A JOURNAL ON TAXONOMIC BOTANY, PLANT SOCIOLOGY AND ECOLOGY 12(1) REINWARDTIA A JOURNAL ON TAXONOMIC BOTANY, PLANT SOCIOLOGY AND ECOLOGY Vol. 12(1): 1-128.22 July 2002 Editors ELIZABETH A. WIDJAJA, MIEN A. RIFAI, SOEDARSONO RISWAN, JOHANIS P. MOGEA Correspondence and subscriptions of the journal should be addressed to HERBARIUM BOGORIENSE, BIDANG BOTANI, PUSAT PENELITIAN BIOLOGI - LIPI, BOGOR, INDONESIA REINWARDTIA Vol 12, Part 1, pp: 1 – 94 GESTION DE LA BIODIVERSITE : RELATIONS AUX PLANTES ET DYNAMIQUES VEGETALES CHEZ LES DANI DE LA VALLEE DE LA BALIEM EN IRIAN JAYA, INDONESIE Y. PURWANTO Laboratoire d’Ethnobotanique, Centre pour la Recherche en Biologie, LIPI, Jl. Ir. H. Juanda 22 Bogor 16122, Indonésie RESUMÉ PURWANTO, Y. 2002. Gestion de la biodiversité: Relations aux plantes et dynamiques vegetales chez les Dani de la vallee de la Baliem en Irian Jaya, Indonesie. Reinwardtia 12(1): 1–94. ⎯ Cette étude a été effectuées selon deux approches: étude ethnobotanique et étude écologique. L’étude ethnobotanique comporte l’analyse des connaissances et des usages de l’environnement végétal, l’organisation de l’espace, le savoir botanique local et on traite également des activités agricoles des Dani–Baliem. L’étude écologique est consacrée à l’analyse de la diversité floristique des différents milieux existant dans la vallée de la Baliem. Cette analyse comporte l’analyse floristique de la forêt primaire à différentes altitudes, de la forêt secondaire (des jachères d’âges différents), des zones de transition (les lisières), des jardins de maison et de village, de lieux protegés et des lieux sacrés. Les résultas de ces études montrent que la dégradation des milieux de la vallée de la Baliem est principalement provoqué par deux activités qui sont les pratiques agricoles traditionnelles et l’exploitation des ressources naturelles. Concernant la richesse floristique, les pratiques agricoles des Dani–Baliem provoquent une diminution de la diversité spécifique des plantes forestières. Au contraire au niveau intraspécifique on observe que la génération d’une diversité génétique chez les plantes cultivées est favorisée par les pratiques agricoles des Dani–Baliem. Les activités humaines enrichissent la diversité écologiques (la forêt secondaire, les zones des transition, les lieux protegés, les lieux d’habitation, les zones dégradées, etc.), c’est-à-dire ces activités créent des unités écosystèmes comportant chacune une flore specifique. Mots clés: Biodiversité, dynamique, végétale, activités humain, usages des plantes, système agricole traditionnel, organization de l’espace, Dani–Baliem, Irian Jaya, Indonésie. ABSTRACT PURWANTO, Y. 2002. Biodiversity management: Plant relation of the Dani people and vegetation dynamic in the Baliem valley of Irian Jaya, Indonesia. Reinwardtia 12(1): 1–94. ⎯ The study was conducted in two approaches, ethnobotanical approach and ecological approach. Ethnobotanical approach consists of knowledge analization and plant nature environment uses which consists of spatial organization, botanical indigenous knowledge, traditional system on plant nomenclature, and treats the agriculture activities of the Dani–Baliem. Whereas, the later approach we analyse the floristic diversity in different environment existence in the Baliem Valley. In this ecological approach contains of analyse floristic of the primary forest of different altitude, secondary forest (fallow system of different ages), transition zone (zone ecotone), home garden, villages, protection area and sacred sites. The result indicated that the degradation of environment in the Baliem Valley, principally caused by agricultural activity and exploitation of natural resources. The traditional agricultural activities of Dani–Baliem society influence on decreasing of genetic resources on wild plant (wild species). On the contrary, these activities in the intraspecific diversity level, increase the number of cultivated plants. Further, Dani–Baliem people activities also influence the ecological diversity. This can be seen from different unit of environment existence like secondary forest, agricultural area, protection zone, sacred site, habitation areas etc.), where every unit have a specific use and a specific plant diversity. Keywords: Biodiversity, dynamic of vegetation, human activities, useful plants, traditional agricultural system, field organization, Dani–Baliem, Irian Jaya, Indonesia RINGKASAN PURWANTO, Y. 2002. Pengelolaan keanekaragaman hayati : Hubungan antara masyarakat Dani dengan jenis tumbuhan dan dinamika vegetasi di lembah Baliem, Irian Jaya, Indonesia. Reinwardtia 12(1): 1–94. ⎯ Penelitian ini didasarkan pada dua pendekatan yaitu pendekatan etnobotani dan pendekatan ekologi. Pendekatan etnobotani meliputi analisis sistem pengetahuan dan pemanfaatan lingkungan alam tumbuhan meliputi sistem tata ruang, pengetahuan lokal tentang botani dan sistem penamaan tumbuhan secara tradisional serta praktek kegiatan pertanian. Sedangkan pendekatan ekologi terdiri atas analisis tentang keanekaragaman jenis tumbuhan di berbagai bentuk satuan lingkungan berbeda di kawasan Lembah Baliem. Analisis tersebut meliputi analisis floristik di hutan primer di berbagai ketinggian berbeda, hutan sekunder (lamanya pemberaan berbeda), mintakat peralihan, 1 2 REINWARDTIA [VOL.12 pekarangan, perkampungan, kawasan yang dilindungi dan tempat-tempat yang dikeramatkan. Dari hasil penelitian menunjukkan bahwa penurunan kualitas lingkungan di Lembah Baliem secara prinsip disebabkan oleh dua aktivitas masyarakat yaitu praktek kegiatan pertanian dan eksploitasi sumber daya alam. Praktek kegiatan pertanian tradisional masyarakat Dani–Baliem menyebabkan penurunan keanekaragaman pada tingkat jenis tumbuhan hutan, sebaliknya pada tingkat intraspesifik mempunyai pengaruh pada peningkatan keanekaragaman genetik, khususnya pada jenis tanaman budidaya. Aktivitas masyarakat Dani–Baliem seperti kegiatan pertanian dan eksploitasi sumber daya alam tersebut selain mempunyai pengaruh terhadap keanekaragaman jenis tumbuhan juga terhadap keanekaragaman ekologi yang ditunjukkan dengan adanya berbagai bentuk satuan lingkungan (seperti hutan sekunder, lahan pertanian, tempat konservasi, tempat keramat, lingkungan tempat tinggal, dan lain-lain) yang masing-masing memiliki kekhasan tentang kegunaannya dan keanekaragaman jenis tumbuhannya. Kata kunci: Keanekaragaman, vegetasi dinamika, aktifitas manusia, tanaman berguna, sistem pertanian tradisional, organisasi lapangan, Dani–Baliem, Irian Jaya, Indonesia. INTRODUCTION Comme de nombreux peuples indigènes qui vivent depuis de nombreuses générations dans des lieux très reculés au sein de grandes forêts, les Dani–Baliem connaissent et utilisent de nombreux produits végétaux comme nourriture, médica- ments, bois de constructions, bois de chauffage, outils, plantes pour rituels et divers autres usages. Les connaissances, la culture traditionnelle et l’utilisation des plantes par les peuples indigènes de forêts tropicales disparaissent rapidement, et de ce fait, les études ethnobotaniques dans des groupes tels que les Dani–Baliem sont urgentes. Les études ethnobotaniques en relation avec l’utilisation traditionnelle des plantes peuvent avoir de nombreuses utilités. Le savoir local peut indiquer des sources de nouveaux médicaments, pesticides et autres produits naturels. Par ailleurs, la forêt tropicale humide est en régression rapide avec comme conséquences la réduction des ressources et la dégradation des écosystèmes. Les plus grandes modifications des écosystèmes forestiers tropicaux sont de loin celles qui sont provoquées par l’homme. Les forêts sont dégradées par l’ouverture des routes, les exploitations agricoles, les plantations et l’implantation d’habitats humains de plus en plus nombreux. En outre, l’homme exploite la forêt pour le bois d’oeuvre et l’aménage de différentes manières pour assurer une régénération naturelle ou artificielle d’espèces commerciales. Dans les cas extrêmes, il pratique une coupe rase des forêts. L’analyse de la gestion des ressources naturelles par les peuples indigènes aide à identifier et soutenir les efforts pour conserver une diversité d’espèces et d’habitats, et fournir des enseignements sur les relations entre les plantes et les hommes. De plus une meilleure connaissance de ces processus d’anthropisation du milieu permettrait d’éclairer les choix que l’on doit faire pour développer les productions agricoles en évitant les risques de dégradation des surfaces irriguées et des forêts protégées, par exemple en aménageant les modalités d’utilisation de la culture sur brûlis. OBJECTIFS ET PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE Le but de cette étude était donc de mieux comprendre les relations que les Dani–Baliem entretiennent avec les écosystèmes qui les entourent et comment ils les transforment. L’objectif final est une confrontation entre deux points de vue sur le milieu écologique et la façon dont il est exploité ; celui des Dani–Baliem et celui de la science. Il s’agit de comprendre la logique de Dani–Baliem et d’établir un dialogue entre le discours scientifique et le discours des acteurs locaux. Pour cela ma recherche a comporté plusieurs aspects: (1). L’étude des caractéristiques floristique, pédologique et, d’une façon générale, écologique de l’environnement. (2). L’observation des techniques agricoles, des outils utilisés et des rituels associés. (3). L’étude du système d’utilisation des terres et de l’organisation de l’espace en relation d’une part avec le fonctionnement de la société, d’autre part avec la dynamique écologique induite par les pratiques sur l’environnement. (4). L’analyse des perceptions, représenta- tions, pratiques et attitudes des Dani–Baliem par rapport à leur environnement de façon à mettre en évidence le système de valeurs qui guide leurs choix. D’une façon générale, pour comprendre les modalités des interactions société-environnement et afin de tenter d’expliquer les mécanismes du processus d’anthropisation du milieu, ”je me suis placé délibérément à l’intersection de plusieurs types de systèmes: écosystèmes et systèmes socioculturels” (Friedberg, 1986). 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 3 L’agriculture traditionnelle et la connaissance de l’environnement ont donc fait l’objet d’une approche globale prenant en compte les aspects utilitaires, économiques et culturels influencent les modes de mise en valeur du milieu, les pratiques agricoles, l’aménagement de l’environ- nement, et l’utilisation des plantes. J’ai cherché à montrer comment l’imbrication entre ces différents facteurs a pu influencer les choix des différentes techniques d’exploitation du milieu par les Dani–Baliem. J’ai examiné également l’impact de ces techniques d’exploitation sur la dynamique des écosystèmes et de la biodiversité. Plusieurs interrogations viennent alors enrichir cette problématique, la première étant de savoir si les Dani–Baliem ont maintenu jusqu'à aujourd'hui une mise en pratique de leurs savoir anciens ou s'ils se sont accoutumés à une utilisation des technologies nouvelles. Ceci implique l'identification des connaissances des Dani–Baliem sur leur environnement naturel et de la façon dont ils exploitent les divers types de milieux. Ainsi on peut se demander quelles sont les différences entre les pratiques agricoles appliquées dans la vallée, dans les zones inondables ou sur les pentes et quelles en sont les raisons. Comment expliquer l'absence quasi totale dans la vallée de forêt primaire? et par contre l’existence de la formations arborées à espèces dominantes soit des Casuarina oligodon soit Praserianthes falcataria. Cela renvoie alors à la question du rôle de l'activité humaine sur l'environnement. Par exemple pourquoi existe-t-il des zones définitivement dégradées couvertes d’une végétation pauvre à faible diversité flo- ristique. Est-ce le résultat des activités humaines ou de facteurs naturels? On s'attend alors à trouver des réponses dans l’examen des modalités des interactions entre les Dani–Baliem et leur environnement. Comment ils exploitent les richesses naturelles (diversité végétale)? Quels changements dans le paysage, dans la richesse floristique sont induits par les Dani–Baliem à travers les pratiques de cueillette ou les activités agricoles, etc. Certaines espèces sont-elles plus protégées ou plus exploitées que d’autres. Quelle est la part respective, dans la couverture des besoins des Dani–Baliem, de la végétation cultivée et de la végétation spontanée et pour cette dernière des différents types de milieu: vallée, montagne, végétation primaire, secondaire etc. La problématique de cette recherche s'inscrit également dans une perspective de develop- pement durable. Etant venu pour la première fois dans cette région pour participer à un programme de développement soucieux de respecter la culture des sociétés locales, il me paraissait important de rechercher les conditions d’application du concept de développement durable tel qu’il a été formalisé dans les années 1980 et popularisé par le rapport de la Commission Brundtland en 1988. Ce concept implique la recherche d’un équilibre entre activités économiques consommatrices de res- sources naturelles et rythme de renouvellement, équilibre qui permettrait aux générations actuelles et futures de jouir équitablement de ces ressources et de leur exploitation. Cette recherche exige donc une bonne connaissance (1) des capacités du milieu naturel et des conséquences des processus d’anthropisation, (2) de la façon dont la popu- lation locale organise ses relations à ce milieu. L’objectif est d'envisager des mesures de déve- loppement adaptées aux besoins de cette population et aux problèmes auxquels elle est confrontée (risques de dégradation du milieu, insuffisances des productions agricoles pour les rendre concurrentes sur les marchés locaux, perte de biodiversité). DEROULEMENT DE LA RECHERCHE, CHOIX DU TERRAIN ET METHODOLO- GIE D’ENQUÊTE Il s’agissait de choisir un terrain d’enquête permettant le recueil des données susceptibles de répondre à plusieurs types d’interrogations sur la dynamique de la végétation dans le cadre d’une agriculture sur brûlis avec rotation des parcelles cultivées et de jachères plus ou moins longue. Il fallait tenir compte à la fois des résultats des pratiques traditionnelles sur le long terme et des modifications actuelles. En particulier: (1) quelle est la conséquence de nouveaux types de cultures comme les rizières irriguées? (2) comment se fait la nouvelle répartition des jardins depuis la disparition des «champs de bataille» et de zones où il était dangereux de cultiver quand existait un état de guerre permanent? Pour l’intérêt écologique de la recherche, il fallait trouver un groupe qui cultive à la fois des terres situées sur la plaine alluviale et d’autres situées sur les pentes des collines qui bordent cette plaine et dont les sommets sont couverts d’une forêt sur laquelle empiètent les défrichements agricoles. En outre, il fallait que dans ce groupe, malgré la chris- tianisation qui est générale dans la vallée de la Baliem, les rapports à la terre, aux être vivants et aux défunts continuent à être vécus dans le cadre traditionnel. Notre choix s’est porté sur un groupe pratiquant le même dialecte de la langue Dani situé entre 20 et 60 km de Wamena, dans le district de Kurulu et dont les membres sont 4 REINWARDTIA [VOL.12 répartis entre quatre villages (desa) sur le plan administratif: Jiwika, Wosi, Siba et Watlanko (figure 1,2,3). . Fig. 1. Localisa on de l’étude ninistrative du district du Kurulu ti Fig. 2. Carte admi Fig.3. Carte de la vallè de la Baliem centrale et localisation des transects effectuè dans le district de Kurulu (Jiwika). ification scie tiques indi plantes par les sociétés trad ui consiste à suivre la vie locale et e temps on observe les pratiques réel de l’enquête je me suis efforcé tels qu’ils sont utilisés par Mes études ont été effectuées selon deux approches: A. Etude ethnobotanique J’ai utilisé des méthodes empruntées à l’ethnoscience, comme l’a proposé Friedberg dans le cadre du programme ESIOP (Etude des Sociétés de l’Indonésie Orientale et Périphérique). Cette démarche a revêtu deux aspects : (1) un inventaire des espèces végétales utilisées, leur appellation vernaculaire, leur ident ntifique et les différents usages dont elles sont l’objet (y compris les usages rituels ou leur évocation dans les mythes). (2) l’étude des interrelations entre les sociétés et les écosystèmes dans lesquels elles vivent, c’est- à-dire le repérage des lieux d’articulation entre les faits biologiques et les faits sociaux, et la façon dont ces interrelations se manifestent à travers les pratiques et les représentations. Conklin (1954) a défini l’ethnoscience comme une analyse des catégories séman gènes, afin d’étudier la connaissance qu’une société a de son environnement. Davis (1991) cité par Aumeeruddy (1993) a dit que l’ethnobotani- que qui s’inscrit dans l’approche plus globale ethnoscientifique, a non seulement pour but de recueillir les usages des itionnelles, mais également d’apporter une meilleure compréhension de la matrice des connaissances d’une société particulière. J’ai utilisé comme méthode d’enquête sur le terrain une technique qui m’a paru être la plus juste et qui est largement pratiquée au laboratoire d’ethnobiologie du MNHN de Paris. C’est la méthode participante propre à l ’approche anthropologique q à y participer de la façon la plus proche possible afin de l’aborder sous l’angle d’un participant. Elle s’accompagne d’entretiens semi- directifs au cours desquels on interroge les acteurs sur leurs pratiques et sur leurs conceptions. En mêm les de façon à bien mesurer la différence entre les discours et les représentations des informateurs. Ainsi, j’ai participé à tous les processus de la vie quotidienne des Dani–Baliem, chez lesquels j’habitais. J’ai principalement travaillé avec les informateurs ayant les connaissances les plus étendues ou les plus spécifiques dans leur propre culture. Il s’est agit de trois types de chefs traditionnels: (1) ap metek kanekela = chef chargé des rituels traditionnels et de la gestion du territoire; (2) ap metek uwaela = chef des théra- peutiques traditionnelles; et (2) ap metek wimaela = chef de guerre. Tout au long de recueillir les termes 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 5 les me de propriété foncière et de responsabilité dans les pratiques agraires. B. e, c’es s différents milieux étudiés sont: la forê de com- pren e jachères et de reconstituer leur histoire. ion correcte des écanismes, il est indispensable que les facteurs es considérés soient ien connus. Or, l’un des problèmes le plus diff oupements d’in mpte. qui amena et Kurulu, la température moyenne annuelle est de 19,5 °C à 1540 m d’altitude, à Kurulu et de 20°C 26,5°C v la Baliem e, la vallée rentre ca i n (1951) avec la valeur Q = elon la division de Koopen. informateurs non seulement pour les noms vernaculaires des plantes, mais aussi pour les catégories d’espaces ou les pratiques techniques et rituelles. Dans cette étude, les relations avec l’organi- sation sociale traditionnelle sont essentielles. J’ai analysé ce qui dans l’organisation sociale des villages et dans les rituels a un rapport avec l’agriculture, le systè Cependant, quand j’ai abordé ma recherche de terrain dans le district de Kurulu, j’ai dû aussi étudier l’organisation sociale et le système de chefferie traditionnelle, qui est à la base ou le noyau de toutes les activités des Dani–Baliem. En effet, la situation m’est apparue rapidement différente de ce que les autres chercheurs avaient trouvé plus au sud. Etude écologique Il s’agissait ici d’étudier l’impact des différents types d’actions de l’homme sur l’environnement naturel. Ces actions sont prin- cipalement: (1) l’essartage avec brûlis, soit dans la forêt primaire, soit dans la forêt secondair t-à-dire sur des lieux qui ont déjà été défrichés pour faire des jardins puis abandonnés; (2) l’entretien continu des pistes; et (3) l’établis- sement des habitats. Pour mettre en évidence l’effet de ces actions, j’ai établi des transects sous forme de parcelles dans chacun des milieux selon des dimensions adaptées à la situation, c’est à dire suffisamment homogènes entre elles et permettant de suivre les variations structurales et floristiques de l’une à l’autre. Le t primaire, les zones de transitions entre forêt et jardin ainsi que dans les jardins abandonnés à différents stades de régénération. J’ai effectué des transects dans la forêt primaire à différentes élévations (1520–1540 m, 1620– 1640 m, 1720–1740 m, 1820–1843 m, 1920–1940 m, 2040 m, 2140 m, et 2340 m sur la surface de la mer). Tous sont situés sur des terrains en pente ou inclinés avec des inclinaisons entre 15° et 20°. Dans le cas des jachères, la méthode d’étude synchronique (analyse de parcelles d’âges variés) a été utilisée, car elle permet, avec une durée d’investigation limitée dans le temps, dre la dynamique de la reconstitution de la végétation. Des enquêtes préliminaires ont été menées auprès des collectivités locales ou des villageois. A la suite de nombreux recoupements, elles nous ont permis d’identifier et de dater un certain nombre d Pour aboutir à une interprétat m historiques des différents sit b icile à résoudre est l’obtention de données concernant l’histoire des sites. En effet si les renseignements relatifs aux jachères de moins de 5 ans sont assez nombreux il est parfois difficile de définir avec précision l’âge d’une vieille jachère. Il est donc indispensable de procéder à des enquêtes multiples avec des rec formations pour aboutir à une classification chronologique des différentes jachères. Je reprends succinctement les principales méthodes que j’ai personnellement utilisées dans mes relevés. Elles concernent à la fois les herbacées et les ligneux pour lesquels les aspects floristiques, structuraux et dynamiques ont été pris en co RESULTAT ET DISCUSSION A. MILIEU PHYSIQUE La région de la vallée de la Baliem se situe dans la zone stratigraphique de l’Irian centrale formée de chaînes de montagnes. Ces montagnes résultent de phénomènes de soulèvements successifs dont le premier date de l’Oligocène et se sont manifestés jusqu’à la fin du Neogéne et au Quarternaire (Bemmelen, 1970). Les observations de Soepraptohardjo et al., (1971) et de l’équipe de GEOTEKNOLOGI – LIPI (1991) montrent qu’il existe 9 types de sols dans la région de la vallée de la Baliem qui sont l’organosol, le sol alluvial, le sol de glei humus, le sol hydromorphegris, le regosol, le sol podzolique rouge-jaune, le brun forestier, le sol renzina et le listosol. Le climat de l’Irian Jaya est de type équatorial chaud et humide. Pour le région de la vallée de la Baliem, il est de type équatorial montagneux. D’après les données climatologiques de W à Wamena. Elle manque des écarts journaliers entre un minimum de 14,2 °C et un maximum de . En général, dans la région de la allée de il fait froid la nuit et chaud la journée. Au niveau pluviométriqu ans la tégorie de type A selon la classification d de Schm dt & Ferguso 0 %, ou le type Afa s La pluviométrie annuelle est d’environ 1.100– 3.500 mm, avec une pluviosité journalière quasiment constante presque toute l’année. La 6 REINWARDTIA [VOL.12 saison humide est marquée par un fléchissement de la pluviosité en janvier, février et mars. La période humide couvre au maximum 8 mois consécutifs et la saison sèche seulement 3 mois maximum de juillet à septembre (figure 4). L’humidité relative est moderée, 70–90 %. Elle varie sensiblement au cours de la journée. Fig. Flore et Végétation 1. Impact de l’homme dans la vallée de la Ba- liem au cours du temps Concernant la partie paléobotanique de la vallée de la Baliem, les informations dérivent toutes des travaux de Haberle, Hope & De Fretes (1991). Elles donnent un aperçu de l’histoire de la végétation de cette région. Cette histoire est fondée sur deux types d’analyse: une analyse polynologique et l’analyse de macrorestes (détritus d'arbres) et de charbon de bois dans les strates, corrélée à la vitesse de sédimentation de l’argile. Ces analyses sont résumés dans les figures 5 et 6. L’analyse polynique indique donc que la végétation initiale de la vallée était caractérisée par un mélange d’espèces de forêt de montagne. Cette forêt aurait été dominée par Castanopsis et Nothofagus (Brass, 1941). Les espèces herbacées et les espèces de forêts secondaires auraient été localisées strictement en bordure de rivière et sur les pentes. Haberle et al. (1991) fournissent aussi quel- auteur e 4. Diagramme climatique de la vallée de la Baliem (observation de 1976–1994, Office de Météoro- logie et Géophysique de Wamena) B. MILIEU BIOLOGIQUE ques informations sur l’impact de l’homme dans la vallée de la Baliem au cours du temps. Ces s constatent que le premier impact d l’homme sur le paysage (feux de brousse) date de la période 28.000 ans B.P. Cette estimation repose . 0 2 0 4 0 8 0 6 0 % NITROGEN x 10 3 1 0 0 0 2 0 4 0 8 0 6 0 % PHOSPHORUS x 10 3 0 1 0 0 2 0 0 3 0 0 4 0 0 SIRM AM x 10 62 0 2 0 4 0 6 0 MAG SUSCEPTIBILITY m kg x 103 -1 -8 0 5 0 1 0 0 % LOSS ON IGNITION 0 1 0 2 0 CARBONISED PARTICLE cm /cm2 3 t 1 0 8 0 : 8 0 B P 2 8 9 0 : 9 0 B P 4 4 4 0 : 9 0 B P 6 8 7 0 : 9 0 B P S u rf a c e r o o t m B ro w n p e a t B la c k c ru m b ly B a n d e d l in e p B ro w n c la y s G re y C la y s V e ry l o w s a n d a t p e a e a t y s il t 0 1 0 0 2 0 0 3 0 0 4 0 0 5 0 0 Depth Z O N E C B A Fig.5. Diagramme des pollens dans le marais Kelela, district Kurulu (D’après Haberle et al., 1991). Fig. 6. Perte d’ignition, particules de carbon et analyses chimiques et magnétiques des minéraux (D’après Haberle et al., 1991). 2 4 5 2 0 0 1 5 0 1 0 0 5 0 5 0 4 0 3 0 2 0 1 0 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 7 sur le résultat des analyses du charbon dans les dépôts issus de l’érosion des pentes. Concernant les fluctuations de la température dans la région montagneuse centrale, Walker & Hope (1982) déclarent qu’elle aurait été durant le Pléistocène de 2 °C à 3 °C inférieure à la température actuelle. Cette constatation repose sur l’analyse du pollen. Une dominante d’arbres forestiers dès 28.0 ette époque que ce sont con activité de chasses aux wallabies il y a 5000 ans .P. Ils ajoutent que la diminution de la forêt dans aurait eu lieu dès 7000 ans B.P., mais ils ne précisent pas quel type de pratique est en cau gétation est devenue moins den de mar es dans la ime par l’ap- pari 991) suggère l’apparition ces phénomènes résultent de la destruction de l une dégra- dation importante des pentes qui cernent la vallée. ssivement. 00 B.P. dans la vallée de la Baliem suppose la persistance d’un climat nuageux ou d’aspect brumeux. Hope (1982) déclare que l’absence de pollens des genres Castanopsis et Lithocarpus dans la région de marais Supulah suggère que ces genres sont restés à basse altitude à cette époque à cause du climat froid. Heberle et al. (1991) affirme que des glaciers étaient présents sur la montagne Trikora aux sources de la Baliem et que c’est probablement à c stitués les fonds alluviaux et marécageux de la vallée. Hope & Peterson (1976) cité par Haberle et al. (1991) estiment que dans les régions situées à 2200 m d’altitude environ dominent de vastes prairies qui étaient « utilisées », sans préciser comment, autour de 10500 ans B.P. Une deuxième remarque concernant l’impact de l’homme dans cette région a été faite par Hope & Hope (1976). Ils ont montré qu’il existait une diminution rapide des pollens d’arbres au profit des pollens d’herbes, ce qui traduit une destruction brutale de la forêt dans la vallée. Haberle et al. (1991) ont remarquer que les espèces de prairie et de végétation secondaire telles Macaranga, Sauraria et Dodonaea deviennent dominantes en ces lieux. De 5200 à 2900 ans B.P., la destruction progressive de la forêt dans la vallée se traduit par une disparition graduelle des espèces forestières et l’augmentation du nombre d’espèces herbacées. On trouve aussi à cette époque les traces d’une agriculture itinérante avec jachères longu B la vallée (le marais Kelela) dûe à l’impact de l’homme se: brûlis de chasse ou brûlis agricoles. Rapellons que Golson a décelé des traces defossés qu’il interprète comme une preuve de la présence d’agriculture dés 9.000 ans B.P. sur les hautes terres de Papouasie Nouvelle Guinée. La végétation dans la vallée avant 7000 B.P. a été dominée par Nothofagus et par quelques petites communautés végétales de prairie et de végétation secondaire. La vé se dans la forêt des marais, incluant des espèces de milieu ouvert comme Syzygium et probablement Castanopsis. Ces dernières plantes ont fini par envahir la région. La période de 7000 à 5000 ans B.P. se caractérise par une interruption de l’accumulation des sédiments dans la vallée sans doute en raison d’une interruption des défrichements sur les pentes qui avait favorisé le ruisselement à l’origine de l’érosion entrainant l’accumulation des sédiments dans la vallée. Dès 5200 B.P. se sont développés des carex et des herbes ais. L’analyse des pollens montre une de nouvelles techniques de préparation du sol, permettent d’utiliser la prairie pour l’activité agricole. L’apparition d’espèces de la famille des Cyperaceae, dans le marais Kelela indique qu’il y a beaucoup d’eau à cet endroit à cette époque, sans doute à cause d’une diminution des moyens d’évacuation de l’eau; Ceci a entraîné une aug- mentation de la productivité du marais, et une sedimentation accelérée venant de la présence en quantité importante de nutriments dès 820 B.P. Tous vallée et sur les pentes qui favorisent la formation de forêts secondaires et une régéné- ration de plantes pionnières qui se fait de façon discontinue et inégale. Après 2900 B.P., la forêt primaire connait une nouvelle perturbation et les espèces caractéristi- ques du phénomène de régénération deviennent dominantes. Ce phénomène s’expr tion d’arbres plantés ou protégés par l’homme comme les espèces Casuarina, Pandanus, et de plantes pionnières, Trema, Celtis, et Macaranga. A cela s’ajoute une diminution de la communauté des plantes herbacées venant du fait que la prairie se trouve employée à l’agriculture. Golson (1977) cité par Haberle et al. (1 a forêt dans la vallée et sur les pentes. Les résultats issus de l’analyse du pollen sont très importants, car ils indiquent que dès 1100 B.P., il y a une apparition de plantes ayant une valeur économique comme Casuarina et Panda- nus, ainsi que de plantes pionnières: Celtis, et Macaranga. Le foisonnement de plantes pion- nières peut être le fruit de l’aménagement d’un cycle de rotation jachères/cultures. La destruction de la végétation sur les pentes de montagnes, ces derniers siècles est le résultat d’activités humaines destinées à l’installation de jardins. Aujourd’hui, on peut constater Ces pentes nues subissent une érosion qui s’am- plifie progre 8 REINWARDTIA [VOL.12 2. F par illages. au da co gli sol calcaire Ba vis fer lea de dro he spe cen arb lan do i- natissima, Kania eugenioides, et la présence d’es carya, Schizomeria, d’espè- ces part de ces espèces pou e les aspects de l’or exogames (ukul-oak). Sur le p l moitié. Chaque i vill ak appartiennent bligatoirement à une moitié différente. En vanche les membres d’un même patrilignage, ppartenant donc à une même moitié, peuvent se trouver répartis dans plusieurs isa-eak et donc associés à des ukul oak différents appartenant à l’autre moitié. Cette dispersion des ukul-oak qui correspond à des alliances matrimoniales en temps de guerre a souvent rendu les descriptions des anthropologues confuses. Chaque isa-eak possède une triple structure de chefferie, l’une associée aux activités pratiques et rituelles ordinaires, en particulier celle qui sont liées à l’agriculture (ap metek kanekela); l’autre associée à la guerre (ap metek wimaela) et la troisième aux techniques thérapeutiques (ap metek uwaela). Chacune de ses chefferies se dédouble à son tour entre les deux moitiés. es selon la de l’isa-eak. Cette structure se matérialise par les ormations floristiques dans la vallée de la Baliem Dans la vallée de la Baliem et à tous les étages, le milieu est le plus souvent occupé les cultures, la forêt secondaire, et les v Quelques pans de forêts sont toutefois préservés sein du domaine cultivé, plus particulièrement ns les lieux sacrés, aux sommets de certaines llines, et dans les zones de pentes sujettes aux ssements de terrain, où domine un difficile à cultiver. La forêt secondaire dans la vallée de la liem est dominée par les espèces Dodonea cosa, Pittosporum ramiflorum, Pittosporum rugineum, Homalanthus papuanus, et Grevil- papuana. La forêt secondaire dans les zones pentes est constituée des espèces Rhododen- n macgregoriae, R. bayerinckianum, R. llvigii, Vaccinium angustifolium, Medinilla ciosa, Melastoma malabarica, Baeckea frutes- s, etc. On note aussi la présence de jeunes res Nothofagus rubra, Nothofagus sp., Wend- dia paniculata, Gardenia lamingtonii, etc.. La forêt primaire située autour de la vallée est minée par les espèces Castanopsis accum pèces Sloanea, Microcos, Octamyrtus, Notho- fagus rubra, Ilex spicata, Ilex versteghii, Elaeocarpus, Crypto de la famille des Cunoniaceae, et de gymnospermes comme Podocarpus, Dacrycar- pus, Phyllocladus, Araucaria et Libocedrus. Les sous-bois sont occupés par les Pandanus, Schefflera, Ardisia, Eugenia, Vaccinium, Timo- nius, Dimorpanthera, Polygala, Planchonella, etc.. Dans la vallée, la végétation est entièrement représentée par des espèces anthropogéniques, par exemple: Casuarina oligodon, Acalypha amen- tacea, Macaranga mappa, Dodonaea viscosa, des médium herbacées (Fimbristylis sp., Eragrotis spp.), et des hautes herbacées (Phragmites karka, et Mischanthus floribundus). On trouve également des espèces plus ou moins dominantes comme Casuarina oligodon, Paraserianthes falcataria et Araucaria cuninghamii. La plu ssent naturellement et sont ensuite entretenues par l’homme qui s’en sert pour les clôtures de jardins, ou comme bois de chauffage. C. ORGANISATION SOCIALE ET TERRI- TORIALE Nous ne traiterons ici qu ganisation sociale qui permettent de comprendre la façon dont des Dani–Baliem gérent leur en- vironnement. De ce point de vue on peut dire que la société Dani–Baliem est fondée sur: a. Des unités résidentielles (sili et ouma). b. Des unité territoriales isa-eak «génitrice- enfant» à l’intérieur desquelles se distribuent les droits d’usage sur la terre et qui corres- pondent à un niveau d’organisation sur le plan des responsabilités rituelles. c. Des patrilignages lan lignager la société Dani–Baliem est constituée d’un certain nombre d’ukul-oak qui appartiennent chacun à l’une ou l’autre moitié, ebe wita ou ebe waya. Chaque ukul-oak porte un nom qui d’après certains informateurs serait e nom de l’ancêtre fondateur. L’ukul-oak est constitué par les descendants de cet ancêtre en filiation patrilinéaire. Les moitiés étant exo- games les enfants d’un homme appartiennent à son ukul-oak et donc à sa moitié tandis que ceux d’une femme appartenant à l’ukul-oak de son mari sont donc de l’autre sa-eak est formé de deux ukul-oak l’un appartenant chacun à une moitié différente. A l’intérieur de chaque isa-eak on trouve des ages «ouma» formés d’un ou plusieurs enclos d’habitations «sili». Sur le plan de la structure sociale chaque isa- eak est formé par deux patrilignages, ukul-oak « tête os » portant le nom de leur ancêtre fondateur. L’ensemble des ukul-oak de la vallée de la Baliem sont partagé en deux moitiés exogames ou ebe «corps» l’une est appelée ebe wita et l’autre ebe waya. Les deux patrilignages qui constituent un isa-e o re a Ces trois chefferies sont organisé mê e structure associant les deux ukul-oakm 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 9 places occupées par ses différents acteurs dans le maître que les pilamo rdinaires. C’est là que l’on garde les objets sa- crés k" qui signifie «homme débout». Sa position est du côté de la porte qui donne vers la ’isa-eak quand il y a un problème à soudre ou un rituel à exécuter. fferie. D. traduisent par des divisions très strictes de l’environnement : ainsi, par exemple, les zones cultivées, les lieux sacrés, les zones protégées, les zones non cultivées, etc. Chacune de ces divisions correspond à un certain type de gestion dans lequel la végétation est impliquée. Nous allons donc examiner maintenant les différentes catégories d'espace en commençant par l'unité d'habitation en donnant un aperçu des espèces végétales que l’on rencontre dans chacune d’elles. 1. Unité d’habitation des Dani–Baliem (sili) C’est le lieu résidentiel d’une à deux familles , construit en fonction de la topographie an aliem s’installent toujours sur l et protégés du vent. Le Cas un rôle essentiel dans le cho struction d’un village. En effet, cet arbre constitue un abri idéal pour les hab gion (la vallée) où les vents peu endroits où cette espèce est présente en quantité imp fortes probabilités d’y trou et devenue une espèce indicatrice de la présence humaine. s constructions. Chaque ent de faço pilamo (la maison des hommes) du sili dont le de maison est pour son ukul-oak, titulaire de l’une des trois chefferies cidessus. Ces pilamo sont de plus grande taille o qui confèrent au patrilignage qui les possède la fonction de chef. On trouvera dans la figure 8 les positions correspondant aux fonctions des différents mem- bres qui composent la chefferie. Ces fonctions sont héréditaires. Le père choisit parmi ses enfants celui qu’il considère comme le plus capable. Les titres correspondant à chaque fonction n’ont pas de sens dans la langue sauf pour le chef "ap mete cour intérieure du sili, silimo, où se réunissent les membres de l ré Dans chaque isa-eak il y a pour chaque chefferie deux pilamo; dans l'une c'est un homme appartenant à la moitié waya qui est ap metek, dans l’autre l'ap metek appartient à la moitié wita. C’est l’ap metek qui dirige la discussion après consultation des autres partenaires de la chefferie qui siègent à l’intérieur du pilamo. Les deux ap itikmo mete placés à l’arrière sont considérés comme jouant le rôle de pieds. L'un appartient à la moitié wita et l'autre est waya. Les deux ap woghuk représentent les mains, ici aussi l'un est wita et l'autre waya. Un autre titre est celui de sukam qui n'a pas de sens dans la langue et dont la fonction est d'aider (Figure 7). Note : 1,2,3,4,5,6 = la position des sukam Fig. 7. Les positions correspondantes aux fonctions des différents membres qui composent la che CONNAISSANCE ET USAGE DE L’EN- VIRONNEMENT VEGETAL Dans cette partie nous allons essentiellement étudier le point de vue des Dani–Baliem sur leur environnement, leur connaissance et leurs concepts traditionnels sur l’organisation et la ges- tion de cet environnement. Nous allons success- sivement examiner les points suivants: (1) les plantes et l’organisation de l’espace; (2) le savoir botanique local; (3) le système de denomination traditionnelle des plantes; enfin (4) les usages des plantes. LES PLANTES ET L’ORGANISATION DE L’ESPACE La société Dani–Baliem est tradition- nellement dépendante des ressources naturelles disponibles localement. Cette dépendance est reflétée par les normes définies par leurs coutumes et leurs traditions. Ces normes se nucléaires naturelle. Les D i–B pdes lieux ats iuar na oligodon joue ix du lieu de con itations de cette ré vent parfois être violents. Ainsi, dans les ortante, il y a de ver un village. Elle est en eff Le sili se compose de plusieur construction est bâtie individuellem n adaptée à sa fonction. L'ensemble est entouré par une clôture de bois, et il n’y a qu’une porte pour entrer et sortir du sili (figure 8). Voici les différents éléments qui se trouvent à l’intérieur d’un sili: (a) des maisons rondes (honai): il existe deux types de honai selon leur 10 REINWARDTIA [VOL.12 mode d’occupation: la maison des hommes (pilamo ou pilai) et la maison des femmes (ebeai ou umah); (b) la cuisine: hunila; (c) la porcherie (wamdabu, wamai); (d) le silimo: l’espace libre entre les différentes cosntructions (voir figure); (e) l’endroit sacré du wadloleget; (f) le jardin potager (ukutlu); (g) lieu d’enfouissement des résidus de la crémation des hommes (pilapolik ou ilaipolike) et des femmes (apolike); (h) lieu de culture de bananiers: hakioma. Pour identifier la diversité floristique de cette unité de l’environnement, j’ai utilisé à la fois des inventaires simples, c’est-à-dire j’ai fait un relevé des espèces présentes dans les sili. Ces inventaires ne nous fournissent aucune autre indication sur la fréquence ou la dimension des individus. J’ai relevé aussi la structure des jardins situés à l’intérieur du sili, l’organisation de l’espace dans ce jardin et l’origine des plantes qu’on y trouve. Fig.8. Sili des Dani - Baliem Légende : 1. pilamo 2. ebeai 3. hunila ou umah . wamdabu . silimo 6. wadloleget 7. mokarai 8. ukutulu 9. leget 10. haki (Musa spp.) 11. yage (Cordyline terminalis) 12. sait (Pandanus conoideus) 13. wileh (Casuarina oligodon) La floristique des sili est très variée et dominée par Casuarina oligodon, Musa spp. et . Selon les relevés fait dans 54 all n 48 co ces mauvaises he ) des èces exist- an rd sont des plantes in o p marquer que le nombre d’espèces de plantes cultivées dans sili est faible, car la surface de ce j endroits sacrés (wadloleget, opolike, pilaipolike) où na, Lyc 4 5 Pandanus conoideus sili dans la v ée, j’ai noté un ombre total de espèces sans mpter les espè de rbes (Tableau 1 . La majorité esp t dans les ja ins du sili troduites (envir ns 55 %). On eut re les jardins du ardin est très limitée, et qu’il existe plusieurs la culture est interdite. De plus, si les Dani– Baliem ont besoin de plantes utiles, par exemple médicinales, ils les trouvent facilement dans la forêt secondaire et la forêt primaire; les plantes alimentaires sont cultivées non loin du village. Le nombre d’espèces de chaque jardin est très varié, entre 11 à 30 espèces. Cette variation est influencée par plusieurs facteurs : la superficie du jardin, l’ancienneté du sili ou du village, l’intérêt des habitants pour essayer de cultiver plusieurs plantes alimentaires, notamment les plantes introduites par les transmigrants, les mission- naires et les fonctionnaires du gouvernement. J’ai trouvé plusieurs jardins de sili comportant plusieurs plantes alimentaires comme des légumes (Momordica charantia, Solanum melonge opersicon esculentum, etc.), notamment pour les sili dont les chefs de famille sont jeunes. Les anciens villages présentent plus d’espèces que les jeunes villages, notamment pour les arbres. Certains de ces arbres ont été plantés, d’autres ayant poussés spontanément ont été conservés parcequ’ils etaient utiles. 