) l’avantage de proposer un spectre assez large de situations (individuelles, collectives, affrontements…) qui peuvent renvoyer à de multiples circonstances de la vie quotidienne”. (Ohl, 2001: 194). Ensuite toute une panoplie de mots, d’expressions et de structures phrastiques pour le décrire, le raconter: “des journaux à la radio puis à la télévision, le langage sportif a envahi l’espace social, il est devenu système hégémonique dans l’agir communicationnel fondé sur le langage” (Gleyse, 1998: §23-24). D’entrée en jeu, il convient de préciser que le choix du langage sportif n’est pas aléatoire: premièrement, avec beaucoup de succès, le sport a généré – et continue d’ailleurs à le faire – un langage propre qui s’est répandu et popularisé au point d’être investi dans le langage courant; deuxièmement, ce langage compte peu d’études, notamment en linguistique. Nous proposons, dans la présente contribution, une réflexion sur la langue du sport que nous illustrerons à l’aide d’exemples attestés recueillis ces dernières années1 dans la presse. Notre objectif consiste à mettre en relief l’investissement du lexique du sport dans le discours politique et économique d’une part et celui d’autres domaines dans le discours sportif d’autre part afin de souligner les effets de ce jeu “d’exportation/importation”.2 Sur ce, nous tenterons de déceler la visée sémantiquo-pragmatique de la sportivisation lexicale des discours ainsi que celle de l’importation de lexique non sportif au journalisme sportif. 2. La sportivisation lexicale des discours non-sportifs Les termes sportifs, comme le précise Jean-François Sablayrolles (2005: 51) “se conforment à l’évolution de la langue de la société dans laquelle se pratiquent ces activités et qu’ils façonnent en prenant une importance chaque jour croissante dans la vie et la langue de tous les jours”. L’emploi du lexique sportif comme paradigme désignationnel du politico-économique est une stratégie stylistique et communicative prisée par de nombreux journalistes visant une transposition conceptuelle de l’entente, de l’échange, de la coopération et de la paix. Bref, “c’est beau un monde qui joue”.3 C’est 174 “la croyance partagée dans les vertus intrinsèques du sport (esprit d’équipe, coopération, solidarité, prise de décision, etc. qui est un facteur de communication” (Fourre, 2014: 91). Ce transfert des valeurs sportives positives est généralement le premier motif de l’utilisation de cette terminologie en dehors de son contexte d’usage habituel. L’emprunt à la terminologie sportive en général se fait notamment dans la presse politique. Ce champ (le sport) met à la disposition des politiciens et de la presse des outils de comparaison assez puissants car le sport, une activité facilement appréhendable, véhicule les concepts primordiaux de l’existence: opposition, concurrence, victoire, défaite et même vie et mort. (Khmelevskaia, 2007: 52) Le sport-roi est indubitablement le football. Sport populaire dans la plupart des pays du monde, le football est, en termes quantitatifs, la discipline dont la terminologie est la plus répandue. Les journalistes investissent leur savoir sportif et le projettent sur l’actualité. Ceci se manifeste principalement dans l’usage du lexique propre au foot notamment dans les domaines politiques et économiques. Certains travaux dont ceux de Christian Bromberger (1998) et de Denis Barbet (2007) ont abordé le trope du foot en politique. Leur objectif principal consistait à souligner que le football et la politique ont des propriétés communes lesquelles expliquent ces métaphores qui les unissent. Les auteurs précités insistent également sur la notion de conflit comme vecteur commun favorisant les croisements politico-footballistiques. Certes, ces études sont fort intéressantes et constituent une belle ébauche de travaux où le foot construit les identités collectives. Or, outre la notion de conflit et de compétitivité, le football a cette particularité de réunir et de gommer les différences. C’est ce dont parle patrick mignon (2000) dans son article “Footballisation de la politique” qui fait du foot un élément de socialisation conduisant au consensus de la société britannique. Il s’agit d’une étude