Redalyc.Lenguas de especialidad, traducción, fijación. Pedro Mogorrón Huerta et Salah Mejri (dirs). Alicante: Universidad de Alicante, 2012. 212 pages. ISBN:978-8497172097 Ibérica ISSN: 1139-7241 iberica@aelfe.org Asociación Europea de Lenguas para Fines Específicos España Rodríguez Pedreira, Nuria Lenguas de especialidad, traducción, fijación. Pedro Mogorrón Huerta et Salah Mejri (dirs). Alicante: Universidad de Alicante, 2012. 212 pages. ISBN:978-8497172097 Ibérica, núm. 30, 2015, pp. 209-213 Asociación Europea de Lenguas para Fines Específicos Cádiz, España Disponible en: http://www.redalyc.org/articulo.oa?id=287042542010 Cómo citar el artículo Número completo Más información del artículo Página de la revista en redalyc.org Sistema de Información Científica Red de Revistas Científicas de América Latina, el Caribe, España y Portugal Proyecto académico sin fines de lucro, desarrollado bajo la iniciativa de acceso abierto http://www.redalyc.org/revista.oa?id=2870 http://www.redalyc.org/revista.oa?id=2870 http://www.redalyc.org/articulo.oa?id=287042542010 http://www.redalyc.org/comocitar.oa?id=287042542010 http://www.redalyc.org/fasciculo.oa?id=2870&numero=42542 http://www.redalyc.org/articulo.oa?id=287042542010 http://www.redalyc.org/revista.oa?id=2870 http://www.redalyc.org Ibérica 30 (2015): 209-230 ISSN: 1139-7241 / e-ISSN: 2340-2784 Lenguas de especialidad, traducción, fijación. Langues spécialisées, figement et traduction Pedro Mogorrón Huerta et Salah Mejri (dirs). Alicante: Universidad de Alicante, 2012. 212 pages. ISBN: 978-8497172097. Paru en 2012 aux éditions de l’Université de Alicante sous la direction de Pedro Mogorrón HUertA et SAlAH Mejri, le présent ouvrage est un hommage rendu à Pierre lerat, professeur, chercheur et spécialiste de terminologie, lexicologie, lexicographie générale et spécialisée (notamment juridique). Presque vingt ans après la publication de son principal ouvrage Les langues spécialisées (1995), considéré comme un livre de « synthèse, de référence et d’enseignement » (eluerd, 1996: 55), ses collègues, ses compatriotes, ses amis, somme toute, des linguistes qui consacrent leur recherche aux questions dictionnairiques et/ou aux langues de spécialité lui ont offert ce livre de Mélanges pour lui témoigner leur admiration et leur reconnaissance. dès le début, une présentation généreuse des contributions qui scandent le livre pose la thématique abordée (pages 10-17), qui va des langues de spécialité au figement en passant par la traduction, trois sujets entremêlés explicitement évoqués dans le titre de l’ouvrage. Cette présentation a le mérite d’être exposée parallèlement en deux langues, le français et l’espagnol, sans doute par souci de cohérence avec l’ensemble des points traités dans le manuel, et peut-être bien aussi pour souligner la portée de la traduction spécialisée et en faire ressortir les enjeux et les défis. Une fois exposées les problématiques d’étude et après une brève approche définitoire des trois concepts clé (spécialité, traduction et figement), la lectrice et le lecteur sont confrontés à des questions auxquelles on tente d’avancer des réponses qui s’appuient sur les résultats des treize études regroupées dans ce volume. Ainsi, loin d’appartenir à des compartiments étanches, langue générale et langue de spécialité pourraient bien s’inscrire « dans une continuité consubstancielle [sic] » (page 12). dans cette mouvance, 209 Reseñas/Book Reviews 11 IBERICA 30_Iberica 13 11/10/15 19:44 Página 209 chaque étude apporte son originalité et sa spécificité, fournit des éclaircissements sur la complexité du phénomène, et place tel ou tel concept au centre de la recherche des auteurs du volume. Ainsi, la présentation, riche et détaillée, faisant figure d’introduction au corps même du livre, est suivie d’une contribution de SAlAH Mejri (pages 19-31) sur les phraséologismes dans les discours spécialisés. il en repère notamment deux: les « phraséologismes