2. Le village: ouma Le village ouma est généralement composé de plusieurs sili (figure 9). Mais il existe aussi des villages constitués par un seul sili, dans la région montagneuse, où les endroits plats sont très limités. riziere leget wen kulama rivière milima rivière milima w am la le ke n le g e t we la piste ou sentier leget w e n h i n hipere wen hipere p e re holakma Lègende: wileh (Casuarina oligodon) pinthe (Cyanthea cooperii) 1 pilamo ou pilai 6 silimo sin (Araucaria cunninghamii) yabe (Cordyline terminalis) 2 ebeai 7 mokarai yuragap (Podocarpus nerifolius) papaya (Carica papaya) 3 hunila 8 ukutlu wiki (Paraserianthes falcataria) haki (Musa spp.) 4 wandabu 9 leget bangah (Sloanea archboldiana) sait (Pandanus conoideus) 5 wadloleget Fig.9. Schéma du village (ouma) de Milima-Usilimo La flore des villages présentée ici concerne les plantes poussant à l'extérieure des sili, c’est-à- 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 11 dire toutes les plantes qui poussent dans les holakoma, les wam laleken et aux alentours des sili, mais à l’intérieur de la clôture collective. La floristique des villages dans la région de la vallée est très variée. J’ai noté 31 espèces d’arbres et 22 espèces d'herbacées dans les villages de la vallée (20 villages) et 17 espèces d’arbres et 12 espèces herb es existantes dans les jard s et les indigènes ont clôture. Ils poussent pontanément à partir des graines ou d’autres rganes de propagation venant des individus de la Nous a choisissent souvent pour établir leur illages les espèces où les wileh sont abondants. Ces espèces arborées se trou ssi b ns l illa ne vallée. Cependant la flore de e elle des premiers, en raison de la se roduite t parce q les d de milieu ne sont pas les mêmes. O quer que la part des introduites dans les jardins de sili. Mais parfois il ne s’agit pas d’une culture an Ainsi qu on ach une a ou un pim les grain sont e rdins de sili ce n’est que si elles germent que l’on va soigner la plante et c s mauvaises herbes qui pourraient P nus, le Pandanus conoideus de ancienne et il existe plusieurs i Alors que les autres Pandanus Julia- i imos) nt en co s de dom pou peu s les années. En revanche, dans les villages on gran acées dans les villages situés dans la montagne, aux alentours de la vallée (20 villages), notamment dans la région de Watlanko. La flore qui existe dans les jardins de sili et à l’intérieur de la clôture de village provient de la combinaison de deux éléments de base: (1) les plantes indi- gènes (natives), et (2) les plantes introduites. Sur l’ensemble de plant ins, on peut remarquer que le nombre d’espèces de plantes introduites est plus élevé que celui des plantes indigènes. Par contre, si on compte le nombre d’espèce de chaque jardin, on y trouve que les plantes indigènes sont toujours présentes. Plusieurs de ces plantes peuvent être considérées comme un marqueur de l’existence d’un village. Ces plantes sont wileh (Casuarina oligodon), sait (Pandanus conoideus), yabe (Cor- dyline spp.), isoak, holim (Lagenaria siceraria) et haki (Musa spp.). D’une façon générale les plantes introduites sont cultivée poussé spontanement mais ont pu être pro- tégées ensuite. C’est le cas en particulier des arbres suivants win (Ficus drupacea), huleh (Fi- cus adenosperma), sin (Araucaria cunninghamii) et wileh (Casuarina oligodon) pour les villages de montagnes et on ajoute le wiki (Paraserianthes falcataria) pour les villages de la vallée. Ces arbres dominent la canopée des jardins de sili. Ils sont utilisées pour le bois de chauffage, le bois de construction et le bois de s o forêt primaire, ou des jardins situés à proximité. vons vu plus haut comment les Dani– Baliem v vent au que dans les ces derniers ien da villages de est plus es v ges de montag rich que c pré nce de plantes int s e ue con itions n peut remar plu plantes sont cultivées org isée et voulue. and ète pap ye, une orange ent es jeté s dans les ja et arra her le l’empêcher de pousser. our les Panda est cult culture vars. ( nett i et Pandanus bros so ur estication, car leurs présence en forêt est décroissante à cause d'une exploitation impor- tante. Des rejets de ces Pandanus sont transplantés de la forêt au jardin du sili. Le tableau 1 montre le nombre d’espèces existantes dans les jardins de sili (54 jardins de sili), des villages et l'usage qui en est fait. Comme r les autres sociétés traditionnelles indoné- siennes, j’ai pu constater également que les plantes cultivées dans les jardins de sili sont considérées comme une petite réserve alimentaire pour les besoins quotidiens en particulier comme légumes ou comme nourriture d’encas. Ainsi, on t noter la présence de plusieurs plantes pour légumes, plantes médicinales, les plantes pour les outils, et pour d'autres usages. Ce tableau montre que les légumes sont dominants dans les jardins de sili, mais ces dominances sont occasionnelles, car ces plantes annuelles ne sont parfois pas cultivées tou remarque une forte dominance des espèces fournissant le bois de construction, de chauffage et de clôture. Il y a aussi une dominance des ds arbres forestiers qui ont été plantés ou qui ont poussé spontanément. Tableau 1. Le nombre d’espèces existantes dans les jardins de sili, des villages et leur mode usage No Mode d’utilisation Nombre d’espèces dans les jardin de sili Nombre d'espèces dans les villages 1 Légume 18 - 2 Aliment complémentaire 9 - 3 Fruit 5 3 4 Plante médicinale 4 6 5 Ustensile, vêtement 3 7 6 Bois de construction 10 22 7 Bois de chauffage 11 19 8 Bois de clôture 11 20 9 Rituels 5 3 10 Ornementale 4 1 11 Préparation de seni - 2 12 Liens - 3 13 Autres : boisson, cigarette 4 1 12 REINWARDTIA [VOL.12 Les inventaires floristiques dans les villages confirment que la végétation varie d’un village à l’autre. Dans un village il n’y a parfois que deux à trois espèces d’arbres seulement, par exemple Casuarina oligodon et Paraserianthes falcataria et Pandanus conoideus. Par contre, au village de Ela e noken, sali et yokal. ages en montagne. La tige de cette plante est utilisée pour la fabrication de bracelet qui aujourd’hui est devenu un objet . Dans les villages de la vallée, on peut marquer que ce sont les espèces annuelles qui se rep pèces typiques de la form ites karka) ou de zone plate (Imperata cyli ujourd’hui natu te ici Paraserianthes falcataria, Cas ardin ou u patates douces poussent bien cela signifie que leurs levage du porc donnera satis- faction et qu'ils seront en bonne santé. Par contre il y a un manque d’h tion egaima (Wosi), j’ai noté 18 espèces d’arbres. Notons que la Cordyline est toujours présente dans les jardins de sili. Les Dani–Baliem divisent cette plante en deux categories: (a) yabe ap (Cordyline terminalis) est considéré comme ayant un sexe masculin, et (b) yabe hai (Cordyline terminalis) est considéré comme un yabe féminin. Mais, il n'y a aucune différence d'utilisation entre les deux yabe. Les Dani–Baliem les utilisent pour les rituels traditionnels. Pour les différencier ils se basent sur la couleur des feuilles, de la tige et du tronc. Le yabe ap est violet rougeâtre, alors que les feuilles, les tiges et le tronc du yabe hai sont d’une couleur entre le vert et le violet. J’ai remarqué que dans les villages situés dans la montagne ou sur les pentes, les Ficus spp. sont fréquent. Les fibres de ces plantes sont utilisées pour la fabrication d Dans les villages de la montagne les herbacées que l’on trouve sont plusieurs fougères comme Cyclosorus sp., Cyathea cooperii et Pteri- dium sp., utilisées comme légume lorsqu’il y a un rituel traditionnel. L’autre fougère est Dicra- nopteris liniaris qu’on trouve partout sur les pentes ou dans les vill souvenir pour les touristes dans la vallée de la Baliem re roduisent facilement comme Erechtites pani- culata, Bidens biternata dont les graines sont facilement véhiculées par les hommes, les ani- maux (zoochorie) et/ou le vent (anemochorie); les espèces stolons qui résistent à la saison sèche, Imperata cylindrica, Cyperus sp., Cyperus kylli- ngia, et Paspalum conjugatum et même au feu pour Imperata cylindrica. Notons que les espèces arborées sont communes aux villages de la vallée et à ceux de la montagne. Ce sont soit des es ation de la forêt primaire (Sloanea archboldiana, Lithocarpus ruffovillosus, Flacour- tia rukam, Arthrophyllum macranthum, Glochi- dion rubrum et G. vinkianum, Microcos sp., Octa- myrtus pleiopetala, etc.); soit des espèces typiques de la formation de la lisière lorsque la transition est brutale (Araucaria cunninghamii, Sloanea archboldiana, Castanopsis acumina- tissima, Flacourtia rukam, Microcos sp., etc.). D’une façon générale remarquons que les plantes que l’on trouve dans les villages correspondent au milieu dans lequel ils sont implantés; plantes typiques de milieu inondé (Imperata cylindrica, Mischanthus floribundus, Phragm ndrica, Erechtites paniculata, Melastoma spp., Grevillea papuana, Acalypha amentacea, Casuarina oligodon) pour les villages de vallée; espèces caractéristiques des pentes pour les villages qui y sont installés (Grevillea papuana, Cyclosorus sp., Dicranopteris liniaris, Cyathea cooperii, Imperata cylindrica, et Leersia hexan- dra). On y trouve également les espèces intro- duites, Calliandra callothyrsus (plante de reboise- ment) et une espèce exotique a ralisée et largement répandue en Irian Jaya, Psidium guajava (fruitier). Il me semble qu'un village (plantes du sili inclues) est un endroit où on trouve les espèces sauvages qui ont subi des tentatives de domes- tication, on no uarina oligodon, Araucaria cunninghamii, Pandanus spp.(P. julianettii, P. brosimos, P. pec- tianus, P. conoideus). 3. Le jardin de patates douces: wen hipere leget Le jardin de patate douce est appelé par les Dani–Baliem wen hipere leget: wen = un j n champ, hipere = la patate douce (Ipomoea batatas), leget = la clôture. La culture de ce jardin est une des activités centrales et quotidiennes des Dani–Baliem. En effet, elle est en relation avec l’ensemble des activités sociales des Dani-Bali- em. La patate douce constituant leur aliment de base, elle est considérée comme une source de vie: "sans hipere ils seraient morts, la vie sans hipere n’est pas possible". L’hipere est un symbole de fertilité, d'harmonie, et de santé pour eux. Si les relations avec la nature et avec leurs ancêtres sont bonnes, que l’é si la production de patate douce est faible, à cause de maladies par exemple, alors armonie avec leur environnement. Pour éviter une telle situation, les Dani–Baliem procèdent à un rituel appelé hiperekenla qui est un rituel de fertilité. Ce rituel ne vise pas les seules produc- s de patate douce mais il est aussi destiné à maintenir la bonne santé des hommes et des porcs. 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 13 Le jardin de patate douce peut être aussi considéré comme une réserve de nourriture. En effet chez les Dani–Baliem, les femmes ne déterrent pas les patates douces en une seule fois. Elles en récoltent seulement pour un ou deux jours, en fonction de leurs besoins. En outre elles ne prennent que les gros tubercules, laissant en place les petits jusqu’à ce qu’ils grossissent. Comme l’a dit une femme si on déterrait ces petits on ferait pleurer la patate douce. Pour les Dani–Baliem l’hipere est comme la source de vie. Traditionnellement, Il existe une relation très étroite entre le jardin (wen), les porcs (wam) et l’homme dans la vie quotidienne. Ces trois éléments (wen, wam, et les Dani) sont fortement liés. Les Dani–Baliem distinguent des types diffé- rents de jardins de patates douces selon l’em- placement et la technique de préparation: (1) wen olilu: c’est un petit jardin de caractère individuel, c’est-à-dire travaillé par un seul couple et situé à proximité du sili ou de l’ouma; (2) wen oakwen: désigne le jardin de patates douces dans la vallée ou dans un endroit plat; (3) wen tinak: c’est un rdin de patates douces construit sur pente, sur s flancs d’une montagne ou d’une colline. En se basant ani–Baliem divisent les jardins de patate douce n trois autres types: (a) wen imah: quand un rdin est préparé dans un en oit à drainage loqué où l’eau est peu profonde, on creuse des ssés très profond (entre 1,5 m et 2 m environ); ) wen eken ou wen alobaga: quand le jardin est tabli dans un endroit plat et bien drainé; les ssés sont peu profonds, environ 0,5 à 0,75 m; ) wen yabula: les jardins n’ont pas de fossés sur pente d’une montagne ou d’une colline. es différentes étapes des travaux agricoles et les ituels associés . Ouverture d'un nouveau jardin, rythme de otation des mises en cultures Pour assurer leurs besoins vitaux les Dani– aliem disposent de plusieurs jardins, énéralement trois ou quatre, qui se succèdent ans la production ainsi que l'illustre la figure 10. Le jardin A est le plus ancien. Il a été ouvert n forêt primaire ou secondaire. Il commence à et pend lonne nous l' s plu grossir. Etant donné qu'il faut nviron quatre mois pour préparer et planter un nou e la succession théo ulture et la récolte de p ja le sur la technique utilisée, les D e ja dr b fo s (b é fo (c la L r a r B g d e produire quatre mois environ après sa plantation ant environ huit mois. La récolte s'éche- en fonction des cultivars; on ne prélève, avons vu, que les gros tubercules laissant s petits le e veau jardin, quand le jardin A commence à donner il faut préparer un nouveau jardin B. Quand ce jardin B entame sa production au bout de huit mois (quatre mois de préparation + quatre mois de maturation) le jardin A est abandonné et l'on doit commencer à préparer un jardin C et ainsi de suite. Cependant ce cycle se complique du fait qu'au bout de quatre mois d'abandon en jachère intercalaire on peut recultiver le jardin A et que l'on peut refaire ainsi sur la même parcelle deux à trois plantations successives de patates douces. Mais ces plantations suivantes produisent moins longtemps ce qui perturb rique des jardins A, B, C, etc. décrite plus haut. Notons que pour chaque plantation, les boutures de patate douce sont prélevées sur un jardin en état de production. Fig.10. Systém rotation de la plantation de patate douce dans la vallée de Baliem (------ = transferts et circulation des cultivars locaux de patates douces dans les jardins des Dani– Baliem). Dans l’organisation de la c atate douce ce sont les femmes qui jouent un rôle important. Ce sont elles qui savent quand il faut commencer à replanter un jardin, en ouvrir un nouveau et commencer à récolter. Une fois le brûlis et le travail de la terre effectués par les hommes, l’entretien relève de la responsabilité abandonné Forêt primaire, Forêt secondaire Jardin abandonné Jardin A Jardin B Jardin C abandonné abandonné Jardin Sulivant 14 REINWARDTIA [VOL.12 des femmes. S’il y a une faute dans l’organisa- tion de la succession des tâches, ce sont elles qui sont fautives et considérées comme incapables. En pendant plusieurs mois. qui, à l'intérieur de l'unité territoriale d'un Traditionnellement l’ouverture ne peut se autorisation du chef ap metek a la charge de l’aménagement du terr kanekela et obtenir l’accord de tous les membres ayant déjà rdin. nisation des jardins et la es de plat et qui n’est jam tion du pro- cess 1934) cité par Geiger (1959) ont effet, la conséquence d'une erreur entraînera des difficultés à fournir sa famille en nourriture de base En outre ce ne sont pas toujours les mêmes ménages isa-eak, s’associent pour ouvrir un nouveau jardin. A chaque ouverture d'un nouveau jardin les ménages peuvent se répartir différemment. La préparation d’un nouveau jardin dans la vallée de la Baliem constitue un grand événement et un travail collectif de la part de l’ensemble des hommes dont les épouses vont se partager l’espace du jardin. Il nécessite une importante main-d’oeuvre et s’accompagne de rituels. faire qu’avec l’ kanekela qui itoire. Ce chef sera celui de la moitié waya ou de la moitié wita selon que le jardin dépend de l’un ou de l’autre chef comme nous l’avons vu dans la description de l’organisation sociale. Tous les membres de l’isa-eak qui ont un droit d’usage sur cet emplacement sont avertis. Ils peuvent appartenir aussi bien l’une qu’à l’autre moitié. S’il y a une ou plusieurs autres personnes qui veulent utiliser cette terre, il faut d’abord demander l’autorisation au chef un droit sur ce ja L’ouverture d’un nouveau jardin nécessite le choix du terrain, le partage (wen sutarek) et la superficie du jardin, le rituel (jage ekat matarek), abattage (jabo tagalarek), le brûlis, faire la clôture (jabo leget), l’orga préparation des plantations, la plantation, entretien (sarclage, ameublissement du sol et retournement des tiges, dépôt des limons sur les buttes de plantation, les maladies et les pestes), le rituel de ferilité (hiperekenla), et la récolte. b. L’organisation des jardins Les Dani–Baliem adaptent leurs techniqu préparation du sol aux conditions environne- mentales. On distingue ainsi deux types de jardins de vallée selon la profondeur des fossés de drainage: wen imah dont les fossés sont profonds et wen alobaga dont les fossés sont moins profonds. Enfin un troisième type wen yabula sont des jardins de pente qui ne nécessitent pas de fossés de drainage. Nous allons examiner successivement com- ment se mettent en place ces différents types de jardin. Les jardins de vallée: les fossés et les plates bandes La différence entre wen imah et wen alobaga est une implantation dans un type de milieu différent. Pour l’un comme pour l’autre, l’organisation du réseau de fossés et la prépa- ration des plates-bandes entre ces fossés sont les mêmes. Cette organisation remarquable est carac- téristique des jardins de la vallée de la Baliem et c’est ce que l’on voit en premier quand on arrive par avion à Wamena. a. Wen imah Le jardin wen imah est une technique de culture appliquée par les Dani–Baliem dans les zones marécageuses là où la nappe est superficielle et les risques d’inondation fréquents. Le drainage est alors assuré par des fossés très profonds, entre 1,5 et 2 mètres, et de 1,5 à 3 mètres de largeur. Ces fossés constituent des pièges pour le limon. Maintenant les Dani– Baliem utilisent ces fossés comme un vivier pour des poissons qui ont été introduits. b. Wen alobaga Ce terme est utilisé pour désigner un jardin qui est construit dans un endroit ais inondé. Ici le fossé est peu profond environ de 0,5 à 0,75 mètre de profondeur et de 0,50 à 1 mètre de largeur. Dans toute la partie plate de la vallée, la culture exige un drainage de l’eau. Pour le wen alobaga, le système est fermé, ce qui constitue une réserve d’humidité pour la saison sèche. Par contre, pour le wen imah le système est ouvert de façon à ce que l’eau en surplus puisse s’évacuer. D’une façon générale les fossés profonds ont une fonction d’abaissement du niveau d’eau du sol. Les deux types de fossé jouent un rôle impor- tant dans le cycle de transfert des nutriments. En effet les mauvaises herbes sont, lors du désher- bage systématiquement jetées dans les fossés. Ces fossés ont une fonction d’accéléra us de sédimentation des matériaux solides apportés par l’eau et également de diminution des fluctuations de température. Dans le wen imah (jardin de patate douce dans une zone marécageuse), de la région Siba, la surface de l’eau est à environ entre 45 à 90 cm de la surface du sol. La teneur en eau moyenne dans la plate-bande est d’environ 75 % à 78 %. Ramdas & Dravid ( constaté qu’une submersion par de l’eau stagnante peut diminuer la température du sol d’environ 5° à 15°C jusqu’à une profondeur 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 15 d’environ 10 cm. La température moyenne du sol dans la plate-bande à 5 cm de profondeur est d’environ 21,5°C, la fluctuation de température est de 3,3°C environ. Selon Hahn (1977), la température du sol optimale pour la patate douce est de 21° à 27°C. La parcelle cultivée par une famille nucléaire est entourée par un fossé appelé wen panla. Le terme panla désigne les lieux considérés comme lieux de passage ou de repos des ancêtres. On s en forêt rimaire. Dans le système de fossé, panla s’ap . Les étant la tête appelée wen alua tué uniquement par les hommes avec le âton à fouir, sege. la v moins l’espace situé à l’ Les ouve autour de village de st inondée. attaques des pop che d’humus est de p c. L peut en trouver partout y compri p plique aussi à l’intersection entre deux ou trois fossés. De part et d’autre de ces intersections on appelle cette partie du fossé antema, tandis que le centre se nomme wen olo ou wen tinakla. Le fossé intérieur central s’appelle ikala, tandis que ses branches et diverticules se nomme hurokokla points terminaux des fossés dans les plates- bandes s’appelle wen alekma. Les fossés délimitent des plates-bandes qui ont aussi cha- cune un nom d’après leur forme. Les plates-bandes délimitées par des hurokokla sont appelées wen mot quand elles sont très allongées ou wen ilakoba si elles sont plus courtes. L’ensemble de ces plates-bandes sépa- rées par des branches de fossé est désigné par l’expression wen lampulikoba. Les parties en L sont appelées wen hanin ou haninoba, celles en S wen nomok ou nomokoba ou wen kolobaga. Wen fulukenoba a une forme de demi-cercle. Dans le jardin, on trouve en outre au centre, une plate- bande nommée wen kekenbokbok que les utilisateurs considèrent avoir la forme d’un corps humain, la partie ronde kma kokma, tandis que la partie allongée, osinmo, serait le corps. Ce type de plate-bande existe dans chaque jardin collectif. La configuration des jardins de patates douces, fossés et plates-bandes demeure quand le jardin est abandonné. Chaque fois que le jardin est réutilisé on recreuse les fossés et on remet la terre ainsi enlevée sur les plates-bandes. Ce travail comme les autres tâches agricoles doit être initié par le chef kanekela. Ce travail pénible et difficile est effec b On imagine que l’ouverture d’un jardin dans allée, dans un endroit où il n’y en aurait jamais eu constituerait un travail énorme, mais cela ne se produit jamais. Par contre suivant le nombre de familles participant à la réouverture d’un jardin on utilise plus ou intérieur de l’ancienne clôture. On peut ainsi considérer que ces jardins conservent réellement la trace des ancêtres des actuels utilisateurs et on comprend que les Dani–Baliem estiment que leurs ancêtres participent toujours de la préparation des jardins. jardins de montagne Wen yabula Ce sont des jardins de pente qui ne nécessitent pas de drainage. On les tr montagne comme Wadlanko, mais aussi de vallée comme à Siba où une partie des jardins est établi sur les pentes de façon à disposer de réser- ves en alimentation quand la vallée e Les Dani–Baliem aiment cultiver les jardins de patate douce sur les pentes de la montagne, ceci pour plusieurs raisons. Ce type de jardin nécessite moins de travail puisqu’il n’est pas né- cessaire de creuser des fossés; la clôture est construite en pierres et il est beaucoup moins soumis aux dégâts provoqués par les porcs. En outre les Dani–Baliem disent que les patates douces y sont plus sucrées, plus agréables au goût, la chair de la patate douce étant plus compacte. Le goût plus sucré s’expliquerait par une teneur en eau du sol plus faible que dans la vallée, ce qui peut influencer la quantité de sucre dans les tubercules et donc leur goût. Enfin, il existait jadis une autre raison d’ordre stratégique: le jardin de montagne était davantage protégé des ulations ennemies. Cependant les jardins de patates douces sur les pentes présentent des désavantages écolo- giques. En effet ils sont soumis à une érosion intense, d’autant plus qu’ils sont souvent plantés selon des sillons parallèles à la pente et les travaux destinés à retenir la terre. A chaque nouvel abandon du jardin la cou lus en plus minces et la végétation a du mal à se reconstituer. Seules des fougères, des Poacées et des Cyperacées sont capables de s’installer petit à petit. es avantages de préparation des buttes La préparation du sol des plates-bandes avec le bâton à fouir ainsi que l’extraction des limons du fond des fossés sont les dernières tâches exé- cutées par les hommes. Toutes les autres activités sont faites par les femmes. Les hommes commencent par ameublir le sol (dagalin) puis ils préparent les buttes (mogot) dans lesquelles seront plantées les patates douces. La partie plates autour des buttes est appelée amik et c’est là que l’on met les plantes qui sont associées aux patates douces: maïs, taros, igna- mes, etc.. Les buttes sont distantes de 100 cm à 120 cm (distance mesurée entre 2 sommets de butte). La 16 REINWARDTIA [VOL.12 surface d’une butte de plantation est d’environ 10.5 t 45% nombre d’émissions de radiations de grandes ondes de la nut n des uchele, 1972) cité par Rossenberg (1974) et Oke (1978). Sunarto (1987) a m q les –Ba a construction de buttes puis l’enrichissement après l tion en limons provenant du fond des fossés font évoluer la structure du sol, l’aération d illeure et davantage d’oxygène est disponible pour le sy d cro-organismes. quantité insuffisante d me développement, provoque une diminution de la f ercul ar bea p de es fibreuses se forment. tate e est ntée d la butte, les feuilles de cette plante se dispersent en s de cet tte. De façon naturelle, les feuilles de la patate douce poussent parallè- l ce du La p douc n- tée dans une butte a des feuilles qui pousseront e ngle gra ec la ne h i em les feuilles de se re- couvrir ent et permet une me i ayonnement solaire favorisant ainsi le bon développement du tubercule de la patate douce. Les recherches de Chapman & Cow vrent pas a une production plus auvaises herb Les sol des 00 cm² à 11.500 cm². La teneur en eau moyenne dans la butte est 38%–52%, la teneur en eau de la base de butte es à 52%, de la partie centrale 40% à 45% et de la partie supérieure est 27 % à 40%. La patate douce plantée dans une butte de terre trouve des conditions de développement optimale. La patate douce est une plante résistante à la sécheresse. Cette plante a besoin d’une période sèche pendant la formation de tubercules (Hahn, 1977). Par contre, un environnement plus humide peut diminuer la production de tubercules (Spence & Humprise, 1972 cité par Hahn, 1977). Alors que Oke (1978) a constaté que l’établisse- ment de buttes de terre influence la capture de radiations de courtes ondes et diminue le terre. Les effets de ce phénomène sont la tem- pérature d’air autour de la buttes et une dimi- variations (Shaw & Bio ontré que près de Wam sol par ena liem, lue le travail du Dani a planta u sol est me stème racinaire de la patate ouce et des mi Selon Hahn (1977), une ’oxygène, notam nt au début de la phase de ormation de tub es, c ucou racin Quand la pa douc pla ans uivant la pente te bu ement à la surfa sol. atate e pla n faisant un a plus nd av lig orizontale. Cec complètem pêche illeure nterception du r ling (1965) cité par Sunarto (1987) ont montré que la patate douce qui grimpe et dont les feuilles ne se recou élevée de tubercules. Le taux des nutriments dans le sol du jardin de patates douces n’est pas le même à l’intérieur des buttes et autour de ces dernières (tableau 2). Ce tableau montre que les pratiques agricoles des Dani–Baliem peuvent améliorer la fertilité du sol. Le taux de P et de K total dans les buttes est plus important. J’en déduis que ce phénomène est provoqué par un taux de matière organique plus élevé dans ces buttes. Ceci est dû aux cendres des brûlis exécutés lors de l’essartage et à l'en- fouissement des restes de plantes et de m es dans la terre pendant le travail de préparation du sol. Les cendres provenant de ce brûlis fournissent en une très courte période des quantités importantes de nutriments qui assurent la fertilité du sol (Cox & Atkins, 1979). Tableau 2. Le taux des nutriments dans le jardin de la patate douce (Alluvial) Le éléments nutriments Les limoneux plates- bandes Le sol des buttes PH (H2O) 5,45 6,55 6,63 C-organique (%) 6,19 4,35 4,88 N total (%) 0,19 0,15 0,20 P disponible (ppm) 88,9 18,9 82,9 K (Hcl 25%) (mg/100 gram) 42,32 34,5 52,67 Ca échang. (me/100 gram) 7,01 7,46 4,57 Mg échang. (me/100 gram) 0,70 1,42 0,95 K échang. (me/100 gram 0,26 ) 1,28 0,15 Na échang. (me/100 gram) 0,26 0,43 0,26 Total (me/100 gram) 8,23 10,59 5,93 CEC (me/100 gram) 16,40 13,6 26,8 La saturation de basse (%) 50,20 4,1 22,1 En outre l’enrichissement en limons prove- nant des fossés permet d’augmenter la teneur en éléments minéraux. Les expérimentations de Sunarto (1987) à Wamena ont montré que le traitement par brûlis des herbes sèches provoque une légère aug- mentation du taux de K-total, et une diminution du taux de P. Les observations de Nye & Greenland (1964) cité par Cox & Atkins (1979) rendent compte du fait que le brûlis de la végétation provoque une diminution du taux des matières organiques et du taux d’Azo te mais, une augmentation possible du taux de K, Ca (2 à 3 fois) et Mg (1,5 fois). Après 2 ans de plantation, les taux de K, Mg reviennent à l’initial. 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 17 L’enfouissement des restes de plantes et des mauvaises herbes permet de ramener des matières organiques dans le sol. Barber (1979) cité par Stoskopf (1981) a montré que l’enfouissement des tiges et feuilles de maïs, fait chaque année, permet d’améliorer le taux de matières organiques traitement est doublé, le tau ement en limons utilisés nt que s’il n’ajoutent pas des limons, de nutri- un pro ), Sunarto (1987) à celle que j’ai faite 24 ans plus tard (Purwanto, 1995), les Cela montre que le syst autre de leur jardin qui est stade de production ou dans d’autres jard res femmes apportent aussi d’autres bou avoir une large gamme de cultivars dans un même jardin: (0,2%) après 6 ans. Si le x de matière organique augmente jusqu’à environ 0,6%. Après 11 ans, l’augmentation de matière organique est de 0,3% dans le premier cas et de 0,61% dans le second. Pour vérifier les avantages des pratiques des Dani–Baliem, j’ai effectué une analyse du sol au niveau des buttes et autour, dans le reste de la plate-bande. Les résultats montrent que ce traite- ment augmente la teneur en nutriments, en matière organique, en N et P et la Cec (tableau 2). Les limons de fossé se forment dans un milieu réducteur comme dans les rizières submergées de façon prolongée. Les milieux réducteurs présen- tent des pH (6,5 à 7) très stables. La disponibilité en nutriments est alors plus élevée, l’ion NH4+ devient plus stable par rapport au nitrate, la décomposition se déroule avec un ratio C/N plus élevé (Ponnamperuma, 1964 cité par Kawaguchi, 1966; Mohr et al., 1972). Le creusement de fossés par les Dani–Baliem assure l’approvisionn comme engrais de la patate douce. Les Dani– Baliem dise la production de patate douce est plus faible. Le poids sec des limons ramenés est d’envi- ron 170 tonnes par hectare, contenant 323 kg de N et 14,89 kg de P2O5 (P total) et 23 kg de K échangeable. Il s’agit donc bien d’une fertili- sation. Les limons du fossé ont un taux ments plus élevé que le sol de la plate-bande, ce- la montre qu’au fond du fossé se déroule cessus d’enrichissement par sédimentation. Ce résultat est similaire à ceux de Sunarto (1987) dans la région de « Aikima ». Le sol de cette région est dominé par l’organosol et hydromorphe gris. Cette région se situe à environ 24 km de mon site d’étude. Johnson et al. (1984) a constaté qu’un fossé a une fonction de rassemblement et de capture des nutriments comme dans la région humide autour de la vallée et du lac. Si l’on compare l’analyse du sol de Soeprap- tohardjo et al., (1971 résultats changent très peu. ème du jardin de patates douces des Dani– Baliem wen hipere leget garantit la fertilité du sol. Jusqu’à aujourd’hui les Dani–Baliem n’ajoutent pas d’autres engrais dans leurs jardins. d. Pratiques culturales Dès que l’ap metek kanekela a planté la première patate douce hupuk, les femmes peuvent commencer à préparer les boutures de patates douces, prélevées dans un au ins. Les boutures sont prélevées sur les pieds de patates douces en place ; elles sont sectionnées à une longueur de 30 cm à 40 cm. La femme d’une famille invite les autres femmes du village à venir l’aider pour la plantation. Elle a déjà préparé les boutures destinées à être plantées mais les aut tures. Les transferts et la circulation des cultivars locaux sont présentés figure no 10. Une famille Dani–Baliem a 2 à 3 jardins de patates douces. Les cultivars sont les mêmes dans les 3 jardins, puisque les boutures sont prélevées dans l’un pour être replantées dans l’autre. Parfois il y a des échanges de cultivars entre les femmes. Cela permet d’ a. Cultivars pour les rituels (hupuk, arogulek et helaleken) b. Cultivars pour les bébés (sabolok, hupiye, wirelum, sogania, ponai, pilha, wosilolo, hupuk, musan et helaleke baru, etc.) c. Cultivars pour les porcs (ogopen, niok ukut, namokera, intiban, puluk, mikmak, etc.) d. Cultivars pour les malades (saboro, hulok, musan, sagania, werelum, hupuk, musaneken). Je n’ai pas mentionné les cultivars destinés à l’alimentation de base, car tous les cultivars peuvent être utilisés. Les cultivars pour les bébés et pour les malades présentent plusieurs caractéristiques comme : peu de fibres, une structure de tubercule meuble, plus de sucre etc. Alors que les cultivars pour les porcs sont les plus fibreux, la structure de tubercule est plus massive et le goût moins agréable. Les trois cultivars utilisés pour les rituels et exigés par la coutume ont le meilleur goût. 1. La diversité du Cultivars On peut considérer l’Irian Jaya comme un centre secondaire de diversification génétique de la patate douce. En effet, cette région présente une importante diversité génétique. Schneider et al., (1993) a montré que la région de Jayawijaya où se trouve la vallée de la Baliem est riche en cultivars locaux, il dénombre 224 cultivars. Renwarin (1992) a constaté que la société Ekagi dans la vallée de la Kamu (Paniai) cultive 136 cultivars de patate douce. 18 REINWARDTIA [VOL.12 D’après mes observations, chaque jardin (de 2 ha à 5 ha) regroupe de 50 à 77 cultivars dif- férents (tableau 3). Dans les jardins de la région de Siba, Wosi et Jiwika, il y a peu de différences entre les variétés cultivées d’un jardin à l’autre car les cultivars sont transférés d’un jardin à l’autre. La diversité des patates douces présente un aspect à la fois génétique et culturelle. La période d’observation fut trop courte (1 ans) pour analyser la dimension génétique. Le classement des culti- vars locaux s’est fait sur la base des critères phénotypiques (forme et couleur des feuilles) et ar les tionnaires du gouvernement qui viennent de régions comme Paniai. Les cultivars nommés assez uweal hetmeke. . La conn écifique des cultivars Les connaissances des femmes sur les culti- vars de patate douce sont plus étendues que celles des homm f connaissent caractéristiques de cultivars de patate douce. l d les i de l’appareil a en e n r e fo e ici a été récolté. s s capacités d’adaptation écologique, la durée de matura- tion, la couleur du tubercule et sa texture, la f données par les femmes. s c d e ceux es pentes sont différents. Les cultivars ont des caracté- ristiques ente du point de vue de leur capacité adaptative, notamme t par ra port aux teneurs en eau du sol. Les cultivars de la vallée sont les plus résistants aux fortes teneurs en eau, mais ces cultivars ne sont pas capables de s’ad e. L uelles, alimentaires, de p sur les critères de différenciation fournis p Dani–Baliem. 2. La distribution des cultivars dans les jardins et l’évolution de la diversité La distribution des cultivars de patate douce dans les jardins de la région étudiée est difficile à établir, car le nombre et le type de cultivars diffèrent d’un jardin à l’autre. J’ai remarqué que chaque jardin de plaine a environ 50 à 77 culti- vars différents. Mais dans les jardins de pente ou les jardins de montagne, le nombre des cultivars est d’environ 15 à 22 cultivars. En effet, le jardin sur pente ou de région montagneuse a besoin de cultivars spécifiques qui sont capables de pousser dans des conditions beaucoup plus marginales. Chaque famille nucléaire cultive environ 20 à 50 cultivars de patate douce, avec une moyenne de 35 cultivars. Le nombre des cultivars qui est cultivé par chaque famille diffère selon leurs besoins. Il y a une indication de l’érosion génétique des patates douces dans la vallée de la Baliem qui est provoquée par la plantation des cultivars préférés par les Dani–Baliem, notamment les nouveaux cultivars. Plusieurs raisons à ce change- ment: l’introduction de nouveaux cultivars aux caractéristiques plus avantageuses, par exemple une maturité plus courte, un goût plus sucré, etc. Ces nouveaux cultivars introduits sont apportés par les étudiants des séminaires catholiques et protestants qui viennent d’autres régions et par des fonc asli (ind.) ou «originels» sont désormais difficiles à trouver dans cette région, car ces cultivars ont une durée de maturité très longue d’environ 8 mois, par exemple suweal asli, hupuk asli, inin, etc. Alors les Dani–Baliem, notamment les femmes, ne les transfèrent pas dans les nou- veaux jardins. A l’inverse, les femmes cherchent les cultivars introduits à durée de maturité d’en- viron 4 mois. Les cultivars introduits sont ilagake qui vient de la région d’Ilaga, et mikmak qui vient des Dani l’ouest. Plusieurs cultivars de courte durée de maturité qui se dispersent dans toute la vallée portent le mot het c’est-à-dire nouveau en deuxième déterminant, par exemple helaleke het- meke, s 3 aissance sp es. Les emmes bien les Elles es reconnaissent ’après caractér stiques is aussivégétatif dans les jardins, m xamina t le tube cule un is que c r le lu Les information su la orme et la couleur des feuilles et des fleurs sont Le ultivars e la vallé et d différ s n p apter aux faibles teneurs. A l’inverse, les cultivars de pente sont capables de s’adapter aux faibles teneurs en eau, et moins adaptables aux fortes concentrations. Mais pour mieux compren- dre, il faudrait mener une recherche de type agro- nomique. Mais il existe aussi plusieurs cultivars qui sont capables de s’adapter aux conditions de la vallée et de la pente. Ces cultivars sont: abukul, hompiye, hubuak, abilika, wamuok, nalik dogon, kampior, inin, sabolok, saganiah, nogiah, et tamue. es diférents usages de la patate douce Dans le jardin de patates douces, les Dani–Baliem cultivent plusieurs cultivars, chaque culture est proportionnelle aux besoins. Les Dani–Baliem savent quelle quantité il faut planter pour chacun des cultivars. Généralement, les Dani–Baliem plantent les cultivars de patate douce destinés aux utilisations quotidiennes. Dans un même jardin, on peut trouver les différents cultivars destinés aux multiples utilisations (rit harmacopée etc. Le tableau 3 montre plu sieurs cultivars de patate douce et leurs utilisa- tions. Dans certaines conditions, il est possible d’utiliser toutes les variétés pour certaines fonc- tions. 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 19 Tableau 3. Les cultivars de patate douce et leur utilisation Utilisation pour les bébés pour les porcs Pour les malades Pour les rituels pour l’alimentation Arugulek Ogopen Saborok Arugulek tous les cultivars Hulok Musan Hulok Helaleke Helaleke Niokukut Musan Humpuk Humpuk Namokera Saganiah Hompiye Helaleke Werelum asli Helaleke Tinta Humpuk hetmeke Pilha Mikmak Musaneken Ponai Fuluk Saganiah Duok Sabolok Inteban Wirelum Suweal hetmeke Wosilolo Pour les feuilles de patate douce utilisées comme légume, les Dani–Baliem préfèrent certains cultivars dont les feuilles ont meilleur goût. Ces cultivars sont helaleke hetmeke, hela- leke asli, helaleke molage, helaleke milige et abokul. f. Techniques de plantation de la patate douce et connaissance des Dani–Baliem sur la crois- sance et le développement des patates douces Toutes les familles de Dani–Baliem procèdent de la même façon, et l’on peut ici aisément généraliser. Dans le jardin, les plantations débutent tou- jours par la patate douce. Elle se fait avec le bâton à fouir sege avec lequel on creuse les buttes de plantation de 15 à 20 cm de profondeur. cm, sont alors enfoncées dans le sol meuble, apex tourné vers le haut. La coupe se fait à la Toute la famille participe à la plantation (la art des enfants le plus de 10 ans n’étant pas n f les et ont un nouveau né (on note qu'après une à de s ticipent vail dans l u jardi al risen sance d e iv ( ai pa outure de patate d ête à êtr ipe t Ipomoea batatas, ai palek qui signifie une bouture. comme (3). Hipere pugun warek, la tige de la patate douce ommence à grimper, les feuilles se multiplient. n puisse prélever des boutures. (5). (2). Hipere keraiyago, est une bouture qui nce à pousser. c (4). Hipere ai falek, la patate douce est suffisante pour que l’o Hipere iyalo, stade de floraison et de formation des tubercules. (6). Hipere hole agama ou hipere iyasuok, les tubercules commencent à pouvoir être récolté. La connaissance des Dani–Baliem sur la croissance de la patate douce repose sur une description des étapes de croissance et de deve- loppement de la patate douce (figure 11). hipere pugun ai palek hipere keraiyago oak hipere ai palek hipere pugun warek eka Deux à trois boutures de patate douce, de 30 à 50 l’ main ou au coupe-coupe. Pour les patates douces, les femmes recommandent de mélanger les ariétés dans la même butte. v p égligeable), sau malades les femmes qui ux emaines, ces femmes par au tra eur nouvea n). Les Dani–B douc iem caracté t la crois ante: e la patate 1). Hipere de la façon su blek, est une ée. Houce pr e cultiv re es eken hipere iyalo hipere ebe hipere hole agala ou hipere iyasuok Fig. 11. La connaissance des Dani–Baliem sur la croissance et la développement des patates douces g. Les plantes cultivées dans le jardin de pata- tes douces Le tableau 4 fournit un inventaire des plantes représentatifs des cultures dans la zone étudiée. Ce tableau donne une indication sur la quantité de occupe la presque totalité de la surface cultivable des jardins (90% – 95%), le reste correspondant surfaces plantées en , num t, il faut insister sur le fait que les autres plantes présentes sont intercalaires. Il est donc difficile d’évaluer la surface plantée avec cultivars. Le nom e d pi s d pa e uc été tim de 0. 2. ds ar cta . Toutes entre les buttes de patates douces, dans ce ue Dani–Baliem p n i cultivées dans plusieurs jardins considérés comme plantes cultivées pour chacun des cultivars. La patate douce, culture principale des Dani–Baliem hupak, sowa, wenyale, hom et en legumes (tableau 5). Cependanha d’autres br e ed e tat do e a es é les autres plantes sont plantées ou sem 1 000 à 1 000 pie p he re ées q les ap elle t am k. 20 REINWARDTIA [VOL.12 Tableau 4. Les espèces, variétés et clones cultiv lques e la (Légende és dans que jardins de l’ethnie Dani dans la vallée d Baliem : lieux d’im 1 = Siba 1; sb2 = Siba 2; us1 = Usilimo us2 Usilimo ; jk Jiwika jk Jiwika 2; w1 = Wadlanko 1; w2 = Wadlanko 2; répartition des p nte ++ be coup; +1 = plusieurs; + le chiffre (1,2,3,4,6 de plantes relevées). Réapparition des plantes plantation: sb 1; = 2 1 = 1; 2 = la s: = au = existe; ....) = le nombre dans plusieurs jardins Nom scientifique ni Nom français Nombre de cultivar s s us1 u jk1 jk2 kr1 kr2 w1 Nom Da b1 b2 s2 w2 Brassica oleracea var. botrytis ka kut mili Chou 2 + + + - + + + - - koleka : - kole - koleka - + - - + - - - + - - Brassica oleracea var. capitata Chou fleur 2 koleken : - koleken mola - koleken mili + - + - + - + + + - + - + - - + - - - - Zea mays a ak manis li maïs 4 ++ +1 Hupak - hupak arjun - hup - hupak as - hupak kuning + - + + - + + - - - + - - + ++ - - + + - - - + + - + + - - - + - - + + - - - Dioscorea spp: lake be ung- igname 5 pain - pain kaliye - pain sabu - pain yele - pain husa - pain mun kut 5 1 2 1 2 - 3 2 1 - - - - - - - - - 4 2 - - - 2 3 2 1 - - - - - - - - - - - - - - - 3 3 - - - - 4 3 - 1 - - 6 4 - - 1 1 Setaria palmifolia ogola uma 5 +1 +1 +1 sowa : -sowa hulikno -sowa b -sowa hopok -sowa t -sowa wam + + + + - + - - + + + + + + + - + +1 - - - + + + + - - + - + + - + - + + + - + - - + + - + + - Saccharum officinarum aragal canne à sucre 8 el : - el isuet - el pi ou mpi - el kao - el mangk - el mola - el folok - el aboak - el wosi + + - - + + + + - - - - + + + + + - - - - + + + - + + - + + + - + - - - - + + - - + - + - + + - + - - + - + + + + - - - - + + - - + - - + + + - - - + - + + + - Colocasia esculenta om ok lak taro 22 +1 +1 hom : -hom weakh -hom kurima mete -hom yuwait -hom wingkiaporoh -hom waksal ou wagalin ou waksagalek -hom wilehkagal -hom era -hom yibi -hom hogoet -hom lisani -hom put -hom nangke - lamuk + - - + - - + - + - + - - - - + - - + - - - + - - - - - - - + - - - + - + - + - - - - + - - - - - + - - + + - - - + + - - + - - - - - - + + + - - - - - - +1 + - - + - - - - + + - + - - - - + + - - - - - - - - - - + + - - - - - - - - - - 20 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 21 Réapparition des plantes dans plusieurs jardins Nom scientifique Nom Dani Nom français Nombre de cultivar sb1 sb2 us1 us2 jk1 jk2 kr1 kr2 w1 w2 -hom telon -hom obasiak musaneken okal - - - - - - - - - -hom ponai -hom molagai -hom tugihom -hom yoli -hom musan -hom -hom yaberenik -hom n - - + - + - - - - - - + - + - - - - - - + - + - - - - - - + - + - - - - - - + - + - - + + + - - - - - + + - - - + - - - - - - + + - - + - - - - - - - + - - - - - - - - - + - - - - - Nicotiana tabacum mpu i tabac 5 hanum : -hanum wereneh -hanum do -hanum yogik- aganum -hanum siningk -hanum sabokha- hale + + - - - + + - - - + + - - - + + - - - + + + - - + + - - - + + - + + + + + + + + - - - - + + - - - Psophocarpus tetragonolobus na amok t - pois carré 5 wenyale : -wenyale pu -wenyale n -wenyale membu -wenyale hupu na -wenyale mewa - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - + - - + + + - - - + - - - - - - - - - - - - - - + - - - - - Musa spp. aple/sabe atau lak galek li atau g bananier 15 haki : -haki lolit -haki s -haki kilu -haki mugak muok -haki wago -haki ilakda -haki holakilu -haki toli -haki tuma -haki tuk -haki wanod -haki ambon -haki toma -haki kapok pisang goren -haki koloma + - - - - - - - + - - + - + - - - - - - - - + - - - + - + - - - - - - - - - - - - - - - - + + - - - - - - - - - + - + - - - - - - - - - - - - + - + - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - + - - - - - - - - - - + - + - - - - - - - - - - - - + - + - - - - - - - - - - - - - - - - Pandanus conoideus Sait : -sait ugi -sait malet -sait hampit -sait wam 4 + - - - - - + - - - - - - - - - - - - - - + + - - + - - - - - + - - - - - - - + Manihot esculenta na -napireabo weak -n a /napireabo mili -napire abo mo oc 3 - + - - - - - - - - - + - - - - - - - - pireabo apireabo h noh mani la - - - - - - - - - - Pand uk amo -tuke weren -tuke dim -tuke seret -tuke saloka 4 + - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - + - - - - - - anus t julianettii e ou wer : + - - - - - - - - - - - Phaseolus vulgaris wenyale-wenyale haricot 1 - - + - - + - - + + 22 REINWARDTIA [VOL.12 Tableau 5. Importance relative des différentes espèces jard pata douce ne icie d’environ 4,5 ha, situé à Jiwika Nom de cultivar Estimation du nombre de plants Estimation de la surface en m² % de la surface cultivée dans un superf in de tes s, d’u (ukul-oak Ananias Dabi) No 1 Hipere (Ipomoea batatas) 40.500 42.750 95 2 Hupak (Zea mays) 12.500 12.500 25 3 Pain (Dioscorea spp.) 25 25 0,1602 4 Sowa (Setaria palmifolia) 850 400 0,888 5 El (Saccharum officinarum) 706 350 0,777 6 Hom (Colocasia esculenta) 1.000 500 1,111 7 Hanum (Nicotiana tabacum) 540 540 1,200 8 Wenyale (Psophocarpus tetragonolobus) 32 16 0,035 9 Haki (Musa paradisiaca) 16 8 0,017 10 Sait (Pandanus conoideus) 2 1 0,002 11 Napire abo (Manihot esculenta) 12 Tuke ou weramo (Pandanus julianettii) 13 Wenyale-wenyale (Phaseolus vulgaris) 320 15 0,033 14 Koleka (Brassica oleracea var. capitata) 540 27 0,060 15 Koleken (Brassica oleracea var. botrytis) 556 30 0,066 h. La production La récolte se fait durant environ 6 à 8 mois, car les femmes, chaque fois qu’elles vont au jardin s’arrangent pour ne récolter que les plus gros tubercules et en fonction des besoins quotidiens pendant les deux ou trois jours qui suivent. On laisse grossir les petits tubercules qui seront récoltés plus tard. Le jardin de patates douces constitue donc une réserve de nourriture sur pied et peut être assimilé à un grenier vivrier.J’ai estimé entre 12,6 et 14,2 kg la quantité de tubercules récoltés par les femmes pour 1 famille avec 2 enfants. Une telle famille a besoin de 4,6 à 5,1 tonnes de patates douces par an. Dans la vallée de la Baliem, la production est d’environ 12 à 15 tonnes par hectare et 8 à 10 tonnes, dans les jardins de versant. Donc, pour répondre à ses besoins alimentaire, une famille n’a besoin que de 0,25 à 0,3 hectare dans la vallée, et d’environ 0,4 hectare sur les versants. i. La main-d’oeuvre Chez les Dani–Baliem, la division du travail entre les hommes et les femmes est nette. Cela a été montré dans la description du cycle de plantation. La figure 12. montre également la répartition des taches au sein d’une famille dans un jardin de patate douce. D i scu ssi on et p l an i f i cati on A batt age d e l a f or et Cou p e d 'h er ber et n et toy age Pr ep ar at i on d u br u l i s Fabr i cat i on d 'u n e cl ot u r e T r avai l d u sol Cr eu sem en t d es f osses Pr epar ati on d es bu tt es d e p l an t ati on Pr ep ar at i on d es bou tu r es Pl an tati on Sar el age ar r an ge- m en t d es f eu i l l es A p p or t d es l i m on s Recol te Com m er ce Pr ep ar at i on d 'al i m en ts A l i m en t at i on d es p or cs le mari le mari et le f ils le mari , l a f emme et l es enf ants la f emme et les f ill es la f emme et les f ill e N ouveau jar din s la f emme et les f ill es la f emme et les f ill es la f emme et les f ill es la f emme et les f ill es la f emme et les f ill es le mari , l a f emme et l es enf ants le mari et le f ils le mari et le f ils le mari et le f ils le mari et le f ils le mari et le f ils ACT I VI T I ES M A I N D'OEU VRE culture de la patate douce, la main- à la s haut, la chaque fam la famille nucléaire qui organise la culture de la patate douce. Fig. 12. Répartition du travail effectué dans un jardin de patates douces Pour la d’oeuvre est essentiellement familiale. Dans d’autres jardins (wen het ou la nouvelle forme de jardins, comme les jardins de céréales, de légumes, de rizières, etc.), le travail ne fait pas l’objet d’une division sexuelle des tâches. Dans les nouveaux systèmes agricoles, les hommes et les femmes travaillent ensembles de la plantation récolte. Le tableau 6 montre la répartition de la main- d’oeuvre pour le jardin de patates douces. Ce tableau montre que la main-d’oeuvre est élevée pour la récolte, car elle nécessite un travail quotidien. On note que la quantité de travail fournie par les femmes est plus importante que celle fournie par les hommes. Comme nous avons vu plu préparation des jardins de patates douces est collective. Mais l’aménagement des parcelles de ille nucléaire est individuelle. C’est Le calendrier du travail 22 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 23 c e e de plantation es pre à a nsa du m , famille. T e du temps de travail un e patates douces situé en va Type de travail No e orr spondant à un cycl t pro ch que famille. Il est sous la respo bilité ari c’est-à-dire du chef de abl au 6. Répartition dans jardin d llée. No mbre d jours 1 Abattage de la forêt (H) 52,1 2 Coupe d'herbacées, nettoyage et brûlis (H) 22,4 3 Fabrication de la clôture (H) 23,4 4 Creusement des fossés (H) 32,5 5 Travail du sol (H) 25,6 6 Plantation (F) 14,2 7 Entretien (F) 54,3 8 Récolte (F) 88,4 Total 312,9 Pourtant si une famille est en difficulté, sug d’u s’y pp a culture traditionnelle Dani–Baliem fonctions et des rôles différents, héréditairem transmis à travers un processus de socialisation. L a suivan e quelque ons p o femm s. Tableau 7. Les fonc s aux ho s propres a Baliem No Fonctions mme d’autres personnes de la communauté peuvent venir l’aider à effectuer certains travaux, notamment la préparation de la terre, le creusement des fossés, etc. En retour, elle offre le repas. Hormis ce cas, une famille travaille seule à son jardin. J’ai par ailleurs remarqué que toutes les familles avaient des calendriers de travaux différents. Si la responsabilité revient au mari, la femme joue cependant un rôle important, par exemple en gérant quand il faut ouvrir un nouveau jardin, de quelle superficie, dans quel type de milieu (vallée ou versant) et l’époque de plantation. Leur avis est important pour coordonner l’installation d’un nouveau jardin avec l’état de production des autres jardins. La réputation d’une femme dépend de sa capacité à fournir une alimentation continue à sa famille. Parfois les estimations ne sont pas tout à fait exactes et la nourriture manque. La femme demande alors de récolter une partie du jardin ne famille ce qu’elle rendra l’année suivante. L’année suivante, la charge de travail sera donc beaucoup plus importante pour compenser cette forme d’emprunt. Pour celle qui a prêté une partie de son jardin, la charge de travail est en revanche cette année-là plus légère, et la famille peut se consacrer à d’autre activités: réparer le sili, chasser, pêcher, etc. Une telle erreur de planification de la part de la femme peut inciter le mari à rechercher une nouvelle épouse. La première épouse ne o ose pas forcément puisque la nouvelle femme représente une force de travail et aidera à l’ensemble des tâches. Dans un couple poly- game, la responsabilité de la planification de la culture d’un jardin est ainsi partagée entre les épouses. Répartition des tâches entre hommes et femmes dans la société Dani de la vallée de la Baliem L distingue le rôle des hommes et des femmes dans la vie quotidienne. L’homme et la femme ont des ent e t bleau 7 t montr s foncti euvant être e attribuées aux h tions propre aux femmes dans l L’ho mmes et aux mmes et celle société Dani– La femme 1 Economiqu e s, creuser s ce, faire les n a). Ameublir le sol, planter, sarcler, entretenir les la maison et vendre a). Ouvrir de nouveaux jardins, construire les clôture les fossés, faire le plates bandes et préparer le sol, assurer la surveillan buttes de plantatio et surveiller les jardins. b). Choisir les porcs à sacrifier et ceux à donner. jardins jusqu’à la récolte, récolter et transporter production à la au marché. b).S’occuper des é- levages de porcs. 