diachronique qui remonte au fil des siècles, puis arrive à l’époque contemporaine de thatcher et de Blair. Or, notre souci s'avère ici de montrer à quel point la terminologie sportive vise principalement à dédramatiser les faits, à rendre le réel acceptable et vivable. L’exemple emblématique de cette stratégie est bel et bien un article qui vante l’esprit d’équipe: l’économie mondiale y est assimilée à un match de foot, la constitution d’un portefeuille à la sélection des membres d’une équipe: LE FRANçAIS SpORtIF Ibérica 33 (2017): 173-190 175 1) Le processus s’apparente à la sélection d’une équipe de foot gagnante. Lors de notre conférence à Davos avec les gestionnaires de fonds de premier plan, sur fond d’engouement pour la coupe du monde, un de nos collègues a comparé la constitution d’un portefeuille à la sélection d’une équipe de football. (Le Fax d’Agéfi, 3/7/2014) La sportivisation de l’économie l’enjolive. Le sport dépeint, de ses couleurs vives, l’univers sec et impitoyable des chiffres et des statistiques. La façon de désigner ce dont on parle n’est jamais ni neutre ni aléatoire. Elle corrige, renforce, contredit, parfois même oriente vers certaines conclusions. toute analyse du discours doit s’interroger sur la valeur des mots employés, en envisageant les autres choix lexicaux possibles. Dans les contextes électoraux, le sport allège les tensions. 2) Ils étaient déjà 11 députés socialistes à ne pas voter la confiance à manuel Valls. Bon début… sachant que près d’une centaine de rebelles potentiels s’échauffent sur le banc des remplaçants. (Atlantico, 9/4/2014) 3) Cinq listes au départ pour le premier tour des départementales le 22 mars sur le canton, et parmi elles, une sans étiquette, emmenée par Jean-michel Dupont, maire de Douvrin, vice-président du Siziaf et du Sivom, et Sylvie Creton, adjointe à Vermelles. À leurs côtés, Sylvie Grienche et Joël Bétrémieux, d’haisnes, seront sur le banc des remplaçants. (La voix du Nord, 16/3/2015) Sous l’optique sportive, les remplaçants sont une ligne de force et non une série B. positiver le rôle des remplaçants par l’image sportive, c’est augmenter leur crédit auprès de l’électorat. Certains hommes politiques avertis et conscients de l’effet que pourrait avoir la “footballisation” des événements politiques sont amenés à insister sur les barrières qui séparent le sport de la politique. Ils craignent la surgénéralisation du fait sportif et l’assimilation de la vie politique à un match, chose qui aura son impact sur les décisions qui peuvent changer la facette de l’Europe: 4) L’Europe ne peut pas fonctionner comme une partie de football: un carton jaune, deux cartons jaunes, un carton rouge et c’est l’expulsion. Dans ces conditions, on finirait l’Euro avec combien de pays sur le terrain? (Le Point, 8/7/2015) RIhAm m. EL KhAmISSy Ibérica 33 (2017): 173-190176 Dans l’exemple susmentionné, le refus de comparer les pays membres de l’Union européenne aux membres d’une équipe de foot est, implicitement, un refus de considérer l’expulsion d’un Etat membre comme une affaire simple et plus ou moins tolérée comme c’est le cas des avertissements et expulsions lors d’un match. Si le sport a ses avantages, il reste quand même un jeu qui fait passer en avant le côté ludique, le non sérieux. Expulser un joueur ne touchera que son équipe et de manière temporaire. D’ailleurs, on voit rarement les exclus du match contester la décision de l’arbitre. La sanction a une valeur plutôt symbolique et passe en douceur. mais expulser un pays de l’UE n’est pas une décision simple vu les séquelles politico- économiques importantes que pourrait avoir un tel décret. Outre le football, la scène politique est conquise par d’autres disciplines sportives. La devise du “plus fort, plus haut et plus vite”, propre à l’athlétisme, traduit cette tendance à atteindre l’extrême limite des compétences ou des possibilités de performance. Le “sprint” – qui consiste à déployer un effort intense pour atteindre sa vitesse maximale à un moment déterminé de la course – est souvent utilisé dans des contextes non-sportifs: 5) C’est un peu comme si la future métropole Aix-marseille provence voulait se lancer dans un sprint avec les autres