grammaticaux » et les « phraséologismes lexicaux » (page 28). Sur l’assise de cette double distinction, l’auteur tiendrait à assurer « la qualité de la traduction » autour de la détection automatique des phraséologismes dans le texte source, de la « détermination de la couverture phraséologique textuelle » (page 30), et de la recherche d’équivalents dans le texte cible. de son côté, Pedro Mogorrón HUertA s’attache aux unités phraséologiques à « contenu culturel évident » (page 81), notamment aux constructions verbales figées de l’espagnol et aux problèmes que pose éventuellement leur traduction au français. et cela pour en arriver à une conclusion qui peut sembler évidente à plusieurs, mais que d’autres pourraient contester: le traducteur se devrait de conserver le terme de la langue source si aucune autre forme de la langue cible n’existe pour représenter « l’univers culturel d’origine », ou bien d’avoir recours, entre autres, à une adaptation culturelle de la traduction si les « référents culturels » diffèrent (page 95). reste que l’une ou l’autre option n’est pas un choix facile, et que tout choix engage une démarche qui peut aussi bien être défendue que contestée, mais au final le traducteur « est amené à faire des choix dont il assume la responsabilité et qu’il doit être en mesure de justifier » (Vandaele, 2008: 65). dans son étude des unités phraséologiques et leur degré de fixité dans la traduction littéraire1, inèS SfAr (pages 113-122) plaide pour l’importance de la dimension linguistique, en arguant paradoxalement que l’« idiomaticité linguistique » serait plus complexe à traduire que « l’idiomaticité culturelle » (page 121), c’est au moins ce que l’auteur semble démontrer dans le cadre de cette étude. Pourtant, faut-il l’interpréter comme une observation unanime ? nous en doutons. de son côté, CHelo VArgAS SierrA (pages 173-196) identifie les patrons morphosyntaxiques prototypiques des combinaisons lexicales spécialisées d’un point de vue contrastif (anglais/espagnol). Son argumentation n’apporte rien d’autre que des patrons d’équivalences sous forme de graphiques certes intéressants, mais dépourvus d’une systématicité reSeñAS / BooK reVieWS Ibérica 30 (2015): 209-230210 11 IBERICA 30_Iberica 13 11/10/15 19:44 Página 210 que la langue en évolution constante et l’hétérogénéité des différents textes de spécialité rendent incertaine, ainsi que le laisse entendre l’auteur. discours « des affaires », phraséologismes et traduction sont au centre des études de dolorS CAtAlà (pages 135-144) et de dAniel gAllego Hernández (pages 197-212). la première présente une analyse comparative des « pragmatèmes » 2 de clôture des lettres commerciales, en français, en espagnol et en catalan, et conclut que le français fait usage de formules bien plus complexes qui prennent appui sur les relations hiérarchiques, alors que les deux autres langues emploient des formules plus simples mettant au devant des « relations paritaires » (page 142). la seconde s’occupe de la phraséologie spécialisée du langage des affaires portant sur la notion de risque, dans une étude comparative français/espagnol. Au-delà du fait que l’analyse révèlerait, entre autres, « une tendance à l’emploi de la traduction littérale » (page 197), elle présenterait, au dire de l’auteur, certains avantages comme la possibilité de la création de catalogues phraséologiques utiles aux traducteurs. dans une veine similaire, mais centrant sa recherche sur la phraséologie informatique, jeAn-Pierre ColSon (pages 159-171) cherche à établir « un profil phraséologique » (page 159) comme outil d’aide dans le cadre de la traduction automatique. le « score statistique » (WPr) et la fréquence sembleraient des critères essentiels pour le repérage des figements généraux et des figements spécialisés du texte source. la langue du doublage est au cœur des contributions de glòriA torrAlBA MirAlleS et al. (pages 65-79) et de CArlA BotellA tejerA (pages 99-112). Ces