2 Domestique Collecter le bois de chauffage, construire la maison (honai, hunila, etc.), et la clôture de sili et de jardin. Collecter le bois de chauffage, faire la cuisine, pour le mari et les enfants. 3 Education des enfants r onseiller, et Etre attentif aux fils, faire leur initiation, leu apporter des sugges- tions et les c punir les enfants. Soigner les enfants, (pour les filles jus- qu’à leur mariage, et pour les fils jus-qu’à l’initiation). 4 Religieuse Décider de l’époque d rituels, décider des in es vi- pa do in rit (pa de pré gu le tations, inviter les fa- milles et les amis, pré- rer et effectuer les ri- -tuels traditionnels, abat tre les porcs, diviser et nner la viande aux vitée. Aider les hommes à la préparation des uels traditionnels, r exemple celui la patate douce : parer les lé- mes, apporter bois de chauffage, et faire les invitations). 5 Funéraire Cr Préparer le corps des mo émation rts 6 La relation Sociale b) la famille. c) re tres mem- conflit. trete tions avec les autres ethnies (les autres confédérations, anc a) Seulement écou- ter les discus- sions quand elle y assiste et pren- dre la parole à la demande du chef. ciété. a) Faire la guerre, et négocier la paix. Assurer la sécurité du village et la pro- tection de Etre l’intermédiai avec les au bres de la société et organiser les dis- cussions quand il y a b) Entretenir des re- lations à l’in- térieur de la so- d) En nir des rela- sociétés ou les autres isa-eak, alli es) 24 REINWARDTIA [VOL.12 Table ition tâ tre les s D i–Bali . Les hommes Les femmes au 8. Répart actuelle des ches en femmes et les hommes de an em No Les activités Le temps des activités 1 Ouvrir un nouveau jardin temps variable x - 2 Construire la clôture de jardin temps variable x - 3 Creuser les fossés temps variable x - 4 Cultiver le sol temps variable x - 5 Faire les buttes de plantation temps variable x - 6 Ameublir de sol temps variable - x 7 Soulever les limons temps variable x - 8 Planter la patate douce temps variable - x 9 Entretenir le jardin chaque jour - x 10 Récolter les tuber- cules chaque jour - x 11 Apporter les tuber- cules au foyer chaque jour - x 12 Récolter des légumes chaque jour - x 13 S’occuper des éle- vages porcs chaque jour - x 14 Vendre les tubercules de patate douce et les légumes temps variable - x 15 Collecter le bois de chauffage temps variable x x 16 Chercher l’eau chaque jour x x 17 chaque jour - x Cuisiner 18 chaque jour x x Soigner les enfants 19 Collecter bois de construction temps variable x - 20 Apporter les materi- temps variable x x aux de construction pour le honai 21 Construire sili (la maison) temps variable x - 22 Changer le matelas pour dormir dans le honai (yeleka, Leer- sia hexandra) temps variable x x 23 Réparer la maison temps variable x - Ce tableau montre l’équilibre dans la situa- tion traditionnelle, entre les tâches des hommes et celles des femmes mais le pouvoir de décision revient aux hommes. Les hommes assurent l’ouverture des jardins, la sécurité des villages et de leur famille, et font la guerre. Les femmes elles, ont à leur charge de préparer les repas, d’effectuer les plantations et de garder les enfants. Leurs tâches, parce qu’elles sont quotidiennes, sont donc plus lourdes que celles des hommes. Mais les conditions de vie ont maintenant changé. Cela se traduit par des changements aux niveaux politique, social, économique et culturel. La guerre est désormais interdite par la loi indoné- sienne et les hommes Dani–Baliem ont donc moins de difficulté à assurer la sécurité. Cela se traduit par un déséquilibre dans la répartition des tâches entre hommes et femmes. Pour les hommes, la guerre participait à leur reconnaissan- ce sociale. C’était pour eux l’occasion de montrer leur force, leur virilité, leur bravoure. Au- jourd’hui l’interdiction de la guerre est mal vécue par eux. Ils sont plus souvent inactifs et les règles coutumières leur interdisent de participer au travaux des champs qui incombent traditionnel- lement aux femmes. Cela repose sur une croyance Dani–Baliem qui veut que la force de l’homme réside dans sa tête et ses épaules. Si l’homme participait au travail d’une femme, par exemple s’il porte un noken, il risquerait de perdre sa force et d’attirer les malheurs sur sa famille. Les fem rises de décision et l’entretien des bonnes relations entre les membres e de nouveaux jardins, et leur rôle dans la seu a possession de ressources naturelles et son L n et l’appropriation des ressources permettent d’illustrer la répartition des tâches e e s. Le tab au sui nt (tableau 9 et 10) met en évidence le rôle de chacun dans la gestion des ressources naturelles. Table ie quotidienne s femmes mes ne le demandent d’ailleurs pas, car c’est leur travail qui assure leur reconnaissance dans la société. Par ailleurs, elles sont liées par les transactions entre leur famille et celle de leur mari qui ont eu lieu lors de leur mariage est qui ont été scellées par le versement de porcs. En contrepartie elles sont tenues d’assurer l’entretien quotidien de leur mari et leurs enfants. Le tableau 8, montre que les femmes ont des fonctions multiples, par exemple une fonction de reproductivité, une fonction de production et une fonction sociale. En revanche, les hommes sont dominants dans les p de la société. Leur rôle de production se résume à l’ouvertur reproductivité est très faible, puisqu’il est lement chargé de collecter le bois de chauffage et de soigner les enfants (mais là encore très peu, car il est interdit aux enfants d’entrer dans le pilamo). L contrôle ’utilisatio ntr hommes et femme le va au 9. Prises de décisions de la v No Décisions homme 1 Jours de sacrifice des porcs x - 2 Jour du rituel x - 3 Réalisation du rituel x x 4 Vente des porcs x - 5 Suivi des discussions dans le bur du village, dans le pilamo kanekela et à l’église eau x - 6 E mendes lors de la e coutumes trad tablisement des a transgression d itionnelles s x - 7 Etablissement des re le autres membres de la société lations avec s x x 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 25 Table Les rôles des femm s e es m s dans ge Possession Utilisa- tion Aménage- ment au 10. e t d ho me des aména ment des ressources naturelles No m m e F em m e H o m m e F em m e H o m m e F em m e Les ressources naturelles et leurs productions H o 1 Le sol x - x x x - 2 tes ) La forêt primaire et la forêt seconddaire et leur production (bois, produits alimentaires, plan médicinales, etc. x - x x x - 3 Le jardin : - la patate douce et les légumes - les produits de forte valeur ajoutée (le café, le riz, les palawija,etc.) x - x x x x x x - x x x x x x x x x 4 Les élevages de porcs x - x X x - 5 Le sili (maison) x - x x x - 6 Les infrastructures x x x x x - Le système de parenté est patrilinéaire, ainsi tout s lese richesses sont possédées par l’homme. ille du mari ou dans une de ses sili, une mère de famille, de société et d’ethnie. En espérant que s de votre mar prix de la patate douce est d’environ Rp 400 tres plantes cultivées, par ette famille, dront s’in- form Les femmes n’ont pas le droit de recevoir un héritage. La jeune femme après s’être mariée habite dans la fam elle travaille dans les jardins de son mari. Cette femme a un droit d’usage seulement, sans avoir de droits de propriété, de gestion, et de decision. Les facteurs de division des tâches entre hommes et femmes La structure de parenté étant patrilinéaire, l’homme domine, il organise et décide dans beaucoup d’aspects de la vie quotidienne. Dans le système de mariage, l’homme a le droit d’avoir une ou plusieurs femmes à condition de pouvoir verser à leur famille un nombre de porcs qui est négocié (entre 3 et 10) et dont le prix est élevé. Ensuite la femme doit travailler pour son mari. Son statut est inférieur. L’homme habite dans le pilamo. Il a un mode de vie séparé de celui de la femme qui habite dans un ebeai. Cette division conduit à une limitation de la communication entre l’homme, la femme et les enfants. Les Dani–Baliem considèrent que la femme est dépositaire de la fertilité et de la prospérité. Il existe un conseil pour toutes les femmes Dani–Baliem sur un symbole de fertilité. Voici la traduction libre des espoirs de toutes les femmes Dani–Baliem «En espérant que vous deveniez une source de vie et de fertilité, en espérant que de votre main sortent des gouttes de graisses et la vie, en espérant que vous deveniez vous entriez dans les bras des ancêtre i. Vous devez obéissance respect à votre mari, mais ne cédez pas, restez fermes vis à vis de vos principes» (Asolokobal, 1991). Cette conception de la femme sert les hommes qui par le travail des femmes obtiennent porcs et jardins. j. Le rôle à venir de la patate douce Aujourd’hui, la patate douce constitue une source de revenu, car s’il y a surplus de pro- duction, la patate douce est vendue sur le marché de Wamena ou sur le petit marché traditionnel local dans certaines régions, par exemple le mar- ché de Wosi dans la région Siba, Wosi, Watlanko; le marché Kurulu, dans la région Jiwika, Kurulu, etc. Le à Rp 600 le kilogramme (en 1995). De petites quantités de patate douce sont vendues sur le marché dans cette région. Les résultats d’analyse concernant les revenus agricoles montrent que le revenu moyen apporté par la patate douce dans la société Dani–Baliem est d’environ Rp 201.540 par an. Pour les rituels traditionnels, chaque famille nucléaire donne les meilleures patates douces, car cela reflète la valeur sociale. Si une famille donne de mauvaises patates douces pendant un rituel traditionnel, cette famille va être jugée avare par les autres membres de la société et elle participera difficilement au prochain rituel traditionnel. Si au contraire un membre de la société donne des patates douces de haute qualité, tous les membres de la société qui participent au rituel l’interrogent sur la méthode utilisée pour la produire. La présentation d’une patate douce dans un rituel traditionnel peut provoquer une transformation technologique du mode de culture. J’ai employé ce procédé pour introduire une nouvelle tech- nologie d’exploitation d’au exemple le maïs, les légumes, le manioc, les légumineuses. J’ai d’abord fait appliquer cette nouvelle technique de culture par une famille res- pectable de la société. Si la production est accep- tée et est considérée avantageuse par c tous les membres de cette société vien er de la façon de faire. L’utilisation des feuilles pour le fourrage re- présente environ 10% à 12% de la production to- tale de patates douces de cette région. Ces culti- vars occupent un espace d’environ 10 à 12% dans les jardins de patates douces relevés. 26 REINWARDTIA [VOL.12 La diversité de l’alimentation de base Le programme d’autoproduction alimentaire, notamment concernant le riz, établi par le gou- vernement indonésien ne peut plus avancer, car ce programme atteint le niveau maximum (levelling off). Pour éviter les difficultés d’acquisition et de distribution de riz au niveau national, le gouver- nement indonésien essaie d’appliquer un pro- gramme de diversification de la nourriture de base. Ce programme est fait pour préserver les autres aliments de base, par exemple la patate dou nie Dani–Baliem, la valeur e prix au pa qui est de Rp sub do fiées, ceci 1. 2. de traitement 3. patate douce n’oblige p vallée de la B e le riz se substitue à la patate douce. de riz dans la vallée de la Baliem, le LIPI essaie de la développer dans les secteurs où la pat ues Elé do pat a. tion des tubercules en farine. La farine b. archande de la p élevage n’ont pas en- core fleur, carotte, me la (L’ Jay Da ce dans la région montagneuse de l’Irian Jaya, le sagou à Ambon et la région côtière de l’Irian Jaya, et le manioc dans l’archipel de Kei et Tanimbar, etc. Ce programme veut en effet éviter que les populations qui ont une autre nourriture de base que le riz passent à une alimentation ex- clusive de riz. Pour conserver la patate douce comme nourriture principale de la société Dani–Baliem, il faut d’abord valoriser économiquement la patate douce. Comme je l’ai déjà expliqué la patate douce est une plante de subsistance pour la société Dani–Baliem. Cette plante a une valeur économique très faible, mais une valeur sociale élevée. Presque 100% de l’apport en carbohydrate et 80 % en protéines nécessaires viennent à l’origine de la patate douce. Mais, le riz est pour la majorité du peuple indonésien un aliment essentiel. La valeur économique et sociale du riz est très élevée. Pour l’eth économique du riz est très élevée, car l kilogramme atteint environ Rp.1600 à Rp. 2000, r rapport au prix de patate douce 400 à Rp 600. Les inquiétudes portant sur la stitution de l’aliment de base de la patate uce par le riz sont loin d’être justi pour plusieurs raisons: La patate douce a une valeur sociale. Sa culture ne demande pas spécifique au contrairent au riz. La consommation de la as à manger des aliments complémentaires comme les légumes, le poisson, etc. 4. La culture de riz a besoin d’une technologie particulière dans la région de la aliem, surtout après la récolte. 5. Les conditions environnementales semblent peu adaptées (altitude). La technologie particulière qu’on doit appli- quer en altitude est l’utilisation des cultivars par- ticuliers. Pour ces raisons, il est peu probable qu Bien qu’il y ait des facteurs limitants pour la culture ate douce n’est pas cultivée (zone inondée), ceci pour apporter d’autres débouchés économiq aux Dani–Baliem et améliorer le niveau de vie. vation de la valeur économique de la patate uce L’augmentation de la valeur économique de la ate douce peut s’envisager de deux façons: L’application d’une technologie pour la trans- forma de patate douce peut être vendue sur le marché à Wamena et sa valeur est alors supérieure à celle de la patate douce à l’état frais. D’autre diversifications les produits issus de la patate douce: la bouillie de patate douce, la patate douce frite, le gâteau de farine de patate douce, etc. Les relations entre les Dani–Baliem et leur en- vironnement passent par: le jardin de la patate douce, l’élevage des porcs, la forêt primaire, la forêt secondaire. Les porcs représentent une richesse économique bien qu’ils fassent rare- ment l’objet de transactions monétaires. Leur valeur économique est en relation avec la tra- dition. La tradition ou la coutume empêche l’augmentation de la valeur m atate douce par l’intermédiaire du contrôle de l’élevage des porcs. Cette situation empêche l’augmentation de la valeur économique de la patate douce. Il suffirait en effet de comer- cialiser, on utilise pour le porc pour que la pa- tate douce, en tant que fourrage, voit sa valeur commerciale augmenter. Une meilleure valorisation de la patate douce permettrait une augmentation du niveau de vie des Dani. Cela suppose cependant une amélio- ration des techniques culturales (nouvelle tech- nologie, introduction de plantes à valeur écono- mique importante: café, riz, légume ou autres lé- gumineuses, mais aussi pratique de nouveaux ty- pe d’élevage de boeuf, de poulet, de mouton, etc. Les nouvelles pratiques d’ donné de résultats satisfaits. Par contre, la culture des légumes (chou, chou pomme de terre, oignon, etc.) a permis d’aug- nter les revenus. Chaque semaine, la vallée de Baliem peut exporter 7 à 10 tonnes de légumes observation personnelle en 1991–1992 et IJDF awijaya, comm. pers.). Les limites à l’augmentation des revenus des ni–Baliem sont: 1. La petite surface du jardin de patate douce: La superficie du jardin de patate douce d’une famille est de 0,2 ha à 0,5 ha. Elle ne permet 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 27 pas une augmentation du revenu, il faudrait une superficie de 2 ha pour répondre aux be- 2. 3. le limite nt naturels, compost, légumineuses, excréments de o s. Cela conduirait à une tensification, et modifierait la pratique de culture itin fore son position flor ristique. Seuls les nnelle et correspond à une période de réha soins quotidiens aujour-’hui, à Wamena (l’es- timation peronnelle). La main d’oeuvre: En effet, la superficie de la vallée est suffisante pour le jardin de patate douce ou les autres jardins, mais la disponi- bilité de la main d’oeuvre constitue le facteur limitant majeur. La tradition: Les règles coutumières de divi- sion du travail limitent les possibilités d’ex- tension de la superficie du jardin, les femmes ne pouvant pas assurer seules l’ensemble des tâches. La répartition foncière contrôlée par les chefs de l’ethnie constitue un autre obstacle à l’augmentation de la superficie des jardins. Quant au travail du sol, la tradition par exemple après un décès, par le deuil instauré pour 40 jours, période durant la quelle, seule la récolte de patate douce pour l’alimentation quotidienne est permise. Au- jourd’hui, certains dérogent à cette dernière règle coutumière et maintiennent le deuil seulement 3 à 7 jours après le décès. L’agriculture traditionnelle gagnerait à l’adoption de nouvelles technologies, par exemple le drainage dans les zones inondées, l’amélioration de l’état du sol, l’apport d’engrais (notamme porcs) et l’utiisation de cultivars à haute production u résistants aux maladie in érante. Les dégâts causés à la forêt seraient plus limités surtout sur les versants de la montagne qui n’auraient plus besoin d’être défrichés. 4. L’ancien jardin ou la forêt secondaire ou la jachère: wen kulama Wen kulama désigne donc un jardin aban- donné mis en jachère, qui va être envahi par les broussailles et la forêt secondaire. Les Dani-Ba- liem divisent les wen kulama en deux types en se basant sur la durée d’abandon du jardin et sur le type de végétation qu’on y trouve: (a) wen kulama kitma désigne un jardin abandonné pendant environ 1 à 5 années. Ce type est caractérisé par une végétation arbustive composée de plantes pionnières. Les espèces dominantes dans cette vé- gétation sont: yeleka (Leersia hexandra), siluk (Imperata cylindrica), anekuku (Erechtites pani- culata), musan (Trachymene arfakensis), oai (Crotalaria juncea), lukaka (Paspalum conju- gatum), weayuken (Melastoma malabarica) et des plantules de pabi (Dodonaea viscosa). Dans le wen kulama kitma âgé d’environ 3 à 5 ans, on peut trouver des plantules et des petits arbres dont le diamètre varie de 1 à 3 cm et dont la hauteur atteint de 2 à 4 m environs. Ces plantules et ces petites arbres appartiennent en particulier aux espèces suivantes: sugun (Wendlandia panicu- lata), wib (Grevillea papuana), duaga (Vaccinium angulata), simo (Homalanthus novoguinensis), popoli (Pittosporum ferrugineum), monika (Pittosporum ramiflorum); (b) Wen kulama alekma: les Dani–Baliem classent les jardins abandonnés dans la catégorie alekma si ces jardins sont dominés par des espèces ligneuses. Nous pouvons estimer, sur la base de sa composition floristique, que wen kulama alekma est un jardin abandonné âgé de plus de 5 ans. Il est caractérisé par la présence essentiellement de petits arbres, d’arbres et de plantules d’espèces stières. Le wen kulama alekma, âgé d’environ 5 ans à 7 ans, a une composition floristique en- core dominée par les plantes pionnières, par exemple pabi (Dodonaea viscosa) et wib (Gre- villea papuana). Les plantes forestières sont également présentes, ce sont le sugun (Wendlan- dia paniculata) et le duaga (Vaccinium angulata). A partir de 10 ans, la composition floristique de “ wen kulama alekma ” est dominée par un mé- lange entre plantes pionnières et plantes fores- tières. Les plantes pionnières sont représentées par le pabi (Dodonaea viscosa) et le wib (Gre- villea papuana). Et les plantes forestières sont re- présentées par le sugun (Wendlandia paniculata), Glochidion spp., etc. Les autres plantes présentes t Schefflera longifolia, Polycias rumiana, Ardisia spp., Elaeocarpus spp., Rhododendron spp., Macaranga fimbriata, Homalanthus spp., Piper spp., et Glochidion spp. Au niveau herbacé, on peut trouver Schyzostachyum sp., Imperata cylindrica, Cyperus spp., et des fougères (Cyathea cooperi, Pteridium sp., et Dicranopteris liniaris). La limite exacte entre le wen kulama kitma et le wen kulama alekma n’est pas évidente, car il n y a pas d’indications claires, par exemple, sur la durée de jachère ou sur les espèces présentes. Dans un endroit où le sol est moins fertile, la régénération n’est pas complète, et la com istique est dominée par les espèces appar- tenant aux strates herbacées. Dans ce cas, il est difficile de reconnaître les types de wen kulama en se basant sur la composition flo Dani le peuvent, car ils connaissent la durée de jachère. On peut estimer le type de jardin aban- donné sur la base de leurs informations. Le wen kulama représente un stade très im- portant dans le cycle du système d’agriculture traditio bilitation de la fertilité du sol. 28 REINWARDTIA [VOL.12 En outre dans cet espace les porcs se déplacent en toute liberté; ils contribuent à amé- liorer la structure du sol, car ils retournent la terre pour chercher des tubercules de patates douces aba pour la fabrication des plus faciles à abattre. wen kulama contribuent à préserver la sta- chère dan cultures pen compréhension des pro indicatrices des dis que le nombre d’espèces forestières augmente posi- tivement avec l’augmentation de l’âge de la jachère dans les transects étudiés. La figure 13 montre un point de contact entre la courbe correspondant au nombre d’espèces forestières et celle du nombre d’espèces pionnières qui se situe au niveau de la jachère d’environ 20 ans. ndonnés et de plus procurent un engrais na- turel. Ces jardins constituent une ressource en bois de chauffage et en bois clôtures de jardin. On peut y trouver des plan- tes médicinales et diverses autres espèces utiles pour la vie quotidienne des Dani–Baliem. Généralement les jardins abandonnés cons- tituent les emplacement préférés pour ouvrir de nouveaux jardins, car les arbres étant moins gros ils sont Le bilité de l’environnement mais la durée de ja s la vallée de la Baliem tend à diminuer à cause de la croissance démographique, de la pression économique, et de l’intervention de cul- tures et de technologies importées par les mi- grants. a. La jachère et l’évolution de la végétation Les systèmes culturaux traditionnels sont les produits d’une évolution dans laquelle les mi- grations humaines, les transferts de végétaux et les techniques culturales, les inventions locales et sélections empiriques ont joué un rôle important (Barrau, 1990). Dans ces systèmes traditionnels, la pratique de la jachère reste la seule technique de régulation et de stabilisation des milieux cons- tamment perturbés par l’homme. La jachère est une pratique très ancienne dans beaucoup de régions indonésiennes, qui consiste à laisser en repos une parcelle exploitée par les dant plusieurs années consécutives. Ce repos permet une reconstitution du potentiel physique, chimique et biologique des écosystèmes, a une durée empiriquement déterminée par le paysan. Le temps varie généralement de 10 à 30 ans et plus, selon le climat, la nature du sol et les cultures pratiquées (Zoungrana, 1993). Les groupements végétaux des jachères sont considérés comme des systèmes structurés. L’é- tude de l’évolution de la végétation de la jachère est une étape capitale dans la cessus de reconstitution du potentiel biolo- gique des milieux de la vallée de la Baliem, Wa- mena, de l’Irian Jaya, en Indonésie, constamment soumis à de profondes perturbations anthropiques. Elle permet de déterminer les espèces étapes de cette reconstitution en rapport à l’é- tat général de fertilité du sol. Ici, j’ai envisagé la jachère comme une inter- face entre un système écologique et un système agraire, et comme le lien privilégié pour l’étude de la diversité et de la stabilité des communautés végétales au cours de leur évolution. Dans la jachère de moins d’1 an, on trouve des plantules d’arbres pionniers comme nogolilih (Wendlandia sp.), yalebet (Glochidion sp.) et pabi (Dodonaea viscosa) qui ont une hauteur d’environ 6 à 60 cm. Dans la jachère de 3 ans les plantes forestières comme Nothofagus sp. commencent à pousser, bien que cette espèce ne dépasse gene- ralement pas les 20 à 40 cm de hauteur. Ce tableau indique également que l’augmentation d’âge de la jachère est suivie par l’augmentation du nombre des espèces d’arbres (espèces forestières) qui augmentent en nombre avec le vieillissement de la jachère. En revanche, les es- pèces herbacées et les espèces de plantes pionnières diminuent avec le vieillissement de la jachère, car les espèces forestières (forêt second- daire) commencent à former une canopée recou- vrant la jachère. La figure 13 montre la dimi- nution du nombre d’espèces pionnières avec l’augmentation de l’âge de la jachère tan Fig. 13. Relation entre le nombre d’espèces pion- nières at d’espèces forestières Fig. 14. Nombre d'espèces des transect dans la forêt secondaire (la jachère) 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 29 D’après la figure 14, le nombre d’individus de diamètre supérieur à 2 cm est fortement corrélé à s le nombre d’individu et le nombre d’es le nombre d’espèces pionnières est très b. Le premier stade de reconstitution (stade nd aux jachères de moins d’une ann sentiel des espèces de ce stade est constitué de anth ndlandia paniculata), duaga (Vaccinium angulata, V. varingiaefolium), s esp a ya (Captanopsis sp.), duaga (Vacci- nium angulata). Les autres plantes forestières lsa), pum (Arthrophyllum macran- thum), et min (Ilex spicata), pogot milih (Prunus grisea), wamporoh (Ardisia sp.), kalolih (Sta- genthera sp.), yain (Ficus sp.). Les lianes pré- l’âge de la jachère. Plus le temps de jachère est long et plu pèces augmente, tandis que l’on peut remarquer une légère régression du nombre d’espèces totales (trouvées). La densité des arbres dans la jachère jeune est très élevée, car, on la calcule à partir de plantules (transect <1 an à 5 ans). Mais la quantité de ces plantules diminue rapidement quand la jachère atteint les 10 ans. La densité d’arbres de diamètres supérieur ou égal à 2 cm augment jusqu’à l’âge de 17⎯18 ans pour la jachère et diminue par la suite, notamment à partir de 22 ans. Dans le transect de 22 ans, faible, car celles-ci sont remplacées par les espèces forestières. La dynamique de reconstitution de la végétation J’ai tout d’abord regroupé les jachères de même âge. Ensuite, j’ai réalisé une analyse floris- tique à partir des données provenant des jachères d’âge croissant. Ces données concernent les paramètres végétaux (la fréquence, la densité, la dominance, la valeur importante et l’indice de diversité). Cette analyse me permet de proposer cinq stades successifs dans reconstitution de la végétation dans une jachère de la vallée de la Baliem. Chacun de ces stades est défini par des espèces caractéristiques qui dominent dans ces stades. herbacé): Il correspo ée à 3 ans d’âge. Il est caractérisé et dominé par les espèces herbacées yeleka (Leersia hexandra), lukaka (Paspalum conjugatum), et si- luk (Imperata cylindrica). Les autres espèces pré- sentes sont oai (Crotalaria cf. juncea), yerili (Rubus sp.), musan (Trachymene arfakensis), ane- kuku (Erechtites paniculata), ekenduga (Centella asiatica). Les plantules des espèces d’arbres pion- niers présents sont pabi (Dodonaea viscosa) et wib (Grevillea papuana) à environ 50 cm de hau- teur. Ces formations sont désignées par le terme «wen kulama kitma». Ce stade comporte un grand nombre d’espèces d'herbacées et le début du développement des plantes pionnières. Le deuxième stade (stade herbacéligneux pionnières): Il réunit les jachères de 5 ans à 8 ans. L’es- plantes pionnières; les plantules, les arbustes et les petits arbres dont le diamètre varie de 1 cm à 5 cm et de hauteur 2 m à 6 m environ. Ces plantes pionnières qui dominent sont: pabi (Dodonaea viscosa) et wib (Grevillea papuana). Les autres plantes pionnières représentées sont: popoli (Pit- tosporum ferrugineum), simo (Homalanthus no- voguinensis, Ficus odoardi), wiki (Paraseri- es falcataria) et les petits arbustes weayuken (Melastoma malabarica, Medinilla speciosa), li- sani (Acalypha amentacea) et potu (Schefflera macrostachya). Les herbacées des stades précé- dents y sont encore présentes mais en régression. Les herbacées qui sont encore abondantes sont siluk (Imperata cylindrica) et yeleka (Leersia hexandra). Les plantules des plantes forestières présentent sont sugun (We ki (Nothofagus starkenborgii). La domination de èces herbacées est moins marquée à cause du recouvrement par la canopée et en raison de la présence des porcs. Ces porcs recherchant leur nourriture, retournent la terre pour chercher les vers de terre et dérangent la pousse des herbacées. Ce stade représente la phase sensible du passage de la «wen kulama kitma » à la « wen kulama alekma». Il est caractérisé par la domina- tion des espèces d’arbres pionniers et le début du développement des espèces forestières, tandis que les herbacées régressent. Les autres espèces présentes sont les lianes; mulele (Geitonoplesium cymosum), mogatheleh (Cynandrum sp.), sagai- heleh (Lycopodia sp.), etc.. Le troisième stade (stade pionnier-forestier): Il correspond aux jachères de 12 ans à 16 ns, il est dominé par les plantes pionnières et les plantes forestières. Les plantes pionnières qui do- minent sont: wib (Grevillea papuana), monika (Pittosporum ramiflorum), popoli (Pittosporum ferrugineum), pabi (Dodonaea viscosa) qui se re- trouvent dans toutes les jachères. Les autres plantes pionnières précédentes y sont encore pré- sentes mais en régression, par exemple: pipit (Mussaenda reinwardtiana). Les plantes forestiè- res sont beaucoup plus nombreuses par rapport au stade précédent. Ces plantes forestières les plus fréquentes et les plus abondantes sont jual (Glochidion vinkianum), sugun (Wendlandia pa- niculata), he présentes sont kul (Timonius montana), leh (Alpinia exce 30 REINWARDTIA [VOL.12 sen d kibit (Leviera beccariana sont yiwi (No coriacea), senon (Castanopsis accu- min ra sp.), et les grands arbr tes sont mulele (Geitonoplesium cymosum), helehkakap (Clematis phanerophlebia), et sagai heleh (Lycopodium sp.). Les espèces des plantes de sous-bois sont représentées par yelika (Potho- morphe sp.), pinthe (Cyathea cooperi), yili (Piper sp.), mileh (Schefflera spp.). Les herbacées comme siluk (Imperata cylindrica), jagat (Mischantus floribundus), sisika (Cyclosorus sp.), et tikil (Dicranopteris liniaris) y sont bien représentées également. Le quatrième stade (sta e de recouvrement forestier): Il regroupe toutes les jachères d’âgées de 18 ans à 20 ans. Ce stade est caractérisé par la domi- nation des espèces forestières alors que les espè- ces de pionnières diminuent quant à celles du premier stade, elles ont totalement disparues. Les espèces qui dominent à ce stade sont sugun (Wendlandia paniculata), min (Ilex spicata), ho- rap (Chionanthus ramiflorus), ). Les autres espèces forestières les plus abondantes et les plus fréquentes thofagus sp.), wamporoh (Ardisia sp.), pogot milih (Prunus grisea), milaga (Glochidion rubrum), etc. Les espèces pionnières qui sont en- core présentes sont: monika (Pittosporum rami- florum) et popoli (Pittosporum ferugineum). Les plantes de sous-bois sont constituées par mileh (Schefflera actinophylla, S. ischonoasia), asim (Pandanus sp.), et par les plantules de sin (Araucaria cunninghamii), bagah (Sloanea arch- boldiana), hamud (Bassia eugenioides), senon (Castanopsis accuminatissima). Le cinquième stade (stade forestier): Il est représenté par toutes les jachères d’âge supérieur à 22 ans. Toutes les espèces qui s’y re- trouvent sont caractéristiques des forêts de la ré- gion de la vallée de la Baliem. Parmi elles, on trouve les arbres forestiers comme sugun (Wen- dlandia paniculata), min (Ilex spicata), wangken (Embelia atissima), bagah (Sloanea archboldiana), yain (Ficus sp.), wamporoh (Ardisia sp.), kalolih (Eugenia sp. et Steganthe es comme ki (Nothofagus starkenborgii), vi (Castanopsis sp.), etc.. Les jachères d’âge supérieur à 22 ans sont très rares dans la vallée de la Baliem. J’en ai trouvé dans un endroit à coté d’un lieu sacré (wusanma) dans la région Yiwika, précisément à côté du village Yantik. Aucune des caractéristiques du stade II et III, ainsi que des stades pionniers y sont encore présentes sauf en cas d’ouverture de la canopée par un chablis naturel. Pour mieux comprendre la reconstitution, je regarderai l’évolution de la végétation sur les endroits plats (figure 15). J’ai noté qu’à partir des premières années de jachères se développent des adventices de culture et des rudérales, plantes toutes héliophiles, principales caractéristiques du premier stade de l’évolution. Leur maximum de développement est A. Stade herbacé 1. Leersia hexandra 2. Paspalum conjugatum 3. Imperata cylindrica 4. Erechtites paniculata 5. Centela asiatica B. Stade herbacé-plantes pionnières 1. Dodonaea viscosa 2. Grevillea papuana 3. Pittosporum ferrugineum 4. Homalanthus novo-guinensis 5. Melastoma malabarica 6. Acalypha amentacea 7. Imperata cylindrica 8. Leersia hexandra C. Stade pionnier-forestier 1. Grevillea papuana 2. Pittosporum ramiflorum 3. Pittosporum ferrugineum 4. Dodonaea viscosa 5. Wendlandia paniculata 6. Glochidion vinkianum 7. Castanopsis sp. 8. Vaccinium angulata 9. Timonius montana 10. Alphitonia incana D. Stade de recouvrement forestier 1. Wendlandia paniculata 2. Glochidion vinkianum 3. Ilex spicata 4. Chionanthus ramiflorus 5. Leviera beccariana 6. Prunus grisea 7. Nothofagus sp. 8. Ardisia sp. 9. Pittosporum ramiflorum 10. Schefflera spp. E. Stade forestier 1. Wendlandia paniculata 2. Ilex spicata 3. Sloanea archboldiana 4. Ficus sp. 5. Ardisia sp. 6. Eugenia sp. 7. Stagenthera sp. 8. Nothofagus starkenburgii 9. Castanopsis sp. 10. Glochidion sp. Fig.15. L’évolution de la végétation de jachères d’âges différents dans la valléc Baliem. 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 31 atteint à 3 ans puis elles régressent et sont fina- lement éliminées par l’installation du couvert ligneux des plantes pionnières de deuxième stade et des jeunes plantes forestières de troisième stade (espèces essences). Les caractéristiques des deu- xième et troisième stades apparaissent déjà dans les jeunes jachères mais ne peuvent s’épanouir que vers 4 à 6 ans pour le premier stade et 12 à 15 ans pour les autres après avoir surpassé de taille les espèces des stades précédents. Les individus du deuxième stade sont fortement héliophiles et ne pouvant pas supporter le couvert forestier, sont à leur tour éliminés des stades ultérieurs. Dans le stade suivant, les espèces sciaphiles évoluées semblent trouver les conditions favorables à leur app ent de nombreuses grai par- elles de jachère de la vallée de la Baliem montre n Stennis sont en fait un ême stade. Mais la strate arbustive et la strate arborée correspondent à deux stades de ition des rudérales et des 5. L leur vie. Les Dan t les mem- bres trôle du gouvernement, la p arition et à leur développement. La succession des stades des jachères dans la vallée de la Baliem ressort d’un phénomène de compétition entre e- spèces vis-à-vis de la lumière et de l’espace. Ceci est conforme à ce qui est habituellement décrit : ainsi Gomes-Pompa & Vazquez-Yanes (1974) cité par Zoungrana (1991) ont constaté que les premiers stades de constitution de la végétation sont riches en espèces au comportement pionnier: croissance rapide, durée de vie relativement courte, production abondante de semences de petite taille, système de dissémination efficace par le vent, les oiseaux et les petits mammifères. Les espèces qui les constituent et qui les caractérisent peuvent être différentes de la végétation d’origine. En effet il est évident que les sols des forêts denses contienn nes d’espèces pionnières, en repos, dans l’attente de conditions d’éclairement et de tempé- rature, favorables à leur germination. Mais les se- mences peuvent aussi être apportées par des agents disséminateurs après le défrichement des forêts. Dans les chablis, les graines d’espèces pionnières germent tout de suite, poussent et se développent rapidement car les conditions créées par ce chablis leur ont donné la possibilité de germer. J’ai remarqué que les sols dans la vallée de la Baliem contiennent aussi des semences de plantes ligneuses caractéristiques des stades de re- constitution de la végétation. D’après van Stennis (1958), il y a quatre phases de physionomie distincte: (1) phase herba- cée; (2) phase sous-arbustive; (3) phase arbustive; et (4) phase arborée. L’analyse floristique des c que les 2 premières phases de va m composition spécifique distincte de la première phase représentée par l’appar adventices (ou herbacées) et la phase suivante par l’apparition des espèces ligneuses pionnières. Celles-ci jouent un rôle important dans la success- sion de la végétation des jachères. Mais souvent pour les dernières phases, les particularités écolo- giques et biogéographiques locales jouent des rôles majeurs sur la composition floristique. a forêt primaire (okama) Pour les Dani–Baliem, la forêt (okama) est un endroit où poussent des végétaux de type herbacés et d’autres de type ligneux. C’est un élément important de i–Baliem ont parfaitement conscience que la forêt, avec ses richesses, donnent les matériaux indispensables à leur vie quotidienne. Tradition- nellement, l’exploitation de la forêt est organisée par un accord passé entre deux confédérations ethniques ou entre les chefs traditionnels d’une ethnie. En général, la société Dani–Baliem utilise la forêt comme source de bois de construction, de bois de chauffage, de bois pour les clôtures, comme source d’aliments et de plantes médicina- les, comme lieu de chasse, et pour de nombreuses autres utilisations (lieu sacré etc.). L’état de la forêt sur les pentes de la vallée est perturbé, car l’intensité des coupes est très élevée, à cause des programmes de développement, tels que les projets de lotissements. En effet, dans ce caslà, les facteurs sociologiques sont dominants. Dans la tradition des Dani–Baliem, pour réaliser des coupes dans la forêt, il faut qu’il y ait une de- libération entre les chefs traditionnels e de la société. Lors de cette discussion, il faut trouver un accord entre tous les membres de la société et les chefs. Sont alors discutés: le but de l’abattage, son emplacement, les personnes qui vont l’effectuer, la période propice à l’abattage, etc. Mais maintenant, ces règles ne sont plus sui- vies, sauf dans la région de Watlangko. Dans cette région les règles traditionnelles sont encore appli- quées, en raison de son éloignement de Wamena (à environ 40 km). Mais la construction de la route entre Wamena et Jayapura et la facilité d’accès qu’elle va permettre risque de fortement perturber les traditions de cette région. Les autres facteurs stimulant l’abattage en forêt sont le mauvais con ression économique, et l’arrivée de nouvelles cultures (avec les migrants). La pratique de cul- tures de plantes forestières ou celle du reboi- sement restent inconnues des Dani–Baliem. Des efforts de reboisement ont été faits par le département des forêts. Les résultats sont loin d’être négligeables. Mais pendant la saison sèche, 32 REINWARDTIA [VOL.12 les Dani brûlent la forêt secondaire et les prairies pour avoir de la pluie. Les Dani pensent que lorsque la forêt brûle, l’abondante fumée qui se forme alors va devenir nuages, et que la pluie va arriver. Cette croyance a provoqué l’échec du pro- gramme de reboisement. Les Dani–Baliem ont une attitude ambiva- lente vis-à-vis de la forêt. D’une part la forêt est considérée comme la dernière demeure de leurs ancêtres, et d’autre part, la forêt est le lieu de résidence des mogat c’est-à-dire des esprits qui peuvent être dangereux. Le premier point de vue a probablement des effets positifs sur la conserv auvais esprits, les Dani– Bal 40 mètres; C = 182 s les résultats des échantillonnages ven s (1976) a trouvé une communauté pure e Castanopsis accuminatissima notamment sur des 500 à 2300 m d’altitude, sur le territoire de la Nouvelle Guinée. Les autres esp rtia rukam. Ces espèces sont souvent dom Tableau 11. Comparaison entre les transects des espèces dominantes de diamètre supérieur à 10 cm Nom des espèces A a(b)c B a(b)c C a(b)c D a(b)c E a(b)c F a(b)c G a(b)c ation de la forêt, parce qu’il incite, en respectant l’esprit de leurs ancêtres, à garder la forêt comme un lieu sacré. A l’inverse, le deuxième point de vue peut provoquer la destruction de la forêt. Les Dani–Baliem pensent que les mauvais esprits doivent être expulsés de la forêt. Pour expulser les m iem coupent et brûlent les grands arbres de la forêt. Mais plusieurs chefs de la société Dani– Baliem m’ont expliqué que ce deuxième point de vue a pour but d’effrayer les gens qui veulent entrer dans la forêt. Mais les villageois en ont une interprétation différente. Pour étudier la composition et la richesse floristique, nous avons établi sept transects dans la forêt primaire à différentes altitudes (A = 1620–1640 mètres; B = 1720–17 0–1843 mètres; D = 1920–1944 mètres; E = 2020–2044 mètres; F = 2140 mètres; G = 2330– 2340 mètres et (0,7 ha). D’aprè ant des 7 transects effectués en forêt primaire, à des altitudes différentes, nous avons noté respectivement 17, 22, 18, 18, 26, 28, et 20 espèces d’arbre de diamètre supérieur à 10 cm pour un total de 77 espèces sur 0,7 ha. Mais le nombre d ’espèce augmente, si nous tenons compte des petits arbres et des autres espèces composant la forêt telles que les épiphytes, les lianes et les plantes de sous bois. Le tableau 11 suivant met en évidence les espèces d’arbre de diamètre supérieur à 10 cm qui dominent dans chaque transect de la forêt primaire. La distribution de Nothofagus starkenborgii, Castanopsis accuminatissima, et Bassia eugeni- oides est la plus étendue et la plus fréquente comparé aux autres espèces trouvées dans les transects étudiées. L’espèce Castanopsis accumi- natissima domine nettement dans les trois transects situés entre 1820–1843 m et 2140 m. Alors que l’espèce de Nothofagus starkenborgii est la plus fréquente face aux autres espèces. Paijman d la crête de collines ou dans la montagne aux alentours èces présentes fréquemment sont Sloanea archboldiana, Schizomeria illicifolia, Octamyrtus pleiopetala, Ficus sp2, Lithocarpus ruffovillosus et Flacou inantes et leur distribution est large. Grubb & Stevens (1985) notent que ces espèces sont connues pour être les principales composantes des Microcos sp. 70 (0,64)59,95 - - - - - - Sloanea archboldiana 30 (0,07)23,29 80 (0,51)43,64 10 (0,03)4,88 - - - - Bassia eugenioides - - 100 (0,90)59,41 - 130 (0,48)44,73 20 (0,20)9,46 150 (0,53)57,71 Castanopsis accuminatissima - - 160 (1,61)90,08 180 (1,01)79,26 90 (0,23)78,11 170 (2,58)84,14 - Saphium sp. - - 90 (0,64)46,30 - - - - Nothofagus starkenborgii - 20 (0,17)13,44 - 90 (1,32)67,94 50 (0,25)20,39 30 (0,30)14,19 60 (0,77)43,00 Flacourtia rukam 40 (0,10)27,25 - - 100 (0,25)38,80 - - - Nothofagus rubra - - - - - 30 (0,30)36,06 - Memecyclon sp. - - 90 (0,22)38,12 - - - - Eugenia sp. - - - - - - 150 (0,53)39,59 Note : a = nombre d’individus (arbres)/ha, b = surface terrière (m²/ha) et c = Indice de Valeur Important (IVI) 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 33 communautés d’arbre de la forêt de basse d’al- titude. 