métropoles de l’hexagone en chaussant des souliers de plomb. Emploi, transport, pauvreté. (Les Echos, 29/9/2015) 6) pour Julia Gifford, la raison pour laquelle ces individus (les salariés les plus productifs) sont capables de donner le meilleur d’eux-mêmes est que le temps de travail est comparable à un sprint. (La Tribune, 4/9/2015) Dans l’exemple (5), c’est l’idée de la compétitivité qui est mise en valeur, et “sprint” est à prendre dans l’acception de course de vitesse. Si le choix de “sprint” est heureux, à notre sens, c’est à cause des obstacles qu’affronte marseille, ce qui par conséquent exige le déploiement du plus grand effort, tout comme dans un sprint final. Quant à l’exemple (6), la comparaison avec le sprint est bien dans l’idéologie de la quête des limites: le maximum d’effort et de productivité dans un temps assez restreint. Dans une course, on parle de joli départ comme on parle de faux-départ. La vie économique et politique, quant à elle, comprend également ses faux- départs: 7) Kiev espère une reprise samedi des pourparlers de paix à minsk avec les séparatistes pro-russes, encadrés par la Russie et l’OSCE, après un faux- LE FRANçAIS SpORtIF Ibérica 33 (2017): 173-190 177 départ vendredi au moment où les violences atteignent des niveaux critiques avec la mort d’au moins 24 personnes dans des combats et bombardements. (La voix du Nord, 30/1/2015) 8) “Faux-départ?”, “inquiétude”, mauvaise entrée en matière: les ONG environnementales ont dédaigné les premières pour défendre la mesure. (La Nouvelle République, 5/4/2014) Le “tour de piste”, expression fréquente dans la terminologie de l’athlétisme puisque les courses se disputent toujours sur la piste et ses couloirs, est exportée au monde politique: 9) Lundi soir, les partisans du “Non”, consigne de vote du gouvernement d’Alexis tsiparas, avaient manifesté à Athènes thessalonique (Nord) réunissant près de 17000 personnes, opposés à un nouveau tour de piste avec des institutions qui maintiennent sous perfusion financière leur pays depuis 2010. (Agence France Presse, 1/7/2015) L’association entre sport de combat d’une part et la politique d’autre part est universelle. Les journalistes puisent dans la sphère du catch et de la boxe lexique et expressions. L’absence de violence, de haine, d’hostilité, sont autant d’avantages qui octroient au combat sportif l’étiquette “légitime”, et d’où les deux parties prenantes doivent en sortir – généralement – sains et saufs. L’arène sportive qui ne fait couler aucune goutte de sang (sauf bien entendu en cas de blessures accidentelles) est acclamée. Contrairement à ce qui arrive dans notre monde où “une blessure lors d’un affrontement physique est sanctionnée par la loi, dans l’univers sportif, dans la plupart des cas, l’agression physique ne donne lieu à aucune sanction (voir les avants en rugby et, bien sûr la boxe ou le full-contact)” (Gleyse, 1998). Exporter une terminologie sportive propre au combat est donc souvent un choix lexical positivement orienté. Ceci dit, le paysage politique ne manque pas de termes empruntés au technolecte des sports de combat, comme “les gants de boxe”. Lorsque le ton monte, les acteurs politiques enfilent, métaphoriquement parlant, leurs gants de boxe: 10) Nicolas Sarkozy n’a jamais été meilleur que dans l’adversité. Remarquez que l’adversité est le charbon de la vie politique. On l’a bien vu l’autre soir, l’ex-président avait remis ses gants de boxe, il bouillait sur le ring de tF1, tout en tension, rasé de frais, il a monté le ton et le son, un vrai sanglier traqué (…). Rien de plus redoutable qu’une bête blessée. Sarkozy s’est pris une pêche en pleine proie et il répond coup pour coup, pas encore K-O. (Le Figaro international, 4/7/2014) RIhAm m. EL KhAmISSy Ibérica 33 (2017): 173-190178 11) prêt à enfiler ses gants de boxe, Le pen jure de se défendre pour conserver la présidence d’honneur, un titre dont sa fille, la patronne du FN, veut le priver pour qu’il n’engage plus la parole du parti. (Le Point, 5/5/2015) Dans l’exemple (10), c’est l’allégorie du match de boxe. Le studio de tF1 se transforme en arène “ring”: l’ex-président Sarkozy est, dans sa colère, assimilé à un boxeur prêt à se battre, enfilant “ses