études se rejoignent pour accréditer la singularité de la traduction audiovisuelle, en ceci que le doublage exige la prise en compte d’éléments linguistiques autant que paratextuels (visuels, sonores), et c’est bien ce qui en fait toute la difficulté. tandis que BotellA tejerA centre son analyse sur les films anglophones et le rôle de l’intertextualité, et alors même qu’elle revendique la nécessité de transférer l’humour à une nouvelle audience-cible, torrAlBA MirAlleS et al. s’attèlent à l’élaboration d’un répertoire phraséologique du valencien actuel. à l’issue de leur analyse, les auteurs notent avec préoccupation un appauvrissement de la langue valencienne, qui serait dû en partie à l’absence de proverbes traduits en langue cible et aux cas d’hypercorrection détectés (pages 75-78). dans son étude sur les « variantes diatopiques » mexicaines, lUiS MeneSeS (pages 49-63) fait valoir l’idiomaticité comme critère définitoire des mexicanismes, et propose une solution originale, non exempte de reSeñAS / BooK reVieWS Ibérica 30 (2015): 209-230 211 11 IBERICA 30_Iberica 13 11/10/15 19:44 Página 211 contraintes, pour en faciliter l’identification: la création de dictionnaires électroniques monolingues. dans un autre ordre d’idées, Pierre lerAt (pages 33-44) s’intéresse à la cohérence conceptuelle, qu’il rallie aux connaissances explicites ou implicites, et à la cohésion lexicale, qu’il décrit comme un « savoir-dire » à la fois général et spécialisé. Partant, les interlocuteurs des discours spécialisés seraient tenus de partager, selon lui, une compétence à la fois linguistique et extralinguistique, dans une volonté de maîtriser les règles d’un « technolecte » propre à ce type de discours. dans une perspective ouvertement descriptive et sans autre intérêt que celui de fournir un listage de locutions étiquetées par catégories, MArio gArCíA-PAge se livre à une étude de la phraséologie dans Cuento de cuentos de f. de Quevedo (pages 123-134). CriStinA VAlderrey reñoneS, pour sa part, examine finement un jugement de divorce pour faute, et constate que les faits linguistiques sont ralliés au concept de genre, notamment aux « classes de texte », ainsi qu’aux contraintes rhétoriques et pragmatiques les concernant (pages 145-158). Pedro Mogorrón HUertA et SAlAH Mejri y font déjà allusion dans la présentation de l’ouvrage: plusieurs moyens, langues et domaines évoqués « pour apporter une aide précieuse à une traduction des discours spécialisés » (page 14). C’est ce qui en fait toute la richesse et l’originalité, malgré la présence ça et là de coquilles, erreurs typographiques ou d’orthographe, et quelques erreurs de mise en forme, qui n’entament en rien l’intérêt de la lecture. Par l’étendue des domaines concernés, il n’en est que plus vif. Ce livre est donc fortement recommandé à l’intention, non seulement des spécialistes, mais aussi à celle de quiconque s’intéresse à la problématique du figement dans les langues spécialisées. Reçue 19 février 2015 Acceptée 20 février 2015 note de lecture rédigée par Nuria Rodríguez Pedreira Université de Saint-jacques-de-Compostelle (espagne) nuria.rodriguez@usc.es reSeñAS / BooK reVieWS Ibérica 30 (2015): 209-230212 11 IBERICA 30_Iberica 13 11/10/15 19:44 Página 212 References NOTES 1 l’étude prend comme source l’œuvre de taieb SAleH (1969), Saison de la migration vers le Nord, traduite de l’arabe au français (1972). 2 Phrasèmes particuliers fixés dans chaque langue (pages 136-137). reSeñAS / BooK reVieWS Ibérica 30 (2015): 209-230 213 Eluerd, R. (1996). Compte rendu de « Lerat Pierre. Les Langues spécialisées. P.U.F., Linguistique nouvelle, 1995 ». L’Information Grammaticale 70: 55-56. Vandaele, S., Raffo, M. et Boudreau, S. (2008). « Les défis de la pédagogie de la traduction spécialisée: mise en œuvre d’un site de référence en biomédecine ». TTR: Traduction, terminologie, rédaction 21,2: 63-94. DOI: 10.7202/037492ar. 11 IBERICA 30_Iberica 13 11/10/15 19:44 Página 213