6. Les endroits sacrés (wakunmo, wusama ou wesama) Il en existe deux sortes: (1) les wakunmo (wakun = sacré, et mo = endroit); (2) wusanma ou wesama (wesa ou wusa = secret, et ma = mo = endroit). Les wakunmo sont destinés à accueillir une sorte d’abri couvert helukone wadloleget dans lequel on place les sega jilik; c’est un petit sege (une petite lance) recouverte de siluk (Imperata cylindrica) attaché avec un lien de mul (Calamus prattianus) et un fruit de isoak (Lagenaria siceraria). Segajilik est le signe que quelqu’un est mort. On en fabrique un pour chaque mort tout de suite après sa crémation. Les wusama sont des endroits sacrés et secrets utilisés pour cacher les apw aus ntre on ne transformer ces end in. Ils ajou dans cet endroit, en particulier pour toutes les personnes u de relation avec ces endroits sacrés. Si une ou plusieurs per- son ité spatiale correspondant à un ge, de bois de construction, de bois pou vé la sécurité et le calme qu’on en attendait. Les Dani–Baliem arek à l’époque où l’état de guerre était permanent. Ces endroits sont aussi utilisés par les ancêtres comme lieu de repos. Ils servaient également de champ de bataille et ils peuvent si être attachés à une histoire ou à un événe- ment important. Par exemple, c’est l’endroit où un membre de la famille d’un chef ethnique a été assassiné (cet endroit est alors nommé hunasili). Ainsi le hunasili de Usilimo est considéré comme un endroit sacré, parce qu’à cet endroit un membre de la famille de Dadih Walela (grand chef traditionnel dans cette région) a été assassiné, et du sang a été répandu à cet endroit. Aujourd’hui, pour les Dani–Baliem, il est dif- ficile de distinguer le Wakunmo du Wusanma, parce que tous les deux sont des lieux sacrés et des règlements interdisent d’entrer dans ces endroits. Des signes naturels peuvent aussi signaler ces lieux. Par exemple, on y trouve des sources d’eau douce ou des sources d’eau salée; ces sources sont, d’après les Dani–Baliem, les sources de la vie. D’autres signes sont certains grands arbres, par exemple lay (Papuacedrus sp.), win (Ficus drupacea), sin (Araucaria cunninghamii), etc. Ces arbres sont considérés par les Dani–Baliem comme la demeure de leurs ancêtres; on y trouve aussi une grotte (la grotte de Kontilola), etc. Les coupes d’arbres sont interdites dans ces forêts. Pour cette raison floristiquement, le wakunmo ou le wusanma est dominé par les grands arbres et la composition floristique de cet endroit est presque identique à celle de la forêt primaire. Dans la région de Siba, le Wakunmo de Siba est dominé par senon (Castanopsis acuminatissima), kait (Gardenia sp.), wumpak (Gardenia lamingtonii), hamud (Bassia eugenioides). Pour le Wakunmo de la région de Yiwika, la composition floristique est dominée par min (Ilex spicata), wamporoh (Ardisia sp.), karolih (Eugenia sp.), kami-kami (Melastomataceae), et yain (Ficus sp.). Cependant Les Dani–Baliem disent qu’abattre des arbres permet à la forêt de se renouveler. Mais pour ce faire, il faut réaliser un rituel aux ancêtres qui gardent la forêt. Les porcs peuvent pénétrer dans les lieux sacrés. Par co roits en jardin de patates douces. J’ai visité plusieurs endroits utilisés comme lieux sacrés. Lorsque je demandais aux Dani–Baliem pourquoi ils n’utilisaient pas cet endroit pour faire un jardin de patate douce ou d’autres plantes alimentaires, ils me répondaient que cet endroit est un lieu sacré et que, depuis l’époque de leurs ancêtres, cet endroit n’avait jamais été utilisé comme jard taient également qu’à cet endroit, il était interdit de faire des ouma (villages), de couper des arbres, des herbes, de cueillir des plantes alimentaires, des orchidées, des plantes médicina- les, etc. et de chasser. Il est également interdit d’entrer qui n’ont pas de droit sur ces lieux o nes entrent dans cet endroit volontairement, sans en avoir le droit, il faut payer une compen- sation en porcs. Le nombre de porcs qu’il faut pa- yer est décidé par les chefs de cette région. Ces endroits ont aussi une fonction de marque territoriale; le wakunmo est utilisé comme signe d’occupation d’un territoire par une ethnie entière ou par des familles. Lorsque qui on prend la décision de créer un wakunmo ou un wusama, il devient la propriété de l’isa-eak. 7. Les village abandonné (olinmo) Olinmo est une un village abandonné. On peut facilement recon- naître un olinmo car, à cet endroit, on peut trouver les restes de plantes caractéristiques des villages, à savoir: sait (Pandanus conoideus), wileh (Ca- suarina oligodon), haki (Musa spp.), etc. Le sol de ce village abandonné est assez fertile pour y faire un jardin de patates douces. En général les Dani–Baliem utilisent cet endroit pour faire plusieurs fois (3–4 fois) un jardin de patates douces. Souvent, ils laissent pousser des arbres à cet endroit, dans le but d’obtenir une source de bois de chauffa r les clôtures, etc. Les raisons pour déménager un village sont d’ordre sécuritaire: on n’y a pas trou 34 REINWARDTIA [VOL.12 aiment construire leur village dans des lieux assez isolées, à cause des ennemis qui peuvent moins cilement les attaquer. Mais au-jourd’hui, ces con nt pas sa- crés ont dominés par les wiki ou l noplesium cymosum). Le silo est plac h parce que ces deux espèces pionnières ont une croissance rapide et Or les Dani– aliem ont toujours besoin de bois pour faire les clôt , les wikioma et wile ondé ou mare- cageux. Mais cet endroit est traditionnellement de terre y abondent et sont appréciés comme nourriture par les , yelesimo est utilisé pour faire des jard nt our les Dani–Baliem. Ils connaissent les rizières dep exe i (Brassica chinensis), helica, hece (Capsicum annuum, Capsicum frutescens), wortel Phaseolus us spp.), slada (Lectuca sativum), bawang mili (All (Ma fa ditions vont changer, car les guerres ethniques sont interdites par le gouvernement indonésien. Une autre raison pour déménager est l’éloigne- ment de leur jardin. Les villageois sont alors obligés de déménager dans un village plus proche de leur jardin. Concernant son statut foncier, l’olinmo ou village abandonné est possédé par les villageois qui ont déjà habité dans cet endroit. 8. Lieux protégés à espèce dominante (wikioma et wilehoma) Wikioma est un endroit où poussent des arbres (o) wiki (Paraserianthes falcataria). Wile- homa est un endroit où poussent des wileh (Casuarina oligodon). Ces lieux ne so , mais sont protégés: tous les arbres qui pous- sent dans ces endroits sont protégés, notamment les wiki et les wileh. Ces endroits sont semi- naturels, parce que s’y trouvaient d’abord des jardins abandonnés. Après leur abandon, si les arbres qui y ont poussé s es wileh, les propriétaires marquent cet endroit d’une interdiction de coupe. Cette interdiction est signifiée par la présence d’un silo. Le silo est une marque formée d’herbes sèches attachées par des bambous ou par mul (Calamus prattianus) ou mulele (Geito é sur une clôture ou sur un piquet. En effet, les Dani–Baliem apprécient parti- culièrement wiki et wile peuvent être coupées facilement. B ures de leurs jardins. Dans un cas particulier, j’ai trouvé des wikio- ma et wilehoma où les arbres qui poussent na- turellement étaient mélangés à des arbres plantés. Parfois des individus constituent des wikioma et wilehoma de façon à avoir une réserve de bois personnelle. Dans la vallée de la Baliem homa sont dispersées et forment comme une mosaïque dans la vallée. 9. Les zones inondées (yelesimo) Yelesimo (yelesi = inondé, mo = milieu) est une unité de l’environnement qui est rarement uti- lisée, car cet endroit est toujours in utilisé pour lâcher les porcs. Les vers porcs. Les Dani–Baliem qui habitent près d’un yelesimo ont beaucoup de porcs. Yelesimo est dominé par lokop (Phragmites karka) et, dans les parties constamment inondées, il est dominé par Echinochloa colona. Pendant la saison sèche ins de patates douces, mais avec beaucoup de risques, car souvent ces jardins sont soumis à des inondations. Ces jardins nécessitent un drainage très profond ce sont des wen imah. 10. Les rizières (sawah ou wen nasi) C’est une nouvelle unité de l’environneme p uis 1974, quand un instituteur d’école primaire d’origine Toraja a apporté du riz de la variété Toraja. Ce riz a été alors planté dans la région de Honeilama. La construction de rizières n’a pas pour but de remplacer la culture de patates douces (l’aliment principal), mais d’utiliser les endroits où on ne peut pas faire de jardins de patates douces, par mple les yelesimo. L’idée directrice est d’aug- menter le niveau de vie des Dani–Baliem. 11. Les nouvelles formes de jardin (wen het) Les Dani–Baliem appellent wen het un nou- veau type de jardin complètement différent de celui de patates douces. Dans ce nouveau type de jardin, sont cultivées des plantes introduites. Les Dani–Baliem considèrent ce type de jardin comme une source de nouvelles connaissances. Ce type de jardin a été introduit par des migrants et développé par le LIPI et l’Office de l’Agriculture. Les plantes cultivées dans ces jardins sont hupak (Zea mays), wenyale eken (Glycine max), wenyale agat (Arachis hypogaea), wenyale mili (Phaseolus lunatus), napire abo (Manihot escu- lenta). On trouve aussi des légumes koleka (Brassica oleracea var. botrytis), koleken (Bra- ssica oleracea var. capitata), kilu kera (Sechium edule), kilu tomar (Solanum lycopersicon), hobut (Cucurbita moschata), petsai (Brassica campes- tris), saw (Daucus carota), wenyale-wenyale ( vulgaris), kibi (Amaranth sp.), bawang mola (Allium ium cepa) etc.; des arbres fruitiers sont aussi présents: papaya (Carica papaya), apel (Pyrus malus), lemon (Citrus sinensis, C. aurifolius, C. maxima), apokat (Persea americana), mangga ngifera indica), nanas (Ananas comosus), 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 35 haki (Musa spp.), giawas (Psidium guajava), semangka (Citrullus vulgaris). On peut, enfin, trouver des plantes économiques telles que Coffea arabica. LE SAVOIR BOTANIQUE LOCAL 1. Types biologiques La société Dani de la vallée de la Baliem et plus particulièrement celle de Kurulu distinguent les types biologiques suivants: appellation g végétaux est o ’arbre es lé «o», mais ce terme désigne aussi le boi arbre jeune est appelé o a signifie «jeune»), et l’arbre âgé appelé o» seulement. Ainsi o oak désigne les arbres don ogiques de la région L’ énérale des aiyago. L t appe s. L’ ku (aku « t on utilise le bois et o eken "l'arbre fruitier", etc. La liane est appelée heleh, qui signifie aussi «ficelle» ou «corde» (tableau 12). Tableau 12. Les différentes formes de types biol Terme Dani Terme français 1. o arbre, tronc ou bois 2. oka herbacée, épiphyte 3. oka weak parasite 4. heleh liane 5. iyakne touffe Les herbes sont nommées oka. Les parasites et les épiphytes entrent dans la catégorie oka. Les plantes parasites sont appelées oka weak (weak = «mauvais»), car elles lèsent les plantes qu’elles arasitent. Elles sont donc «mauvp aises». dans une catégorie spéciale, mais si leurs racines ont touché terre et s’ils ont un tronc, ces épiphytes entrent dans la catégorie « es pes biologiques son so nt utilisés com assificateur dans les es d’appellation pour les plantes, par exe Tabl Pour ce qui est des épiphytes, comme par exemple les figuiers étrangleurs, ils n’entrent pas o». L termes désignant ces ty t uve me cl term mple o wileh ou l’arbre de wileh (Casuarina oligodon), heleh mulele ou liane de mulele (Gei- tonoplesium cymosum), silukoka ou l’herbe de siluk (Imperata cylindrica), etc. eau 13. Catégories englobantes pour les végétaux inférieurs No Terme Dani Terme française 1 Suk champignons 2 Isikake fougères 3 Sip mousses Les Dani–Baliem utilisent aussi souvent le terme iyakne «touffe» pour désigner les plantes qui se présentent sous cette forme; exemple haki- yakne = touffe de bananier, wimiyakne = touffe de bambous. Concernant les champignons (suk), les Dani– li sous- é mestibilité: on ou Ils sont . La deuxième désigne les troncs et l és oak parce qu’ils s’appa- rent e oak dog (dog = peau). Les branches, les tiges ou les rameaux sont nommés o ikiok (figure 16). Le tronc de bananier est nommé haki oak. Les rejets des bananiers eak nog. Le «tronc» des lianes est nommé heleh ebe, ce qui signifie «corps de liane». La terme heleh désigne aussi «les liens». Les fibres de l’arbre win (o win, Ficus drupacea) sont utilisées pour faire de la ficelle; cette ficelle est nommée heleh win. De même, pour les autres arbres que l’on utilise Ba em divisent cette catégorie en deux at gories sur la base de leur coc tr ve ainsi des champignons comestibles (suk hanoh) et des champignons non comestibles (suk weak). Les champignons comestibles (suk hanoh) sont nommés suk koli, suk naga, suk ubel, suk winkiampi, suk hunarago, suk nagkapilik, suk kibut, suk mulok, suk monekaruk, suk likuluk, suk entel, suk pilinsuk. Les champignons non comestibles (suk weak) sont nommés suk yilimpir, uk apwarek, suk pogola, et suk nagagun. s vénéneux. 2. La morphologie des plantes La majorité des sociétés indonésiennes possède de bonnes connaissances sur la mor- phologie des plantes. Il en est de même pour les Dani–Baliem qui sont encore très attachés à leur traditions et qui possèdent beaucoup de connais- sance sur la morphologie des plantes. Dans la morphologie des plantes les Dani– Baliem distinguent les éléments suivants: a. Le tronc ou la tige D’après les Dani–Baliem, il existe deux caté- gories de tronc et de tiges selon leur utilité. La première désigne les troncs qui sont très utiles, ces troncs sont nommés o ebe, ce qui signifie «corps d’arbre» es tiges qui ne sont pas utilisés. Après avoir abattu des arbres, pour faire un jardin par exem- ple, on les jette tout simplement. Les Dani– Baliem les nomment oak ce qui signifie «os». Ces troncs sont nomm ent, pour les Dani–Baliem, aux restes d’un repas: après avoir mangé de la viande, il reste des os que les Dani–Baliem vont jeter. Par exemple, la tige d’hipere, est appelée hipere oak, parce que cette tige n’est pas utilité. Après avoir été coupée, elle est jetée. Les troncs déjà coupés et sciés sont nommés oak. L’écorce du tronc est nommé 36 REINWARDTIA [VOL.12 pour faire des liens ces derniers sont appe- lés heleh suivi du nom de l’arbre. aligat edai eken suesi puali maleh eken inikiabut tempo suwe iyok nt mola; En ce huagaleh (Scaevola oppo- t mili (rouge ou plus sombre) et la couleur de l’ feuille de simo (Ho onoideus), koleka pour la f tance de la forme des feuilles dans le système de classification Dani–Baliem se mani- ste par l’abondante terminologie qui désigne de gure 17): walimoken Fig. 16. Parties de plantes Les caractéristiques physiques des troncs jouent un rôle important dans les critères d’identification traditionnelle des espèces de plantes. Par exemple, la couleur du bois, son odeur, la sève et les diverses sécrétions de l’arbre, et la direction des fibres du bois. D’une façon générale les Dani–Baliem ne dis-tinguent que deux couleurs: mili pour tout ce qui se voit clairement et mola ce qui est difficile à distinguer. Ainsi le ciel est toujours considéré comme mili. Le noir que l’on voit bien est mili tandis que le blanc est mola. Les fleurs rouges ou les plumes d’oiseau colorées sont mili. Les plan- tes en bonne santé sont mili, tandis qu’une plante desséchée sera mola. Pour le bois, par exemple, la couleur du bois de inektamuk (Rhododendron spp.) qui est de couleur violette est mola et la ouleur de son écorce est égalemec qui concerne l’espèce sitifolia), le bois es écorce est mola. b. La feuille (eka) La feuille est nommée eka. Les caractéris- tiques des feuilles comme leur couleur, leur for- me, leur taille et leur odeur ont un rôle important pour reconnaître les arbres dans la forêt. Pour les feuilles également les Dani–Baliem distinguent deux couleurs mili qui s’applique aux feuilles vertes et rouges et mola, qui s’applique aux blanches ou blanchâtres. Les Dani–Baliem reconnaissent les nervures apot, le pétiole alesu, et le bourgeon o ukum (fi- gure 16). Les Dani–Baliem différencient deux catégo- ries de feuilles selon leur taille: grande taille et petite taille. Deux autres catégories, associées aux précédentes, sont distinguées en fonction de l’é- paisseur des feuilles: les feuilles épaisses sont nommées apumeak eka et les feuilles minces, apundek eka. Par exemple, la malanthus novoguinensis), est petite et min- ce; la feuille de pah (Lithocarpus ruffovillosus) est épaisse; la feuille de wiki (Paraserianthes fal- cataria) est petite et mince, etc. Lorsque les Dani–Baliem veulent désigner la feuille d’une espèce donnée, ils ajoutent le terme eka ou ka à la fin du nom de cette plante. Par exemple hakieka pour la feuille de banane (Musa spp.), wineka pour la feuille de figue (Ficus drupacea), poroomeka pour la feuille de poroom (Rhododendron macgregoriae), saiteka pour la feuille de sait (Pandanus c euille de chou (Brassica oleracea var. botry- tis), yelikaka pour la feuille de yelika (Piper gib- bilimbum), wurigika pour la feuille de wurigi (Davidsonia beccari), etc. L’impor fe manière précise chacune de ces formes (voir fi Fig. 17. Les formes de feuilles selon les Dani–Baliem t: Ce terme désigne les feuilles simples eken: le Aliga Eda s feuilles cordées appartiennent à la ar cette expression i–Baliem. Sue i catégorie “edai eken” c désigne le coeur en Dan si: les feuilles dont la forme rapelle celle de la plume de l’oiseau suesi sont nommées suesi. 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 37 Puali: la forme des feuilles de ce type ressemble à celle d’une plume de l’oiseau puali. Suwe iyok: désigne une feuille dont la forme rappelle celle d’un pied d’oiseau c’est-à-dire e mée eken hanoh ou ent, eken weak désigne la «fleur m ont ple, la fleur st nommé hupak eken ameh u hupak ameh Le term aei désigne aussi la bouture; par exem- p te douce ere ae la de mani ot esculenta) est ap lé abo aei, d. La omaken) Omaken est la partie de la plante qui est dans la terre et dont la forme Plusieurs inform ’ont expliqué que la racine est la e, disent les Dani–Baliem, est donc dérivée de omaken. LE s’agir de plantes app lerianifolia Trachymene arfakensis (Umbelli- ferae); suagal désigne Elaeocarpus nubigenus (Elaeocarpaceae), Saphium sp. (Euphorbiaceae), sp. (Ericaceae). Selon les infor- on donne le èces es appartena les s, parce q semblent et ur les mêm tableau 14, présente les espèces qui por- ournies par les Dani–Baliem. avec trois digitations. En effet, suwe signi- fie oiseau et iyok = pied. Inikiabut: ce terme signifie “les doigts de la main. Les feuilles ayant une forme digitée dont la forme imite celle des doigts de la main. Tempo: désigne une forme de feuille qui rappelle un type de pointe de flèche. Maleh eken: une feuille dont la forme évoque un autre type de pointe de flèche. Walimoken: ce terme désigne les ornaments pec- toraux que portent les hommes. Une feuille qui a cette forme de pectoral est donc wali- moken. c. Fruit, fleur, grain (eken) Le terme eken désigne les fruits, les fleurs, et les graines. Eken c’est aussi le contenu, le pro- duit. Il n’y a pas chez les Dani–Baliem, de termes particuliers pour désigner chacun de ces éléments. Un fruit en forme de gousse (comme un petit pois) est nommé eken sepalpal. Les fleurs sont différenciées à partir de leur couleur, de leur forme et de leur odeur. La fleur qui a une belle couleur, une forme magnifique et une odeur agréable est nom «fleur bonne». Inversem auvaise». En général, les fleurs ont une fonction ornementale, qui consiste à les disposer sur la tête. Cet ornement est appelé inagahale. Selon leur disposition les fleurs sont dé- signées de façon différentes. Les fleurs axillaires sont nommées eken. Ainsi, par exemple, la fleur de hipere (Ipomoea batatas) est nommée hipere eken. Les fleurs et inflorescences terminales s nommées eken ameh. Ainsi, par exem de hupak (Zea mays) e o , la fleur de haki (Musa spp.), est nommé haki ameh, etc. Les graines utilisée pour les semis sont nommées aei. Ainsi, par exemple, hupak aei désigne les semences de maïs (Zea mays), partie des plantes qui leur sert à manger et qui leur permet de pousser. Le vers de terre qui a une forme longue est nommé omali. Ce term e. Tubercules (ebe) Les tubercules sont nommés ebe. Par exemple, le tubercule de patate douce est appelé hipere ebe. Pour les Dani–Baliem, le tubercule constitue le corps de la patate douce. Ce tubercule, une fois cuit, est nommé hipere eken car, pour les Dani–Baliem, ce tubercule est alors transformé en «produit» consommable. SYSTEME DE DENOMINATION TRA- DITIONELLE DES PLANTES La nomenclature locale suit les règles habituelles des nomenclatures populaires où chaque type de plante est désigné par un terme de base accompagné ou non d’un ou plusieurs détermi- nants. D’après Friedberg (1974, 1986, 1990), cette formule correspond parfois au système de nomen- clature botanique, où chaque plante est désignée par un binôme: le nom de genre + le nom d’espèce. Selon Friedberg (1990), en principe chaque type de plante reconnu comme différent d’un autre porte un nom qui diffère également de tous les autres au moins par le déterminant. Mais ceci n’est pas absolu, car par exemple chez les Bunaq (Timor, Indonésie) quelques plantes reconnues par les informateurs comme différentes sont désignées par le même terme de base. Cependant chez les Dani–Baliem, j'ai constaté qu'il est fréquent qu'une même terme de base désigne des plantes d’espèces différentes sans qu’elles soient distingués par un déterminant. Par exemple, ha- ningkukuh désigne plusieurs espèces d'herbacées mais qui sont de la même famille d’Asteraceae, ce sont Bidens biternata, Emilia nonchifolia, Erige- ron linifolius. Mais il peut aussi wenyale aei le Psophocarpus tetragonolobus, etc. (Asteraceae) et artenant à des espèces de familles différentes. Par exemple: anekuku est utilisé pour désigner Erechtites paniculata, Erechtites va e le, la bouture de pata est appelée hip i, bouture oc (Manih pe e napire etc. racine ( est très allongée. ateurs m Gaultheria mateurs, même nom à des esp différent nt parfois à des famil u'elles se resdifférente poservent es usages. Le tent un nom vernaculaire identique et les expli- cations f 38 REINWARDTIA [VOL.12 Tableau 14. Les espèces de plantes et leur nom vernaculaire ulaire ntifique ille Explications No Nom vernac Nom scie Fam 1 Alengkah aspect semblable, même usage Alengkah Eugenia sp. Xanthomyrtus sp. Myrtaceae Myrtaceae 2 u a a aspect semblable et même usages Anekuku Anekuku Anekuk Erechtites paniculat Erechtites valerianifoli Trachymene arfakensis Asteraceae Asteraceae Umbelliferae (plante medicinale) 3 Duaga Duaga a ringiaefolium Vaccinium angulat Vaccinium va Ericaceae Ericaceae aspect semblable et même usage 4 Digit Digit Astronia sp. Boehmeria malabarica ceae Melastomata Urticaceae même usage 5 Eken mokah mokah mokah eae Eken Eken Centella asiatica Limnanthemum sp. Erechtites sp. Umbelliferae Gentiniac Asteraceae même usage 6 Haningkukuh gkukuh gkukuh s lia ius Hanin Hanin Bidens biternatu Emilia nonchifo Erigeron linifol Asteraceae Asteraceae Asteraceae même usage (plante médicinale) 7 Helah Helah Abelmoschus manihot Jatropa multifida Malvaceae Euphorbiaceae même usage 8 Hili Hili Cyperus sp. Bidens sp. Cyperaceae e Asteracea même usage (pour la ficelle) 9 Hilikuah ah ala ae ae aspect semblable Hiliku Cyperus monocep Cyperus kyllingia Cyperace Cyperace 10 Hite Hite Mischantus floribundus nalis Zingiber offici Poaceae Zingiberaceae aspect semblable 11 Hok Hok Hok Ficus ampelas Ficus sp. Streblus asper Moraceae Moraceae Moraceae même usage (pour noken, sali yokal) et 12 Holim-holim Holim-holim Pittosporum pullifolium Nepenthes papuana Pittosporaceae Nepenthaceae Aucune explication 13 Hom Hom Hom Hom Colocasia esculenta a sp. ême usage plemaintaire) Alocasia sp. Xanthosom Cyrtosperma sp. Araceae Araceae Araceae Araceae aspect semblable et m (comme aliment su 14 Hubuh même usage (bois de construction) Hubuh Morus australis Microcos sp. Moraceae Tiliaceae 15 Huli lium alensis même usage (comme plante Huli Polygonum capathifo Polygonum nep Polygonaceae Polygonaceae médicinale) 16 ata) aspect semblable Huliah Huliah Bidens pilosa Bidens sp. (cf. bitern Asteraceae Asteraceae 17 Hunawerago werago p. Huna Medinilla sp. Rhyticaryum s Melastomataceae Icacinaceae Aucune explication 18 Hupak Hupak - Zea mays Poaceae Poaceae aspect semblable 19 Ilak-ilak Ilak-ilak Alixia stellata Alixia floribunda Apocynaceae Apocynaceae aspect sembable et même usage 20 Ilkelik thalsii Ilkelik Glochidion philippicum Rapanea kor Euphorbiaceae Myrsinaceae même usage 21 gkah gkah s même usage (comme ficelle) Isibun Isibun Isibungkah Embelia ribe Hoya sp. Randia ixoraeflora Myrsinaceae Asclepiadaceae Rubiaceae 22 Kait Kait Adinandra sp. Gardenia sp. Theaceae Rubiaceae même usage (pour le bois de construction) 23 ble et même usage Kalolih Kalolih Eugenia sp. Steganthera sp. Myrtaceae Monimiaceae aspect sembla 24 Kekantu Kekantu Rhamnus nepalensis Segeretia theezans Rhamnaceae Rhamnaceae aspect semblable 25 Kibi Kibi Kibi Kibi Kibi Amaranthus cf. viridis eae e ceae A. spinosus A. tricolor A. caudatus A. hybridus Amaranthac Amaranthacea Amaranthaceae Amaranthaceae Amarantha aspect semblable et même usage 26 Kilu (telor) Kilu (tomar) Kilu (terong) ra) eae sage Kilu (ke Cypomandra amentacea Lycopersicon esculentum Solanum melongena Sechium edule Solanaceae Solanaceae Solanaceae Cucurbitac Les fruits de ces espèces sont considérés comme semblables et de même u 27 Kubangko Kubangko ianum e Ardisia sp. Rhododendron bayerink Myrsinacea Ericaceae Aucune explication 28 na ica s e usage Kul Kul Kul Kul Arthrophyllum sp. Timonius monta Fagraea ceylan Amyema clavipe Araliaceae Rubiaceae Loganiaceae Loranthaceae Les 4 espèces ont le mêm 38 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 39 No Nom vernaculaire Nom scientifique Famille Explications 29 Lemon Lemon Citrus sinensis Citrus spp. Rutaceae Rutaceae même aspect et même usage 30 Mak-mak k ma orner des objets sacrés) Mak-ma Fimbristylis dichoto Oleandra archboldii Cyperaceae Oleandraceae même usage (pour 31 Maliep Maliep Rubus sp. Rubus fraxinifolius Rosaceae Rosaceae même usage 32 Mileh Schefflera ischonoasia Araliaceae e able (feuilles ont même e Mileh Mileh Schefflera lucida Symplocos sp. Araliacea Araliaceae aspect semb forme) et même usag 33 Min Min Ilex spicata Ilex cf. cymosa ceae ble et même usage Aquifolia Aquifoliaceae aspect sembla 34 Mul Mul Calamus sp. Calamus prattianus Arecaceae Arecaceae espect semblable et même usage (pour la ficelle) 35 achymene sp. (cf. arfakensis) Musan Musan Oenanthe javanica Tr Umbelliferae Umbelliferae aspect semblable 36 . deri aspect semblable (bois sont Pagali Pagali Gonocaryum sp Garcinia schra Icacinaceae Clusiaceae semblables) et même usage (pour wim sege) 37 Pinthe e a rii n Pinth Phragmites kark Cyathea coope Poaceae Cyatheaceae Aucune explicatio 38 Plueh-plueh eh-plueh oaceae Plu Non identifiée. Dipteris sp. P Polypodiaceae même usage 39 Puali Puali Puali erbachii a ae is exalta ont le même usage (pour orner Microsorium sp. Neprolepis laut Neprolepis exalt Polypodiaceae Oleandrace Oleandraceae Entre Microsorium sp. et Neprolep les objets sacrés). 40 Sagalaleh h eae Aucune explication Sagalale - Vaccinium sp. Combretac Ericaceae 41 Sagi même usage et leur bois est considéré comme de meilleur qualité Sagi Diospyros sp. Nothofagus sp. Ebenaceae Fagaceae 42 Sel Sel Freycinetia sp. Pandanus sp. Pandanaceae e Pandanacea aspect semblable 43 Si Si Phylocladis sp. Euphorbia sp. Euphorbiaceae n Aucune explicatio 44 Simo o uinensis i ble et même usage Sim Homalanthus novog Ficus odoard Euphorbiaceae Moraceae aspect sembla 45 Sop Sop Macaranga sp. ae Prunus sp. Euphorbiace Rosaceae Aucune explication 46 Suagal Suagal Suagal Elaeocarpus nubigenus ceae le et même usage Saphium sp. Gaultheria sp. Elaeocarpa Euphorbiaceae Ericaceae aspect sembab 47 lona is même usage (pour plante médicinale) Suer Suer Echinochloa co Borreria laev Poaceae Rubiaceae 48 nticulifera aspect semblable Sumunik Sumunik Dimorphanthera sp. Dimorphanthera de Ericaceae Ericaceae 49 Ul Ul Polyosma ilicifolia Blumea sp. Saxifragaceae Asteraceae même usage 50 aspect sembable (bois) et même usage (bois de construction) Walih Walih-walih Timonius sp. Diospyros sp. Rubiaceae Ebenaceae 51 Wamarengke e Wamarengk Eurya acuminata Podocarpus neriifolius Theaceae Podocarpaceae même usage 52 Wamatotok k eae Wamatoto Trychomanes sp. Blumea lacera Hymenophylac Asteraceae Aucune explication 53 Wamporoh Wamporoh Ardisia sp3. Pennisetum sp2. Myrsinaceae Poaceae Aucune explication 54 Wangken Wangken Embelia coriacea ae ae Rapanea leucantha Myrsinace Myrsinace aspect semblable et même usage (pour wim sege) 55 ticulata ingiaefolium même usage (pour wim sege) Wantagah Wantagah Wantagah Dimorpanthera den Ilex vertegii Vaccinium var Ericaceae Araliaceae Ericaceae 56 Weayuken Weayuken Medinilla speciosa Melastoma malabarica me usage Melastomataceae Melastomataceae même forme et mê 57 Welaluk uk e ation Welal Dendrophthoe pentandra Garcinia sp. Loranthacea Clusiaceae Aucune explic 58 gkon même usage pour wim sege Welan Welangkon Polygala sp. Vaccinium sp. Polygalaceae Ericaceae 59 (agat) le (mili) eken) onolobus s aspect semblable et même usage e) Wenyale Wenyale Wenyale Wenya Wenyale ( Phaseolus sp. Psophocarpus tetrag Arachis hypogaea Phaseolus lunatu Glycine max Fabaceae Fabaceae Fabaceae Fabaceae Fabaceae (aliment secondair 60 Wenyale-wenyale -wenyale garis Wenyale Phaseolus vul Vigna unguiculata Fabaceae Fabaceae aspect semblable 40 REINWARDTIA [VOL.12 No Nom vernaculaire Nom scientifique Famille Explications 61 Wul Wul Wul Eugenia acuminatissima Polyosma elliptica Polyosma sp. Myrtaceae Saxifragaceae Saxifragaceae même usage 62 Wurikaka Wurikaka Desmodium schalpe Desmodium sp. Fabaceae Fabaceae aspect semblable 63 Yelika Yelika Piper gibbilimbum Pothomorphe sp. Piperaceae blable Piperaceae aspect sem 64 Yibih Yibih Nothofagus sp. Schizomeria ilicifolia F Cuno agaceae niaceae aspect sembable et même usage 65 Yibiah Yibiah Polygala sp. Stachytarpeta australis Polygalaceae Verbenaceae Aucune explication Ce tableau montre que les Dani–Baliem nomment les plantes en se basant le plus souvent sur leur ressemblances morphologiques (feuilles, tiges, troncs), sur leur architecture quand il s’agit d’arbres, sur la couleur du bois mais on peut voir que l'usage joue aussi un rôle important. Ce pro- cessus se perpétue jusqu’à aujourd’hui, et expli- que l’attribution des noms wenyale, kibi, hupak, hite, kilu à plusieurs nouvelles espèces introdui- tes e des feuilles, des fruits, etc.); mécanique (résis- tance du bois, dureté, souplesse); écologique (lieu où pousse la plante, relation avec les autres êtres vivants); et sensoriel (odeur, goût et couleur). Critères morphologiques Nous avons vu plus haut dans la deuxième partie du chapitre II, sur le savoir botanique local, combien les Dani–Baliem sont attentifs à toutes les caractéristiques morphologiques des diffe- renttes parties des plantes et en particulier des feuilles. Nous avons déjà évoqué comment ces caractéristiques sont utilisées dans l'identification et nous n'y reviendrons pas ici. Critères mécaniques Traditionnellement, les arbres en deux catégories selon la qualité t plusieurs cultivars de patate douce. Remarquons cependant que pour certaines espèces aucune explication n’est fournie. Le cas le plus étonnant et le plus fréquemment rencontré est celui de pinthe, terme qui désigne à la fois le roseau (Phragmites karka) qui est utilisé pour fair des fe lèches, des clôtures et le planches du ugère (Cyathea el à ail de la plante, de ses les Dani–Baliem divisent du eté et sa résistance. Les ar- bres secondaire qui ont un bois de mauvaise qualité. premier étage de honai, et une fo cooperi) dont les feuilles jeunes sont utilisées comme légume et sont placées à l’intérieur du pi- lamo chaque fois que l’on fait un rituel. Cette façon d'attribuer le même nom à des espèces différentes m'a incité à m'intéresser aux critères de reconnaissance et d'identification des plantes utilisées par les Dani–Baliem. J'exposerai ensuite comment se construisent les termes d'ap- pellation. 1. L’identification des plantes Le système d’identification des plantes, selon les Dani–Baliem, est basé sur l’ensemble des caractéristiques de ces plantes (la couleur du bois, l’odeur, la sève, et les fibres du bois). Il n’est pas possible d’identifier les plantes sur la base d’une partie seulement de ces caractéristiques. Les plantes ou les cultivars communs sont immé- diatement reconnus et nommés par les Dani-Ba- liem. Mais concernant la majorité des cultivars et des espèces de la forêt primaire, ils font app une observation plus en dét feuilles, du tronc, etc. Comme partout dans le monde, les Dani– Baliem utilisent plusieurs critères de reconnais- sance pour distinguer les plantes qui peuvent être d’ordre morphologique (forme, texture du tronc, bois, c’est-à-dire sa dur qui ont un bois dur sont appelés «o hanoh» qui signifie bois de bonne qualité. Ces bois sont utilisés pour la construction de sili (pilamo, ebeai, hunila, wamdabu) et des sege. Par exemple: o senon (Castanopsis acuminatissima), o joli (Tris- tania obovata), o lait (Podocarpus pilgeri), o lay (Papuocedrus sp.), o ki (Nothofagus starken- borgii), o bagah (Sloanea archboldiana), etc. En revanche, les bois de mauvaise qualité sont dits «o weak » qui signifie bois de moindre qualité. C’est par exemple o wiki (Paraserianthes falca- taria), o wib (Grevillea papuana), o ka (Erythrina cristagalli), o mileh (Schefflera sp.), etc. Ces bois sont generalement utilisés pour faire les clôtures ou comme bois de chauffage, mais au-jourd’hui, plusieurs membres de la société les utilisent en plus comme bois de construction. C’est le cas de o wiki (Paraserianthes falcataria) et de o wileh (Casuarina oligodon). Critères écologiques Les Dani–Baliem pensent que les arbres qui poussent dans la forêt primaire offrent un bois de bonne qualité, à l’inverse des arbres de la forêt 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 41 Les Dani–Baliem établissent des catégories de plan yago endr typiq save zone flori prox oligo enco (Ara mon Crit Concernant l’odeur, les Dani–Baliem dis- ting i (Amomum sp.), ob- l’autre helah milige avec un tronc et des pétioles les Dani–Baliem rocèdent à la classification des cultivars de pa- m d’une plante dev s jeunes feui re entre la pourpre et le blanc. ce n'es pas obligatoire. Pour nommer les différentes utilise le mot «o» suivi par le nom heleh (Clematis alis corniculata), et h ple ou de distinguer é d’un classify- cate tes en fonction de leur habitat. Par exemple, les plantes de montagne sont appelées «oaiyago tomoba» (oaiyago = plantes; tom = montagne; et oba = aucun sens, mais il s’emploie pour désigner une catégorie vaste, ainsi wen-oba est le terme général désignant le jardin). Les plantes de la vallée sont nommées «oaiyago agaroba» (oai- = plantes, agat = sol ou terre qui désigne un oit plat ou une vallée). Les Dani–Baliem re- connaissent certaines espèces comme étant ues de certains milieux. Par exemple ils nt qu’ils peuvent trouver facilement dans les s de marais les espèces hite (Mischanthus bundus) et lokop (Phragmites cf. karka), à imité des rivières l’espèce wileh (Casuarina don) (reconnues pour y être abondantes) ou re dans les endroits bien drainés l’espèce sin ucaria cunninghamii), et enfin dans les zones tagneuses les wim (bambous). ère sensoriel: odeur, goût, couleur uent des plantes qui ont une odeur parti- culière. Les plantes odorantes sont nommées obasi qui signifie «arbre odorant». Selon l’odeur les Dani–Baliem font deux catégories de plantes: (1). Obasi hanoh «sent bon», par exemple wu- longka (Rutaceae), yiw asiwasi ou obasibasi (Euodia elleryana), et inektamuk (Rhododendron spp.). (2). Obasi weak «sent mauvais», par exemple honabun (Melicope novoguinensis), simo (Homalanthus novoguinensis), pah (Litho- carpus ruffovillosus), wiki (Paraserianthes falcataria), liah-liah ou libah-libah (Sapin- daceae), wayoh (non identifié), yili (Piper sp.), kop (Diospyros sp.), ka (Erythrina cristagalli), monika (Pittosporum ramiflo- rum), hemer (Cinnamomum sp.), hok (Ficus sp.), asim (Pandanus cf. pectianus), hopiye (Pandanus sp.), kalolih (Steganthera sp.), sitni (Drynaria cf. rigidula), vi (Castanopsis sp.), et munungkut (Saurauia sp.). Le mot obasi indique également ce qui possède un mauvais goût. C’est par exemple le cultivar de Colocasia esculenta, hom obasiak. Non seulement il répand une mauvaise odeur, mais il possède aussi un goût désagréable et pro- voque des démangeaisons. La couleur constitue pour les Dani–Baliem une information complémentaire qui permet de différencier les cultivars. Ils ajoutent au terme de base avec des déterminants de couleur. Par exem- ple concernant le helah (Abelmoschus manihot) on rencontre deux cultivars, l’un helah mola- ge avec un tronc et des pétioles rougeâtres et verts. C’est sur ce critère que p tate douce. Dans d’autres cas le no ient le nom d’une couleur. Par exemple weayuken désigne la couleur violette ou rougeâtre qui est la couleur des fruits de Melastoma ma- labarica et de Medinilla speciosa (Melasto- mataceae) qui sont désignés par ce terme wea- yuken. Ces fruits sont utilisés pour teindre des fibres des noken, yokal et sali. De même un cultivar de patate douce est appelé weayuken en raison de la couleur de sa tige, de se lles et de l’écorce de son tubercule qui sont rouges-violets. Le mot «weak» sert aussi comme déterminant de couleur dans l'appellation de cer- taines plantes mais porte une connotation néga- tive. Ainsi hom weakhom désigne un cultivar de Colocasia esculenta, et signifie que son tubercule porte une mauvaise couleur. C’est une couleur mixte ou intermédiai 2. Les termes d’appellation Les classificateurs sémantiques En Dani–Baliem le terme de base peut être précédé par un classificateur qui indique le type biologique auquel appartient la plante, mais t espèces d’arbres, on de l’arbre. Par exemple, o wileh (Casuarina oligodon), o sin (Araucaria cunninghamii), o su- gun (Wendlandia paniculata), o duaga ou l’arbre duaga (Vaccinium varingiaefolium), etc. Le nom des lianes commence par heleh, suivi du nom particulier à cette liane. Par exemple, he- leh mul (Calamus prattianus), heleh mulele (Gei- tonoplesium cymosum), heleh eneit (Rauvolfia rostrata), heleh fulu (Asclepiadaceae), isibongkah (Hoya sp.), helehkakap phanerophlebia), helebeleh (Ox elehwayoh. etc. Quant aux noms des herbacées, les Dani– Baliem ajoutent le mot “ oka ” devant le nom de ces plantes. Ainsi, par exemple, oka siluk (Impe- rata cylindrica), oka yelika (Leersia hexandra), oka lika (Fimbristylis sp.), oka weayuken (Melas- toma malabarica), oka lukaka (Paspalum conju- gatum), oka ulep (Pteridium aquilinum), etc. Les termes de base Le terme de base peut être sim composé. Il n’est pas toujours facile un terme de base simple précéd ur sémantique d’un terme de base composé. 42 REINWARDTIA [VOL.12 D’une façon générale si le terme qui est après le classificateur n’a pas de sens dans la langue on peut le considérer comme un terme de base sim- ple. Quand il a un sens on peut considérer l’en- semble comme un terme de base composé. a). Les termes de base simples Le terme de base simple est généralement uti- lisé pour désigner uniquement des plantes. Il n’a pas d’autre sens dans la langue et est rela- tivement plus facile à reconnaître. Dans la langue Dani–Baliem, j’ai noté qu’environ 80 % des noms de plantes sont des termes de base simple. Par oligodon), sin (Araucaria cun ela, j’ai présenté tous les termes ayant un s ; wamamoli «graisses (amoli) de porc» (Scleria odocarpus neriifolius); wama- reh ortent des noms d’animaux, par exemple: waloh «serpents» - amare-mareh «oiseau» (Pennisetum sp.) bre de plantes portent des noms désignant une partie du corps humain. Par ene amboinicus), «niru» signifie soe cateur. Certaines plantes portent le terme «oka» qui signifie qu’il s’agit d’une B f f e s exemple: haki (Musa spp.), wib (Grevillea papua- na), wileh (Casuarina ninghamii), senon (Castanopsis acumina- tissima), joli (Tristania obovata), hipere (Ipo- moea batatas), etc. b). Les termes de base composés Ces termes de base composés sont plus difficiles à reconnaître, car ils se composent de mots ayant un autre sens dans la langue et que l'on peut confondre avec un terme de base + deter- minant. Le déterminant se met toujours après le terme de base, alors que dans les termes de base composés un substantif utilisé comme complé- ment de nom jouant le rôle de déterminant se place avant le terme qu'il qualifie. Ces termes sont descriptifs ou métaphoriques. Pour mieux com- prendre c ens dans la langue, en commençant par les cas les plus faciles à analyser. - Noms de plantes composées formés à partir de noms d’animaux Le plus fréquemment rencontré est «wam "porc"». On trouve par exemple: wamatotok «or- nement pour la danse (totok) de porc» (Try- chomanes sp et Porophyllum sp.); wamaga-maga «queue (maga-maga) de porc» (Pennisetum sp.) laevis); wamarengke «côte (rengke) de porc» (Eurya acuta et P -mareh «nom d'un oiseau» (Penisetum cf. conjugatum), wam pilin «pourri (pilin) de porc» (Glochidion sp.); wam pelangken «truie âgée et amaigris (pelangken)» (Jussiaea angustifolia), etc. Ici on peut remarquer que le nom d’animal est utilisé comme complément de nom qui en Dani– Baliem se place avant le terme dont il est le com- plément. Un certain nombre de plantes p (Ardisia sp.), vi «pou» (Castanopsis cf. acumina tissima), w , put «chat» (Arthrophyllum sp.), puali «un type d’oiseau» (Neprolepis lauterbachii, Micro- sorium sp., Neprolepis exalta), iyobere «un type d’oiseau» (Derris sp.), fuluka «grenouille» (Rhododendron hellvigii), mak-mak «insecte» (Fimbristylis dichotoma, Oleandra archboldii). - Noms des plantes en référence à une partie du corps humain Un certain nom exemple dans amik sabuk «poitrine pelle» (Embe- lia viridiflora); aniok «ma jambe» (Embelia sp.); kemusi «les moustaches» (Davidsonia beccari); ilak tugun «sein de femme mariée» (Rutaceae); mep sengkek «sang couler» (Flacourtia rukam); munungkut «genou» (Saurauia sp.); inektamuk «dents cassées» (Rhododendron sp.). - Noms de plantes venant de noms de personnes Certaines plantes portent un nom d’un ukul- oak, par exemple: logon ou logo (Ilex cf. cymosa). Le terme «logon ou logo» qui signifie «rester» vient du nom de l’ukul-oak Logo. Les Dani-Ba- liem donnent parfois à certaine plantes une ap- pellation ayant un lien avec la parenté comme nirukum (Coleus ur et ukum signifie «jeune feuille»; honabut (Melicope novoguinensis), «hon = homme âgé et abut = enfant». - Noms de plantes composés à partir de mots désignant un type végétal ou un organe végétal Plusieurs noms de plantes comportent un ter- me désignant un type végétal. Ainsi plusieurs plantes ont dans leur nom le terme heleh qui sig- nifie «liane». Ces plantes portant le nom heleh sont utilisées pour faire des liens. D’ailleurs heleh signifie aussi «lien». Il existe par exemple: mogat heleh (Calopogonium muconoides) avec mogat qui signifie esprit; yok heleh (Tetrastigma dicho- toma); wolah heleh (Rivinus sp.), wuleheleh (non identifié). Ici le mot «heleh» se place après le premier terme et non avant comme dans le cas où il sert de classifi herbacée, épiphyte, par exemple: sayoka (Riede- lia sessilanthera). D’autres plantes sont nommées avec des ter- mes désignant un organe végétal. Ainsi les Dani– aliem utilisent souvent les termes eken (fruit, leur, tubercule, grain), eka (feuille), ukum (jeune euille) ou oak (arbre ou bois). On trouve par xemple lukaken (Polygala sp.), koleken (Bra- sica oleracea var. capitata), weayuken (Melas- 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 43 toma ciosa). Weayuk = v eken Ave (Com boin n rencontre le m verbascifolium), le pomeka d’autres objets ou ayant une valeur descriptive d - m om in- employées pour la fabrication de noken (le e - - otria dolichocarpa), mototo = me un canot. t de sens. tion - perdu - serrata), hemere signifie « - h us sp.), hilan signifie «hé, partez». h l - h hulok désigne un bon - yum sp.), hunawerago signifie «faire - s dents cassées». dre un objectif». re». signifie «la nuit». - langenye (non identifié), like ou lika yane s «une - donc «venez». - - - tes - es de machette ou de - signifie - s malabarica, Medinilla spe iolet et eken = le fruit. Il existe aussi wenyale (Glycine max); wesengken (Polyscias sp.). c le terme ukum on a comme exemple kum melina nudiflora) ou nirukum (Coleus am- icus). Et avec le mot eka, o kuteleka (Solanu (Myristica cf. holdingerii), le sebereka (Cassia mimosoides), le ulepeka (Cyclosorus sp.), le wuleka (Pteridium aquilinum), et le yeleka (Leer- sia hexandra). - Noms de plantes attribués par analogie avec ou métaphorique On peut en effet remarquer que certaines énominations ont un sens descriptif. Certains noms indiquent le type d’organe particulier que possède la plante. Par exemple: alok-alok (Berberis sp.), indique que cette plante a des épines (alok). - digit (Alstonia sp. et Boeh eria malabarica) vient de digi qui signifie «fil». Ce n dique que ces plantes comportent des fibres sac que portent les femmes). Quelques noms de plantes ont une analogie av c des objets. Ce sont par exemple : leget bulah (Drymaria sp.), leget "clôture" et bulah qui n’a pas de sens. - kem (Eleocharis dulchis), kem = jupe. Cette plante sert pour la fabrication des jupes de femme appelés kem. mototo (Psych pirogue ou canot, car le bois de cet arbre flotte sur l’eau com - saliwali (Palmeria ferruginea), sali = jupe e walin = faire un trou. Cette plante est utilisée comme fibre dans la fabrication de sali. - sikepupuk (Urena lobata), sike = flèche et pupuk qui n’a pas - wol (Buddleja asiatica), wol = cendre. t à une acCertains noms de plantes se réfèren ou à un état qui se rapporte aux hommes ou à la société. - haningkukuh (Bidens biternata, Emilia nonchi- folia, Erigeron linifolius), haningkukuh, c’est l’action de faire des incantations, en groupe, pour appeler un esprit. - harowaknen (Glochidion rubrum), harowak- nen signifie «laisse à son travail». helon (Sapindaceae), helon signifie « dans la forêt». hemere (Schizomeria venez ici». ilan (Fic - uli (Polygonum capathifolium), huli désigne a limite entre deux villages ou deux isaeak. ulok (Trema orientalis), morceau de fruit. hunerago ou hunewerago (Medinilla sp. et Rhyticar une grillade de poissons ou de crevettes». ih (Litsea sp.), ih signifie «eau». - inektamuk (Rhododendron macgregoriae), inektamuk signifie «le - min (Ilex cf. cymosa et Ilex spicata), min signifie «attein - nausarik (Bidens biternata), nausarik signifie «se défend - kubangko (Ardisia sp. et Rhododendron baye- rickianum), kubangko like ignifie «la journée». - likuah (Fimbristylis sp.), likuah signifie grotte». lukeh (Digitaria sp.), lu est le pluriel de lan qui signifie «aller» et keh signifie «ici», lukeh signifie - nogolilih (Wendlandia sp.), nogolilih désigne un état intermédiaire entre le sommeil et l’éveil. - pogot milih (Prunus grisea), pogot signifie «le ciel» et mili désigne sa couleur. sak-sak (Polygonum sp.), sak-sak signifie «flotter» ou «voler». saralek (Schizomeria serrata), saralek signifie «incompris». wah (Timonius sp.), wah signifie «remer- ciement». - yolalek (Eleusine indica), signifie «tresser» (les fibres). J’ai également trouvé plusieurs noms de plan- portant un sens descriptif, par exemple: fak-fak (Pittosporum cf. ramiflorum), fak-fak signifie «tenir». Le bois de cet arbre sert en effet à faire les manch hache. mepsengkek (Flacourtia rukam), mep «le sang» et sengkek «couler», car cette plante possède une résine couleur rouge sang. oai ou owai (Crotalaria juncea), o signifie «une plante» et wai = quoi?, Cette plante introduite a été dispersée dans la vallée par un hélicoptère, et s’est répandue à grande vitesse. Etonnés par ce phénomène, les Dani–Baliem e sont demandés «quelle est cette plante?» 