gants de boxe” et ripostant sans répit (“coup pour coup”) sans pour autant arriver à la fin du combat ou au Knock-out (K-O), comme se terminent certaines parties de boxe par le coup de grâce. Quant à l’exemple (11), il met en place Jean-marie Le pen prêt à défendre sa présidence du FN, prêt à mettre ses gants de boxe face à sa fille marine Le pen. Le monde sportif possède cet atout de rendre admissible ce qui d’habitude ne l’est pas. Une rixe ou un accrochage, hors cadre sportif, est juridiquement sanctionné. Quand l’opposition verbale revêt les mœurs sportives, le lecteur, comme par magie, la recevra sans la moindre contestation et ne se sentira pas offensé. L’inacceptable devient acceptable, le redoutable devient familier. Une coloration sportive suffit pour banaliser, voire positiver les faits, comme l’écrit Ohl (2001: 188): “Le sport ne choque jamais”. L’alliance politique-sport aquatique n’est fréquente dans la presse généraliste qu’au niveau des plongées. parler de plongée, c’est notamment faire appel aux notions de courage, de hardiesse, de défi. C’est également la mise à l’épreuve de l’endurance puisque le sportif, lors de la plongée, sollicite son corps au delà de ses ressources. L’environnement sous-marin double le challenge et rend ce sport un exercice à haut risque. Emprunter la désignation de “plongée” pour des emplois non-sportifs, c’est donc viser l’héroïsme et l’effort inhérents à ce type de sport. par exemple, 30 représentants des communes du perche eurélien ont visité un opérateur historique qui produit de l’électricité. La visite est comparée à 12) une plongée en apnée au c’ur de l’électron (Echos Républicain, 13/6/2014). 13) Sur le marché du prêt-à-porter, chez Lacoste, le directeur artistique Félipe Olivera-Baptista s’est offert une plongée en apnée dans les archives de la maison, récompensée par une pêche miraculeuse dont il résulte une fête de contraste où se mélangent époques et matières. (L’Orient le jour, 25/2/2015) LE FRANçAIS SpORtIF Ibérica 33 (2017): 173-190 179 En outre, un lexique général, appartenant à la “planète sport”, peut circuler dans le monde politico-économique: 14) Il faut dire que François Asselin, le président de la CGpmE, avait pris soin, avant la prise de parole du chef de l’Etat d’appeler ses troupes à la discipline et au “fair-play”. (Les Echos, 18/6/2015) 15) En début de séance, nous avons pu assister à un moment de “fair-play” comme on dit dans le monde du sport. J-L. Costes a félicité et fait applaudir les deux nouveaux conseillers départementaux, Sophie Gargowitch et Daniel Borie. (La Dépêche du Midi, 26/4/2015) 16) Dès le coup de gong, la ruée vers Shanghai a démarré. Lundi, en début d’après-midi, les traders de hong-Kong avaient déjà acheté 2,1 milliards de dollars d’actions dans leur nouvelle Bourse “sœur”, située sur le continent sifflant la fin de la partie. (Le Figaro, 17/11/2014) 17) Le coup de gong est venu, une nouvelle fois, de l’autre côté de l’Atlantique. Le président américain, Barack Obama, est intervenu dans le débat européen qui s’amorce sur l’attitude de la Grèce. (Bruxelles 2, 2/2/2015) Dans les exemples précités, les concepts “fair-play” et “coup de gong” sont empruntés à la sphère sportive. Le fair-play est l’une des éthiques sportives préconisant la conduite honnête des joueurs en toutes circonstances et dans toutes les disciplines. Adopter cette éthique en économie relève toujours de cette tendance à améliorer le monde réelle en y appliquant les lois sportives. Quant au coup de gong qui annonçait les jeux dans la Grèce antique à l’Olympe, il devient un symbole universel des signaux de début ou de fin d’une action (16) ou un avertissement en cas de danger quelconque (17). tous les exemples que nous avons examinés jusque-là, loin de constituer une liste exhaustive, ne font que consolider notre hypothèse de départ: la mobilité remarquable de la terminologie sportive dont l’extension a atteint les autres discours. En s’étendant au discours non-sportif, le lexique du sport l’enrichit et témoigne d’une tendance de plus en plus pressante vers la “socialisation” des lexies sportives et des images qui lui sont associées dans le langage quotidien. Afin de parfaire notre travail, nous brosserons une statistique fondée sur les résultats de nos recherches.4 Nous recensons la fréquence d’emploi, dans la presse française et francophone, des mots sportifs5 que nous venons de mentionner plus haut en dehors de tout contexte sportif, sur une période de deux ans (du 30 novembre 2013 au 30 novembre 2015). RIhAm m. EL KhAmISSy Ibérica 33 (2017): 173-190180 Après avoir donné un aperçu sur le lexique sportif qui gagne du terrain dans d’autres domaines, nous tenterons dans les pages qui suivent d’explorer la piste inversement. 