44 REINWARDTIA [VOL.12 locu-tion qui est devenue le nom de cette plante in-troduite. - eken mokah (Centella asiatica et Erechtites sp.), eken signifie «l’oeuf, le fruit, la fleur, le tubercule, le grain», mais ici eken signifie «l’oeuf» et mokah «ouverture». Ceci vient du e plante dans la guérison des bles- - », - dui ind pla pla se deu Par - - - w nyale eken désigne le Glycine max kacang kedelai; et wenyale ong (Solanum melongena); kilu tomar (Lycopersicon esculentum), kilu kera (Sechium ots «terong et tomar (tomat)» viennent t quelques uns: mili qui désigne les couleurs verte, bleue ou noire; weayuk qui signi- min diff pou bas déte don fon our différencier deux types de plantes avec le même terme de base, par exemple: erminalis) se divise en rôle de cett sures dans lesquelles on trouve souvent des oeufs d’insectes qui, quand ils éclosent sont nommés eken mokah. jabi (Laportea sp.), jabi signifie «démanger en effet, cette plante est urticante. walimo (Rapanea sp.), walimo désigne un ob- jet précieux dont la forme est celle d’un pecto- ral. Les feuilles de cette plante ressemblent à un pectoral (walimo). - Désignation de plantes introduites à partir des noms d’autres plantes Un certain nombre de noms de plantes intro- tes sont construits à partir des noms de plantes igènes. C’est-à-dire que pour nommer ces ntes, les Dani–Baliem ont repris des noms de ntes plus anciennes présentes dans la région. Il peut ainsi que certains noms soient appliqués à x plantes différentes. exemple: hupak, ce nom est utilisé actuellement pour le maïs (Zea mays), et désigne aussi une Poaceae ressemblant au maîs (non identifié) connue depuis plus longtemps par les Dani–Baliem. biye terme utilisé par les Dani–Baliem pour désigner le Scleropyrum leptostachyum, et maintenant aussi employé pour désigner la farine de sagou (Metroxylon spp.) vendue au marché et qui avant n'était pas connue des Dani–Baliem. enyale désigne maintenant le Psophocarpus tetragonolobus, alors qu’il était à l’origine le nom d'une Phaseolus sp. indigène. Le nom wenyale est également utilisé pour la dénomination de Vigna unguiculata et Pha- seolus vulgaris, car ces espèces présentent certaines similitudes avec Psophocarpus tetra- gonolobus. En effet, le mot wenyale est deve- nu le substitut du mot indonésien «kacang» à l’arrivée des espèces Glycine max, Phaseolus lunatus, Arachis hypogaea dans la région de la vallée. Ainsi le wenyale agat désigne l’Arachis ypogaea et appelé en indonésien kacang h tanah; we de nom indonésien mili le Phaseolus lunatus ou kacang hijau. - kilu désigne aujourd’hui Lycopersicon escu- lentum, Solanum melongena, Sechium edule, ce mot désignait avant l’introduction de ces espèces le Cyphomandra amentacea. Pour différencier ces quatre espèces, les Dani– Baliem ajoutent un déterminant, par exemple: kilu ter edule), et kilu telor (Cyphomandra amentacea). Les m out simplement de leur appellation en indoné- sien. Le mot kera a été ajouté pour désigner Sechium edule, mais je n’ai pas trouvé l’ex- plication de ce mot. Pour le mot telor, il a été donné à Cypomandra amentacea, car ses fruits rappellent des oeufs (telor en indonésien). 3. Les déterminants Je vais tenter de montrer les types de déterminants existant dans la dénomination des plantes en commençant par les plus courants. Ils sont utilisés pour indiquer et différencier les différents types de plantes portant un même terme de base et en pariculier les cultivars des plantes cultivées. a. Quelques déterminants sont une allusion à la couleur Les noms de couleur sont très peu utilisés comme déterminant pour les plantes sauvages. On peut en citer fie «violet ou rougeâtre». Par contre, les Dani–Baliem utilisent cou- ramment les couleurs comme déterminants pour distinguer les cultivars des plantes cultivées. Ain- si parmi les helah (Abelmoschus manihot), il existe deux cultivars milige et molage; ces deter- ants permettent aussi de distinguer les érents cultivars de patate douce. Cependant r les déterminants comme pour les termes de es, les termes désignant des cultivars ayant une couleur particulière sont utilisés pour désigner cette couleur pour d’autres objets. Ainsi kut rminant d’un cultivar de Colocasia esculenta t le tubercule est blanc ou membu (violet cé) et mewa (rougeâtre) utilisés pour désigner les cultivars de wenyale (Psophocarpus tetrago- nolobus) dont les fruits sont violets foncés ou rougeâtres. b. Déterminants correspondant au sexe Les déterminants ap «homme» et he «fem- me» sont utilisés p - le yabe (Cordyline t deux, l’un yabe ap qui désigne la plante 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 45 portant des feuilles vertes et plus larges, l’autre yabe he qui désigne la plante dont les feuilles sont rougeâtres et de taille plus petite. asiatica et E- par des feuilles besoins de l ociété Dani quotidienne. Dans les sociétés tradi- tionnelles comme celle des Dani–Baliem, les p on ur la our cela, tous les Dani–Baliem, dés apprennent le savoir lié aux plantes du lieu où ils habitent. Un garçon de 7 ans sait par exemple désigner les plantes par leur nom. Bien que les Dani–Baliem connaissent bien les plantes de leur environ-nement, leurs utilisations médicinales ne sont connues que de quelques personnes, par exemple les ap wusa ou ap wesaghun et les he wesaghun (personnes capables de guérir les maladies ou guérisseurs) et ap metek uwaela (le chef gué-risseur des maladies, ayant d'ailleurs une fonction majeure dans la guerre ethnique). Ap signifie «l’homme», wesa ou wusa = «secret», hun = «homme âgé» et he = «femme». T u. 15. Aut inants n p s Dani– Bal déterminant - l’ekenmokah ap (Centella rechtites sp.) est caractérisé plus larges que eken mokah he (Limnanthemum sp.). Ces déterminants s’emploient également pour différencier des cultivars de hom (Colocasia escu- lenta). Par exemple le cultivar de hom win- kiaporoh ap est caractérisé par des pétioles plus verts que le cultivar hom winkiaporoh he qui porte un pétiole plus rougeâtre. De même pour les cultivars hom telon ap, hom telon he, hom joli ap et hom joli he. c. Autres déterminants Ils existent bien d'autres déterminants dont certains n'ont à ma connaissance aucun sens dans la langue. Le tableau 15. en donne un certain nombre d'exemple. LES USAGES DES PLANTES Aujourd’hui, beaucoup de scientifiques s’in- téressent aux savoir indigènes et à la conception traditionnelle de l’environnement. Ces connais- sances peuvent, en effet, apporter une contri- bution importante à l’avancement scientifique et technologique. C’est pourquoi j’ai Baliem sur les plantes, notamment sur leurs usages. Dans la vie quotidienne, les Dani–Baliem sont étroitement liées à leur environnement et accordent une place particulière aux plantes. Ils pratiquent la cueillette d’espèces de la flore spontanée et utilisent les espèces et variétés de plantes cultivées pour les a vie étudié les connaissances de la s lan-tes sont f damentales po survie. P l’enfance ablea res déterm du système de lantes dedé omination des iem. Terme de base + Nom scientifique Explication 1. wi i + wampi gopa maga rchidaceae m sp. hlox . 2. ajus Dendrobium sp3. Dendrobium macrophyllum e pilai = es ki = Nothofagus starkenburgii et abut = porc obasi = l’odeur wi + yele-yele w wi + adoligik wi + wimpilai wi + kiabut wi + kila wi + wa wi + faokalim wi + obasi-basi O Agrostophyllu Dendrobium p Bulbhophyllum sp Dendrobium sp1. Dendrobium sp Dendrobium piesticaulon Agrostophyllum m wi = nom général de l’Orchidé wam = porc wim = bambou, maison des homm = enfant wam 2. wim wim + magawin wim + saknegali pho wim + kilu u a Différentes espèces de bambous que n'ont être identifiés par des spécialistes. wim = nom général de bambou wim + tim wim + sibak wim + yiloha wim + sadiab wim + yiloh 3. le at ea ris wenyale wenya wenyale eken wenyale ag wenyale mili wenyale- wenyale Phaseolus sp. Psophocarpus tetragonolobus Glycine max Arachis hypoga Phaseolus lunatus Phaseolus vulga et Vigna unguicu- lata 4. pain p Dioscorea spp. pain = nom général de ain kaliye pain sabulake pain yele pain husabe pain munungkut Dioscorea esculenta Dioscorea sp. Dioscorea cf. alata Dioscorea alata Dioscorea cf. escu- lenta l’igname Le nombre d’espèces employées pour diffé- rentes fonctions dans la région étudiée (Siba, Wosi, Jiwika, Waga-waga, Kurulu et Wadlanku) est présenté dans le tableau 16. Dans ce tableau j’ai reparti les usages en fonction des indications fournies par les informateurs. Pour en faciliter la 46 REINWARDTIA [VOL.12 lecture j’ai séparé les plantes cultivées et les plantes sauvages. Les plantes indiquées comme t l’objet les plantes cultivées se repartissent en 14 groupes e pla roupe s 588 espèces de plantes, 57 sont cultivé 1 appartiennent à la flore spontanée. T e utiles No s utiles Nom re d’espèces semi-domestiques sont celles qui son d’une culture depuis peu de temps. Il apparaît que t les ntes non cultivées en 18 g s. Sur le es et 53 abl au 16. Les catégories de plantes Catégorisation de plante b A Les plantes domestiquées: 52 1. Aliment de base (staple crop) 1 2. Alimentaires secondaires (inclus: les plantes économiques) 51 2.1. Légumes et légumineuses 39 2.2. Les plantes oléagineuses 1 2.3. Les tubercules 7 2.4. Les épices 6 2.5. Les plantes pour jus ou boisons 3 2.6. Les fruits et les graines comestibles 11 3. Les plantes fourragères 1 4. Latex et les plantes résine - 5 Les plantes à fibres - 6. Les plantes stimulantes 2 7. Les bois de chauffage 4 8. Les plantes ornementales 4 9. Les plantes aromatiques et les plantes cosmétiques - 10. Les plantes colorantes - 11. Les plantes pour les rituels ou magiques 2 12. Les plantes fixant N ou engrais verts - 13. Les plantes pour les outils - 15. xiques - Les plantes to 16. (fumer) Les plantes pour les objets variés 1 17 édicinales 6 Les plantes m B. Les Plantes Sauvages 1. Les plantes comestibles et non médicinales : 27 1.1. Les feuilles, pousses, tiges comestibles 14 1.2. Les fleurs, fruits, et graines comestibles 10 1.3. Les racines ou rhizomes comestibles 2 1.4. Les épices 1 1.5. Les plantes pour le jus ou boisons - 2. Les plantes à latex ou résine - 3. La ficelle : 59 3.1. Les bambous, les rotins 13 + 2 3.2. Les tissages 9 No Catégorisation de plantes utiles Nombre d’espèces 4. Les plantes colorantes 16 5. Les plantes ornementales + les parures 12 6. à les fibres (le vêtement, le 14 Les plantes panier) 7. Les plantes pour les outils et les ustensiles 5+? 8. Les plantes pour les instruments musiqu et le jouet es 6 9. Les plantes aromatiques et les cosmétiques 3 10. stimulantes 2 Les plantes 11. la construction de sili amdabu) Les plantes pour (honai, hunila, w 170 11.1. Les planches (de mur et de rez-de- chaussée) 136 11.2. Le poteau 113 11.3. La toiture 95 11.4. Le mur 95 11.5. La clôture 254 12. Les bois chauffages 290 13. Les bois commerciaux locaux 14. ologique Les plantes pour une indication éc 15. e rituel Les plantes à usag 40 16. Les champignons 40 17. Les plantes toxiques : 4 17.1. Les plantes ichtyotoxiques - 17.2. Les autres - 18. Les utilisations variées 17 19 Les plantes médicinales 81 C Les plantes semi-dosmestiquées 4 . 1. Les plantes medicinales Dans la société Dani–Baliem, comme dans tout nt for- tem La médicine traditionnelle reposant sur age des plantes est toujours existante et impor- autre société traditionnelle, les plantes constituent une ressource médicinale tradition- nelle. La connaissance qui s’y rapporte relève d’un processus de socialisation de longue durée. La connaissance que les Dani–Baliem ont vu de l’usage medicinal des plantes de leur envi- ronnement est étroitement liée aux coutumes, aux traditions et aux perceptions que qu’ils ont de la maladie et de l’état de la santé (Purwanto, 1995). Pour les Dani–Baliem santé et maladie so ent dépendantes de leurs relations aux ancê- tres et de celles qu’ils entretiennent avec leur en- vironnement. Leurs connaissances dans ce domai- ne sont transmises de manière héréditaire. l’us tante, bien que la médecine moderne soit présente dans la région (présence de dispensaires). 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 47 Tableau 17. Les plantes médicinales dans la vallée de la Baliem Légende : # = plantes cultivées * = Analysées par Murningsih & Chairul (1995) ; les autres données sur la composition chimique issus de usieurs ouvrages, par exemple Quisumbing (1951), Heyne (1987), Perry (1980); Holdsworth (1977), Hargono etpl al. (1986). Quand il n'y a pas de renseignement c'est que je n'en ai pas trouvé. Habitat: FS = forêt secondaire, FP = JD = jardin, LS = lisière, MR = marais et V = village. No Famille de la en éléments iques Habitat Usages forêt primaire, Nom vernaculaire Nom Scientifique Partie plante utilisée Contenu chim 1 Abiken Adenostemma macrophyllum ilité des s Asteraceae Fleurs Alcaloïde FS Pour la fert femme 2 Anekuku Erechtites valerianifolia Asteraceae Feuilles - FS,JD Contre la parasite de gale 3 Anekuku Erechtites paniculata Asteraceae Feuilles - FS,JD Idem 4 Anekuku Trachymene Umbelliferae Feuilles FS,JD arfakensis - Idem 5 Duaga Vaccinium varingiaefolium et soins Ericaceae Feuilles jeunes Terpenoide*, Tanin * FP Soins des blessures, dermatologie des cheveux 6 a Cyperus sp. Cyperaceae Rhizome FS Ekendug - Mal de tête 7 Ekenduga Cyperus sp. Cyperaceae Rhizome FS Mal de tête - 8 Engken Centella asiatica Umbelliferae Feuilles oïde et entielle FS Soins des blessures et la gale mokah Glycocide, ide, triterpeno hydrocotiline, tanin, stér l’huile ess contre 9 Engken mokah Limnanthemum sp. Gentianaceae Feuilles - FS Idem 10 Engken mokah Erechtites sp. Asteraceae Feuilles - FS Idem 11 Getik Oldenlandia verticillata e * des femmes Rubiaceae Feuilles Terpenoid FS Pour la fertilité 12 Haningkukuh Bidens biternata Asteraceae Feuilles - FS,JD Contre la gale 13 Haningkukuh FS,JD Emilia nonchifolia Asteraceae Feuilles - Contre la gale 14 Haningkukuh Erigeron linifolius Asteraceae Feuilles - FS,JD Parasite de gale 15 Helebeleh Oxalis corniculata Oxalidaceae Feuilles Acide oxalade FS Rhumatisme 16 Heluk Macaranga Euphorbiaceae Fleurs FS,LS Soins de chevaux mappa - 17 Hetam Maesa verrucosa s Myrsinaceae Feuilles Terpenoide *, stéroïde, et tanin * FP Problèmes digestif 18 Hite, heta# Zingiber officinalis Zingiberaceae tubercule e, huile Flavonoid polyfenole, essentielle JD Mal de ventre, et maladie de peau 19 Holim-holim papuana e Nepenthes Nepenthacea Feuilles - FS Infection des oreilles 20 Holowasi Euodia elleryana Rutaceae Feuilles - FS,FP Mal de ventre 21 Huagaleh Blumeria riparia e*, Asteraceae Feuilles, écorce de tige Terpenoid stéroïde FS Médicament pour les yeux et soins des cheuveux 22 Huagaleh Scaevola oppositifolia Goodeniaceae eau de tige - FS,FP Soins de blessure 23 Hulampuah cf. et Emilia nonchifolia Asteraceae Feuilles - FS Soins des blessures contre la gale 24 Huli Polygonium capathifolium Polygonaceae Feuilles Tanin, essentielle huile FS Les infections suivient d’enflures 25 Huliah Polygonum nepalensis Polygonaceae Feuilles Tanin FS Blessures internes 26 Huna werago Medinilla sp. Melastomataceae Graines - FS Contre la gale 27 Inektamuk mili (jaune) Rhododendron macgregoriae Ericaceae Feuilles et fleurs Terpenoide,* et tanin* FS Contre la gale, poison 47 48 REINWARDTIA [VOL.12 No Nom vernaculaire Nom Scientifique Famille Partie de la plante utilisée Contenu en éléments chimiques Habitat Usages 28 e) Rhododendron culminocolum Ericaceae Feuilles et fleurs Terpenoide*, et tanin* FS Contre la gale Inektamuk mili (roug 29 Inektamuk mola - kok (blanche- grande) Rhododendron hellvigii Ericaceae Feuilles et fleurs Terpenoide*, et tanin* FS Contre la gale 30 Inektamuk mola on e*, et tanin* ale (blanche- e) petit Rhododendr hellvigii Ericaceae Feuilles et fleurs Terpenoid FS Contre la g 31 Isoak# Lagenaria siceraria Cucurbitaceae Feuilles et fleurs - JD Stimulant 32 Jawi, jewi Laportea sp. Urticaceae Feuilles - FS Rhumatisme 33 Ka Erythrina crist galli a- du FS,V,etJD é des Fabaceae Ecorce tronc Tanin*, et erifralin ? Pour la fertilit femmes 34 Kalel Piper arborescens Piperaceae Feuilles Piperin, huil essentielle FP Pour l’engraissement des porcs 35 Kami tielle ? Cinnamomum iners Lauraceae Feuilles huil essen FP Rhumatisme 36 Kilime Scirpus macrantha Cyperaceae stifs et pied de tige - FS Problèmes dige purgatif 37 Kul Amyema avipes Loranthaceae Feuilles - FP Blessures causées par cl une flèche 38 Kule-kule Gendub Feuilles, tige FS ale Non identifié - Contre la g 39 Kum Commelina Commelinaceae Resine, sève FS Blessures nudiflora - 40 Leh excelsa (=A. incana) Rhamnaceae Feuilles Terpenoide*, saponin*, et tanin* FS,FP mme Alphitonia Soins des peau (co un savon) 41 Litotok Capilliped parvifloru ium m t tige ssure pprovoqée par la Poaceae Feuilles e - FS Pour soigner la ble préparation d’un cartilage. 42 Magasom Clematis Ranunculaceae Feuilles Terpenoid* FS t grippe papuana Malaria e 43 Maliep Rubus flaxinifolius Rosaceae Fruits, feuilles FS, LS ents, mal de oblème - Soins des d ventre ou pr digestif 44 Mayo-mayo Oxalis sp. Oxalidaceae toutes parties Acide oxalade FS Tonifiant 45 Milaga Glochidion arborescens Ericaceae Feuilles Tanin* FP Blessures 46 Mileh Schefflera ischonoasia Araliaceae Feuilles - FP Pour éloigner les moustiques 47 Monika Pittosporum ramiflorum Pittosporaceae s, tronc FS Fièvre et malaria Feuille - 48 Musan Asclepias curassavica eae et et et caloide) Asclepiadac Racine, feuilles fleurs Feuilles (Triperpenoide alcaloide) Fleur (al FS Blessures et infections 49 Naosarik Bidens biternata Asteraceae Fleurs - FS Blessures (couvertures) 50 Nirugum Coleus amboinicus Labiatae Feuilles Terpenoide*, Kalium FP Blessures 51 Labiatae Feuilles FP Pommade contre la Nirugum Coleus sp. Kalium douleur 52 Oakpuk Eleusine sp. Poaceae Feuilles - FS Soins des dents 53 Obasiwasi cf. tielle, Euodia elleryana Rutaceae Feuilles huile essen limonens FS Maladie de peau 54 Obasiwasi a F Fagara ovalifoli Rutaceae Feuilles Stéroide S,FP Rhumatisme 55 Pabi Dodonaea viscosa Sapindaceae Feuilles jeunes anin* FS Blessures Alcaloide, glycocide, saponine, t 56 Pain# Dioscoreaceae Tubercule alcaloide, sapo- JD Problème digestif et Dioscorea spp. nine, flavonoide et polyphenole dysentérie 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 49 No Nom vernaculaire Nom Scientifique Famille Partie de la plante utilisée Contenu en éléments chimiques Habitat Usages 57 Pawi Cudrania Moraceae Feuilles FP,LS Blessures conchicinensis - 58 Pepaya# Carica papaya Caricaceae Toutes parties s Papain, alcaloide, JD de plante saponine, flavonoide Malaria et stimulant 59 Pion Non identifiée Gendub Feuilles - FS Soins après le percement du cartilage du nez 60 Pitel Non identifiée Gendub Feuilles - FS Grippe 61 Potu Schefflera macrostachya s ssure Araliaceae Feuille - FP Percement de ble 62 Pum Bischoffia javanica Araliaceae Feuilles Tanin*, poison FP Blessures, poison 63 Sait# Pandanus conoideus Pandanaceae de sang Fruit - JD Relève 64 Selon Decaspermum fruticosum es sapo-Myrtaceae Feuill Steroide*, nine*, et tanin* FP Soins des dents et malaria 65 Seno Castanopsis acuminatissima Fabaceae Eau du tronc - FP Fièvre 66 Seragan e Desmodium sequax Fabaceae Tige Alcaloide FS Blessures et maux d dents 67 Simo Homalanthus novo-guinensis couchement Euphorbiaceae Feuilles - FS Soins des brûlures, et aider à l’ ac 68 Simo Ficus odoardi Moraceae Eau du racine - FS Problème digestif 69 Siraken Desmodium sp. de Fabaceae Tige Tanin* FS Blessures et maux dents 70 Solage - Sapotaceae Feuilles - FP Blessures 71 Sowa# Setaria palmifolia Poaceae Feuilles, et tiges - JD Mal de ventre et problème digestif 72 Suer Echinochloa Poaceae Pied de tige - MR ntre et colona Mal de ve problème digestif 73 unik Medinilla Melastomataceae Feuilles et FS,FP Sum macrantha fleurs - Dysenterie, mal de ventre et problèmes digestifs 74 Wamatok- tok Blumea lacera te, r les blessures porcs Asteraceae Feuilles Cineol, Citra et Fenchone FS Pour soigne de peau des 75 Wam pelangken Ludwigia angustifolia Onagraceae Feuilles - FS,FP Infection cutané (la gale) 76 Wantagah Vaccinium cavendisshioides Ericaceae Feuilles jeunes e*, FP Blessures Terpenoid tanin* 77 Warompo per , saponine, polyphenole cutané (la gale) Sonchus as Asteraceae Feuilles Flavonoide steroide, FS Blessures et infection 78 Wib Grevillea papuana Proteaceae Feuilles - FS Blessures, infections 79 Wiki Paraserianthes Fabaceae Feuilles FS,V Soins de peau (comme falcataria Saponine* un savon) 80 Wiki-wiki Euphorbiaceae Feuilles et FS Blessures Euphorbia serrulata racines Terpenoide*, Euphorbine, Taracserole 81 wileh-wileh Baeckea Myrtaceae Feuilles * FS Fièvre, rhum frutescens Steroide*, saponin*, tanin 82 Witar Solanum Solanaceae Fruits saponine, e, sala- graisse FS Grippe et mal de ventre nigrum Solanin, olamargin nigrine et 83 Witara-pani et e*, Physal angulata is Solanaceae Feuilles racines Terpenoid tanin* FS Malaria 84 Yawi, yiwi . Cyrtandra sp Gesneriaceae Feuilles - FS Rhumatisme 85 Yelika Pothomorphe sp. Piperaceae Feuilles - FS Anti-emitique 86 Yelika Piper gibbilimbun Piperaceae Feu - FS,FP Anti-emitique illes 87 Yokose Polygonum barbatum Polygonaceae Feuilles et tige - FS Infection cutanée (la gale) s 50 REINWARDTIA [VOL.12 Ainsi la société Dani–Baliem a une percep- tion et une conception de la guérison tradition- nelle cohérente avec son système de repré- sentation du bienêtre et du malêtre. Chaque ethnie entretient une relation particulière avec son nvironnement qui est une véritable source de ne peut pas interpréter par exe santé, les porcs son y a des conflits, tc. Ceci traduit, selon les Dani–Baliem, que les ion avec leur 70 espèces de plantes médicinales (Bo égétation secondaire et c cament ontre la syphilis, comme diurétique et ser, 1959 Cité par Murningsih & ’ont indiqué comment diff que le nombre de plantes méd e connaissances. Mais on l’usage des plantes médicinales par rapport à une notion d’efficacité telle qu’elle existe dans la science. Ces plantes sont «efficaces» dans le cadre de la culture locale. a. La santé et la malade Les Dani–Baliem donnent une définition de l’état de santé qui se réfère à la condition physique et l’aptitude à travailler. Ainsi même si la personne est blessée ou a une plaie localement infectée, ils considèrent qu’en principe elle peut faire des activités normales. Ils l’expriment par l’expression an aikleg ou an hanoh ou an ulekaga ou an ulek qui signifie «je ne suis pas malade ou je suis en bonne santé». L’état de bonne santé existe aussi pour les porcs et les plantes, mple pour une production de patate douce il s’agira d’une production satisfaisante c’est-à-dire suffisante. Selon la vision des Dani–Baliem l’état de «bonne santé» indique que les relations entre eux, les relations avec leur environnement, les relations avec leurs ancêtres sont favorables. En revanche, être malade correspond à un état physique qui ne permet pas de faire des activités. Selon les Dani, la maladie est là quand les hommes ne sont pas en bonne t maigres et malades, les patates douces poussent mal et produisent peu, il e relations entre hommes, leur relat environnement et avec leurs ancêtres sont pertur- bées. Les Dani–Baliem disent alors an uweak ou an aik qui signifie «je suis malade». b. Les plantes médicinales utilisées Les Dani–Baliem utilisent environ 87 espèces de plantes pour guérir des maladies. Ces plantes sont présentées dans le tableau 17. Ce tableau montre que parmi les 87 espèces de plantes médicinales, 6 sont des espèces culti- vées et 81 de plantes sauvages. Le nombre d’espèces de plantes médicinales utilisées par les Dani–Baliem sont relativement élevées par rapport les autres sociétés, Wiriadinata (1991) a relevé 47 espèces de plantes médicinales utilisées par la société Roté-Est; Sangat-Roemantyo & Wiriadi-nata (1991) à Kupang ont trouvé 37 plantes médicinales; Tahan Uji (1989) a noté 71 espèces de plantes médicinales à Rejang-Lebong, Bengkulu; la société Tanebar-Evav est une exception, elle utilise environ 156 espèces de plantes médicinales (Purwanto, 1993), et la société Java, 2 orsma, 1936). Cependant il faut faire attention dans l’interprétation de ces chiffres. En effet toutes les plantes indiquées par les informateurs comme «pouvant» être utilisées comme plantes médicinales, ne sont pas forcement employées couramment. On peut remarquer que la majorité des plantes médicinales est issue de la v omprend donc une importante proportion de plantes pionnières. Les espèces forestières utilisées peuvent être récoltées assez près de la lisière (entre 50 et 500 m). Quant aux plantes cultivées il s’agit de plantes qui sont aussi utilisées dans l’alimentation. Aux vues de la composition chimique des plantes médicinales (cf. tableau 17), on remarque qu’elles contiennent des éléments du méta- bolisme secondaire ayant des activités biolo- giques. Ces sont des alcaloïdes, des stéroïdes, des terpénoides, des saponins, des tanins, des huiles essentielles qui peuvent également servir dans la fabrication de médicaments comme des antibiotiques, antigrippaux, analgésiques, antihy- potenseurs, anti-leucémiques, anti-tumoraux, etc. La saponine peut être utilisée comme médi c expectorant (Fie Chaerul, 1993), les terpénoides ont des propriétés antiseptiques, anti-inflammatoires, anti-rhuma- tique, etc. Tandis que les tanins sont utilisés pour faire des médicaments contre la diarrhée. c. Les maladies Les Dani–Baliem m érentes maladies pouvaient être soignées par des plantes médicinales j’ai relevé 19 catégories. Ces catégories n’englobent pas les maladies ve- nant de la transgression des coutumes ou des in- terdits. Le tableau 18 permet de distinguer ces différentes catégories. Ce tableau indique icinales pour guérir les blessures est relativement élevée. En effet les blessures étaient les occasions les plus fréquentes de trouble de la santé chez les Dani–Baliem, parce que traditionnellement l’état de guerre était permanent chez les Dani–Baliem. Ils connaissent également beaucoup de plantes pour combattre les parasites de la peau (la 50 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 51 gale) et les problèmes digestifs. Ceci traduit des problèmes d’hygiène de la vie quotidienne, telle que la cohabitation dans un sili des personnes avec les porcs qui leur transmettent la gale, la sources qui ont pu être polluées par les porcs. En utre il faut remarquer qu’ils se baignent rarement, car la température de l’eau est peu él e: envi T au concer t les les No égories d’usages Nombre d’espèces consommation de l’eau des rivières ou venant de o evé ron 12 °C. able 18. Les catégories d’usages plantes médicina nan Les cat 1 Gastro-intestinale: problème digestif, 1 mal de ventre et dysenterie 1 2 Anti-emitique 2 3 Orthopéd foulure ique: Rhumatisme, fracture, 6 4 Obstétrique 1 5 Infections de la peau 9 6 Parasite de la peau (la gale) 20 7 Soins de blessures 32 8 Malaria 5 9 Grippe 2 10 Fièvre et refroidissement 4 11 Cosmétique : soins des cheveux, soins de la peau 5 12 Soins des dents et mal de dent 5 13 Aphrodisiaque 3 14 Stimulant d’appétit pour les porcs 1 15 Tonique 1 16 Reproduction 3 17 Infection de yeux 1 18 Infection des oreilles 1 19 Poison 2 Les Dani–Baliem considèrent que les maladies les plus graves sont dues aux mauvais esprits ou à la transgression des coutumes ou d’une mauvaise relation avec l’environnement et avec les ancêtres ou d’un sort jeté par une personne douée de pouvoirs magiques. Dans ces cas là, la guérison doit passer par un rituel traditionnel, comme: un rituel erowali pour une transgression de coutumes, un rituel hiperekenla pour l’amélioration des relations avec êtres, etc. Ces rituels son est mor ple, pour guérir des bles agiques appropriées. Si les l’environnement et les anc t effectués par les chefs de kanekela. La maladie provoquée par la magie est guérie en général par un guérisseur ap wesaghun. Chaque guérisseur utilise pour ses cures un objets sacré considéré avoir une efficacité thérapeutique. d. Guérison traditionnelle Pour la guérison traditionnelle des maladies les Dani–Baliem n’ont pas toujours recourt aux plantes. Certaines maladies sont guéries par une saignée dans la partie de corps malade. Par exemple, une personne atteinte d’un mal de tête qui persiste depuis longtemps est guérie par la saignée à la tempe. Mais ce type de guérison provoque souvent un accident. Ainsi en 1990, un membre de la société du village Wesaput en t. Quand on lui a saigné la tempe, un vaisseau important a été touché et a provoqué une hémorragie. Il peut se passer la même chose dans les autres parties du corps. Dans l’esprit des Dani–Baliem certaines maladies proviennent du sang qui serait sale, aussi doit-il être expulsé. Pour la guérison traditionnelle, les Dani– Baliem utilisent les plantes dans leur état brut et font rarement des mélanges avec d’autres sub- stances. En outre ils emploient généralement une seule plante à la fois. Par exem sures à cause d’un accident pendant l’ou- verture de nouveau jardin, ils utilisent les feuilles jeunes de pabi (Dodonaea viscosa) seules. La méthode de préparation de ce médicament est très simple, les feuilles sont frottées, mâchées puis appliquées sur la blessure. Les guérisons ordinaires sont habituellement effectuées par les ap wesaghun (pour les hom- mes), he wesaghun (pour les femmes) selon le processus suivant. Il faut d’abord faire un diag- nostic de la maladie. Si la maladie est bénin et que l’ap wesaghun ou le he wesaghun considère qu’il est capable de la guérir, il prépare alors son objet sacré et une ou plusieurs plantes. Il prononce les formules m maladies sont considérées comme dangereuses elles sont classées comme une intention des mauvais esprits. L’ap wesaghun ou le he wesaghun doit alors consulter les chefs d’uwaela. Ces derniers décident ensuite de faire ou non le rituel traditionnel. Généralement, la guérison de maladies graves exige une cérémonie thérapeutique. Avant de l’effectuer l’ap metek uwaela doit à son tour établir un diagnostic à l’issue d’une conversation avec le malade. Il doit aussi recueillir des indi- cations sur les causes de ses troubles qui peuvent être une transgression des coutumes ou des interdits. Aucun diagnostic sur le corps du malade n’est fait par l’ap metek uwaela, ni par l’ap wesaghun ou le he wesaghun. Pendant la céré- monie thérapeutique, l’ap metek uwaela ou l’ap wesaghun sont considérés comme les médiateurs avec les esprits des ancêtres. Ils reçoivent à ce moment là une inspiration et la connaissance qui 52 REINWARDTIA [VOL.12 permettra de guérir le malade et de savoir qu’elles plantes il faudra utiliser. Ceci implique donc l’idée que la connaissance théorique et pratique de la médecine de l’ap metek uwaela ou de l’ap wesaghun ou de la he wesaghun ne serait pas le résultat d'un savoir lié à l'observation détaillée des symptômes de la maladie, puisque le diagnostic et la thérapeutique seraient insufflées par les esprits des ancêtres et que l’inspiration passe par l’objet sacr ent pris en compte dans la pratique de la c maine de santé (la construction de Puskesmas, l’arrivée cins, etc.), les Dani– pratiques de guérison aditionnelles. Mais il semble qu’il y ait une cert peuples trop n quotidienne de la société Dan con- som feuilles vertes (la plupart étant des feui gnement sont présentées dans tableau 24 qui donne des renseignement sur ensemble des plantes alimentaires des Dani– iner quell- ques généralités sur l’organisation des repas et les ns la cuisine. Pour les repas prin mo et les femmes et les petits enfants mangent dans l’ebeai. Les nt les tubercules cuits et és dans les feuilles de ban - em, besoin de 7,25 kg à 9 kg tubercules chaque jour. entation des por é de kaneke. Cette connaissance inspirée est ensuite annoncée et discutée avec les membres de la communauté sans que le malade y prenne part. Les différentes opinions qui en ressortent sont généralem érémonie thérapeutique. On peut cependant remarquer que les fonctions de guérisseur étant transmises dans la famille, il y a constitution d'un certain savoir thé- rapeutique en particulier pour l'utilisation des plantes. Jadis, une femme accouchait seule dans un endroit non cultivé (la forêt la plus proche par exemple). Aujourd’hui, une femme accouche avec l’aide d'une he fafaleh c'est-à-dire une sage fem- me. Celleci peut également être une he wesaghun, mais pas obligatoirement. Bien qu’aujourd’hui la vallée de la Baliem soit envahie par la modernisation dans tous les aspects de la vie, notamment dans le do la des infirmiers, de méde Baliem conservent des tr aine tendance à abandonner la tradition, notamment chez les jeunes générations. 2. Mode d’alimentation Comme pour la majorité des icaux, l’alimentation principale est constituée d’aliments de base hydrocarbonés, auxquels sont ajoutés des aliments d’accompagnement pouvant être des légumes et de la viande. Cependant l’es- sentiel de l’alimentatio i–Baliem provient du monde végétal. Les Dani–Baliem mangent un repas complet deux fois par jours, le matin avant de partir au jardin et le soir, en rentrant. En plus ils peuvent consommer à plusieurs reprise des encas dans le courant de la journée. La nourriture de base des repas complets est l’hipere, « patate douce » (Ipomoea batatas). Le matin comme le soir, les Dani–Baliem ment ces tubercules de patate douce cuits sous la cendre dans un trou nommé hakse, celuici étant situé dans le hunila, " cuisine ". Ces tubercules sont consommés avec des légumes qui varient selon la saison, et des feuilles de patate douce dont ils disposent tout le long de l’année. Les feuilles sont extrêmement importantes pour l’alimentation des populations de la vallée de la Baliem. Pour la société Dani–Baliem située dans la région de Aikima, chaque habitant consomme annuellement plusieurs centaines de kilos de lles de patate douce) (Purwanto, 1995). Les diverses espèces dont les feuilles servent de légume d’accompa le l’ Baliem. Mais tout d’abord nous allons exam modes de cuisson. Les repas des Dani–Baliem a. Repas principaux Il est rare que les membres d'une famille nucléaire (dans un sili), mangent ensembles, sauf pour les en-cas que les hommes et les femmes mangent ensembles da cipaux habituellement, les hommes et les fils (déjà initié) mangent dans le pila femmes du sili apporte les légumes (envelopp anier) au pilamo. Le repas principal de la société Dani–Baliem se compose de trois éléments : (1). L’aliments de base Le seul aliment de base pour la société Dani– Baliem est hipere «la patate douce» (Ipomoea batatas). Les Dani–Baliem ont diverses façons de préparer les repas à base de patate douce. Selon mes observations, chez les Dani-Bali un homme adulte a besoin d’environ 2,5 kg à 3 kg de tubercules de patate douce chaque jour ; la femme adulte consomme entre 1,75 kg à 2,5 kg, et les enfants entre 1,5 kg et 1,75 kg. J’ai estimé qu’une famille avec 2 enfants avaient La patate douce sert aussi à l’alim cs et elle entre dans les échanges lors de certains rituels (voir la troisième partie sur les activités agricoles des Dani–Baliem, dans le cha- pitre wen hipere leget, «jardin de patate douce»). 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 53 (2). Aliments d’accompagnement Les aliments d’accompagnement sont prin- cipalement des légumes. Ces légumes peuvent être des feuilles, des fruits (y compris les gousses) et des fleurs comme c’est indiqué dans le tableau 24. Ils peuvent provenir de plantes sauvages ou de tes cultivées. Pour ces dernières des renseig- nements plus complets seront fournis dans la troisième partie dans laquelle sont décrits les jardins et les pratiques agricoles. Ces aliments sont cuits enveloppés dans des feuilles de bananier. Ils sont pris directement avec les doigts dans les feuilles dans lesquelles ils ont cuit et on les porte à la bouche en même temps que la patate dou plan ce. Les Dani–Baliem mangent rarement des aliments d’accompagnement d’ori- vont rarement chasser ou pêcher; quant ban l’ea (Pa (Allium sativum) et gingembre (Zingiber peu s de même que le maïs. cam osus), de nouveaux s ent de ijaya ou par le projet de développement des villageois du LIPI. gine animale. Ils aux porcs ils sont réserver pour les céré- monies rituelles. (3). Condiments Actuellement le sel est le plus souvent acheté car la source salée qui traditionnellement en fournissait est située très haut dans la montagne. Pour extraire ce sel on mettait des troncs de anier dans cette source qui se présente comme une petite mare, de façon à ce qu’ils absorbent u salée. Ces troncs ramenés à la maison étaient brûlés et les cendres servaient de sel. Les légumes sont salés, avant d’être cuits, directement dans les feuilles qui les enveloppe. Traditionnellement, le seul autre condiment dans la cuisine Dani–Baliem est le fruit de sait ndanus conoideus). Il produit une sauce rouge qui joue le rôle de condiment. Selon les Dani– Baliem, cette sauce procure un meilleur goût à la nourriture. L’aire de distribution de sait (Pandanus co- noideus) est l’île Irian (Papouasie Nouvelle Gui- née inclue), les Moluques du Nord (Halmahera), et l’archipel de Bismark. Cette plante pousse en région côtière, jusqu’à 1700 mètres d’altitude. Murningsih (1992) a analysé la composition de fruits d'exemplaires plantés dans le jardin botanique de Bogor; ils contiennent 35,93% d’huile composée de 19,58% d’acide palmitique; 0,48% d'acide stérique et 79,92% d’acide oléique. Aujourd’hui, on rencontre plusieurs autres plantes utilisées comme condiment dans la vallée de la Baliem. Ce sont les piments (Capsicum annum, C. frustescens), l’ail l’oignon (Allium cepa), et le officinale). Mais les Dani–Baliem n’en font qu’un très faible usage. Ces plantes sont surtout cultivées pour être vendues. b. Aliments pour les en-cas Parfois, à la pause de midi lors des travaux au champ, les Dani–Baliem se nourrissent de tuber- cules de pain (Dioscorea spp.), de hom (Colocasia esculenta) et de fruits de haki «bananier» dont ils se servent comme en-cas. Les ples vivant à proximité de la forêt mangent les fruits de Pandanus (P. brosimos, P. julianettii) comme coupe-faim en dehors des repas. Dans certaines régions de la vallée de la Baliem du napire abo, «manioc» (Manihot escu- lenta) est maintenant cultivé et ses tubercules sont consommés comme en-ca Pour ce dernier, les Dani–Baliem font bouillir ou griller l'épi entier sans jamais le préparer sous forme de grains séparés. Le riz est aussi considéré comme une nourri- ture occasionnelle. Les Dani–Baliem n’en consomment que durant la saison de récolte. Dans certaines familles, notamment celles des fonc- tionnaires (par exemple les fonctionnaires du Ke- atan et les enseignants de l’école primaire) qui reçoivent du riz du gouvernement, cet aliment est devenu la nourriture essentielle. Comme nous le verrons plus en détail dans la troisième partie les Dani–Baliem cultivent des légumineuses pour leurs graines. Par exemple, wenyale agat «l’arachide» (Arachis hypogaea), wenyale mili «haricot vert» (Phaseolus lunatus) et wenyale eken «soja» (Glycine max). Ils en con- somment très peu, car elles sont principalement destinées à la vente, mais elles sont aussi, à l’occasion, mises à bouillir pour une consom- mation personnelle. Certains cultivars locaux de bananier sont utilisés pour les en-cas. Les fruits de ces cultivars nécessitent une cuisson avant d’être consommés, par exemple haki tomali, haki kapok ou haki pisang goreng, haki kulama, haki ilakdagalek, haki toli. D’autres cultivars sont consommés crus comme fruits entre les repas. Traditionnellement les Dani–Baliem n’avaient pas d’autres arbres fruitiers. Actuellement de nombreuses espèces fruitières ont être introduites: des orangers (Citrus spp.), l'ananas (Ananas com cultivars de bananier, la goyave (Psidium guajava), des manguiers (Mangifera indica), des pommiers (Pyrus malus) etc. Les espèces fruitières cultivées sont en gene- ral plantées dans les jardins du sili ou dans les villages abandonnés. La plupart de ces espèces ne sont que très peu entretenues, excepté les bananiers et les pommiers, les ananas et le orangers, offerts par l’office du Départem l’Agriculture, le Kabupaten Jayaw 54 REINWARDTIA [VOL.12 Diversité des espèces alimentaires quarante à cinquante. En outre dans les Actuellement les Dani–Baliem cultivent dans lege les espèces animales utilisées dans ce c es en fonction de la partie de la plante utilisée. Tab eau 19. Les plantes alimentaires de la société Dani–Baliem a. Généralités Comme nous l’avons déjà signalé, les espèces animales sont peu utilisées dans l’alimentation des Dani–Baliem. Seuls les porcs jouent un rôle important à l’occasion des rituels. D’une façon générale, la nourriture des Dani–Baliem est peu diversifiée puisque souvent, pendant plusieurs jours lors des repas principaux une seule espèce est consommée Ipomoea batatas: les tubercules constituent la nourriture de base et les feuilles les légumes d’accompagnement. Cependant il faut noter une grande variété au niveau des cultivars de patate douce puisqu’un seul jardin peut en contenir entre en-cas une plus grande variété d’espèces est consommée. leurs jardins une variété de plus en plus importante de légumes. Le tableau 19. fournit un inventaire exhaustif de ces plantes alimentaires cultivées qui feront objet d’une étude détaillée dans le chapitre réservé au jardin de légume (wen sayur), au jardin de patate douce (wen hipere t) et au jardin du sili (wen ukutlu). Ce tableau 19 donne aussi la liste des plantes sauvages qui sont également consommées. Comme elles ne sont pas traitées ailleurs, les conditions de collectes de ces plantes seront décrites à la suite des tableaux 24 à 27. qui donnent des informations complémentaires sur ces plantes alimentaires. De la même façon nous examinerons hapitre. Le tableau 20. fournit le nombre d’espèces utiles cultivées et sauvag l Légende : le statut spécifie si la plante est ou non cultivée : c = cultivée ; nc = non cultivée sd = semi domestique (il s'agit de plantes spontanés que l’on essaye de cultiver dans les jardins ou au tour du lieu d'habitation) ; i = introduite, co = originaire de l’Irian Jaya et ps = plante spontanée ; habitat : FS = forêt secondaire, FP (forêt primaire), JD = jardin, LS = lisière, V = village ; Usage et partie utilisée = on indique ici le statut de la plante dans l'alimentation avec entre parenthèse la partie utilisé ( fe = feuille ; fl = fleur ; fr = fruit ; tg = tige ; tub = tubercule ; bul = bulbe). Sont nsidérés comme aliment secondaire ceux qui sont consommés comme en-cas. No Nom local Nom scientifique Famille No de variété Origine habitat Usages et partie co Statut, utilisée 1 Apel Pyrus malus Rosaceae 1 i c fruit (fr) 2 Apokat Persea americana Lauraceae 1 i c fruit (fr) 3 Bisiken Alpinia sp. Zingiberaceae 1 ps ) t secondaire nc (FS alimen (tub) 4 Bawang kok Allium fistulosum Liliaceae 1 i c légume, épice (bul) 5 Bawang kut Allium sativum Liliaceae 1 i c légume, épice (bul) 6 Bawang mola Allium cepa Liliaceae 1 i c légume, épice (bul) 7 El Saccharum officinarum oaceae el (tg) P 8 co c boisson, ritu 8 Gambas Luffa acutangula 1 i c légume (fr) 9 Giawas Psidium guajava Myrtaceae 1 i c fruit (fr) 10 Haki Musa paradisiaca Musaceae 15 i c fruit et les en-cas (fr) 11 Hécé Capsicum annuum Solanaceae 2 i c épice (fr) 12 Hélicé Capsicum frutescens Solanaceae 1 i c épice (fr) 13 Helah Abelmoschus manihot Malvaceae 2 i c légume (fe) 14 Helah Jatropha multifida Euphorbiaceae 1 i c légume (fe) 15 Hipere Ipomoea batatas Convolvulaceae >100 i c b et fe) aliment de base, rituel, légume et fourrage (tu 16 Hite Zingiber officinalis Zingiberaceae 1 i c épice (tub) médicament 17 Hobut schata ceae Cucurbita mo Cucurbita 1 i c légume (fr) 18 Hom Alocasia sp. Araceae 1 i c t secondaire alimen (tub) 19 Hom Xanthosoma sp. Araceae 1 i c t secondaire alimen (tub) 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 55 No Nom local Nom scientifique Famille No de variété Origine Statut, habitat Usages et partie utilisée 20 Hom Cyrtosperma sp. Araceae 1 i c t secondaire alimen (tub) 21 Hom Colocasia esculenta Araceae 22 i c g) aliment secondaire, légume (tub, fe, t 22 Huli Polygonum nepalensis Polygonaceae 1 ps (FS) ux et les en-cas nc aliment pour les oisea (fr) 23 Hupak Zea mays Poaceae 4 i c secondaire aliment (fr) 24 Jewi Alpinia brevituba Zingiberaceae 1 ps (FS) nc épice (tub) 25 Kangkung onvolvulaceae g) Ipomoea aquatica C 1 i c légume (fe, t 26 Kemangi Ocimum americanum 1 i c légume (fe) (introduite récemment) 27 Kentang Solanum tuberosum Solanaceae 1 i c légume (tub) 28 Kibi Amaranthus caudatus Amaranthaceae 1 i c légume (fe, tg) 29 Kibi A. hybridus Amaranthaceae 1 i c légume (fe, tg) 30 Kibi A. tricolor Amaranthaceae 1 i c légume (fe, tg) 31 Kibi A. cf. viridis Amaranthaceae 1 ps nc (FS,JD) légume (fe, tg) 32 Kibi Amaranthus spinosus eae (FS,JD) e, tg) Amaranthac 1 ps nc légume (f 33 Kikik Syzygium aquea Myrtaceae 1 i c fruit (fr) 34 Kilu telor Cypomandra betacea Solanaceae 1 i c légume (fr) 35 Kilu tomar Solanaceae 2 i c légume (fr) Lycopersicon esculentum 36 Kilu terong ena Solanum melong Solanaceae 3 i c légume (fr) 37 Kilu kera Sechium edule Cucurbitaceae 1 i c légume (fr) 38 a (mola et oleraceae var. Cruciferae 2 i c légume (fe) Kol ek mili) Brassica botrytis 39 n (mola et oleraceae var. Cruciferae 2 i c légume (fl) Koleke mili) Brassica capitata 40 Koloh Saurauia sp. Actinidiaceae 1 ps ) e nc (FP aliment secondair (fr) 41 Kopi Coffea arabica Rubiaceae 1 i c boisson (fr) 42 Lemon (jeruk) (fr) Citrus spp. Rutaceae - i c fruit, boisson 43 Liken Cyclosorus sp. Thelypteridaceae - ps LS) légume (fe) nc (FS, 44 Liwo Piper miniatum Piperaceae - ps ,FP) légume, épice (fe) nc (FS 45 Lobe Saccharum edule Poaceae 1 co c légume (tg) 46 Mai Non identifiée Gendub - ps nc(FS) légume (fe) 47 Maliep Rubus fraxinifolius Rosaceae - ps nc (FS,LS) r) fruit, plante médicinale (f 48 Mangga a aceae Mangifera indic Anacardi 1 i c fruit (fr) 49 Mayo Non identifiée Gendub - ps ) uivalent du nc (FS épice éq sel (fe) 50 Min Ilex spicata Aquifoliaceae - ps (FP) daire (très rare) nc aliment pour les oiseaux et aliment secon (fr) 51 Mumun Cudrania Moraceae - ps ) e conchichinensis nc (FS aliment secondair (fr) 52 Nanas Ananas comosus Bromeliaceae 1 i c fruit (fr) 53 Napire abo Manihot esculenta Euphorbiaceae 3 i c re, aliment secondai 56 REINWARDTIA [VOL.12 No Nom local Nom scientifique Famille No de variété Origine Statut, habitat Usages et partie utilisée légume (fe, tub) 54 Nasi Oryza sativa Poaceae 3 i c secondaire aliment (fr) 55 Pain Dioscorea spp. Dioscoreaceae 5 co c médicinale aliment secondaire, plante (tub) 56 Papaya Carica papaya Caricaceae 1 i c t fe, fr) fruit, légume et plan médicinale ( 57 Pare Momordica chrarantia ae Cucurbitace 1 i c légume (fr) 58 Pesai-eka stris Brassica campe Cruciferae 1 i c légume (fe) 59 Saralek Vaccinium sp. Ericaceae 1 ps ) e nc (FP aliment secondair (fr) 60 Sawi Brassica sinensis Cruciferae 3 i c légume (fe) 61 Sait Pandanus conoideus Pandanaceae 4 co c secondaire aliment (fr) 62 Saluka Pandanus cf. julianettii Pandanaceae 1 co e sd (JD,FP) aliment secondair (fr) 63 sampun non identifiée Gendub 1 ps (FS) nc légume (fe) 64 Salada Lectuca sativa Cruciferae 1 i c légume (fe) 65 Seledri Apium graviolens Apiaceae 1 i c légume (fe) 66 Seluka Ficus sp. Moraceae - ps (FS) e) nc légume (f 67 Semangka ceae Citrulus vulgaris Cucurbita 1 i c fruit (fr) 68 Sowa Setaria palmifolia Poaceae 5 co c ) légume, plante médicinale (fe, tg 69 Sukat-sukat Rhododendron orietes Ericaceae - ps ,FP) nc (FS aliment pour les oiseaux (fr) 70 Tuke Pandanus julianettii Pandanaceae 4 co e sd (FP,JD) aliment secoondair (fr) 71 Tumi-tumi eae (FP) Flacourtia sp. Flacourtiac - ps nc les en-cas (fr) 72 Turi Sesbania grandiflora ) Fabaceae 1 i c légume (fr, fl 73 Ulep Cyclosorus sp. Thelypteridaceae S) - ps nc (FS,L légume (fe) 74 Ulijagah Planchonella sp. FP) Sapotaceae - ps nc ( légume (fe) 75 Welaluk Garcinia sp. Clusiaceae - ps ) ) nc (FP aliment secondaire et pour les oiseaux (fr 76 Weramo Pandanus brosimos Pandanaceae - co ,FP) e sd (JD aliment secondair (fr) 77 Wenyale s Fabaceae 5 co c légume (fr) Psophocarpus tetragonolobu 78 Wenyale eken Glycine max Fabaceae 2 i c secondaire aliment (fr) 79 Wenyale agat Arachis hypogaea Fabaceae 2 i c secondaire aliment (fr) 80 Wenyale mili Phaseolus lunatus Fabaceae 2 i c secondaire aliment (fr) 81 Wenyale-wenyale ta Vigna unguicula Fabaceae 1 i C légume (fr) 82 Wortel Daucus carota Umbeliferae 2 i C légume (tub) 83 Wulep Pteridium sp. Pteridaceae - ps nc (FS,LS) légume (fe) 84 Wulepeka inum e S) Pteridium aquil Pteridacea - ps nc (FS,L légume (fe) 85 Wurika Cassia hirsuta Fabaceae - ps nc(FS) légume (fe) 86 Wurikaka scalpe Desmodium Fabaceae - ps nc FS) légume (fe) 87 Yipit Alpinia sp. Zingiberaceae ice (fe, tub) - ps nc (FS) légume, ép 88 Yirilih Rubus sp. Rosaceae - ps nc (FS,LS) fruit (fr) 2002] PURWANTO: Relations aux plantes et dynamiques vegetales 57 Tableau 20. Nombre d’espèces selon organes végétaux utilisés. No Les parties de plantes cultivée Sauvages 1 Feuille 18 14 2 Tubercule 11 2 3 Tige 8 2 4 Fruit 33 9 5 Fleur 2 0 6 Bulbe 3 0 7 Toute la plante 1 0 Ce tableau montre que les Dani–Baliem consomment plus souvent le fruit des plantes qu'ils cultivent. En revanche, concernant les plantes alimentaires sauvages, les Dani–Baliem utilisent plutôt les feuilles. Dans le tableau 21 on trouvera le nombre d’espèces sauvages et cultivées utilisées pour chaque type d’usage. Tableau 21. Le nombre d’espèces correspondant à chaque type d’usage No Les usages Cultivée Sauvage 1 Légume 34 13 2 Alimentaire de base 1 0 3 Aliment secondaire 20 6 4 Fruit 10 3 5 Epice 8 2 6 Boisson 3 0 Ce tableau indique que les Dani–Baliem con- naissent beaucoup d'espèces et de cultivars de légumes, mais une grand partie est destinée à la vente. Ils n'en consomment qu'une faible diver- sité. Enfin le tableau 22. indique l’origine indigène ou non des espèces. Tableau 22. Nombre d’espèces selon l’origine et le type de propagation No Origine de l’espèce Culti- vées semi- domes- tiquée Sauvages Total 1 Introduites 53 - 0 53 2 Indigènes 4 3 0 7 3 Plantes spontanées 0 0 27 27 Il apparaît que les feuilles et les fruits sont les organes les plus utilisés. Le tableau 22 montre bien l’introduction intensive de nouvelles espèces de plantes cultivées (53 espèces) avec l’ouverture de la vallée. Parallèlement à cela, les Dani– Baliem procèdent à la domestication de plusieurs plantes telles que Pandanus julianettii, P. bro- simos, et Pandanus sp., en réaction à la dispa- rition progressive de ces espèces dans la nature. b. Les plantes de cueillette Bien que la société Dani–Baliem soit connue pour être une société d’agriculteurs, les activités de cueillette des plantes alimentaires occupent une place importante. En période de disette quand la production des jardins est insuffisante, les Dani–Baliem collectent des plantes alimentaires dans la forêt primaire et secondaire, surtout ceux qui habitent à proximité de la forêt primaire. Certaines espèces sont récoltées plus fré- quemment que d’autres. Par exemple les jeunes pousses de fougères: ulepeka (Cyclosorus sp.), pinthe (Cyathea cooperi), wulep (Pteridium aquilinum), et Parmi pour ulepeka (Cyclosorus sp.) et pinthe (Cyathea cooperi) sont largement consommées comme légumes pendant les rituels traditionnels. Les Dani–Baliem ramassent éga- lement des fruits sauvages. Les espèces fruitières sauvages sont Rubus spp., Vaccinium sp., et Garcinia sp. et d'autres plantes, par exemple les Pandanus: tuke (Pandanus julianettii), waromo (Pandanus brosimos), et saluka (Pandanus cf julianettii). La collecte des fruits a lieu chaque année à des périodes bien déterminées pour chaque espè- ce; toutes les espèces de Pandanus produisent à la même époque. Seule les fruits de Pandanus conoideus sont toujours ramenés à la maison pour confectionner la sauce. Les fruits des autres espèces comme tuke (Pandanus julianettii), wa- romo (Pandanus brosimos), et saluka (Pandanus cf. julianettii) sont parfois consommés sur place. Les fruits de ces Pandanus sont grillés et con- sommés comme en-cas; il arrive souvent qu’on en grignote en bavardant le soir avant de dormir. Chez les Dani–Baliem, la cueillette des produits alimentaires comme les Pandanus est l’affaire des hommes (adolescents et adultes), car il faut pour cela aller dans la forêt primaire, dangereuse pour les femmes. Mais la cueillette des légumes sauvages est exclusivement réservée aux femmes (adolescents et adultes). Seuls les jeunes enfants (<6 ans) ne prennent pas part à la cueillette. La cueillette de légumes est effectuée dans la forêt secondaire ou à la périphérique de la 57 58 REINWARDTIA [VOL.12 forêt primaire, où on peut encore trouver des tubercules et des fruits sauvages. Le tableau 19. indique que la plupart des plantes spontanées viennent des formations secondaires, c’est-à-dire de jachères plus ou moins âgées. Depuis l’introduction de légumes et d’arbres cultivés dans la société Dani–Baliem, ces derniers ont de moins en moins recours à la cueillette des Pandanus (en déhors de Pandanus conoideus) des légumes (sauf pour les rituels) ou d'autres plantes alimentaires, car leur agriculture leur fournit une diversité de plantes alimentaires suffi-sante. De plus les plantes introduites comportent une valeur économique plus intéressante. c. Les champignons La diversité des champignons de la vallée de la Baliem n’est pas encore bien connue par les biologistes, car peu de recherches ont été effect- tuées à ce sujet. Les indigènes pour leur part distinguent bien les champignons comestibles et les non comestibles car ils les emploient comme aliments d’accompagnement. J’ai recueilli les noms locaux de ces champignons, Subowo et al. (1993) les ont identifiés et plusieurs espèces de ces champignons ont fait l’objet d’essais de mise en culture tels que: Pleurotus ostreatus, Auricu- laria auricula, A. auriculayudae. Les cham- pignons comestibles sont présentés dans le ta- bleau. Les champignons sont désignés par le terme général: suk. Les champignons comestibles sont dits suk hanoh «bon» et pour les champignons non comestibles suk weak «mauvais». Les champignons sont ramassés périodi- quement dans l’année par les Dani–Baliem (généralement par les femmes), qui distinguent facilement les comestibles des vénéneux. Les accidents alimentaires par intoxication due aux champignons toxiques sont extrêmement rares. La cueillette de champignons dans la forêt primaire se fait souvent en groupe. Dans ce cas là, les femmes sont accompagnées par les hommes qui profitent de cette occasion pour faire la cueillette d’autres ressources alimentaires et plantes utiles, par exemple: Pandanus, rotins (Calamus prattia- nus et Calamus sp.), bambous, etc. Les espèces plus petites ne présentent qu’un intérêt alimentaire minime et se rencontrent fré- quemment dans les jachères (wen kulama), les jardins et à proximité des villages. Les cham- pignons comestibles sont très appréciés par la société qui habitent à proximité de la forêt, et sont mangés soit crus soit cuit dans le seni (le four de pierres chaudes), soit ajoutés aux légumes frits dans l’huile. Tableau 23. Les champignons comestibles présents dans la vallée de la Baliem et classification de leur comestibilité selon Paccioni (1986). Légende: Le signe « * » indique que le nom local n’a pu être recueilli, mais ces champignons sont mangés par les Dani–Baliem ; « ** », indique que le champignon est interdit à la consommation par la coutume. No Nom local Nom scientifique Comestibilité 1 Suk huaya Boletus edulis très bonne 2 Suk guni Boletus luridus mauvaise 3 Suk nekabir Boletus crysenteron moins bonne 4 Suk nangka pilik Boletus erythropus Boletus quelletii mauvaise mauvaise 5 Suk an neruaok Amanita spp. : Amanita caesarea Amanita fulva Amanita inurata Amanita spisa Amanita umbrinolutea bonne très bonne moins bonne moyenne bonne 6 Suk kubur Russula vesca bonne 7 suk kibut Russula ocroleuca mauvaise 8 suk kibutweak Russula mairei non comestible 9 suk hunerago Russula lepida moyenne 10 suk pilinsuk Collybia dryophylla C. maculata bonne bonne 11 suk inasuk Auricularia auriculata Auricularia auriculata- yudae moyenne moyenne 12 suk inasuk mogat Auricularia sp. ** bonne 13 suk naga Polyporus mori Polyporus arcularius non comestible idem 14 suk inalpuluduk Clitocybe nuda Clitocybe clavipes Clitocybe flaccida moyenne moyenne bonne 15 suk isakpalpal Laccaria amentystina L. laccata bonne moins bonne 16 suk koli Macrolepiota procera très bonne 17 suk sisina Calocybe carnea très bonne 18 suk anyelok Lyophylum decastes bonne 19 suk ubel Melanoleuca cnista non comestible 20 suk yalitom Morchela elata bonne 21 suk takbir Pholiota destruens mauvaise 22 suk likibin Pluteus cervinus moyenne 23 suk sughun Schizophyllum commune mauvaise 24 suk monika Cortinarius alboviolaceus moins bonne 25 suk winkiampi Cantharellus cibarius très bonne 26 suk mulok Pleurotus ostreatus très bonne 27 suk likuluk Albatrellus pescaprae très bonne 29 suk entel - - 30 - Crepidotus mollis * moins bonne 31 - Oudmansiella mucida * moins bonne 32 - Tricholoma columbetta * bonne 33 - Verpa bohemica * moins bonne 34 - Pseudoclitocybe cyanthiformis * moins bonne 35 - Porphyrellus pseudoscaber * moyenne 36 - Coltricia perremis * non comestible 37 - Lycoperdon pyriforme * moyenne 38 - Chondrostereum purpureum * non comestible 39 - Gyroporus castaneus * non comestible 40 - Leccinum scabrum * bonne 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 59 Chez les Dani–Baliem la coutume interdit la consommation de certains champignons comme: (1) suk apwarek, considéré comme un champing- non toxique pour l’homme (apwarek, homme mort); (2) suk inasuk mogat (Auricularia sp.) qui est « les oreilles du mauvais esprit ». Celui qui mange ces champignons peut tomber gravement malade et trouver la mort. Pourtant, suk inasuk mogat (Auricularia sp.) est comestible. D’autres champignons sont interdits à cause de leur toxicité «suk yilimpir, suk pogola, et suk nagagun». Selon mes observations les Dani–Baliem ont des préférences pour les champignons qui ont un goût plus relevé comme par exemple suk monika (Cortinarius alboviolaceus) crû, ce champignon est légèrement amer. Selon Paccioni (1986), sa comestibilité est «mauvaise», mais les Dani– Baliem éliminent ce goût amer en le pressant afin de faire sortir l’eau qu’il contient pendant ou après sa cuisson au four traditionnel. D’après mes relevés, 7 espèces de champignons seraient non comestibles (selon Paccioni, 1986), et pourtant consommés par les Dani–Baliem (voir le tableau 23). Ces champignons ne sont en effet pas toxiques (Subowo et al., 1993), mais leur texture est un peu massive. d. Aliments d’origine animale Les Dani–Baliem ne consomment de la vian- de qu’au moment des fêtes ou quand ils ont chassé. A de très rares occasions, ils tuent un poulet. Ce sera le cas pour la fête nationale le jour anniversaire de l’indépendance ou pour un hôte de passage (quand ils invitent un enseignement de l’école primaire ou un fonctionnaire de Puskesmas). A l’occasion de grandes fêtes, par exemple pour le rituel de wamauwe, le rituel de he yokal (mariage), le rituel apwaya (initiation), le rituel hiperegenla (fertilité), les Dani–Baliem tuent des porcs destinés à nourrir les invités. La viande est consommée sur place et il n’y a pas de dons de viande crue aux alliés ni aux chefs d’ethnique. Les Dani–Baliem tuent rarement des porcs pour leur alimentation quotidienne. Aujourd’hui les poulets et les lapins représentent un nouveaux type d’élevage et res- tent encore peu abondants. Ces animaux sont tués à l’occasion de fêtes non traditionnelles: fête nationale ou fête religieuse, pour lesquelles sont conviés des fonctionnaires de l’administration (le camat), de l’armée ou de la police. Surtout pour les fêtes religieuses, Noël par exemple. En général, cette viande est coupée en petits morceaux puis cuisinée au seni (au four de pier- res chaudes). Les Dani–Baliem vont parfois (aujourd’hui, très rarement) en forêt pour chasser certains animaux sauvages. La chasse est exclusivement réservée aux hommes. Elle se pratique pré- férentiellement durant les nuits de pleine lune. Les animaux chassés sont les wallabies (Pro- temnodon sp.) les kuskus (Phalanger spp.), les marsupiaux arboricoles ou kangourous d’arbre (Dendrolagus sp.), les grands rats de forêt (Ma- cruromys), les rats d’arbre (Melomys), les sangliers, les chauves-souris, etc. Quand ils ont capturé les animaux de grande taille (les kuskus, les kangourous, les sangliers), la viande est partagée entre les participants à cette chasse. S’il s’agit de petits animaux sauvages, rats, chauves-souris, certains oiseaux par exem- ple, ils mangent cette viande sur place. Les autres aliments d’origine animale sont le miel, les poissons et les oeufs de poulets et de canards. Les deux derniers ont été introduits par les missionnaires, les ONG et le gouvernement dans le cadre du programme de développement. Les Dani–Baliem exploitent parfois les ruches que les abeilles sauvages font régulièrement sur certains arbres de la forêt ou sous les rochers situés sur les pentes de montagne. Le miel est souvent vendu au marché de Wamena et eux- mêmes en consomment très peu. Les poissons sont peu abondants dans les rivières, les lacs et les fossés des jardins de patates douces. On peut trouver plusieurs espè- ces de poissons Tilapia mossambica, Cyprinus carpio, Clarias batrachus, Trichogaster pecto- ralis. On trouve également dans la rivière Ba- liem, une espèce endémique d’écrevisses «Cerax sp.». Ces poissons sont grillés dans le four tradi- tionnel, ou sur le feu. Ici, on note également, que la plupart des produits de la pêche sont vendus sur le marché de Wamena, notamment les écrevisses qui sont devenues un met prisé dans un des restaurants de la ville. Bien que les Dani–Baliem mangent très peu d’oeufs de poulets et de canards ils y accordent de plus en plus d’importance, et commencent même à les consommer bouillis dans l’eau ou frits dans l’huile. 3. Plante pour les construction Comme nous l’avons vu, il existe aujourd’hui dans la vallée de la Baliem 2 types d’habitat: le «sili» qui se compose du «honai (pilamo, ebeai), wamdabu et hunila», entourés par leget ou la clôture, et les maisons situées à proximité des routes ou qui sont alignées selon un axe parallèle à la route. Ce dernier type d’habitations est 60 REINWARDTIA [VOL.12 l’oeuvre du gouvernement (Département social), et s’appellent «o harekma» ou «rumah sehat». Il existe également un type d’habitation proposé par le LIPI, mais qui reste encore en nombre limité. Ces maisons sont surtout construites dans les villages où sont exercées des activités agricoles modernes (rizière, nouvelle forme du jardin, etc.). Elles sont une sorte de sili modifié, auxquelles on a ajouté des fenêtres au rez-de-chaussée et un étage. Le wamdabu (la porcherie) est placé à l’extérieur du sili et on y a installé également un puits. Fig. 19. Coupe transfersale du pilamo kanekela Habitations de type traditionnel et matériaux de construction Nous avons examiné plus haut l’organisation générale de l’habitat, dans ce chapitre nous ver- rons le détail de l’architecture de différentes cons- tructions du pilamo, ebeai, hunila et wamdabu et les espèces végétales employées pour chacune des parties. Nous aborderons, dans ce chapitre, les dif- férents usages concernant les bois, les lianes, les bambous, et autres plantes relatives à la cons- truction des maisons traditionnelles (sili) et des clôtures de jardins (leget). Fig. 20. Coupe du rez-de-chaussée et du premier étage du pilamo kanekela (a). Les honai (pilamo et ebeai) Fig. 18. Coupe transfersale de la moitié du pilamo kela kane iamètre; et le sommet du toit est entre deux et demi à trois mètres de hauteur, au centre, pour les ebeai, et à environ six à huit m dia- mètre et trois à trois et demi mètres de hau ur, au centre, our les o et ebeai dan v a En général, les honai (pilamo et ebeai) sont tous construits sur le même modèle; leur coupe au ol est un cercle d’environ cinq à six mètres de s d Fig. 21. Coupe transfersale détaillée du ebeai Le tableau 24 montre les différents éléments l e , et li s ans e o o m n q n m qui constituent le pi amo et beai les végétaux uti sé d c tte c nstructi n. Les élé e ts pour les uels il ’y a pas de ter e français apparais- ètres de te pilamo. Les figures 18,19,20 et 21. m construction de pilam ontrent la s le ill ge Hagorene (Usilimo). 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 61 . Tableau 24. Différentes parties d’un s c s pl ssant con u i ur); 2 = oak (planches du mu = erani ( ; 4 i r w o poteau); 6 = a r poutr piliwake (parquet); 9 = sawuleka (couche de l’ r ); z a é ; i k 2 yitne 3 (bourrage d’Imperata cylindrica); sumpuk v 1 = a a m e couches de lattes) ; 17 = waleke 1 o r ( ; calier) ; FS = forêt sec ire ; F = r MR = rais ; JD = jardin ; x = utilisé ; - = non utilisé. e t f e e u honai et le prin ipale antes fourni le matériel de str ct on construction Légende : 1 = hebet (m r); 3 barres de bois) = hiseke (p llie ); 5 = an k ( w ma e ( e); 7 = herelelok (solive); 8 = he be 10 = agaroba (re -de-ch uss e) 11 = y tne i; 1 = ; 1 = waleke ekaka/mosopan sokilabet/walineke (deux 14 = ; 1 ( (to che it); ron 9 = ); m 5 ka ai mm entr un/ ée) mm 20 un = ke soup/ke su o (somm t de toit); 16 = (pwaleke elo 8 = orte); 21 = ela (étagère); et 22 = lel pakot (es onda P fo êt primaire ; ma Usag s e di fér ntes parti d' n honai Nom des plantes Habitat 10 19 1 3 4 5 6 7 8 9 11 12 13 14 15 16 17 18 20 21 22 Alengkah (Eugenia sp1., Xanthomyrtus sp.) FP - - x - x - - - - - - - - x - - - - - - - x Alimo (Engelhardia rigida) FP x - - - x - - - - - x - - x - x x - - - - - Biye (Scleropyrum leptostachyum) FP - x x - x - - - - - - - - x - - - - - - - - Hamud (Bassia eugenioides) FP - - - - - x - x x x - - - - - - - - x - - - Hite (Mischanthus floridulus) FS , MR - - - - - - - x- - - - - - - - - - - - - - x Horap (Chionanthus ramiflorus) FP - - - x - - - - - - - - - - - - - - - - - - Hubuh (Microcos sp.) FP - - - - x - - - - - - - - - - - x - - - - - Jagat (Mischanthus sp.) FS , MR - - - - - - - x - - - - - - - - - - - - - - Joli (Tristania obovata) FP - - - x - x - - - - - - - - - - - - x - - - Jual (Glochidion vinkianum FP - x - x x x - - - - - - - x - - - - - - - x Ka (Erythrina cristagalli) FS - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - x Kait (Adinandra sp. ; Gardenia sp.) FP - - - - x x - - - - - - - x - - - - - - - - Ki (Nothofagus starkenburgii) FP x - - x - x - - - - - - - - - - - - - - - - Kul (Arthrophyllum sp1. ; Timonius monta Fagraea ceylanica; Amyema clavipes) na; FP x x - x - x - - - - - - - - - - - - x - - - Leh (Alpitonia excelsa) FS, FP - - x - x - x - - - x - - x x x x - - - - - Lokop (Phragmites karka) FS, MR - - - - - - - x - - - - - - - - - - - - - - Milaga (Glochidion rubrum) FP - - x - - - - - - - - - - - - - - - - x x - Mepsengkek (Flacourtia rukam) FP x - x - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Monika (Pittosporum ramiflorum) FS - - x - x - x - - - x - - x x x x - - - x - Pabi (Dodonaea viscosa) FS - - x - x - - - - - x - - x x x x - - - x - Pum (Arthrophyllum macranthum) FP x x - x - - x - - - - - - - - - - - - - - - Popoli (Pittosporum ferrugineum) FS - - x - x - x - - - x - - x x x x - - - x - Sagi (Nothofagus rubra) FP x - - x - x - - - - - - - - - - - - - - - - Sageit (Podocarpus sp.) FP x x - x - x - - - - - - - x - - - - - - - - Seno(Castanopsis acuminatissima) FP x x - x - x - - - - - - - - - - - - - - - - Selon (Metrosideros pullei) FP - - - x - - - - - - - - - - - - - - - x - - Siluk (Imperata cylindrica) FS - - - - x x - - - - - x - - - - - - - - - - Simo (Ficus odoardi; Homalanthus novo- guinensiss) FS - - x - x - - - - - - - - - - x x x - - x - Wiki (Paraserianthes falcataria) FS, JD x x - - - - - - - - - - - - - - x - - - - - Wileh (Casuarina oligodon) FS, JD x - - x - x - - - - - - - x - - - - - - - - Wul (Eugenia acuminatissima, Polyosma iliccifolia, Polyosma sp.) FP x - - x - x - - - - - - - - - - - - - - - - Wangken (Embelia coriacea, Rapanea leucantha) FP x - x - - x - - - - - - - - - - - - - - - - Wantagah (Dimorphanthera cf. denticulata, Ilex mestegii) FP - - - x - x - - - - - - - - - - - - - - - - Wantagah kok (Vaccinium varingiaefolium) FP x - x x - x - - - - - - - - - - - - - - - - Wib (Grevillea papuana) FS - - x - x - x - - - - - - x - x x - - - - - Wikagah (Sloanea sp.) FP - - - x - x - - - - - - - - - - - - - - - - Yeleka (Leersia hexandra) FS - - - - - - - - x x - - - - - - - - - - - 62 REINWARDTIA [VOL.12 sent dans la description qui suit le tableau avec le numéro qui lui affecté dans ce dernier. De façon à pouvoir se repérer ce même numéro est indiqué dans la légende des figures. Le mur, hebet (1) est fait de planches jux- taposées. A l’intérieur dans les interstices entre deux planches sont disposées des planches plus étroites destinées à empêcher l’air de passer appe- lées oak «os» (2). Ces deux types de planches sont plantées dans le sol sur une profondeur de 5 à 10 cm environ. Pour tenir l’ensemble, à mi- hauteur environ et à 30 cm du sol environ à l’intérieur et à l’extérieur sont placées des barres de bois erani (3) qui permettent de maintenir les planches les unes aux autres avec des liens de rotin (mul) ou de mulele (Geitonoplesium cymosum). Fig. 22. Coupe transfersale du hunila C’est l’ensemble de la structure du mur, formant donc un cylindre, qui est appelé ebe c’est-à-dire «corps». Le toit repose tout d’abord sur quatre piliers, hiseke (4) qui se trouvent au centre de la maison et qui sont enfoncées profondément dans le sol. Ils mesurent selon les maisons entre 2,5 et 3,5 m et ils se rejoignent presque au sommet. La structure de la charpente est également soutenue par plusieurs poteaux enfoncés dans le sol le long du mur ceux-ci sont d’un seul tenant ou avec un autre tronc rajouté jusqu'à sommet du toit où ils rejoint un autre poteau qui part du mur en vis-à-vis. Ces poteaux app ette herbe mai (11) pour empêcher l’air de passer. Ce cercle intérieur est renforcé par un cercle ées aux chevrons il y a deux couches de latte its qui sont très em dorment au prem poly elés wanok (5), forment donc des arcs de cercle. Les poutres qui soutiennent le premier étage sont appelées wamare (6); au dessus sont placées des solives, herelelok (7) sur lesquels, est posé le parquet, piliwake (8) formé d’un assemblage, parfois d’un tressage, de roseaux ou de bambous. Le parquet de l’étage où l’on dort est recouvert d’une couche sawuleka (9) de l’herbe yeleka (Leersia hexandra). Le sol du rez-de-chaussée, agaroba (10) est également jonché de c s en moins grande quantité. Tout autour du parquet des pièces de bois sont mises bout à bout, yetneki extérieur, yitne (12) sur lequel on attache un bourrage fait d’Imperata cylindrica, waleke ekaka ou mosopan (13). La charpente du toit est formée des wanok qui partent du sol et de chevrons intercalaires, sumpuk (14), qui partent du parquet et sont attachés en- sembles au sommet du toit, ammun ou ammunmo (15). Fix s: celle du dessus est appelée sokilabet ou walineke ou kelem (16); celle du dessous se nom- me waleke elo (17). Le toit, waleke (18), est cou- vert d’Imperata cylindrica posée en vrac et at- tachée aux lattes avec des liens de rotin (mul) et de mulele (Geitonoplesium cymosum). La porte qui sépare l’entrée, mokarai (19), de l’intérieur de la maison s'appelle ke su ou ke soup (20). A l’intérieur de la maison entre les quatre piliers centraux se trouve un foyer, wulikin, qui est continuellement alimenté et ne doit jamais s’éteindre. Il est réactivé le soir de façon à chauf- fer l’habitation pendant les nu fraîches. Comme les Dani–Bali ier étage il arrive que le feu s’emballe et qu’un incendie se propage à l’ensemble de la maison. Au-dessus du foyer une étagère (cf. figure 19 et 20), ela (21), sert à mettre la réserve de bois. Un escalier, lel pakot (22) sert à monter au premier étage. Centre le mur dernier, la structure centrale est suspendue une barre sur laquelle est disposé des feuilles de pinthe (Cyathea cooperii) qui ont été cuites lors d’un rituel dans un «four nésien». A chaque rituel des feuilles sont prélevées pour être ainsi disposées à l’intérieur de la maison. De chaque côté de cette barre sont disposés des objets sacrés dans des sacs, noken. C’est aussi à cette barre que dans le pilamo kanekela sont suspendus les kaneke (cf. figure 20) enfermé dans une boite, kakok. 62 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 63 b). La construction du hunila Le hunila a une forme carrée avec deux toits Le tableau 25 montre les principales diverses espèces végétales utili ou rectangulaire avec un toit à deux pentes (voir quotidiennement les aliments. Chacune des femmes mariées habitant le sili a son propre foyer. Le hu-nila urs portes ( e soup) (6), en nombre égal à celui de hakse qu’il contient. sées pour la construction 'un hunila dans un village de Hagorene lustre la disposition des tière, esin (2). Le nombre de piliers dépend de la longueur de hunila. La charpente, esok (3) re- pose au 4). Cette charpente est faite de chevrons, hakelem (5); ces chevrons deux couches de lattes. T huni L illier); 2 = esin (faîtière); 3 ok (ch ente = hobat (mur); 5 = hakelem ( ; 6 = ke soup ( rte); waleke ( ); 9 = sesi eki; 10 wulek étage de rez- chausée); 11 = ela (étagère); 12 aw (latte intéri f imaire; JD = jardin; et utilisé iffér es pa es d un la figure no 22). Cette construction a 2,5 à 3,5 (Usilimo). La figure 22 il mètres de largeur, à 2,5 à 3 mètres de hauteur (au centre) et environ 5,0 à 10 mètres de longueur. C’est là que se trouve le foyer, hakse où l’on cuit différentes parties. La structure du hunila repose sur des piliers, wuruak (1) qui soutiennent une faî possède plusie ke su, k d ssi sur les mur, hobat ( ableau 25. Différents ensembles du la et les plantes utilisées pour leur construction. égende : 1 = wuruak (p = es arp ); 4 chevrons) po 7 = toit); 8 = saweke (latte extérieure = sa a ( de- = el eure); FS = orêt secondaire; FP = forêt pr x = ; - = non utilisé. D ent rti e h ila Nom des plantes Habitat 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Alengkah (Eugenia sp., Xanthomyrtus sp.) FP - - - x - - - - - - x - Biye (Scleropyrum leptostachyum) FP - - - - x - x - - - - x Heit (Castanopsis sp.) FP - x x - - - - - x - - - Heitem (Flacourtia cf.papuana) FP - - x - - - - - - - - - Heluk (Macaranga mappa) FS - - x - - - - - - - - - Hentam (Maesa verrucosa) FP - - - x - x - - - - x - Hubuh (Microcos sp.) FP x - - - - - - - x - - - Joli (Tristania obovata) FP x - - - - - - - - - x - Kait (Adinandra sp., Gardenia sp.) FP - x - - - - - x - - - x Ki Nothofagus starkenbor( gii) FP x x - x - x - - - - - - Kobo (Lithocarpus ruffovilosus) FP x - - - - - - - x - - - Kul (Arthrophyllum sp1., Timonius montana, Fagraea ceylanica, Amyema clavipe s) FP x - - - - - - - - - - - Leh (Alphitonia excelsa) FS, - FP - - - - - - - x - - - Lulaken (Polygala sp1.) FP - - x - - - - - - - x - Monika (Pittosporum ramiflorum) FS - - - - x - - x - - - x Mepsengkek (Flacourtia rukam) FP - x - - - - - - - - - - Mumuli (Ficus sp2.) FP - - x - - - - - - - - - Pabi (Dodonaea viscosa) FS - - - - x - - x - - - x Popoli (Pittosporum ferrugineum) FS - - - - x - - x - - - x Polet (Eugenia sp4.) FP - - - x - x - - - - - - Pum (Arthrophyllum macranthum) FP - - x - - - - - - - - - Sageit (Podocarpus sp1.) FP x - - - - - - - x - - - Seno(Castanopsis acuminatissima) FP x x - - - - - - - - - - Siluk (Imperata cylindrica) FS - - - - - - x - - - - - Simo (Homalanthus novoguinensis) FS - - - - - - x - - x - - Sug - - - - - un (Wendlandia paniculata) FS, FP - - - - - - x Wib (Grevillea papuana) FS - - x - - - - - x - - - Wileh (Casuarina oligodon) FS, JD x x x - - - x x - - x - Wiki (Paraserianthes falcataria) FS, JD - - - - - - x x - - - - Yeleka (Leersia hexandra) FS - - - - - - - - - x - - Yuragap (Podocarpus cf.neriifolius) FP x - - - - - - - x - - - c). Constr wamdabu, wamai) En général, la e dans la rolongation du hunila, mais il arrive qu’elle soit uction de la pocherie ( porcherie est construit p bâtie séparément. Cette construction à la même forme que le hunila, mais l’intérieur est différent, car il est divisé de façon à séparer un par un les porcs pendant la nuit (voir la figure no 23). 64 REINWARDTIA [VOL.12 Fig. 23. Wandabu A. (porcherie) e tr Coup ansversal B. Dét w d d). Construction des clôtures (leget 1,75 mètres e hauteur, mais différent quand même par cer- ili est plus solide et plus haute d’environ 25 cm à 50 cm. Les ma- tériaux utilisés sont, des bois forts venant de la forêt primaire (mais ce n’est pas obligatoire). Uni- quement quand ces matériaux résistants manquent, les Dani–Baliem emploient d’autres bois. Tandis que pour la clôture du jardin (wen leget), ils se contentent de tout type de bois venant aussi bien de la forêt secondaire que de la forêt primaire. En région inondée, ils utilisent le bois de ka (Erythrina cristagalli), car la plante peut repousser et son bois est plus résistant à l’eau. Tableau 26. Matériaux de construction de l’intérieur d’une porcherie Légende: 1 = ebe (murs de cloison); 2 = eitep esok (soutiens des cloisons); 3 = ke kelok (fermeture); 4 = epe esok (poteaux de portes); 5 = agali (mur intérieur); 6 = hobat (mur extérieur); FS = forêt secondaire; FP = forêt primaire; JD = jardin Partie intérieur d'une porcherie ails du amba u ) Nom des plantes Habitat 1 2 3 4 5 6 Heit (Castanopsis cf. acuminatissima) FP x - x - x x Joli (Tristania obovata) FP - x - x - - Kul (Arthrophyllum sp1, Timonius montana, Fagraea ceylanica, Amyema claripes) FP x x x - x x Monika (Pittosporum ramiflorum) FS - x - - - - Pabi (Dodonaea viscosa) FS - x x - - - Popoli (P ferrugine - - - On trouve 2 types de clôtures: 1. La clôture qui entoure et délimite le sili (sili leget) 2. La clôture du jardin (wen leget). Toutes deux font environ 1,50 à d tains aspects. La clôture de s ittosporum FS - x - um) Pum (Art macranthum) x x hrophyllum FP x - x - Sageit (Podocarpus sp1.) FP x - x - x x Seno (Castanopsis acuminatissima) FP x - x - - x Simo (Homalanthus novo- guinensis) FS - x - - - - Wib (Grevillea papuana) FS - x - - - - Wiki (Paraserianthes falcataria) FS, JD x x - - x - Wileh (Casuarina oligodon) FS, JD x x x - - - La figure 24 montre une clôture (leget) de sili et une clôture de wen leget (jardin de patate dou- les qui con sés ce). Le tableau 27 présente les différents ensem- stituent le leget et les bois utilib pour sa construction, selon mes relevés effectués dans la région de Kurulu et de Siba. 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 65 Fig. 4. Details du leget de sili a. – une d’ensembles de la cloture b. – une de profil c. – detail de la colture sans couverture Les liens jouent un rôle central dans la cons- truction des sili, leget, et wadloleget mais aussi d’autres constructions, car, c’est le seul moyen que les Dani–Baliem connaissent pour attacher 2 cym 2 éléments dans la construction. Ils n’emploient ja- mais de clous. Les plantes servant à produire des liens pour la construction sont mul (Calamus sp. et Calamus prattianus), mulele (Geitonoplesium osum), les bambous et mogatheleh (Calopo- gonium muconoides). Ce dernier uniquement utilisé pour le lien de la construction de wadloleget. Tableau 27. Matériaux servant pour faire les différentes parties du leget (clôture) Légende: 1 = leget esok (poteaux de la clôture); 2 = leget ebe (bois horizontaux ou corps de la clôture); 3 = leget ago et leget wampok (soutiens de la clôture); 4 = leget eki (charpente du toit); 5 = leget aika (toit de la clôture); FS = forêt secondaire; FP = forêt primaire; JD = jardin et x = utilisé; - = non utilisé. Différentes parties de la clôture Nom des plantes Habitat 1 2 3 4 5 Heit (Castanopsis cf acuminatissima) FP x - - - - Heitem (Flacourtia cf. papuana) FP - x - - - Hule (Ficus sp1.) FS, FP x - - - - Lukaka (Paspalum conjugatum) - - - - - x Milaga (Glochidion rubrum) FP x - - - - Mileh (Schefflera ischonoasia, S. lucida, Symplocos sp.) FS, FP - - x x - Min (Ilex spicata, Ilex cf. cymosa) FS, FP - x x x - Monika (Pittosporum ramiflorum) FS x - x x - Mukut (Sauraria sp.) FP - - x x - Pabi (Dodonaea viscosa) FS x - x x - Pah (Lithocarpus ruff FP - x - ovilosus) x - Palok (Sterculia sp.) FP - x - x - Popoli (Pittosporum ferrugineum) FS x - x x - Pum (Arthrophyllum macranthum) FP x x - - - Siluk (Imperata cylindrica) - - - - - x Sin (Araucaria cunninghamii) FS x - - - - Tikil (Dicranopteris liniaris) - - - - - x Wib (Grevillea papuana) FS x x - - - Wiki (Paraserianthes FS, JD x x x x - falcataria) Wileh (Casuarina oligodon) FS, JD x x x x - Selon les Dani–Baliem, la construction d’un sili (pilamo, ebeai, hunila, wamdabu, wadloleget) nécessite beaucoup de bois. La collecte des mate- riaux nécessaires peut se prolonger pendant envi- ron 3 mois ou plus. Mais, pour la construction du sili 2 à 3 semaines suffisent, car, c’est l’oeuvre d’un travail collectif (yabo). Le premier travail consiste à abattre les arbres nécessaires pour chacun des éléments des habitations. On recherche d’abord les arbres qui vont servir à faire les quatre piliers principaux. 66 REINWARDTIA [VOL.12 Dans la préparation des bois servant à la construction, les Dani–Baliem font plusieurs caté- ories correspondant aux différents éléments si pour les piliers princi- paux du honai (pilamo et honai), ils utilisent les bois parfois les chercher dans les forêts ituées sur les pentes ou aux sommets des collines. Aujourd’ plus elle des iff s au jardin de maison. On trouve galement 2 fenêtres, l’une devant la maison et l’autre à côté de la salle de réunion familiale (figure 25a). chéma d’ e Généralement, les Dani–Baliem n’apprécient p ’i et qui possèdent une forme architecturale trop éloignée d qui fait partie de leur c En effet, on me du honai on tradi conception de l’harmonie. Un d ons modernes est l’absence de sépa- r mme s, ce que les Dani–Baliem accepten nt. upart de ces ons sont aujourd’hui o migrants, comme les enseig- nants de l’école prim venant de Java ou de S eun ni–Baliem. Plusieurs s. trouve également un modèle d’habitat pro g constituant le sili. Ain considérés comme les plus solides et résis- tants ou de bonne qualité appartenant à des arbres de la forêt primaire, comme joli (Tristania obo- vata); lulaken (Polygala sp.); kait (Adinandra sp., Gardenia sp.); jual (Glochidion vinkianum); seno (Castanopsis sp.); heit (Castanopsis cf. accumina- tissima); sagit (Nothofagus rubra); sageit (Podo- carpus sp.); etc., pour la partie intérieure du mur (oak), les Dani–Baliem pré-fèrent les bois issus de bagah (Sloanea archboldiana); de kop (Diospyros sp.); de kul (Timonius montana); de nogolilih (Wendlandia sp.); etc., car, les bois de plantes forestières sont loin de la vallée. Pourtant même si ces bois se trouvent à distance, les Dani– Baliem vont s hui, ces catégories ne sont ment vraies, car, les Dani–Baliem ont t d icultés à trouver les bois couramment utilisés qu’ils préférent et utilisent, à défaut, des bois répandus dans les jachères. On remarque ainsi que l’on utilise plus courament les bois de plantes pionnières, par exemple: wileh (Casuarina oli- godon), wiki (Paraserianthes falcataria), wib (Grevillea papuana); simo (Homalanthus novo- guinensis); monika (Pittosporum ramiflorum); popoli (Pittosporum ferrugineum); etc.. Les Dani–Baliem de la vallée obtiennent du bois de bonne qualité par un système d’échange pratiqué avec les Dani–Baliem de la montagne, moyennant des porcs, ou aujourd’hui de l’argent indonésien. Les plantes forestières exploitées par la société de la montagne sont seno (Castanopsis sp.); kul (Arthrophyllum sp., Timonius montana, Fagraea ceylanica, Amyema clavipes); hubuh (Microcos sp.); jual (Glochidion vinkianum); mepsengkek (Flacoutia rukam); bagah (Sloanea archboldiana); kimpi (Octamyrtus pleiopetala); pah (Lithocarpus ruffovillosus); alengkah (Me- mecylon sp.); vi (Castanopsis accuminatissi- ma); hamud (Bassia eugenioides) etc. Les maisons modernes Comme nous l’avons vu, il existe aujourd’hui dans la vallée plusieurs maisons considérées comme des maisons modernes. Ces habitations sont construites par le département social pour que les Dani–Baliem y logent. Ces maisons sont en bois avec un toit de zinc. L’architecture se rapproche du modèle commun, comportant quatre murs et souvent des sections rectangulaires. Elle sert de chambre à coucher ainsi que de lieu de réunion pour la famille. Cette maison est munie de deux portes, l’une devant et l’autre derrière, ce qui offre un accè é Fig. 25a. S une habititation modern as ces maisons qu ls trouvent froides e ce qu’ils connaissent et outume. a pu voir que la for (la mais tionnelle) correspond à leur autre inconvénient e ces mais ation entre les ho s et les femme t difficileme La pl mais ccupées par des aire ulawesi ou les j es Da maisons ont vraisemblablement été démolies par des Dani, car elles apparaissent endommagée On posé par les missionnaires qui se rapproches beaucoup par sa forme de la maison moderne (o halekma). Cette maison est construite à l’inté- rieur du sili. Un autre modèle encore est proposé par le LIPI. Il s’agit d’un honai, imitation du honai 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 67 traditionnel, mais reposant sur une architecture et es matériaux plus élaborés, par exemple par cylindrica qui sert d’isolant contre le chaleur du s ajoutées, fenêtres, puits, WC, et cheminée de cime u tr modé par la fum l’une au rez-de-chaussée, et l’ tage. Le tableau 28 et la figure 25b suiv les IPI cons re les sili dans le cadre des programmes de e d dessus le toit de zinc on met de l’Imperata soleil le jour et contre le froid de la nuit. De structure importantes pour la santé y sont nt po r ne pas ê e incom ée et éviter les incendies. Les fenêtres se trouvent autre à l’é ante indiquent éléments que le L a proposé pour trui dév loppement. Fig. 25b. Schèma du sili propose par LIPI Tabl éments propos IPI pour No Le L eau 28. Les él construire és par le L les sili s éléments es matériaux 1 la fondation pierres, briques, et ciment 2 mur planches de es et ciment le bois, briqu 3 la charpente du mur morceaux de bois 4 le premier étage planches de bois 5 les poteaux principaux bois 6 oit zinc et couverture de siluk le t (Imperata cylindrica) 7 les fenê ko tres bois et vitre de fenêtre de nak 8 la porte Bois 9 l’échelle Bois 10 le four (wulikin) ciment et cheminée 11 mur en cimle puits ent 12 W-C ciment 13 Les cages à lapins bois 14 Les cages à poules bois 15 Le réservoir d’eau ciment 4. Plantes a fibre et servant a fabriquer l r con on s de antes servant à produire des liens. Ces liens sont utili- tio s sacs n) u me o la co pour feuilles de ta- , te ré es da le ta- l 9 te e ntes s nt de Légende: JD = in; FS = forêt secondaire et FP = forêt primaire. ages t des iens utilises en deho s de la structi J’ai relevé environ 58 espèce pl sés pour la fabrica n des outils, de (noke et j castrer les porcs, les liens pour les pes de fem sali et y kal, rde bac etc. Ces plan s sont p senté ns bleau 29 suivant. Tab eau 2 . Les plan lien s à fibres t pla erve jard No Nom local Nom scientifique Famille Us Habita 1 Alimo hardia Juglandaceae les fibres FP Engel rigida pour le selok (une bande) et liens 2 Amiksa buk Embelia viridiflora Myrsinaceae liens FP 3 Aniok Embelia sp. Myrsinaceae liens FS 4 Digi Astronia sp. ata- eMelastom ceae fibres pour l noken FS 5 Eneit Rauvolfia rostrata Apocynaceae FP liens 6 Fulu - Asclepiada- FS, FP ceae liens 7 i Hak Musa paradisiaca Musaceae liens JD 8 Hele Ficus sp. Moraceae fibres pour la fabrication de noken, sali, yokal JD, FS e FP t 9 Helehb Oxalis ta Oxalidaceae FS eleh cornicula liens 10 Heleha yoh Non identifiée Gendub liens FS 11 k atis Heleh akap Clem phaneroph ia leb nuncula- liens FS, FP Ra ceae 12 Hili Cyperus sp. Cyperaceae s de (Nicotiana FS liens courts pour lier les feuille hanum tabacum) ou des plantes médicinales JD, 13 Hilikua h Cyperus monocephala Cyperaceae JD, FS idem 14 Hok Streblus asper Moraceae fibres pour le oken, . FP sali, n et yokal 15 Hilikua h Bidens sp. Asteraceae liens p feuilles de our les m, Nicotiana FS tabac (hanu tabacum) 16 Huagal eh Scaevola oppositifolia Goodeniaceae FP liens 68 REINWARDTIA [VOL.12 No Nom local Nom scientifique Famille Usages Habitat 17 Ilak- Alixia stellata Apocynaceae our la tion et FP No Nom local Nom scientifique Famille Usages Habitat 41 Wintete Jasminum sp. Oleaceae liens FS, FP 42 Wola Tetrastigma dichotoma Vitaceae liens FS 43 Wolahe leh Rivinis sp. Phytolaccacea e liens FS 44 Wulehe leh Non identifiée Gendub liens FS 45 Yain Ficus sp. Moraceae fibres pour la fabrication de noken et yokal FS, FP 46 Yokhele h Tetrastigma cf.dichotoma Vitaceae liens FS 47 Yowala t Cypholophus lutescens Urticaceae fibres pour la fabrication de noken FS, FP 48 Wim kilu Bambou non identifiée Poaceae liens, corde de l’arc FP 49 ilak fibres p fabrica de noken de sali 18 Ilak- ilak Alixia floribunda Apocynaceae fibres pour la fabrication de noken et de sali FP 19 Ilalaka Alixia sp. Apocynaceae fibres pour la fabrication de noken et de sali FP 20 Isibong kah Embelia ribes Myrsinaceae liens FP 21 Isibong kah Hoya sp. Asclepiadace ae liens FS, FP 22 Isibong kah Randia ixoraeflora Rubiaceae liens FS 23 Iyobere Derris sp. Fabaceae liens FP 24 Kekant u Rhamnus nepalensis Rhamnaceae fibres pour le liens FP 25 Lata Cipadessa baccifera Meliaceae liens FP 26 Likuah Fimbristylis sp. Cyperaceae liens FS 27 Likuluk Cyperus sp. Cyperaceae liens FS Wim magawi n Bambou non identifiée Poaceae idem FP 50 Wim sakneg ali Bambou non identifiée Poaceae idem FP 51 Wim sibak Bambou non identifiée Poaceae idem FP 52 Wim timpo Bambusa cf. multiplex Poaceae idem FP 53 Wim bugeh Bambou non identifiée Poaceae liens FP 54 28 sem Clematis Ranunculacea liens FS, FP Ma cf.phanerophl ebia e 29 Calamus Mul prattianus Arecaceae hiba, corde c, etc. FP de l’ar 30 p. Arecaceae hiba, corde de l’arc, etc. FP Wim yakala Schizotachyu m blumei Poaceae liens FP 55 Wim yiluah Schizotachyu m cf. blumei Poaceae liens FP 56 Wim sandiab u Bambou non identifiée Poaceae liens FP 57 Wim Bambou non Poaceae liens Mul Calamus sp 31 Mulele Geitonoplesiu m cymosum Liliaceae corde, sekan FS, FP 32 Pipuk Eleusine indica Poaceae corde pour FS castrer les porcs (wam waliken waganuok) liah- liah identifiée FP 33 Pompa Boehmeria re platyphylla une corde et Urticaceae fibres pour la fabrication de noken FS 3 on a ssa M our la de noken, sali, yokal, 58 Wim yilula Schizota- chyum sp. Poaceae liens FP 5. Plantes utilisees pour leur couleur ou comme colorants et dans la fabrication de vetements, d’ornaments e 2 termes et mola ce t à une coloré. Ainsi mili es couleurs qui se noir, le rouge, couleurs moins visibles, comme le blanc et le gris. E. Rosch Hei- these terme are not base dark ans 4 P niet Ficus wa oraceae fibres p fabrication FS, FP timpat 35 S acrophyl abuak Salacia m la eae Hyppocratiac liens FP 36 S e ycopodiu ea liens agaih leh L sp. m Lycopodiac e FS 37 S i Palmeria aliwal ferruginea fibres pour liens Monimiaceae le FP 38 Tition W ns illughbeia sp. Apocynaceae fibres pour le lie FP 39 W om atis s FP agay Clem p. Ranunculacea e liens FS, 40 Wama Scleria laevis Cyperaceae m ficelle pour castrer les porcs (wam waliken waganuok) FS oli Les Dani–Baliem ne connaissent qu de base pour désigner les couleurs, mili qui correspond approximativemen opposition entre coloré et non est considéré comme toutes l voient facilement, par exemple le le jaune, le verte, le marron, le bleu, et le violet. Tandis que mola désigne des der (1972) constate que « purely on brightness. Mili includes both cold colors, mola light and warm color». Elle 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 69 ajoute o to mili l fo and unsarurated arrays». Oliver er uiv or tr e t» a brightness-based». Actuellement ces 2 , les Dani– vent à ér le nt le d'appellation de certains plantes, par exem uge ou mewa onolo- ar hom aune = levé 16 plantes utilisées comme colo- sacs ous pré- u 30. Les plantes utilisées pour leur couleur ou comme colorant e «the form f the division in and mola was identica D’après E.R. Heider & r saturated (1972) «Th e is no eq alent English categ ization of spec um, wher «dark» and «ligh re purely en dehors de termes de base Baliem arri désigner diff entes cou urs en utilisa s termes ple: le ro ou le rougeâtre = pimot (un sentées dans le tableau 30 suivant. cultivar de wenyale, Psophocarpus tetrag bus), le brun = pima; le blanc = kut (cultiv kut ou put), le violet = weayuken (Melastoma malabarica ou Medinilla speciosa) et le j poti (Cudramia conchichinensis). J’ai re rant, notamment dans la fabrication des (noken), des jupes des femmes (sali, yokal) et des objets d’ornement (sekan, timpat, etani) que n examinerons en 6 et 7. Ces plantes sont Tablea No Nom local Nom scientifique Partie de la plante utilisé Usages A. Plantes utilisées pour teindre : 1 Hupak-hupak Gardenia tubifera Fruit pour teindre en jaune ( noken, sali et yokal. 