3. La non-sportivisation lexicale du discours sportif Il arrive souvent qu’un lexique appartenant à des domaines non-sportifs trouve “un refuge”, voire des “investissements” intéressants dans le domaine sportif. Nous pensons avec Ascensión Sierra-Soriano (2002: 729) qu’il existe un “va- et-vient” qui a créé “une osmose entre les domaines”. Avec le temps, le sport se trouve “ouvert à toutes les manipulations idéologiques” (Nel, 1996: 13). À l’ère des médias et des multimédias, les différentes manifestations sportives sont devenues des “shows”. Une forte correspondance entre le sport et les arts de spectacle s’impose: des analogies communes transforment les joueurs en vedettes, en stars, le terrain sportif en scène (herráez-pindado, 2006: 475). Nous proposons dans ce qui suit une randonnée dans le sport vu sous les “feux des projecteurs” du spectacle. Le rideau, emblématique du début et de la fin d’une représentation théâtrale ou musicale, se retrouve investi dans le domaine du sport. Notons que plus de la moitié des emplois concerne le rideau défensif dans certains sports (foot, volleyball, etc.). Les autres renvoient plutôt au début ou à la fin du match, de la saison, du championnat: 18) En lever de rideau, l’équipe recevra Vernajoul. Donc, un week-end qui verra à l’œuvre à Foix les trois équipes seniors. (Football. La Dépêche du Midi, 18/11/2015). LE FRANçAIS SpORtIF Ibérica 33 (2017): 173-190 181 Mots sport Fréquence en contexte non sportif nombre de fois sprint 43 banc de remplaçants 3 carton rouge 77 gant de boxe 2 faux-départ 27 coup de gong 3 tour de piste 25 fair-play 52 plongée en apnée 75 Table 1. Fréquence d’emploi des mots sportifs sur une période de deux ans (du 30 novembre 2013 au 30 novembre 2015). A 3 Le déjà-vu ou déjà connu renvoie souvent, dans une rencontre sportive, au “scenario”: 19) Coupe de France 7ème tour. Les spectateurs de cette rencontre ont assisté à un scénario hitchcockien. Cardiaques s’abstenir. (Football. Ouest- France, 17/11/2015) 20) J’aurais signé des deux mains pour vivre un tel scénario en fin d’année, confie-t-il (muray) au Daily Mail. (tennis. La Libre Belgique, 17/11/2015) Or, c’est le spectacle musical qui a la cote en matière de terminologie non- sportive importée par les journalistes: 21) Et Gregg Berhalter, le technicien de Columbus Crew pour arriver à ses fins pourra compter sur Federico higuain, son soliste argentin, auteur du 2ème but libérateur lors du match aller. (Football. All Africa, 8/11/2015) 22) L’or en équipe et l’argent en solo. (Natation synchronique. Québec hebdo, 8/11/2015) 23) La partition du maestro (Djokovic) n’a pourtant pas été aussi parfaite cette semaine lors de son incroyable tournée asiatique d’octobre. (tennis. Le Figaro, 9/11/2015) Dans un article sur le football belge (sur l'équipe de Gand), le journaliste rapproche, dans une parfaite allégorie, le foot de la musique et le joueur du chef d’orchestre: 24) pour être un bon maestro, il faut pouvoir varier le tempo. La baguette de Svenkums est magique. Le numéro 14 change de rythme en un clin d’œil. (Football. Sport Foot Magazine français, 4/11/2015) Le rythme musical (tempo) est souvent indiqué dans une partition par le métronome. La projection conceptuelle du temps ou du rythme en musique est transposée au domaine sportif pour décrire le ralentissement ou l’accélération du rythme lors d’une rencontre, ou pour rester dans le rythme du match sans décalage par rapport au score de l’adversaire: 25) Le week-end dernier, les seniors filles ont fait face en pré-national: Rochefort a besoin d’une victoire pour rester dans le tempo de ce championnat pré-National. (Basket. Sud Ouest, 29/10/2015) 