2 Teteit Ilex spicata Résine po etur teindre en brune jaune pour noken, sali et yokal. 3 Sapui Bixa orellana fruit et graine pour r teindre en couleur ouge pour noken et sali kem. 4 Kibi Amaranthus sp. graine pour teindre en couleur rouge pour sali kem. 5 Weayuken Melastoma malabarica fruit pour teindre en couleur violet pour noken. 6 Weayuken Medinilla speciosa fruit po ur ur teindre en coule violet pour noken 7 poWumpak Gardenia lamingtonii fruit ur teindre en couleur jaune pour noken et sali. B. Plantes utilisées pour leur couleur 1 Sel Pandanus sp. feuille ur le noken. la couleur blanchâtre po 2 Sel Freycinetia sp. feuille la couleur blanchâtre pour orner la sike eken (l’ornement de sike eken). 3 Wi adoligik Bulphophyllum sp. écorce de tige la couleur jaune pour la fabrication de noken, yokal et sekan. 4 Wi kiabut Dendrobium sp. écorce de tige la couleur jaune pour la fabrication de noken, yokal et sekan. 5 Wi kilagopa Dendrobium piestocaulon écorce de tige la couleur jaune pour la fabrication de noken, yokal et sekan. 6 Wi wamaga Agrostophyllum majus écorce de tige la rication de noken, yokal e couleur jaune (podi) et rouge (pimot) pour la fab t sekan. 7 Wi wampi Dendrobium phlox écorce de tige la couleur jaune pour la fabrication de noken, yokal et sekan. 8 Wi wimpilai Dendrobium sp. écorce de tige la n, yokal et sekan. couleur jaune pour la fabrication de noke 9 la couleur jaune pour la fabrication de noken, yokal, sali et sekan. Wi yele-yele Agrostophyllum sp. écorce de tige 6. es sociétés indo- nés ée ou de plantes cultivées qu’ils tressent ou attachent de fa- écorce. Le vêtement que ortent les Dani–Baliem souvent ne sert qu’à couvrir les organes sexuels. Les vêtements et les ornements des hommes Traditionnellement le vêtement des hommes Dani–Baliem dans la vie quotidienne consiste n un étui pénien appelé koteka, holi Les ornaments, les outils et les vetements des Dani La tenue vestimentaire des Dani–Baliem est très succincte comparée aux autr iennes, voire la plus simple. Les Dani–Baliem fabriquent leurs vêtements à partir de matériaux de la flore spontan çon très simple. Ils ne connaissent ni le tissage, ni la couture, ni les tissus d’ p sim-plement e m ou segalep. Cet étuis pénien peut être attaché plus ou moins haut à taille au sur le torse. Koteka désigne le fruit de Lagenaria siceraria, Cucurbitaceae. Les Dani–Baliem en distinguent 3 types selon la forme du fruit: (1) segalep: forme à col rectiligne et de grand diamètre. Cette forme obtenue en mettent une pierre au bout du col à la formation de fruit. 70 REINWARDTIA [VOL.12 (2) hiyok à col courbe naturellement (3) koteka à col rectiligne, de petite diamètre et de couleur mola (blanche). Si le col est très long et que sa pointe va jusqu’à l’épaule, ce koteka est nommé « holim mot». Le lien avec lequel on attache le bout du col est appelé siniki issues de win (Ficus drupacea ; il est composé de fibres tressées ), honabun (Melico- pe nova-guinensis), yilok-yilok (Eugenia vestegii), ilak-ilak (Alixia floribunda), etc. Chez les Dani–Baliem comme dans la plupart des autres sociétés de l’Irian Jaya les parures sont principalement masculines (Tableau 31). Tableau 31. Les ornaments des hommes de Dani– Baliem Ornament Espèces Les bracelets (sekan, segan, sikitale) tikil (Dicranopteris liniaris), mul (Calamus prattianus), masem (Clematis phanerophlebia), mukulele ou mulele (Geitonoplesium cimosum), wi (Dendrobium piestocaulon). Le colier (timpat) hunabun (Melicope nova-guinensis, Wikstroemia venosa), win (Ficus drupacea), ponnieta (Ficus wassa), saliwali (Palmeria ferruginea) Wamaik (wam = porc et aik = dent) un ornement fabriqué avec des canines de porc qui se met dans les narines Wal ) tressées, dans les- les ils insèrent des «coris» (walimoken) imo mul (Calamus prattianus) et de hunabun (Wikstroemia venosa quel Sanibusa est feuille attach une ent avec une ficelle au nive kem (Eleocharis dulcis), de yabe (Cordyline terminalis), de hom (Colocasia esculenta), de sisika (Christella arida), ou de musan au des fesses (Oeranthe javanica). Inikahale fibres tressées de tikil (Dicranopteris liniaris), ou de yilok-yilok (Eugenia vestegii), weragabuak (Coix lacrymajobi)). Les vêtements et les ornements des femmes Traditionnellement, la tenue vestimentaire des femmes Dani–Baliem a pour fonctions de couvrir le sexe et d’apporter de la beauté. En fonction de l’âge et de leur statut de fem- me mariée ou non, le vêtement des femmes Dani– Baliem e deux types : sont d a. La jupe (sali) Il s’agit là d’une jupe que portent les petites filles et les jeunes filles qui ne sont pas encore mariées. Selon le cas, la jupe est constituée de matériaux différents. Il existe trois types de sali: (1). Sali kem Sali kem est fait de feuilles de kem (Eleo- cha lée plusieurs fois autour des hanches de façon à ce qu’il y ait une humides ou marécageux. En général, les jeunes filles le ramassent et fabriquent elles-mê- upe. Cette jupe est colorée en violet à l’ai a- bar , et sel (Pandanus sp.), etc. Le sel blan méla sont ficel em. Là aussi la ficelle mais l’un dess ades plus longues, sali ebe (3) s est d’une combinaison entre sali kem filles. ches de torsades. La partie intérieur est ris dulcis). Ces feuilles sont d’abord séchées, puis lissées et enfin accrochées à une ficelle qui sera nouée autour des hanches. Cette ficelle sera enrou grosse épaisse de feuilles. Le kem pousse dans les endroits mes leur j de des fruits de weayuken (Melastoma mala- barica ou Medinilla speciosa). Aujourd’hui, la coloration de la jupe se fait grâce à un colorant chimique qui imite la coloration par weayuken. (2) sali isobat Ce sali est confectionné à partir de fibres torsadées de win (Ficus drupacea), lisani (Acaly- pha amentacea), yain (Ficus sp.), yohewisa (Boehmeria nivea), yowalat (Cipholopus lutes- cens), digi (Astronia sp.), digit (Boehmeria mal ica), ilak-ilak (Alixia floribunda), jawi (Cyrtan- dra sp.) (Pandanus sp.) est utilisé pour donner une couleur châtre au sali. Ces fibres peuvent être ou non ngées. Elles sont ensemblées en petites qui accrochées les unes à côté des autres sur une le comme pour le sali k est entourée plusieurs fois autour des hanches, de plus on superpose deux types de jupes e à torsades courtes, sali ampok est mise au- ous, l’autre à tors est mise au-dessus. ali kuguk Sali kuguk et sali isobat. b. Yokal Yokal est le vêtement par lequel se distinguent les femmes mariés. Il se compose de fibres torsa- dées des mêmes plantes que pour les jupes des jeunes filles (sali isobat) mais en plus on y ajoute l’écorce de tiges d’orchidées qui donnent une couleur jaune. Les orchidées sont en effet un ornement spécifique au yokal. Les Dani–Baliem utilisent quatre espèces d’Orchidées, wi kiabut (Dendrobium sp.), wi kilaboga (Dendrobium piestocaulon), wi wampi (Dendrobium phlox) donnent la couleur jaune et wi wamaga (Agrosto- phyllum majus) de couleur jaune et rouge. Le yokal s’obtient en torsadant les fibres de ces plantes, puis en fixent ces torsades sur une ficelle (yokal yao) mais en les plaçant horizon- talement contrairement aux jupes de jeunes Cette ficelle est placée en bas des hanches de façon à couvrir le sexe. Généralement on met deux cou 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 71 nom mble s’appel- pre cér sali Ba a. N Ba les nok fron e ou de mort. Selon la tradition, les à l me amille du défunt. usa n (3). n noken de petite ent à fabriquer ces ), win (Ficus drupacea), ponnieta (Ficus (St dig et y tes nner la cou cat fru cou ma uleur violette; les fruits de hupak-hupak (Gardenia tubifera), décou- pés, puis frottés dont les fibres servent à fabriquer le noken, donnent une couleur jaune claire. b. La lance (wim sege) et le bâton à fouir (sege akib un p m es dont le ent intercalé dans le terme llation: (1) nom briqué en ses s arbres. Cette hache se (2) mée yokal yibin, et la partie apparente est nommée yokal wiyakul. L’ense le yokal ebe. Une femme (he) porte le yokal pour la mière fois lors de son mariage. Au cours de la émonie appelée he yokal, la mariée laisse son pour se revêtir du yokal. 7. Les ustensiles, outils et armes des Dani– liem oken Le noken est un sac que les femmes Dani– liem utilisent pour porter les produits du jardin, bébés, mais c’est aussi un ornement. Les en ont une anse que les femmes mettent sur le t pour les porter. Ce noken se compose de fibres de plante qui ont été torsadées et ensuite tressées. Le noken s’utilise aussi lors de cérémo- nies de mariag femmes donnent un ou plusieurs noken en cadeau a mariée. Lors des rituels funéraires, les fem- s donnent des noken à la f Il y a 3 types de noken, en function de leur ges: (1). Noken aga: ce noken est fait de torsades très fines et colorées et il n’est jamais utilisé pour porter. Il s’emploie ici comme ornement, il est porté par les femmes seulement quand elles sont en voyage. (2). Noken su ebe: ce noken de grande taille s’utilise pour transporter les petits enfants, les patates douces, les légumes, et bie d’autres choses. Noken inapotabiye: C’est u taille qui sert à transporter différents produits alimentaires. Les plantes dont les fibres serv «noken» sont principalement sikepupuk (Sida rhombifolia), wi wampi (Dendrobium phlox), wi kiabut (Dendrobium sp.), wi wamaga (Agrosto- phyllum majus), wi kilaboga (Dendrobium pies- tocaulon wassa), yain (Ficus sp.), hilan (Ficus sp.), hok reblus asper), yohewisa (Boehmeria nivea), it (Boehmeria malabarica), digi (Astronia sp.), owalat (Cypholophus lutescens). D’autre plan- fournissent des fruits utilisés pour do coloration: sapui (Bixa orellana) procure une leur rouge pourpre; la sève de teteit (Ilex spi- a), donne une couleur marron et jaune; les its de kibi (Amaranthus sp.), donnent une leur rouge; les fruits de weayuken (Melastoma labarica), donnent une co ak) Dans la langue Dani le terme sege est utilisé pour désigner trois types d’objets. (1) sege akibak (akibak n’a pas de sens dans la langue) est le bâton à fouir, morceau de bois dont le bout a été épointé qui est utilisé en agriculture pour retourner la terre. Il mesure eu plus que deux mètres de long et a 10 à 15 cm de diamètre. (2) sege hipere sega est un bâton épointé plus court et moins gros que le précédent qui sert à planter et à déterrer les patates douces (hipere, Ipomoea batatas). (3) wim sege ou ap sega correspond à la lance de guerre (wim). Elle est uniquement utilisée par l’homme (ap). Elle peut atteindre trois à quatre ètres de long avec un diamètre d’environ 4 cm. Par contre les lances de guerre ne peuvent être fabriquées qu’avec le bois de trois espèc nom est égalem d'appe ap sega joli, est constituée de bois de joli (Tristania obovata). La caractéristique de cette lance est sa couleur noire. (2) ap sega dibu, est faite avec du bois de dibu (Myrtaceae), la lance est de couleur jaune. (3) ap sega pagali, désigne la lance en bois de pagali (Garcinia schraderi), de couleur brun. Sege akibak surtout utilisé par les hommes et plus rarement par les femmes qui emploient prin- cipalement sege hipere sega. Sege akibak se fabri- que à partir du bois de différentes espèces. Le de cette espèce est intercalé dans le terme d’appellation entre sege et akibak par exemple: (1) sege kul akibak, pour un bâton à fouir fabriqué en kul (Fagraea ceylanica) (2) sege mepsengkek akibak, il est fa mepsengkek (Flacourtia rukam), etc.. c. La hache de pierre (jagabilik) Jagabilik est la hache en pierre polie. Elle s’utilise pour abattre des arbres, couper du bois, découper la viande de porc, et briser les os. Selon fonctions, la hache de pierre se divise en deux types: (1) jagabilik: c’est une hache de pierre polie utilisée pour abattre le caractérise par la position de la pierre plate fixée à l'extrémité du manche par une ficelle de mul ou rotin (Calamus prattianus). jaga: c’est la hache de pierre polie utilisée pour couper le bois. La pierre est fixée de 72 REINWARDTIA [VOL.12 façon inclinée. La connexion entre la pierre et de (G sec couleur: (1) jagabilik ebe: C’est une hache de couleur bleu, vert, tachetée, et claire; (2) re qui se diff des de lin que des gén pos éle hanges lors des mar les ye sont exposés au rega lon le type de ye: est placé au milieu du filet d ou st aussi nommée ye he. Il est c e. Cette lame est plus petite que les autres. e. L’arc (sike) e eken) Les Dani–B our la guerre et la chasse, l’arc ( ches (sike eken) (figure 24). Ils pour tuer les d’être forts, ment les bois de joli ) et de pagali (Garcinia sch de différents éléments: (1) la pointe de sike eken c’est-à-dire la point de est fait dans un bois fort et s le corps ( aleh ukut). Hiba désigne un fil fait à partir de mul (Calamus prattianus). La taille de la flèche (sike eken) est d’environ 1,5 mètres à 1,75 mètres. Cette taille varie en fonction du constructeur. Sur la pointe de sike e- ken (maleh ekat) est gravé un motif spécifique correspondant au type de flèche. La partie pointue de maleh ekat est ornée de l’écorce de tige de le manche ne nécessite pas de ficelle de rotin. Sur ce type de hache, le manche est plus grand que sur le jagabilik. Les bois utilisés pour le manche sont les bois fak-fak (Pittosporum cf ramiflorum), wampisin lochidion sp.), holim-holim (Pittosporum pulli- folium), etc. Ces bois se trouvent dans les forêts ondaires et les forêts primaires. On distingue 2 types de jagabilik selon la jagabilik gu: C’est une hache noi érencie de jagabilik ebe par une pierre moins dure, alors les Dani–Baliem disent aikleg, qui dérive des mots aik = dents, et leg = vide. Jagabilik gu a été analysée par W.Valk du Bureau de Géologie et des Mines, Nouvelle Gui- née de Netherland en 1962. Il rapporte que cette pierre est « une pierre métamorphique » composée de minéraux dont les principaux sont l’epidote et le chlorite. Les autres minéraux contenus sont le glaucophane, la titanite, l’albite (?) et la silice libre (calcédoine et quartz), la calcite, et des minéraux opaques (Heider, 1970). Aujourd’hui, cette hache n’est plus utilisée. Elle a été remplacée par une hache de fer. Elle est devenue un souvenir pour les touristes. d. Ye Ye est une lame de pierre polie qui n'est jamais utilisée comme outil mais qui a une valeur dans les échanges cérémonials. Ces lames portent décorations d'une tressage de rotin (mul) ou la tige d'une fougère tikil (Dicranopteris iaris) ou de l'écorce des différents Orchidées l'on a déjà vu utilisées pour décorer les jupes des femmes ou les ornement portés par les hommes. A ce tressage est le plus souvent fixé plumes colorés ou des poils de kuskus ou de rat de forêt. Cette décoration est nommée etani. Ces lames ont une grande valeur. Ce sont éralement les chefs qui en on le plus. Leur session correspond donc à un niveau social vé. Ces lames sont l'objet d'éc iages et des cérémonies funéraires. Pour les ye oak on en distingue deux types selon la couleur: (1) ye sopoleka: ce ye est de couleur vert clair comme la couleur des feuilles de sop (Prunus sp.); (2) ye hokeka: c’est un ye de couleur bleu-vert comme la couleur des feuilles de hok (Ficus ampelas, Ficus sp., Streblus asper). Lors des cérémonies rd près du mur qui se trouve au fond du pilamo kanekela. Ils occupent des positions diffé- rents se (1) ye oak: ce ye ’exposition. Il est appelé ye oak, parce qu’il est assimilé à un os (oak) par sa position au centre et parce que c'est une lame de grande taille plus de 40 cm. Il est considéré comme un ye masculin et se nommé aussi ye ap. (2) ye holi ou ye ogosi, ce ye est placé à côté. C’est un ye de petite taille, d’environ 40 cm moins. Ce ye e onsidéré comme un objet féminin. Dans la région Wosi et Siba, ce ye est considérée comme une ye wam he qui signifie ye de truie. (3) ye aie ou ye yok: dans la langue Dani–Baliem, aie signifie «la jambe». Il est placé en position excentré t la flèche (sike aliem utilisent p sike) et les flè les emploient aussi ls traditionnels. porcs lors des ritue L’arc (sike) a une taille relativement petite, environ 1,5 à 2 mètres. Il est fait de bois de lulangken (Polygala sp.), waben (Pseuderan- themum sp.), welangken (Polygala sp.), joli (Tristania obovata), yomoloh (Sapindaceae), pa- gali (Garcinia schraderi), wampisin (Glochidion sp.). Ces bois ont la caractéristique élastiques, et résistants, notam (Tristania obovata raderi) qui ont la préférence des Dani–Baliem. La corde de l’arc (sike heleh) est fait en heleh mul (Calamus prattianus) ou en wim (bambou). Sike eken (la flèche) se dit aussi maleh et est constitué flèche (maleh ekat) olide, issu de wio, welangkon (Polygala sp.), waben (Pseuderanthemum sp.), yomoloh (Har- pulia ramniflora), polet (Eugenia sp.), ou wampisin (Glochidion sp.). (2) le corps de la flèche (maleh ukut) vient de la plante pinthe (Phragmites karka) ou de hite ou yerona (Mischanthus floribundus). (3) hiba est la partie de maleh où sont connectés la pointe de la flèche (maleh ekat) et m 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 73 différents types d’orchidées utilisées habituel- lement comme ornement. Selon le motif gravé sur la pointe des flèches faites en bois, les Dani–Baliem distinguent cinq types: (1). Kanek maleh C’est une flèche au bout arrondi et qui porte sur la partie basale des incisions circulaires de 10 cm à 20 cm. Le motif de ces incision s’appellent kanek. L’autre caractéristique est la présence, au dessous de kanek, d’un tressage d’environ 6 cm, et dit sigil (figure 26). (2). Maleh ilakapi Cette flèche a une forme arrondie et présente, sur sa partie basale, un relief sculpté ovale ou elliptique avec au milieu un dessin de forme carrée. Ce motif est nommée «ilakapi» (voir figure 26). Fig. 26. Sike eken (flèche de guerre) 1. maleh kenek 2. maleh ilakapi 3. maleh sinilak 4. maleh pelemo 5. maleh wilehukum (3). Maleh sinilak C’est une flèche (sike eken) portant au milieu de pointe maleh ekat 2 ou 3 paires de crans (figure 26). Cette sike eken est très dangereuse. enlever, qui la retiennent. Cette flèche s’em portant en son milieu un motif tria- bre de ces motifs est à 5 griffures. La distance entre deu Une fois plantée, elle est assez difficile à à cause des crans ploie seulement pour la guerre. (4). Maleh pelemo C’est une flèche portant, sur un côté de maleh ekat des crans d’environ de 3 à 4 ailes (figure 26). Cette flèche s’utilise seulement pour la guerre et elle est aussi dangereuse que la flèche de maleh sinilak. (5). Maleh wilehukum C’est une pointe de flèche (maleh ekat) de section ronde ngulaire et circulaire. Le nom très variables, de 4 x motifs est d’environ 5 cm. Ces motifs sont nommés wilehukum qui vient des mots wileh (Ca- suarina oligodon) et ukum (jeune feuille). La forme de cette maleh ekat évoque celle de la feuil- le de Casuarina oligodon (figure no 26). Fig. 27. Sike eken pour sacrifier les et parfois co e de guerre 1. wim 2. wim 3. wim saknegalik k 5. wim timpo wim utilisè mme arm magawin kilu 4. wim siba 74 REINWARDTIA [VOL.12 Mais il existe aussi des flèches fabriquées en bambou qui sont utilisées comme armes de guerre. Selon les Dani–Baliem ces sike sont très dangereuses et font très peur, car celui qui en est atteint est assuré de mourir. On peut d'ailleurs remarquer que les bambous et la guerre sont désignés par un même terme wim sans que l'on puisse savoir s'il y a une relation entre les deux ou s'il s'agit d'homonymes. tuer , à cet effet: (a) im kilu; (d) de guerre et un champ de bataille. tours varie entre 10 et 15 mèt ), et pour coudre la t ikon est un instrument de musique tradi- à 1 corde que les Dan Dani–Baliem la disent Les sike eken wim sont aussi utilisés pour les porcs. Sike wim se compose d’une maleh ekat de bambou et il est porte le nom de l’espèce de bambous dont il est issu. 5 espèces de bambou sont utilisées par les Dani–Baliem wim saknegali; (b) wim timpho; (c) w wim magawin (signifie la paix ou ne pas tuer); (e)wim sibak (figure no 27) f. Tour de guet (kayo) Il s'agissait de tour destinées à guetter les ennemis. Elles étaient placées normalement à la limite entre un territoire occupé par une confédération La hauteur de ces res. Pour construire cette tour, les Dani– Baliem utilisaient tous les bois, mais ils choisissaient, les bois de meilleure qualité, par exemple joli (Tristania obovata), ki (Nothofagus starkenborghii), kobo (Lithocarpus ruffovillosus), etc. g. Disu = aiguille Disu est un outil en os de porc (wam oak), ayant la forme d’une aiguille. La partie pointue de ce disu est nommée «ekat disu», la partie basale est nommée «disu ukut», et au milieu d’ukut disu il y a un chas dit «disu eloh». Ce disu permet d’extraire une flèche plantée dans le corps d’un homme, mais s’emploie aussi pour castrer le cochon (wam waliken waganuok ruie afin de la castrer. Les Dani–Baliem uti- lisent, pour la castration, du fil issue de plantes telle que: pipuk (Eleusine indica), et yolalek (E- leusine sp.). h. Tul = couteau C’est un outil composé d’os de porc ou du casoar dont une extrémité a été aiguisée afin de donner une lame tranchante. Cet outil est utilisé pour couper les grosses patates douces ou pour couper le petit bois. Cet outil s’emploie comme un couteau de cuisine. i. Pikon = guimbarde P tionnelle semblable à une harpe i–Baliem taillent dans un tige de pinthe (Phragmites karka). La forme de cet instrument rappelle les formes animales ou humaines, notamment les hanches et les jambes (voir la figure 28). Les diverses parties de cet instrument sont: (1) ficelle de pikon ou enghaleh semblable à une queue; (2) l’extrémité nommée ukul ressem- blent à une tête, mais les semblable à des hanches; (3) une partie de la jam- be est nommée aeh, qui signifie la jambe, alors le pikon a deux aeh (deux jambes); (4) une dernière partie est nommée ampipom ou inyangkul qui désigne l’organe sexuel de l’homme. Fig. 28. Pikon (harpe traditionnelle) 1. Enghaleh 2. Ukul 3. Aeh 4. Amphipom ou inyangkul j. San = récipient Cet ustensile se compose d'écorce d’arbres et sert de récipient pour stocker des restes d’ali- ments, par exemple les os de porc, les épluchures de patate douce, des fruits, etc. Ces restes servent de nourriture pour le porc. San peut être fait d’é- corce de o kobo (Lithocarpus ruffovillosus), o pah (Lithocarpus cf. ruffovilosus). La forme de cet us- tensile est très simple. k. Fulok = soufflet (mettre après sengkan intok) C’est un entre-noeud de bambou (wim) utilisé pour souffler sur le feu notamment lorsqu'on allu- me le feu avec sengkan intok. l. Kontitugi = piège à chauve souris C’est une latte de bois de 5 mètres à 7 mètres, uris ou konti. uris, et tugi = frap utilisée pour attraper les chauves-so Kontitugi signifie konti = chauve-so peur. Cette latte de bois se compose d’un tronc de o kobo (Lithocarpus ruffovillosus), o pabi (Dodonaea viscosa), o senon (Castanopsis sp.), et tous les bois qui ont un longueur de plus de 5 mètres. 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 75 m. Sengkan intok Sengkan intok est un ustensile servant à faire t constitué d’une latte de bois dont un des ents constituants ce sengkan sont une ficelle de bambou hunabun appelée sengkan heleh ; sengkan al est fait de feuilles sèches de siluk (Imperata cylindrica), holia (Bidens biternata), jagat (Saccharum spontaneum), lokop (Phragmi- tes karka) et enfin temet, qui correspond à un mélange de feuilles séchées de yelika (Pothomor- phe sp.), siluk (Imperata cylindrica), et d’autres esp ttement ainsi créé heleh produit des sengkal al et temet. L’e (ba rémité qui va en s'élargissant est nommée babuk ebe. Cet outil s’utilise pour transporter les charbons du bois issus des brûlis ou ier car il ne s’est jam ent le feu venant d’une autre source, ils socié jardi wuli vena que Cette babu joli ( sagit pulle car c q. H C la pe hipe bois accu gus r r. Is I ser pend du is séch C de b (Mis tane bam a. Les lianes de plesi font L feuil princ kuba ficel basa oyer ce du feu. Il es bouts est coupé en 2 permettant ainsi d’y insérer une pierre ou une pièce de bois. Cette latte de bois est nommée sengkan ebe qui signifie le corps de sengkan, la pierre ou la pièce de bois est nommée sengkan antema kelok. Les autres élém èces. L’emploie de cet outil consiste, dans un premier temps, à préparer un sengkal al et un temet, puis de placer le sengkan ebe met au- dessus du sengkal al ou du temet. Ensuite la sengkan ebe est mis dans le trou situé entre les deux séparations. Il suffit alors pour faire du feu de tirer vigoureusement cette ficelle à gauche puis à droite plusieurs fois de suite selon une pratique ite «à tour de rôle». Le frod entre seng-kan ebe et sengkan étincelles qui mettent le feu à nsemble du processus s’appelle hetu hunin. Il est réalisé par les hommes uniquement et ne prend pas plus d’une minute. n. Hanum pali = pipe à tabac Hanum pali signifie « tabac à pipe », hanum = tabac et pali = pipe. Hanum pali est fait d’une partie comprenant un entre-noeud du tronc de lokop (Phragmites karka). Hanum pali est em- ployé pour allumer une cigarette et ne sert que d’intermédiaire entre la cigarette et la source de feu. o. Hilba = pinces en bois Hilba est une pince en bois utilisée pour tenir une pierre chaude et la transporter jusqu'au trous se) lors de la préparation d'un "four poly- nésien". Elle est composée d’une latte de bois de pabi (Dodonaea viscosa), simo (Homalanthus novo-guinensis), etc., dont une des extrémités est coupée en deux parties. Cette dernière est nommée hilba ampe, alors que l’autre extrémité non coupée, est nommée hilba ukut. p. Babuk C’est un outil constitué d’une pièce de bois qui ressemble par sa forme à une grande cuillère à riz. La partie basale ou pied est nommée babuk ukut. L’autre ext entre le wulikin du honai et jardin de la patate douce ou à la cuisine (hunila) ou encore sur le lieu d'une cérémonie (le jardin de la patate douce, le lieu sacré, etc.). En effet à l’occasion de céré- monies traditionnelles, la source de feu doit venir obligatoirement du wulikin du pilamo kanekela, et non d’autres sources. Les Dani–Baliem consi- dèrent ce feu comme particul ais atteint depuis l’époque de leurs ancêtres. S’ils utilis sont persuadés qu’il arrivera une catastrophe à la té. Lorsqu’on fait un brûlis pour préparer un n, le feu utilisé doit également être issu de kin de pilamo kanekela. S’ils utilisent du feu nt d’une autre source, les Dani–Baliem disent ce feu risque d’échapper à leur maîtrise. tradition persiste jusqu’à aujourd’hui. Le k se compose de bois fort tel que le bois de Tristania obovata), sageit (Podocarpus sp.), (Nothofagus rubra), selon (Metrosideros i), seno (Castanopsis accuminatissima), etc., e sont les bois les plus résistants au feu. ipere sogat = couteau en bois ’est une couteau en bois utilisé pour retirer au de la patate douce déjà cuite. En général, re sogat se compose de bois fort tels que le joli (Tristania obovata), senon (Castanopsis minatissima), sagi (Diospyros sp., Nothofa- ubra), et sageit (Podocarpus sp.). ak pel sak pel est un outil qui s’emploie pour pres- les feuilles de tabac (Nicotiana tabacum), ant le séchage. Les avantages de l’utilisation ak pel sont qu’il permet d’obtenir des feuilles ées de bonne qualité qui ne s’effritent pas. et outil se compose de la nervure principale ananier ou haki oak (Musa spp.), de jagat chantus floribundus) et de Saccharum spon- um), de pinte (Phragmites karka), ou de bou, alors nommée yangkub mul (Calamus prattianus), mulele (Geitono- um cymosum) et parfois même de bambou office de ficelle. a méthode de pressage consiste à mettre les les de tabac (hanum eka) entre les nervures ipales de bananier, de presser avec yang- , puis d’attacher l’ensemble à l’aide de la le. Ensuite l’isak pel est accroché à la partie le de l’honai situé ainsi au niveau du f qui permet un séchage plus rapide. L’autre usage 76 REINWARDTIA [VOL.12 du i taba 8. B L quot la cu hona crém dernier cas, les ani–Baliem choisissent un bois qui se consume ntement, par exemple: joli (Tristania obovata); kubuh ) et pum (Arthrophyllum ma- ême un élément important c ffage i (Paraserianthes falcataria), wileh rina oligod os sp.); kibid eccarian encore. E les f pent elles- m collecter le bois de chauffage quoti- d écessaire à la cuisine. Les hommes abattent les arbres, et coupent les troncs en m et les fem tent jusqu’au f r. Dans la préparation du grand rituel w a le combustible est rassemblé par une m collective environ deux mois avant la date de la célébration de ce rituel. On peut noter i tué par les f t les hom ue pour le quotidien c’est aux fe ’il incombe de r e bois néces 9. Plantes utilisees pour les rituels traditionnels L rituel des p nalé au fur e l’enq n détail que des rituels liés aux pratiques agricoles que l dans tie. Il est donc difficile d’exposer ici une vue d’ensemble s e s rituels de un quelconque système. N terons de q q ues gén pes d’ (a). Des plantes qui figurent obligatoirement lors mplissem s de certai gap (Po- s neriifol ithocarpus h (Alphitonia excelsa), lisani amentac lles de haki sp.), pinthe rii) et des fougères qui sont le wadloleget des rituels de i les ur le rituel douces, a (rituel pour la fertilité du sol), niesok ai (rituel pour la construction du pilamo) et miyo persioko (rituel pour éloigner la pluie). Parmi ces plantes qui figurent obligatoi- il y a également les patates douces cuites dans le seni pour être consom- mées lors du repas collectif qui suit toutes les céremonies et parmi celles-ci il faut que figurent trois cultivars et hela de pinthe (Cy uelles on disp e l’on doit tou pilamo comme signe qu’ pli. Les qui servent à confectionner le seni mais des plantes qui servent la nourriture des pierres chaudes comme nous lukaka (Ischaemum cf. rugosum, Paspalum conju- gatum (Leersia hexandra), lisani (Acalypha amentacea), wererengke (Poly- on ka (Saurauia sp.) es rnement pour les hom s en lies sacrées. Ce sont: nal ), yiwi (Amo- um (Alpinia sp.), likaka (Er mak-mak (Fimbri- styl ristylis sp.), pua N. exaltata), nama-fnikiabut (Dipteris conjugata), sagan De 10. Utilisations diverses del plantes J’ai relevé plusieurs plantes qui faisaient l jet d tilisations, par exemple, les c rette nements, les jouets des enfants, etc. L’utilisation des plantes pour les ette importante, car la plupart des D i–Ba eurs. Ces pla tées dans le tableau 32 suivant. sak pel consiste à conserver les feuilles de c pendant la saison sèche. ois de chauffage e bois de feu est essentiel à la vie idienne de la société Dani–Baliem. Il sert à isine (hipere palin ou seni), au chauffage du i (wulikin), et à alimenter le foyer de la ation (warekma). Dans ce plantes disposées sur une butte po qui précède la plantation des patates leh (Alphitonia excelsa) et pabi (Dodonaea viscosa). La Cordyline terminalis (indiffé- rement mâle, yabe ap ou femelle, yabe he) doit être aussi amenée dans le pilamo dans le cas de plusieurs rituels comme he yokal (rituel du mariage), ap waya (rituel d’init- iation), pelabe (rituel de fin de deuil), agat wes D le heit (Castanopsis cf. accuminatissima); (Celtis rubrovenea cranthum). Ces bois ne sont pas obligatoires, mais rement, qui sont représentent quand m dans la crémation. Les autres bois utilisés pour ce hau sont wik (Casua on); hubuh (Microc tre (Leviera b a); et bien d’au n général, emmes s’occu êmes de iennement n orceaux, me les por oye am uwe, ain-d’oeuvre ci qu’à cette occasion le travail est effec emmes e mes, alors q mmes qu ass mbler le saire. ’usage lantes m’a été sig t à mesure de uête mais je n’ai traité e ’on trouvera la troisième par ur l s usage s plantes et d’y déceler ous nous conten uel ues remarq érales. Tout d’abord il faut distinguer trois ty usage: de l’acco ent des rituels, comme le branches nes espèces yura docarpu ius), kobo (L ruffovillosus), le (Acalypha ea) et les feui (Musa (Cyathea coope mises dans lors fertilité; il y a auss humpuk, arugulek . Il y a aussi les feuilles leke athea cooperii) dans lesq ose un peu de nourriture et qu jours mettre dans le un rituel a été accom (b). plantes . Ce ne sont pas des plantes comestibles à isoler l’avons vu plus haut. Ce sont: ), yeleka g um sp.) et koloh (c). L plantes qui servent d’o mes et pour envelopper les objets sacré particulier les kaneke et les pierre po yabe (Cordyline termi- aniculatais), yebi (Riedelia p m sp.), helte-helte agrotis bengkalise), is dichotoma), likuah (Fimb phrolepis lauterbachii, li (Ne ( smodium dasypodium). ’ob e diverses u iga s, les poisons, les or cigar s est très an liem (hommes et femmes) sont fum ntes sont présen 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 77 T le es plantes d’ erses. L nd t secondaire; jardin; MR = m = h A. Pour les jouets d’enfants local tifique ab au 32. L utilisations div ége e : FS = forê FP = forêt primaire; JD = arais; HB abitat No Nom Nom scien HB Les usages 1 Hilikuah Cyperus kyllingia FS jouet (le jouet de la fabrication de noken). 2 Anekuku Trachymene arfakensis FS jouet 3 Holim-holim Nepenthes papuana ka ou holim). FS jouet (une imitation de kote 4 Saluka-saluka Viola betonicifolia FP Les graines servent de jouet pour enfants. 5 Logon Ilex cf. cymosa FP jouet (pour faire de bruit) B. Po ur fumer No Nom local ue Nom scientifiq HB Les usages 1 Yalebet Glochidion sp. FP Les feuilles sont fumées 2 Yarewel Glochidion sp. FP Les feuilles sont utilisées pour recouvrir le tabac. 3 Folok Glochidion sp. FP les feuilles sont fumées 4 Hanum Nicotiana tabacum JD les feuilles sont fumées 5 Lisani Acalypha amentacea FS,JD Les feuilles sont fumées C. Plantes utilisées comme ornement par les hommes No Nom local Nom scientifique HB Les usages 1 Kalolih Eugenia sp. FP les fleurs servent à se parer la tête. 2 Puali Microsorium sp. FS,FP parures pour la tête. 3 Wamporo Pennisetum sp. FS la grappe de fleur sert de parure 4 Warade Rhododendron sp2. FS, FP les fleurs pour la parure 5 Fuluka Rhododendron hellvigii FS les fleurs pour la parure et comme plante ornementale 6 Holisigom Rhododendron macgregoriae FS les fleurs pour des parures de fêtes (danse ou etai). 7 Holison Rhododendron hellvigii FS idem 8 Hubika ou huba Plechnanthus javanica FS, FP les feuilles pour se parer la tête (sesi). 9 Inektamuk Rhododendron cf.macgregoriae FS fleurs pour la parure les 10 Puali Nephrolepis lauterbachii FS, FP les fleurs pour la parure 11 Yollu Cordyline terminalis JD plante ornementale, sanibusa 12 Sin Araucaria cunninghamii FS plante ornementale, sanibusa 13 Yabe ap Cordyline terminalis JD plante ornementale, parure et sanibusa 14 Yabe hai Cordyline terminalis JD idem. 15 Yabe Cordyline fructicosa JD idem. 16 Weragabuak Coix lacryma-jobi FS, JD les graines servent à se parer (timpat) D. Plantes pour les poisons No Nom local Nom scientifique Les usages 1 Megasom Clematis stenanthera FS, s servent de poison. FP les feuille 2 Inektamuk Rhododendron cf.macgregoriae FS les fleurs servent de poison. 3 Pugu-pugu Neprolepis bisserata FS pour le poison. 4 Warade Rhododendron sp2. FS les fleurs servent de poison. E. Les autres utilisations No HBNom local Nom scientifique Les usages 1 Asim Pandanus pectianus FP feuilles pour se protéger du soleil et de la pluie. 2 Si Euphorbia sp. FP les sève sert de colle. 3 Biye Scleropyrum leptostachyum FP les petites branches pour arracher les poils et la sève pour la colle. 4 Sisingka Christella arida FS, FP les feuilles pour la couverture des graines. 5 Turi Sesbania grandiflora JD plante de reboisement (plante de nouvelle introduction). 6 Caliandra Caliandra callothyrsus FS, JD plante de reboisement (plante de nouvelle introduction). 7 Wamatatah Porophyllum ruderal r les crevettes. FS la tige pour pêche 8 FS Wama toktok Trychomanes sp. idem. 9 Wurikaka Desmodium sp. FS engrais verts (nouvelle utilisation). 10 Oai Chrotalaria juncea FS idem. 11 Yukeleno Psilotum nudum FS feuilles adoucissent le sege et sike. 12 Kem Elaeocaris dulcis MR les feuilles pour sanibusa 13 Wagum Coleus amboinicus FP pour la petite sike 14 Pipit Mussaenda reinwardtiana FS plante magique, pour exorciser les maladies des plantes 15 Hugoleno Equisetum dulcis FS les feuilles adoucissent le sege et sike 16 Kuliya Erigeron linifolius FS les feuilles pour sécher après un bain 17 Sulaposu Non identifiée FS la résine sert de colle et la tige sert à arracher les poils. 78 REINWARDTIA [VOL.12 DISCUSSION GESTION DES RESSOURCES ET DES MIL dont les Dan s les lisières sont particulièrement utilisées. C’est-à-dire que ement dépendents des milieux qu’ils ont eux-mêmes con mbien les pratiques agri t chimiquement pauvre. Mais grâc (sur chaque butte, un cultivar s se), la teneur en eau (très élevée), la structure du sol (en cube), la durée du u point de vue agro ilieu se fait par l’apport de lim p pendant cela ne va pas san IEUX PAR LES DANI–BALIEM Ce qui frappe le plus dans la façon i–Baliem gèrent et transforment leur milieu c’est le rôle prépondéront des pratiques agricoles et de l’élevage des porcs. La chasse est peu importante et si l’on compare à d’autres popu- lations, les réssources alimentaires de la cueillette sont faibles. Il est surtout remarquable de constater en examinant les différents tableaux fournis dans le chapitre sur les usages que la forêt primaires est relativement peu sollicitée alors que les formations secondaires le sont beaucoup plus et que de plus les espèces ubiquistes ou celles qui poussent à peu de profondeur dan les Dani–Baliem apparaissent particulièr tribué à construire. Examinons successivement ces différents aspects de la gestion de l’environnement pas les Dani–Baliem. 1. Les pratiques agricoles Nous avons vu co colees concernant la patate douce sont au coeur de l’existence des Dani–Baliem et en constante relation avec le fonctionnement de l’ensemble de la société. Mais il faut convenir que l’agro-ecosystème que constitue le jardin de patate douce dans la vallée est une réussite du point de vue agronomique. Le système de culture des jardins de patates douces wen hipere leget est une caractéristique de la technologie traditionnelle de l’ethnie Dani de la vallée de la Baliem. Ce système rend compte de la capacité de l’ethnie Dani à maîtriser une technologie agricole adaptée aux conditions environnementales de la vallée de la Baliem. Avec ce système les Dani–Baliem sont cap- ables de tirer aux mieux profit des conditions de leur environnement. En effet, la vallée de la Ba- liem comporte les marécages et elle est soumise aux inondations lors des crues de la rivière Baliem. La quantité d’eau dans le sol est très élevée. Le sol es e à leurs pratiques agricoles traditionnelles, les Dani–Baliem arrivent à obtenir suffisamment de tubercules de patate douce. Selon les Dani–Baliem pour obtenir une bonne production de patate douce dans leurs jar- dins, il faut: (1) préparer les herbacées sèches en quantité suffisante dans chaque jardin ou chaque plate- bande (2) creuser des fossés profonds pour que: le sol des plates-bandes s’assèche, et faire en sorte que l’eau y soit toujours disponible, même quand il y a moins de pluie, avoir une pro- duction de limon élevée (3) planter la patate douce sur les buttes ou les tas de plantation, pour qu’il se forme beau-coup de racines eulement) (4) déposer les limons sur les buttes de plantation (5) ameublir le sol des buttes de plantation (6) sarcler (7) respecter toutes les règles traditionnelles. Physiquement, les obstacles ou les facteurs limitants principaux sont: la texture du sol (argi- loargileu rayonnement solaire (courte), et la température (basse); chimiquement, le sol de la vallée de la Baliem est pauvre en macros nutriments, notam- ment en élément K. Pour contrecarrer ces facteurs limitants, les Dani–Baliem sont capables de modifier le milieu. La connaissance des Dani–Baliem sur la modification du milieu d nomique s’est averée efficace scienti- fiquement. La modification du milieu physique se fait par le creusement de fossés profonds, la construction des buttes de plantation. La modi- fication chimique de m ons sur les buttes de plantation, le brûlage des herbacées sèches, et l’enfouissement des restes de plantes dans le sol ou dans les fossés. On peut supposer que les Dani–Baliem sauront s’adapter aux nouvelles cultures. On peut remarquer que les ratiques agricoles appliquées par les Dani–Baliem évoluent dans le temps. La pénétration d’une économie de marché dans une économie de subsistance influe sur le système agricole traditionnel. Il s’agit, par exemple, de l’application d’une polyculture dans les jardins de patate douce, de l'introduction des plantes cultivées, l'introduction des nouvelles techniques de pratiques agricoles, les cultures de légumes destinées à l’auto-consommées ont remplacé la cueillette. Ce s poser de nombreux problèmes. 