26) Andrea pirlo qui n’est pas le Cristiano Ronaldo mais le métronome de RIhAm m. EL KhAmISSy Ibérica 33 (2017): 173-190182 la Juventus sait, lui aussi, faire ronronner le cuir. (Football. La Tribune de Genève, 17/6/2015) 27) Le n°4 français (tsonga) croisera le n°1 mondial pour une place en quart de finale. Il espère que le soutien du public lui permettra de dérailler le métronome serbe. (tennis. Le Figaro, 1/6/2015) Dans les deux derniers exemples, la justesse et la précision systématiques de pirlo (foot) et de Djokovic (tennis) sont la raison principale de leur assimilation par voie métaphorique au “métronome”. Le ténor en musique est le chanteur dont la voix masculine est la plus forte, la plus haute. Une voix de ténor se travaille généralement pendant plusieurs années d’exercices vocaux. Sur ce, elle reste rare et singulière. En sport, le concept de ténor renvoie surtout au grand champion, à l’adversaire redoutable tant pour sa force que pour son talent unique: 28) Cette rencontre face à montpellier, ce n’est pas du plaisir pour mes joueurs qui vont avoir la satisfaction de se mesurer face à un ténor (l’équipe de montpellier) qui reste sur une victoire à domicile en championnat contre Nancy. (Football. La Provence, 10/11/2015) Dans les courses (moto, automobile, cyclisme), l’expression “faire l’accordéon” s’emploie pour désigner un peloton qui s’allonge puis se raccourcit, des sportifs qui lâchent et rejoignent le peloton plusieurs fois: 29) mais s’il (thibaut pinot) arrivait à mieux se placer au lieu de faire l’accordéon (monter-descendre) il perdrait moins d’énergie. (Cyclisme. La Provence, 18/7/2014) Dans les autres disciplines, il est souvent question de faire une chose et son contraire, comme dans l’exemple suivant où le score fait l’accordéon, c’est-à- dire augmente et diminue: 30) Le match reste équilibré durant toute la troisième quart-temps. Boudou et Djaldi-tabdi, côté toulouse et Carcaillon côté landais, se montrant les plus efficaces en attaque. Le score continue ainsi de faire l’accordéon. (Basket. Sud Ouest, 18/11/2015) Ainsi, le sport avec ses règles, ses croyances mais surtout son aspect ludique et fascinant trouve des points de tangence avec la musique. Si la presse LE FRANçAIS SpORtIF Ibérica 33 (2017): 173-190 183 magnifie le spectacle, elle fait autant pour le sport, et comme nous l’avons constaté, va jusqu’à faire des correspondances entre ces deux sphères. Une des analogies intéressantes à signaler est celle qui fait de l’univers sportif un vrai “bestiaire”.6 Depuis longtemps, avant même la large diffusion des médias, les équipes sportives puisaient dans le règne animal des surnoms, notamment dans le monde du foot: les coqs français, les super aigles du Nigéria, les éléphants de Côte d’Ivoire, les lions indomptables du Cameroun, les lions de l'Atlas du maroc, etc. Une pléthore de surnoms appartenant à la faune. La presse écrite, quant à elle, est allée encore plus loin, en insérant dans ses textes des lexies issues de l’univers animal pour décrire des gestes sportifs, des comportements de joueurs ou de supporters: 31) L’Italien Renato Canora (…) s’occupe du demi-fond. Un autre Italien, Sandro Damilano de la marche. Les lancers de javelot peuvent picorer des conseils auprès de l’Allemand Uwe hohn, recordman du monde de l’ancien javelot-planeur. (Athlétisme. Géopolis, 21/8/2015) 32) pour arriver à la performance qui fait bêler la foule abrutie des supporters, tout est bon. (La Tribune libre, 10/11/2015) À “picorer” et “bêler”, nous ajoutons l’emploi de “ruminer” qui, d’après nos constatations, est plutôt utilisé lors des performances défectueuses (ruminer une défaite, une déception, une contre performance) ou encore une non- sélection. 33) Le Nuc n’aura pas le temps de ruminer la lourde défaite subie à Istanbul. (Volleyball. L’Express-L’impartial, 14/11/2015) 34) Cela ne sert à rien de ruminer. Nous avons analysé nos erreurs et nous avons revu nos bons moments aussi. (Football. Nord Eclair, 19/9/2015) À notre sens, les journalistes sollicitent, par les emplois susmentionnés, le sourire complice du lecteur et son admiration. par ailleurs, le sport met en scène des valeurs telles la concurrence, le combat. pour être qualifié ou sélectionné, le fort a besoin du moins fort, le compétent du moins compétent. Les notions de victoire et de défaite sont présentes: “La compétition, les sportifs, leurs actions, le terrain… s’identifient à un acte de guerre où certains attaquent et d’autres se défendent” (Sierra-Soriano, 2002: 730). La lutte au tennis ou dans quelques dizaines de sports d’équipe les plus complexes se trouve légitimée. Le lexique de guerre est souvent RIhAm m. EL KhAmISSy Ibérica 33 (2017): 173-190184 utilisé pour faire allusion à la violence de la concurrence et/ou à dramatiser et amplifier les notions d’enjeu, de défi et de rivalité. 35) On n’a vu Eliot Atonietti passer à l’abordage, Johan Fransson et Romain Loeffel bombarder le portier des Fribourgs. (hockey. La Tribune de Genève, 21/10/2015). 36) L’Egyptien a battu le leader de Boulogne, l’Anglais paul Drinkhall (3-1). (tennis de table. La Provence, 8 /11/2015) 37) Jacques Stass: Ce samedi, nous avons loupé des choses faciles, comme des lay ups, ou des lancers francs. mais nous n’avons perdu qu’une bataille, pas la guerre. (Basket. Nord Eclair, 23/11/2015) 38) ça ne va pas selon le mérite. Le hockey, ce n’est pas ça. C’est une guerre. (hockey. L’Avantage, 28/11/2015) 39) Les Biterrois (…) maladroits, ils se battaient pour contenir les assauts répétés adverses. (Football. Midi Libre, 28/11/2015) L’intérêt de telles représentations consiste en l’effet d’excitation, le passage du mode rationnel au mode passionnel. Ce sont également les valeurs d’héroïsme qui se trouvent accrochées au vainqueur: il a bien mérité sa victoire qui survient suite à un effort persévérant. 4. Les apports didactiques L’étude du lexique sportif aura une valeur didactique différente selon les destinataires de l’enseignement-même. Certes, acquérir ce lexique est un objectif d’apprentissage en soi mais n’est-il pas possible de le considérer également comme moyen permettant à l’apprenant d’acquérir une double compétence, tant en français général qu’en français de spécialité? Les étudiants spécialistes de la langue française auront comme objectif principal l’approfondissement de la connaissance de cette langue, la traduction, la rédaction générale ou spécialisé. En explorant le lexique du sport, ils atteindront un certain niveau de connaissance d’une discipline mais ils ne seront pas pour autant des experts en la matière. L’analyse des données authentiques appropriées vise à les habituer aux situations de communication liées aux discours de spécialité et constitue une étape essentielle dans la mise en place d’une formation langagière (mangiante et parpette, 2004: 46). En outre, nous pensons avec Li Keyong et David Vandevelde (2008: 33) que LE FRANçAIS SpORtIF Ibérica 33 (2017): 173-190 185 les Français qui ont un jour tenté de lire une décision de justice savent bien que ce genre d’écrit est en général incompréhensible au non initié. De la même façon, un livre de médecine ou d’économie sera toujours obscur pour celui qui ne maitrise pas le vocabulaire propre à la matière. Il ne s’agit donc pas d’un problème de niveau de français, mais bel et bien de connaissances particulières dans un domaine précis. par conséquent, la bonne maîtrise du lexique sportif permettra non seulement la compréhension de discours spécialisé sur le sport mais également celle du “dynamisme du langage sportif, favorisant ces glissements de sens” (pinelli, 2005: 109). A qui enseigne cette langue de spécialité, il s’agit d’une ouverture d’un monde souvent enfermé (en l’occurrence celui du discours spécialisé) sur d’autres plus diversifiés. Saisir l’adoption de lexique non-sportif dans le domaine sportif décloisonnera différents mondes de connaissances et sollicitera la compétence de décodage chez l’apprenant qui cherchera à interpréter la connotation technique sportive qu’acquièrent les termes courants ou ceux appartenant à d’autres domaines de spécialités lors de leur passage à la langue du sport. Des activités de réécriture, de production libre ou même des exercices de substitutions lexicales peuvent être proposés aux apprenants. Objectif à atteindre: l’éducation par les langues-cultures et non pas l’éducation aux langues-cultures, comme le propose Galisson (2002). 5. Conclusion Le sport a renouvelé la vision du monde et a envahi les différentes sphères d’activités humaines sous de multiples aspects entre autres la langue. Sport et presse écrite participent de concert, comme nous l’avons constaté, à la génération “d’une langue qui joue”. Notre travail a pris pour socle l’observation in situ d’un réel langagier qui prend de l’ampleur à l’époque contemporaine. Une affluence du lexique sportif se propage au delà des terrains sportifs pour conquérir d’autres domaines et embellir notre univers. L’angle de vue sportif ajoute une coloration particulière de dynamisme et de valeurs morales qui entoure d’un halo l’actualité politico-économique. Bref, améliorer le discours sur le monde réel en y insérant un langage imagé sportif. Les journalistes puisent dans la sphère du football, de l’athlétisme, du catch, de la boxe, un lexique qui positivise. Or, inversement, le monde “ideal” du sport ne reste pas intact. La presse sportive renouvelle sa production RIhAm m. EL KhAmISSy Ibérica 33 (2017): 173-190186 graduellement en réaction aux mutations de la société et du lectorat. Elle ne manque pas, comme nous l’avons remarqué, de faire des emprunts à d’autres domaines à des fins diverses qui s’inscrivent grosso modo dans la ligne de la séduction du lectorat. De la musique et du théâtre à la guerre en passant par le monde animal, les cloisons entre discours spécialisé sur le sport et discours autres ne sont plus étanches. Elles deviennent poreuses et favorisent des échanges sémantiquement riches en regard des nouvelles tendances communicatives du journalisme qui, à notre sens, œuvre en vue d’un double objectif: s’immerger dans l’univers du jeu pour décrire – et peut-être aussi décrier tacitement – grâce à la langue, un monde qui ne joue que rarement, et emprunter à ce monde réel sa langue qui ne joue pas pour rendre moins fantaisiste et plus conformiste le discours sur le sport. Article history: Received 27 March 2016 Received in revised form 11 June 2016 Accepted 11 June 2016 Références bibliographiques LE FRANçAIS SpORtIF Ibérica 33 (2017): 173-190 187 Barbet, D. (2007). “La politique est-elle footue ?” Mots. Les langages du politique 84: 9-22 Bromberger, Ch. (1998). Le Football, la bagatelle la plus sérieuse du monde. Paris: Bayart. Celotti, N. et M.T. Musacchio (2004). “Un regard diachronique en didactique des langues de spécialité”. Ela. Études de linguistique appliquée 135: 263-270. Fourre, C. (2014). Métaphore sportive et communication interne dans l’entreprise: l’exemple des représentations sociales des consultants dans les stages de formation professionnelle “outdoor”. Thèse. Galatasarray Universitesi Ileti dergisi: ILETI-S-IM. URL http://iletisimdergisi.gsu.edu.tr/ article/download/5000071767/5000066016. [7/02/2017] Galisson, R. (2002). “Didactologie: de l’éducation aux langues-cultures à l’éducation par les langues- cultures”. ÉLA 128: 497-510. 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EL KHAMISSY est docteur en linguistique française etprofesseur-adjointe au département de français de la faculté des langues (AL ALSUN), Université Ain Shams, Le Caire, Egypte. Elle est l’auteure de plusieurs articles publiés dans des revues internationales de linguistiques françaises et a des contributions à des manifestations scientifiques de premier plan comme le colloque international “Défis de la toponymie synchronique” à l’université de Rennes 2 en 2012, le 3ème et le 4ème Congrès mondial de la linguistique française (CmLF, Lyon 2012; CmLF, Berlin 2014). NotES 1 plus précisément au cours des deux dernières années (de 2013 à 2015). 2 Nadine Celotti et maria teresa musacchio (2004: 267) parle de « nomadisme » de mots: leur voyage d’une discipline à l’autre, d’une discipline à la langue commune, de la langue commune à la spécialisée. 3 Devise de la coupe du monde de Football en France, 1998. 4 Sur la base de données de la presse internationale Factiva. 5 Notons que les termes que nous avons recensés ne sont donnés qu’à titre indicatif et non exhaustif. 6 Le mot est pris dans le sens d’inventaire ou de recueil de récits sur les animaux et le monde animal. 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