2. Exploitation des ressources naturelles La cause la plus évidente de l’anthropisation de l’environnement est l’exploitation des ressources naturelles. Les espaces sont exploités et les ressources sont transférées pour répondre aux 78 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 79 nécessités de la vie quotidienne. Il en résulte un changement dans l’espace et dans le temps qui corr ment de la v ne hache à long r les Dani– Bal eut d’ailleurs remarquer que les forêts d’al réparation de seni: eleka (Leersea hexandra), lisani (Acalypha ou Paspalum conjuga- tum pour l’autoconsommation sont resso société de ces régions tentent de cultiver ces jardi donn Pour unautés, la forêt secondaire men chau es co- mestibles rudérales collectées dans les jardins ou en els, tel celui des champignons. Ces collectes sont donc destinées à l’autoconsomma- s jardins de p espond à la dynamique du milieu, ou encore à la succession des milieux. Dans la partie montagneuse de la région de la vallée de la Baliem en raison de l’absence de route vers la mer, l’exploitation de bois n’est pas encore trop importante. Celle n’a pas atteint des quantités à l’échelle industrielle. L’abattage des arbres est pratiqué à l’aide d’équipements tradi- tionnels. Une petite partie de ce bois est commercialisable, par exemple celui de Castanopsis, Eugenia, Nothofagus, etc. L’ex- ploitation forestière traditionnelle est essentiellement destinée à une consommation locale. Il n’y a pas d’entreprise d’exploitation de bois dans cette région. Mais, l’arrivée des migrants et les programmes de développe ille de Wamena nécessite de grosses quantités de bois notamment pour la construction des habitations. L’exploitation traditionnelle, dans laquelle on abat les arbres à l’aide d’u manche a tendance à changer pour l’utilisation de tronçonneuses qui sont introduites par les migrants. Mais pour l’instant c’est encore l’utilisation par les Dani–Baliem qui consomment le plus de bois. Bois de feu pour alimenter non seulement les foyers destinés à cuire les aliments, celui de la cuisine, hakse, mais aussi celui qui permet de chauffer les pierres du «four polynésien» seni et les foyers qui servent à chauffer la maison (wulikin) dont celui du pilamo qui ne doit jamais s’éteindre. Mais surtout, c’est la confection des clôtures qui protègent les jardins contre les porcs qui exige le plus de bois. Or le raccourcissement du temps de jachère fait que la génération des arbres n’est plus suffisante pour répondre aux besoins. Les Dani–Baliem vont maintenant quell- quesfois très loin dans la montagne chercher les arbres nécéssaires, ce qui n’est pas sans danger pour la forêt. On peut aussi considèrer que l’existence de formations à espèces dominantes wilehoma pour le Casuarina oligodon et wikioma pour le Para- serianthes falcataria dans la vallée est une réponse à la pénurie de bois. Il ne s’agit pas là forcément d’arbres plantés, mais d’arbres dont la présence a été suscitée, protégée pa iem. Nous avons vu que dans la vallée il n’existe plus de forêt primaire en déhors des forêts sacrés où la coupe est interdite mais on peut constater que les Dani–Baliem utilisent relativement peu les espèces forestières: certains arbres pour la construction, certaines lianes et rotins pour servir de liens, des orchidées dont les tiges servent dans la confection d’ornement et dans les plantes alimentations, les Pandanus. On p titude qui entourent la vallée de la Baliem contiennent peu d’espèces à fruits commestibles comme on en trouve dans les autres régions d’Indonésie. Pour les légumes sauvages les plus utilisés comme Cyathea cooperii, Cyclosorus, Pteridium spp. sont des fougères que l’on trouve souvent dans la forêt secondaire. Les plantes utilisées obligatoirement dans la p y amentacea), kolohka (Saurauia sp.), lukaka (Ischaemum cf. rugosum ) et lukeh (Digitaria sp.) poussent aussi dans la forêt secondaire. D’une façon générale les Dani–Baliem trouvent la plupart des plantes dont ils ont besoin dans leurs anciens jardins aban- donnés, par exemple pour les plantes médicina- les: pabi (Dodonaea viscosa), anekuku (Erechti- tes valerianifolia, Erechtites paniculata et Tra- chymene arfakensis), etc. Dans certaine région (Siba, Wosi, Wadlanko), les Pandanus (Pandanus julianettii, Pandanus brossimus) dans la forêt primaire deviennent rares, car les exploitations sont très actives et les prélèvements infimes et ne nuisent pas au renouvellement des urces. Pour cela, plusieurs membres de la plantes sur le lieu résidentiel ou dans les anciens ns situé à proximité de la forêt primaire. La forêt secondaire (anciens jardins aban- és ou jachères) est extrêmement importante. certaines comm est une source de légumes, d’épices et condi- ts bruts, de plantes médicinales et de bois de ffage. Mais il existe aussi des plant bordure des chemins, par exemple les Rubus spp. et Amaranthus sp. D’autres ramassages sont occasionn tion. Elles constituent un aliment d’accompagne- ment très appréciés. A d’autre occasion, les Dani– Baliem ramassent également le miel qu’ils vendent le plus souvent au marché de Wamena. Ces collectes sont donc très profitables. Aujourd’hui, la plupart des plantes alimen- taires sont introduites et cultivées dans le atate douce, les nouveaux types de jardins ou parfois protégées près des habitations. Selon les Dani–Baliem, les plantes et les milieux représentent une source de produits 80 REINWARDTIA [VOL.12 autoconsommables ou une source de revenus. La gestion et l’utilisation des espaces anthropisés et naturels sont présentées dans les figures 28. Les Dani–Baliem modifient le milieu en fonction des besoins vitaux. En effet, les rapports que les Dani–Baliem entretiennent avec leur environne- ment dépendent des types d’exploitation des ressources qu’ils effectuent. A ce propos il existe quelques différences sur la forme de dépendance à la nature véçue par les différentes communautés. La société vivant à proximité de la forêt primaire (en zone montagneuse), s’appuie sur les activités agricoles d’une part, et la cueillette d’autre part à des c que la diversité du mil ue les villages de montagne, n dispossent facilement avec la forêt qui les es et à l'évolution du système agricole dan ographiques et intervention des technologies. Examinons ues particulières, par exemple les ultivars utilisés pour les bébés ont le goût le plus ceux destin Les Dani–Baliem perçoivent la diversité floristique tra ation de d e noms locaux, ésigner différents cultivars d’une espèce cultivée ou d’une espèce spontanée, dont l ri rnant les diversité s’exprime au ts. Parmis les hipere (Ipo e 84 cultivars locaux; weny tetrago- nolobus) comprend 5 cultivars locaux; hom fins d’autoconsommations ou de commercia- lisation. Mais pour les sociétés habitant la vallée, les activités sont donc principalement agricoles et la cueillette ne se fait que de façon occasionnelle, dans la forêt secondaire, à des fins d’autocon- sommation. Il s’avère don ieu n’est pas mise en valeur pareillement selon les sociétés Dani–Baliem. La société vivant en zone Montagneuse n’exploite que très peu la forêt secondaire. En revanche, la société de la vallée, en fait une exploitation intensive, car la forêt primaire n’existe pas dans la vallée. De plus la diversité floristique présente dans les villages de la vallée est plus élevée que celle qui se rencontre dans les villages situées en montagne. En effet dans les villages de la vallée les efforts de domestification des plantes utiles et de leur cueillette sont plus importants. C’est ainsi que des arbres ont été plantés dans la vallée pour répondre à un besoin en bois d'oeuvre ou de chauffage. Tandis q e entoure. Vraisemblablement les plantes sauvages re- présentent des suppléments pour besoins quotidiens. Ainsi, l’emploi de plantes sauvages et donc la cueillette diminue de plus en plus, notamment en ce qui concerne les légumes sauvages et les plantes médicinales. Ceci est principalement due à l’introduction de plantes alimentair s la vallée de la Baliem. MODIFICATION DE LA RICHESSE FLORISTIQUE Nous avons déjà expliqué comment le pro- cessus d'anthropisation était fait par une volonté d'expansion des espaces de la part des Dani– Baliem. Ceux-ci sont motivés par des raisons économiques, les pressions dém l' maintenant plus précisément les impacts de l'homme sur la diversité floristique. Avant d’aller plus loin dans la discussion, portons un regard scientifique sur la biodiversité. D’après Barbault (1993, 1994), la biodiversité biologique se manifeste à trois niveaux qui sont les suivants: (a). La diversité intraspécifique, d’ordre généti- que et phénotypique, appréhendée à l’é- chelle des populations et des espèces. (b). La diversité spécifique, appréhendée à l’é- chelle des groupes fonctionnels. Elle se caractérise par deux composantes indisso- ciables: le nombre d’espèces et leur abon- dance relative. (c). La diversité fonctionnelle, appréhendée à l’échelle des écosystèmes avec des groupes fonctionnels pour unités élémentaires. Je vais tenter de montrer comment les Dani– Baliem interviennent à chacun de ces trois niveaux: a). au niveau génétique par la sélection de culti- vars adaptés à des conditions de l’environne- ment. Notons ici, la division des cultivars locaux de patate douce qui est effectuée par les Dani– Baliem pour les jardins situés sur les pentes (zone montagneuse) et des cultivars locaux de patate douce pour la plantation dans la vallée. L’autre action de l’homme liée à la diversité floristique, au niveau génétique, réside dans l’utilisation de dizaines cultivars locaux de pata-te douce dans la vallée de la Baliem. Ces cultivars proviennent d’une sélection naturelle. Les Dani– Baliem ont en effet toujours cultivé plusieurs cultivars locaux dans un même jardin de patate douce. Il y a alors possibilité de croisement naturel entre ces cultivars. Ils effectuent également une sélection en fonction des usages. Ainsi, ils distinguent des cultivars utilisés pour alimentation des hommes, pour des malades, les bébés, ou encore les porcs. Chaque cultivar pos-sede alors des caractéristiq c sucré et sont les moins fibreux contrairement à és à l’alimentation des porcs. au niveau intraspécifique et ceci se duit par l’utilis pour d ifférents d e déterminant est va Conce ant. espèces cultivées, cette x niveaux du déterminan moea batatas), il exist ale (Psophocarpus 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 81 ( a), 22 cultivars locaux; el ( ar ; h b ltivars; et sowa ( cultivars possèdent des phénotypes différents, et les Dani– B r les dis éter- m pour a diversité au niveau des cultivars a été vue en détail dans la partie les tivités agricoles). spp.), ou à des fins médicinales (Dodonaea viscosa). Cette diversité floristique au niveau spécifique est perçue par les Dani–Baliem et s’exprime par l’utilisation de terme de base différent selon les espèces. Cependant, parfois, un même terme de base désigne deux ou trois partie, chapitre III sur le système de dénomina- tion traditionnelle des plantes). c). au niveau écologique: il niveau est tributaire des deux niveaux précédents; c quantitativem une autre que l’homme inter opulations végétales. Par exemple dans la vallée de la Baliem, les Dani–Baliem laissent subsister l’espèce de wileh ( a o w s f qui finissent pa nt quand les champs sont ab à T Friedberg (1991) a p t ineuses arborescentes dans les cham arquer que d’une façon générale l’action tit à la construction des paysages caractéristiques de la société qui l’habite. Ainsi dans la vallée de la Baliem, on retrouve comme s le wikioma, le wilehoma et le nouveau jardin de patate douce. e nous l’avons v e p t de l’évolut ent végétal dans les différents m s et naturels), chaque type de résente une caractéristique floristique. En général, les espaces anthropisés sont loristiquem formations floristiques qui s’y trouvent sont, soit dans un stade de régression, ion, soit dans un état plus ou mo a- luation de ces évolutions tient compte de la composition floristique; des , de la richesse floristique (au niveau des espèces, des genres et des familles), e de la végétation (notamment ns floristiques de la forêt second ans le milieu où existe une interdiction (lieux sacrés), cette dernière joue un rôle importa n des exploitations. Elle peut être considérée c ég la richesse flo on, l ion posée par la l t odification de la richesse floristique l’hom en ant l'accélération d la forêt primaire. Tableau 33. Activités des Dani êt primaire et leur imp Activités des Dani– Baliem dans la forêt primaire Colocasia esculent Saccharum officin anum (Nicotiana ta Setaria palmifolia), 5 cultivars; etc. Ces um), 8 cultivars locaux acum), 5 cu aliem pou inant différent tinguer, utilisent un d chaqun. La perception de l 3 (les Dani–Baliem et ac b). au niveau spécifique: par l’entretien plus ou moins volontaire d’espèces sauvages ou anthropiques situées autour des habitats ou la protection d’un certain nombre de plantes spontanées qui leur sont utiles (par exemple bois d’oeuvre Casuarina oligodon, Paraserianthes falcataria, Ficus sp.), pour l’alimentation (Pan- danus espèces du même genre ou de genre différent ou de genres de familles différentes (voir deuxième est évident que ce ’est dans la façon dont il favorise ou défavorise ent une espèce ou vient, sur les p Casuarin alcataria) imor, ion de légum ps abandonnés. On peut rem ligodon) et iki (Paraserianthe r devenir domina andonnés. Ainsi u relèver la domina- de l’homme abou unités d’espace Comm artie traitan u dans la quatrièm ion du peuplem ilieux (anthropisé milieu p ent perturbés. Les soit de progress ins stabilisé. L’év espèces dominantes t de la dynamique pour les formatio aire). D nt dans la limitatio omme r ’interdict empère la m dûe à l’action de empêche ulateur de la ristique. De modification de la même faç oi du gouvernement me, notamment e l’exploitation de –Baliem dans la for act sur l’environnement Les impacts La cueillette de plantes alimentaires et de plantes médicinales La forêt primaire n’est pas sensiblement perturbé, mais l’activité de l’homme interfère sur la régénération de certaines espèces qui s’en trouvent ménacées. La capacité de survie de certaines espèces en est affectée. L’exploitation de certains arbres, rotins (pour la construction) et de plantes Diminution ou la disparition de certaines espèces importantes de la forêt prim orne aire. mentales (orchidées) pour le commerce local Les forêts sont transformées en aires cult Le changement de peuplement végétal fore ivées l’apparition de plantes pionnières et ubiquistes. Les zones de pentes sont dominées par la strate herbacée. stier favorise Les activités humaines agissent sur la diversité végétale et écologique en modifiant la composition floristique et la structure. Des formations végétales se transforment, se créent ou disparaîssent sous l’action de l’homme. On peut résumer les actions des Dani–Baliem sur la forêt primaire à celles qui sont présentées dans le tableau 33. Le processus d’anthropisation du milieu (forêt primaire) implique un lent changement de la composition floristique et provoque notamment une diminution rapide en nombre des espèces qui étaient présentes en quantité. On peut noter la quasi disparition dans la vallée d’espèces comme 82 REINWARDTIA [VOL.12 Castanopsis acuminatissima, Lithocarpus ruffo- milieu forestier té Type de milieu forestier Principale formation végétale Tableau 34. Les activités agricoles appliquées au Type d’activi agricoles L’agriculture initiale Forêt primaire (aujourd’hui on ne ouve que dans m orêt primaire dominée par Castanopsis uminatissima, Ba genioides, Sloane cboldiana, Notho arkenburgii. la tr les zones ontagneuse) F ac eu ssia a ar fagus st Le système d’agriculture avec des jachères longues (uniquement dans la vallée) Forêt secondaire . Forêt secondaire inée par les esp orestières comme Ficu ., Melastomataceae, othofagus sp., Ard ia sp. endlandia paniculata, c. . et dans les endroits arécageux envahie par ragmites karka et ) a) dom âgée èces s f sp N is et W et b) m les herbacées (Mischanthus floribundus, P Imperata cylindrica Le systèm d’agriculture avec des e es Forêt secondaire de 4 à 8 ans . En zone marécag vahie par les herb Miscanthus floribun ragmites karka et bustes (Melastom alabarica, Medini eciosa). . En zone plate, envahie r Imperata cylind schaemum sp., avan l’arrivée d’espèces onnières arbustives et borées. . En zone montagn ination des Impe lindrica, des foug es ant l’arrivée d’esp es arbustives et arborées. . En zone dégradé domination des herb des fougères. jachères court (pratique du brûlis des herbacées) a) en euse acées dus, P des ar m a lla sp b) pa I rica et t pi ar c) euse, ta dom cy ra èr av pionnièr èces d) e, acées et Le système d’agriculture associé au Casuarina oligodo (wilehoma Paraserianthes falcataria (wikioma) Forêt secondaire (durée de jachère variable) a). Domination de wileh (Casuarina oligodon), avec une végétation de sous-strate composée de a b). Dom wiki (Paraserianthes falcataria), la végétation de sous-strate est dominée par Imperata cylindrica, Leersia hexandra, Ischaemum sp. et des petits arbres tels Homalanthus novo-guinenesis, Acalypha amentacea, Pittosporum spp., et n ) et Imperat Miscant Pragmites karka cylindrica, hus floribundus, , etc. ination de c. villosus, Nothofagus starkenburgii, Timonius montana, etc., qui jadis d’après les analyses polyn ent dans la vallée de la Baliem; on peut cependant encore les trouver en région m espèces reviennent avec le processus de régénération associé au système de jachère, m is souvent ce temp de jachère e encore trop ourt pour les èc s arborées for Le tableau 34 indique le processus d’anthropi- sation lié à l’exploitation des milieux forestiers et aux activités agricoles qui y sont pratiquées, et les conséquences de ces activités. Le tableau 35 suivant met en évidence le changement du peuplement végétal sous l’action humaine dans la vallée de la Baliem. Ce tableau perm arer dominantes selon les types de milieux forestiers. Si l’on considère que la aire est le milieu initial, ce tableau montre clairement l’évolution de la formation végétale. On y trouve la domination d’espèces différentes dans chaque té ent. Cependant ce n’est là qu’un aperçu de ce que cela pourrait être dans la réalité puisque il est difficile de déterminer quel était ce milieu initial. . Espèces dominantes dans les différe Forêt primaire e dans la vallée sur les pentes Lisière La végétation de lieu sacré ation des sili et des villages La végétation de la zone dégradée iques se trouvaient facilem ontagneuse. Certaines a s st c esp e estières. et de comp ainsi les espèces forêt prim uni de l’environnem Tableau 35 nts milieux dans la montagn Forêt secondaire Forêt secondaire La végét A. Plantes de r diamètre supérieu à 10 cm Actinodaphne multiflora Anthrophyllum sp. Ardisia sp. Ardisia sp. Ardisia sp. Bassia eugenioides des des Bassia eugenioi Bassia eugenioi Castanopsis acuminatissima C acuminatissima astanopsis 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 83 Forêt primaire dans la montagne La végétation de lieu sacré La végétation des sili et des villages La végétation de la zone dégradée Forêt secondaire dans la vallée Forêt secondaire sur les pentes Lisière Cinnamomum sp. Cryptocarya sp. Diospyros sp. Engelhardia sp. Eugenia sp. Eugenia sp. Ficus sp.1 Ficus sp.1 icus sp1. F Ficus sp.2 Flacourtia rukam lacourtia rukam rukam F Flacourtia Gardenia lamingtonii Gardenia mingtonii la Gardenia sp. Gardenia sp. Garcinia sp. Ilex spicata Ilex spicata Ilex verstegii Lithocarpus ruffovillosus L ru ithocarpus ffovillosus ithocarpus ffovillosus ithocarpus ffovillosus L ru L ru Litsea sp. Memecylon sp. Microcos sp. Microcos sp. Myristica halrungii Nothofagus rubra Nothofagus rubra Nothofagus rubra Nothofagus starkenburgii othofagus arkenburgii N st Nothofagus sp. Nothofagus sp. Nothofagus sp. Octomyrtus pleiopetala ctomyrtus leiopetala ctomyrtus leiopetala ctomyrtus leiopetala O p O p O p Pandanus sp. Phyllocladus sp. Planchonella sp. Prunus grisea Prunus grisea Sapium sp. Schizomeria illicifolia Scleropyrum leptostachyum cleropyrum leptostachyum cleropyrum leptostachyum S S Terminalia sp. Timonius montana Timonius nitens Timonius sp. Tristania obovata Vaccinium sp B. Plantes de d à iamètre inférieure 10 cm A a calypha mentacea calypha mentacea calypha mentacea Acalypha amentacea A a A a Alangium pillosum Alphinia incana na Alphitonia inca 84 REINWARDTIA [VOL.12 Forêt primaire dans la montagne Forêt secondaire dans la vallée Forêt secondaire sur les pentes Lisière La végétation de lieu sacré La végétation des sili et des villages La végétation de la zone dégradée Cryptocarya sp. Engelhardia sp. Ficus ampelas Garcinia sp. Glochidion vinkianum Ilex verstegii Memecyclon sp. M p ischocarpus entaphyllus ischocarpus entaphyllus M p Pandanus sp.1 andanus sp.1 andanus sp.1 P P Pandanus sp.2 Piper wilhelmina Piper wilhelmina Planchonella sp Prunus cf grisea Prunus grisea Prunus grisea Prunus sp. runus sp. P Pseuderanthemum anthropurpureum seuderanthemum anthropurpureum P Psichotria chrysantha Rhododendron herzogii R. marcgregoriae S il chizomeria licifolia Schefflera chnoacra chnoacra chefflera chnoacra Schefflera ischnoacra Schefflera is S is is Sloanea rchboldiana Sloanea rchboldiana Sloanea rchboldiana a a a Timonius sp. Vaccinium angulata Vaccinium angulata Vaccinium angulata Vaccinium sp. Chionanthus ramiflorus s Chionanthu ramiflorus Crotalaria juncea Cyclosorus sp. yclosorus sp. Cyclosorus sp. C D li icranopteris niaris icranopteris niaris icranopteris niaris D li D li Dodonaea viscosa odonaea viscosaD Emilia sonchifolia Glochidion brum lochidion rubrum ru G Grevillea papuana revillea papuana revillea papuana G G Homalanthus ovo-guinensis omalanthus ovo-guinensis n H n Im c perata ylindrica perata ylindrica perata ylindrica Im c Im c Ischaemum f.rugosum c Leersia hexandra Leersia hexandra 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 85 Forêt primaire dans la montagne Forêt secondaire dans la vallée Forêt secondaire sur les pentes Lisière La végétation de lieu sacré La végétation des sili et des villages La végétation de la zone dégradée Leviera beccariana Maesa verrucosa Medinilla speciosa Melastoma malabarica elastoma malabarica M Melastoma sp. elastoma sp. M Mussaenda reinwardtiana Paspalum onjugatum c Pittosporum ramiflorum ittosporum ramiflorum P Pittosporum ferrugineum Pittosporum ferrugineum Porophyllums sp Pteridium sp Pteridium sp. teridium sp. P S m chefflera acrostachya. Sellaginella sp. Steganthera sp Wendlandia aniculata Wendlandia aniculata p p Wendlandia sp Araucaria cunninghamii raucaria cuninghamii cunninghamii A Araucaria Glochidion sp. Macaranga sp. Macaranga sp. Cinnamomum sintoc Embelia coriacea Eugenia verstegii Harpulia ramiflora Harpulia ramiflora ifo Heritiera tr lia Myristica halrungii Piper sp 2. Podocarpus sp. Prunus sp. Sauraria sp. Schefflera actinophylla Lithocarpus sp. Anthrophyllum macranthum Calliandra callothyrsus Casuarina oligodon Coleus amboinicus Cordyline terminalis Datura sp. Elaeocarpus miegi. Erythrina crista- 86 REINWARDTIA [VOL.12 Forêt primaire dans la montagne Forêt secondaire dans la vallée Forêt secondaire sur les pentes Lisière La végétation de lieu sacré La végétation des sili et des villages La végétation de la zone dégradée galli Euodia cf.elleryana Ficus adenosperma Ficus drupacea Ficus sp 2. Glochidion vinkianum Morus australis Pandanus pectianus Paraserianthes falcataria Steganthera sp. Ce tableau montre que les interventions humaines provoquent la disparition d'es une modification de la diversité végétale. La modification au niveau de la composition floristique, au bord de ces lisières (lisière jardin- forêt et lisière piste-forêt) montre une valorisation des espèces à croissance rapide ou des espèces héliophiles. Mais, l'intervention de l'homme (dans ce cas là, les entretiens qu’il y pratique, empêche sur ces abords de lisières, la croissance des plantes héliophiles. Ces lisières présentent également une zone écotone constitué par le mélange d’espèces sciaphiles et d’espèces héliophiles accompagnées d’espèces ubiquistes. Concernant la modification de la structure, ces lisières comportent trois zones, chacun étant occupée par des espèces spécifiques. La zone extérieure est dominée par les espèces héliophiles ou espèces pionn pèces scia pop brûlis favorise l’apparition d'he ières, le deuxième zone (zone inte tières. J'ai pu remarquer que dans les lisières où les ctivités de l'homme sont limitées, la composition us variée, c'est-à-dire que le nom re d'espèces présentes est plus élevé. De plus philes et l'apparition d’espèces héliophiles. Ces interventions impliquent donc une modification de la composition floristique ainsi que de la structure végétale. Les activités agricoles intensives en forêt secondaire ou l'ouverture de la forêt primaire provoquent parfois l'envahissement des aires d'ouverture par les Imperata cylindrica, notamment dans la vallée. Il est bien connu que l'allopathie de l'Imperata cylindrica empêche la régénération de certaines plantes comme les plantes pionnières. Mais l'apparition de ulations de l'Imperata cylindrica, pour les Dani–Baliem comporte des aspects avantageux puisque c’est là une plante utilisée pour fabriquer les toits des habitations. En zone montagneuse, les activités agricoles intensives contribuent à un envahissement de la végétation par les fougères, notamment par l’espèce Dicranopteris liniaris. L'agriculture sur rbacées colonisatrices qui repoussent après l'abandon du jardin. L'apparition d'une strate herbacée contribue à augmenter momentanement la diversité écologique. Cependant cette strate retarde le processus de la régénération d'espèces forestières. L'accélération de l'exploitation du bois d'oeuvre met également en danger certaines espèces. De plus, il n'existe toujours pas d’action de reboisement pour remplacer les arbres coupés. La diminution de la richesse floristique locale contribue à diminuer la diversité floristique au niveau spécifique, et favorise la perturbation de l’ensemble des écosystèmes. Dans le phénomène de lisières (lisière jardin- forêt primaire; lisière piste-forêt primaire; et lisière forêt secondaire-forêt primaire), il existe rmédiaire) présente des espèces ubiquistes ou un mélange d’espèces forestières et d’espèces pionnières. Enfin, le troisième zone (zone intérieure) est dominé par les espèces fores a floristique est pl b , l'apparition de trois rangs (zones) est bien définie par l'apparition d'espèces qui y constituent. Les pratiques de conservation comme population dominante de wileh (Casuarina oligodon) et de wiki (Paraserianthes falcataria) lors de la régénération des anciens jardins contribue au maintien d’espèces arborés mais qui n’ont aucun rapport avec la forêt originelle. La protection de certains espaces comme les lieux sacrés où sont interdits le ramassage et la cueillette, joue un rôle important dans la maintien de la diversité au niveau spécifique et écologique. Pour la vallée ce sont les seuls lieux où l’on 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 87 rencontre encore des espèces forestières. Notons que l’Araucaria est une espèce remarquable du paysage de la vallée que les Dani–Baliem apprécie pour son bois utilisé pour la construction et comme combustible. Cette espèce est donc relativement abondante dans les formations secondaires, mais on la rencontre aussi en forêt. Les brûlis fréquents des zones de bataille empêchent la restauration du couvert végétale. Ces zones de la vallée de la Baliem se trouvent pour cela dominées par les herbacées. Mais l'ex Dans l'unité d'habitation et dans les villages, ins. La composition floristique dans les lieux d'habitation joue un rôle imp , de plantation sys d’espèces arborées forestières. tation peuvent être considérer comme un endroit de conservation de la d cultures de patate douce. A la f ils favo oécosystème pour ce qui est permis d’id écologiques et la vallée de la Baliem est dans une phase de dégradation massive. Cette la rotation dans le système d’agriculture sur brûlis et les istence de ce type de zones constitue une diversité écologique comme le sont également les espèces dégradés bien qu’ils soient très pauvre en diversité floristique. la composition floristique est totalement créée par l'homme selon ses beso ortant dans la diversité au niveau spécifique. Cette diversité représente et correspond à la richesse floristique de ces lieux, leurs usages, l'ancienneté de cette habitation et les intérêts de chaque habitant. Des espèces poussent spontanement dans l’enclos des habitations (sili et ouma) et elles sont considérées comme les plantes utiles, elles sont protégées ce qui contribue à la diversité spécifique. Mais il faut remarquer que les Dani–Baliem laissent au hasard une part importante dans la composition floristique de l’invironnement des habitats et qu’ils pratiquent peu, par rapport à d’autres populations indonésiennes tématique Pourtant les lieux d’habi iversité floristique et comme un médiateur pour la domestication des Pandanus. Cependant un autre type d'espèces spontanées donne la richesse floristique de l'unité d'habitation (sili et ouma). Les adventices dans les jardins de patate douce sont arrachées et parfois utilisées comme engrais. Concernant les jardins de patate douce, après la récolte, ces jardins sont mis en jachère de courte durée pendant 3-4 mois avant de replanter de nouvelles in de la récolte, les Dani–Baliem laissent les herbacées qui poussent dans ces jardins dans le but de les utiliser comme engrais pour la culture suivante. D'après les Dani–Baliem cette pratique favorise la production de patate douce. Les Dani– Baliem mettent ensuite leur élevage de porcs pour qu’ils se nourrissent des restes de tubercules de patate douce. J'ai essayé également d’évaluer les impacts des porcs sur la fertilité du sol, dans les jardins abandonnés pendant 3-4 mois, mais le résultat des analyses chimiques ne permettent pas de conclure sur les conséquences des élevages sur la fertilité de ce sol. Les porcs n'y sont mis que la journée et seulement après la récolte et jusqu’à épuisement des résidus de culture. Je suppose que ces porcs empêchent la régénération des espèces herbacées, en creusant la terre. Mais, risent d’une autre côté l’ameublissement du sol et facilitent ainsi le travail de ce sol pour la culture suivante. Les porcs jouent un rôle important dans le fonctionnement de l’agr de la transformation du sol, mais il est difficile de mesurer leur impact sur la biodiversité. CONCLUSION Cette étude a contribué à une connaissance de l’environnement de la vallée de la Baliem et des rapports qui les sociétés humaines locales entretiennent avec cet environnement. Cette région avait jusqu’à présent échappée à des dégradations majeures, mais la vallée est maintenant directement menacée par la construction de la route trans Irian Jaya, les systèmes agricultures sur brûlis, les exploitations de ressources naturelles et l’ouverture de la région de la vallée aux migrants, aux touristes, etc.). Cette recherche interdisciplinaire nous a entifier des connaissances locales des Dani– Baliem avant que celles-ci ne soient envahies par les nouvelles connaissances venant de l’extérieure de la vallée de la Baliem. Ainsi il nous a fallu identifier les problèmes qui se posent dans la région de la vallée de la Baliem face à l’arrivée de migrants, au système administratif imposé et aux missionnaires. L’approche interdisciplinaire nous semble aller dans le sens de la problématique de développement de la vallée de la Baliem : un développement adapté aux condition sociales locales et aux besoins des Dani– Baliem. Finalement, à partir de cette étude, quelques conclusions s’imposent sur les différents aspects des relations entre les Dani–Baliem et leur environment et sur l’évolution de ces dernières. 1. Les conditions actuelles du milieu la région de la vallée de la Baliem L’environnement de dégradation est influée par les modifications entrainant une accéleration de 88 REINWARDTIA [VOL.12 exploitations des ressources naturelles. De plus, lére 2. L l’instauration d’un système d’ad dispersion de certains ukul-oak entr sujet des droits d’usage sur le sol m’a con une moitié, qui constituent et isa-eak. L’observation de la position lors des pilamo correspondant, de hacun des individus participant à la structure de cha x pratiques agricoles et à la gestion du t ani–Baliem et environnement où cette société habite, ce sont faites sur environnement par les jardins de patate douce et les l’expansion de nouvelles habitations (migrants), de nouvelles technologies, de la population et du niveau économique accélèrent cette dégradation. On peut noter également que les programmes de développement, d’une certaine manière, accé- nt également les exploitations des ressources naturelles, par exemple la construction des routes dans la vallée de la Baliem. a société Dani–Baliem Aujourd’hui la culture de la société Dani– Baliem subit de fortes pressions avec la centrali- sation de l’administration au niveau régionale (Wamena), l’installation de nombreaux migrants, la construction d’infrastructures (marché, rues, aéroport, transports publiques, écoles et collèges, etc.), l’expansion du tourisme, et l’installation d’hôtels. Tout ceci a un impact important sur la culture de la société Dani–Baliem et entraîne de grands changements. En ce qui concerne du système de chefferie traditionnelle, ministration des villages, mis en place par la loi ou UU No 5 année 1974 pose des problèmes notamment sur la dénomination des chefs fonctionnels dans les villages. Ces problèmes se traduissent dans la société Dani–Baliem par l’ambiguïté qui règne à propes de l’autorité des chefs traditionnels et des chefs fonctionnels, dans le cadre du programme de développement ou encore quand il faut trouver une solution des conflits de la vie quotidienne. Il était donc important de bien comprendre l’organsation de la société et des chefferies traditionnelles. Ceci d’autant plus que les données existantes étaient contradictiores entre ce que les différents chercheurs, ou missionnaires avaient recueilli. A ces contradictions, on peut trouver deux explications: 1) l’affaiblissement des chefferies liées à la guerre au niveau des confédérations et des alliances; 2) la e plusieurs isa-eak. La nécessité dans laquelle je me suis trouvé d’organiser des groupes d’agriculteurs pour mettre en place des rizières et une longue présence sur le terrain m’ont permis de comprendre comment s’organisent les différents types de responsabilité dans le fonctionnement de la société Dani– Baliem. Le fait que nombreux était les hommes qui affirmaient être concernés dans les décisions prises au duit à mettre en évidence l’existence au niveau de chaque isa-eak d’une triple chefferie qui en outre se dédouble au niveau des deux ukul-oak, appartenant chacun à c réunions, dans le c que chefferie, a été pour moi une façon de vérifier les informations que je recueillais. Des trois chefferies, ap metek kanekela, associées au erritoire, ap metek wimaela, liée à la guerre et ap metek uwaela qui concerne les techniques thérapeutiques, seule la première conserve toute son importance. Cependant on peut imaginer que le temps et l’énergie dépensés à élaborer des stratégies guirrières ou visant à atteindre un statut élevé dans hiérarchie des chefs de guerrepourraient se trouver transférés dans une compétition au niveau économique. Dans la société Dani–Baliem tout s’hérite en ligne patrilinéaire et après leur mariage les femmes entrent définitivement dans la famille de leur mari et à leur mort leurs cendres sont enterrées dans le jardin du sili de leur époux. Cependant on constate qu’actuellement certaines tâchess agricoles, anciennement dévolues aux femmes sont exécutées par les hommes en particulier par les semis et plantation des plantes introduites. Pour ce biais les hommes participent de plus à la production. 3. Les conseptions des Dani–Baliem sur leurs relations à l’environnement Les Dani–Baliem ont une conscience aiguë de la nécessité de vivre en harmonie (ma) avec l’environnement mais ce concept n’a pas le même sens que dans les sociétés modernes et se traduit essentiellement à travers les rapports entretenus avec les ancêtres au cours des rituels. Si les objets sacrés hérités des ancêtres jouent un rôle important dans ces rapports, les patates douces et les porcs, produits de l’agriculture sont également importants. La nature est considérée comme la source de la vie, mais elle engendre aussi des désagréments pour les hommes. La relation entre l’homme Dani–Baliem et la nature s’exprime par les interactions entre la société D l’ par exemple, les transformations l’ autres types de jardins. Ceci inclut les catastrophes naturelles à la suite des quelles les Dani–Baliem réalisent, tout de suite une introspection sur leur relations au monde et à la façon don’t ils ont respecté les règles lignées par leurs ancêtres. 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 89 Les Dani–Baliem sont traditionnellement dépendantes des ressources naturelles disponibles. Cette dépendance se reflète dans les normes définies par leur coutume et leurs traditions. Ces normes se traduisent par des divisions très strictes de l’environnement par la société Dani–Baliem: par r les changements ou les vari 4. L e avare par s autres membres de la société et elle participera e haute qualité, tous les membres vendue sur le mar avons vu l’agriculture trad ives ui se traduisent d’une part par la polyculture monoculture concernant les plantes exemple, la zone d’habitation (sili et ouma); la zone cultivée (le jardin de patate douce, wen hipere leget; le jardin de sili, wen ukutlu); les lieux sacrés (wusanma, wakunmo, wima); la zone protégée (wilehoma et wikioma), la zone non cultivée (les jachères, wen kulama kitma) et la forêt primaire (okama). Cette conception et ces normes permettent de distinguer des unités dans l’espace et d’avoir de règles bien définies pour chacune de ces unités. Ces normes et ces règles peuvent influence ations spécifiques de chaque unité de l’environnement. L’espace dans lequel se déroule la vie quotidienne des Dani–Baliem de la vallée est celui des jardins ou des jardins abandonnés, c’est- à-dire un domain domestiqué que l’on peut opposer à celui de la forêt primaire dans laquelle ils se rendent relativement rarement. Ils chassent peu et ne vont en forêt que qu’occasionnellement. La forêt est considérée comme le domain des esprits (mogat) dans lequel il est dangereux de pénétrer. Les jeunes donts ils ont besoin pour leurs ornaments sont obtenus par échange avec des groupes ethniques habitant en forêt. Leur monnaie d’échange et le porc. a patate douce Les patates douces sont considérées par les Dani–Baliem comme source de vie et la réussite des jardins de patates douces est pour eux essentielle. Pour les rituels traditionnels, chaque famille nucléaire donne les meilleures patates douces, car cela reflète la valeur sociale. Si une famille donne de mauvaises patates douces pendant un rituel traditionnel, cette famille va être jugé le difficilement au prachain rituel traditionnel. Si au contraire un membre de la société donne des patates douces d de la société qui participent au rituel l’interrogent sur la méthode utilisée pour les produire. La présentation d’une patate douce dans un rituel traditionnel peut provoquer une transformation technologique du mode de culture. J’ai employé ce procédé pour introduire une nouvelle technlogie d’exploitation pour d’autres plantes cultivées, par exemple le maïs, les légumes, le manioc, les légumineuses. J’ai d’abord fait appliquer cette nouvelle technique de culture par une famille respectueuse des traditions. Si la production est aceptée et est considérée avantageuse par cette famille, tous les membres de cette société viendront s’informer de la façon de faire. Aujourd’hui, la patate douce constutue une source de revenu, car s’il y a surplus de production, la patate douce est ché de Wamena ou sur le petit marché traditionnel local dans certains régions, par exemple le marché de Wosi dans la région Siba, Wosi, Watlanko; le marché Kurulu, dans la région Jiwika, etc. Le prix de la patate douce est d’environ 500 à 600 rpiahs le kilogramme (en 1995). De peetites quantités de patate douce sont vendues sur le marché dans cette région. Les résultqts d’analyse concernant les revenus agricoles montrent que le revenu moyen apporté par la patate douce dans la société Dani–Baliem est d’environ Rp 201.540 par an. 5. Le système agricole traditionnel Comme nous l’ itionnelle est caractérisée par une productivité peu diversifiée, mais surtout aléatoire et vulnérable, de plus les techniques appliquées sont simples. Mais, ces techniques employées pour la culture de patate douce sont bien adaptées aux conditions écologiques. Ces pratiques assurent une exploitation de milieu valorisant au mieux les conditions de l’environnement de la vallée de la Baliem. Ces techniques de culture de patate douce se montrent efficaces d’un poin de vu agro- nomique. L’agriculture traditionnelle est essentiellement vivrière. Elle possède deux tendances évolut q (culture associée de patate douce et de céréales et légumes) et d’autre part, par le développement ’une d cultivées introduites. De l’évolution des pratiques agricoles traditionnelles résulte une dynamique interne de la région, nourrit par les capacités économiques de certaines Dani–Baliem acceptant de se moderniser. L’augmentation des pressions économiques et la croissance démographiques se traduit par une diminution des cycles de jachère et un allonge- ment du temps de culture dans un contexte d’augmentation constatnte de la population qui induit une raréfaction des terres disponibles. Dans la vallée de la Baliem, aujourd’hui, il apparaît 90 REINWARDTIA [VOL.12 impossible d’évoluer vers une extension spatiale du système, il est donc nécessaire de trouver un autre mode d’intensification. Pour cela, l’intro- duc xtérieur peut stimuler cett de faire un boisement avec l’espèce Calliandra callothyrsus e plus brûler la forêt seco vée des lantes introduites. Il en est de même pour les ues de guérison traditionnelle, qui peu à pe possèdent de bonnes connaissances sur les espèces des formations secondaires et n de ces plantes basé sur l’ensemble des forte diversité floristique. Les espèces gii, Cas runus gris maintenant essentiellement à l’exploitation de ces bois. espère ue tion de techniques agricoles plus performantes au niveau des rendements en est la solution que proposent les programmes de développement mis en place dans la région de la vallée de la Baliem. L'intervention de gens l’e e dynamique interne dans la vallée de la Baliem. La pratique agricole sur les pentes proches de la vallée résulte des conditions culturelles (guerre ethnique) et la limite de la surface de la vallée de la Baliem. De cette pratique apparaît des dégradations de l’environnement. Pour frainer cette dégradation, il est proposé re combinée à des plantations de caféier, ceci afin d’inciter les Dani–Baliem à n ndaire pendant la saison sèche (ce qui dans leur tradition, est un appel à la pluie). 6. La connaissance des plantes et de leurs usages La richesse floristique de la vallée de la Baliem est largement exploitée dans la vie quotidienne de la société Dani–Baliem. J'ai pu dénombrer des usages pour 588 espèces dont 57 sont des espèces cultivées et 531 spontanées. Cependant ils utilisent peu cette diversité des espèces dans les pratiques quotidiennes réelles. Aujourd’hui, les plantes cultivées sont les plus utilisées par les Dani–Baliem, notamment en ce qui concerne les plantes alimentaires, car la pratique de cueillette dans la forêt primaire et dans la forêt secondaire diminue avec l’arri p plantes médicinales. Les Dani–Baliem possèdent des techniq u disparaissent depuis l’arrivée de Puskesmas (dispensaires de santé publique). Concernant le bois de construction, la société qui habite dans la vallée a des difficultés l’obtenir pour réparer ou construire le sili et la clôture des jardins. Pour obtenir ces bois, elle fait un échange avec la société de la région montagneuse en utilisant les porcs ou elle établit le wikioma ou wilehoma. Il faudrait donc introduire une plantation d’arbres fourniseurs de bois de construction aux milieux des habitations Dani– Baliem. On tente d’orienter les Dani–Baliem vers l’utilisation de briques pour la construction des sili, en adaptant l’architecture des maisons à celle traditionnelle. Ceci pourrait être une solution ou manque de bois car on trouve facilement les terres argiles dans la vallée de la Baliem, permettant de fabriquer des briques. Concernant la connaissance des végétaux, les Dani–Baliem primaires. Ils emploient également un mode d'identificatio caractéristiques de celles-ci (couleurs du bois, forme de feuille, odeur, sève, etc.). Pour la dénomination des différents types de plantes, les Dani–Baliem les distinguent soit par des termes de base différents soit par des déterminants diffé- rents. On peut cependant remarquer qu’un nombre important de termes de base sont attribués à des espèces très différentes sur le plan botanique. 7. Diversité floristique de la vallée de la Baliem a. La diversité floristique de la forêt primaire de la vallée de la Baliem C’est dans la forêt primaire que l’on rencontre la plus dominantes parmis les arbres de diamètre supérieur à 10 cm sont Nothofagus starkenbur tanopsis acuminatissima, Bassia eugenioides, Sloanea archboldiana, Schizomeria illicifolia, Octomyrtus pleiopetala, Lithocarpus rufovillosus, Falcourtia rukam et Ficus spp. La végétation de sous-bois est dominée par les espèces P ea, Schefflera ischnoacra, et les plantules de Castanopsis acuminatissima, Sloanea archbol- diana, Bassia eugenioides, etc. Les arbres dominants sont pour beaucoup des espèces utiles à la construction, car ils possèdent le meilleur bois de la région. L’exploitation de la forêt se résume L’étude de la composition floristique de la forêt primaire a révèlé une richesse floristique rement étudiée par les chercheurs. On ra q ces résultats servirait plustard à la mise en place de dispositifs de conservation de flore de la forêt primaire de haute altitude de l’Irian Jaya comme la construction d’un jardin botanique dans la vallée de la Baliem par exemple. b. La diversité floristique des forêt secondaires (jachères d’âges différentes) L’analyse floristique d'espaces à différents dégrés d’anthropisation permettent d’envisager une gestion rationnelle du milieu, après avoir reconnu les conditions des écosystèmes et avoir défini les modes de gestion appliqués à ces milieux 2002] PURWANTO: Gestion de la biodiversité par les Dani 91 anthropisés afin de limiter leur dégradation. De plus, les études floristiques et les conditions chimiques du sol permettent de mieux comprendre les valeurs indicatrices des espèces au cours de la succession. Ces études permettent également d’identifier des possibilités d’améliorer le système de jachère dans le contexte du système agricole des Dani–Baliem. Les résultats d’analyse de ne de tran ù l’action de l’homme est continue, les lisières poursuivent une dynamique de renouvellement également continue empêchant étation climacique. De plus, il ex endroit constitue ainsi un méd conservation, des deux esp richesse floristique Bal activités qui sont les pratiques agricoles pratiques agricoles des Dani–Baliem provoquent plan s’ob d’une diversité génétique chez les plantes Dan pata régi com génétique pour diversité écologique, c’est-à-dire que ces activités mes transition, lieux sacrés, lieux renf rech pas server la diversité déjà existante mais rich aus la composition floristique des jachères d’âges différents permettraient aussi de répondre aux questions générales sur la reconstitution de la végétation après des perturbations provoquées par l’accélération de la rotation jachè-res/jardins. c. La diversité floristique dans la zo sition L’étude des lisières a pour but de faire apparaître des questions pertinentes que l’on pourra se poser dans des études ultérieures sur l’impact de l’homme sur la dynamique végétale dans des milieux forestiers anthropisés. Comme dans les lisières de la forêt guyanaise, que j’ai déjà étudiée dans le cadre du DEA d’Ecologie Générale et Production Végétale, on remarque que dans les lisières encore anthropisées, la ré- génération est bloquée. Il y a toujours renouvelle- ment des espèces pionnières, c’est-à-dire que dans les lisières o l’installation d’une vég iste une structuration spatiale des lisières bien définie quand l’intervention humaine est continue (Purwanto, 1994), ce qui montre bien l’impact des activités humaines sur la diversité floristique et écologique. d. La diversité floristique dans les unités d'habitation La composition floristique d’une unité d’habi- tation peut être considérée comme un élément d’indication sur la diversité floristique créée par les Dani–Baliem. Dans l’espace du sili ou du village seules les plantes utiles sont cultivées ou préservées et cet iateur dans le processus de domestication des plantes spontanées utiles. Dans cette unité, on tente également de mettre en culture de nouvelles espèces considérées comme peuvant être utiles et ces endroits permettent en quelque sorte de préserver la richesse floristique. Cette diversité floristique rencontrée dans les unités d’habitation dépend donc des intérêts de chaque habitant, de l’ancienneté de cette habitation et du rôle de ces plantes. e. La diversité floristique dans les milieux protégés (lieux sacrés, wilehoma et wikioma) Les Dani–Baliem considèrent évidemment que les protections affectées dans milieux sacrés ne sont pas motivées par des raisons écologiques, mais les pratiques qui s’y rapportent permettent, en fait, de préserver la diversité biologique. Les wilehoma et wikioma peuvent aussi être assimilées à des sites de èces principales, wileh (Casuarina oligodon) et wiki (Paraserianthes falcataria) qui protégée par la tradition, afin de répondre à un besoin en bois de construction et de chauffage qui risquerait e faire défaut. d 8. L'impact de l'homme sur la La dégradation des milieux de la vallée de la iem est principalement provoquée par deux traditionnelles et l'exploitation des ressources naturelles. Concernant la richesse floristique, les une diminution de la diversité spécifique des tes forestières. Mais contrairement à ce qui serve au niveau intraspécifique, la génération cultivées est favorisée par les pratiques agricoles i–Baliem. On peut se référer là à l’exemple de la culture de patate douce. La mode de culture employé entraine une sélection naturelle des tes douces et par conséquent l’accroissement de leur variété. Cette diversité s’accentue avec l’échange de matériel génétique (cultivars locaux ou introduits) entre agriculteurs de différentes ons. Les cultivars introduits sont considérés me une sources de variation améliorer les variétés locales. Les activités humaines enrichissent la créent des unités d’écosystèmes comportant cune une flore spécifique. Cependacha nt cette dernière peut se révéler très pauvre au fur et à ure de l’intensité des destructions par le feu et l’érosion des couches superficielles du sol. La forêt primaire, forêt secondaire, zone de d’habitation, etc., dans la région de la vallée de la Baliem erment une importante biodiversité. Les erches en ethnoscience montre qu’il ne suffit de pré que la meilleure stratégie de conservation de cette esse floristique de la vallée de la Baliem passe si par une conservation de la diversité 92 REINWARDTIA [VOL.12 culturelle. Il est nécessaire de reconnaître la rsité culturelle ethnique de cette région pour nager, exploiter et conserver la diversité ogique. dive amé REM grat Prof Prof pou Cho dem à m trav chal acce outr J’ex qui Mon M. Jordan Surabut del’ plus fait plus ièrement des femmes et des anciens qui ne au es collèques de l’Herbarium Leid ieuse pour AU et aires de forêts e BAL . 1976. (eds). New Guinea Vege- BAR BEM BRA CON DO évidence. Quelques principes méthodologiques. J. d’Agric. Trop. Bot. Appl. 21:313–343. FRI GEI 959. The climate near the ground. Har- GO rehistoric studies in island Southeast biol ERCIEMENTS En tout premier lieu, j’exprime mon immese itude à Madame Claudine Berthe-Friedberg, esseur au Muséum National d’Histoire Naturel, directeur de l’URA 882 du Centre National de la Recherche Scientifique, et Monsieur Robert Barbault, esseur à l’Université Pierre et Marie Curie-Paris 6 r me guider constamment dans mon travai, en fiant beaucoup de sesacri s précieux temps. Je remercie également Mademoiselle Elizabeth uvin, Mademoiselle Sandrine Petit, Ma- oisselle Marina Goloubinoff, Monsieur Jean- Christophe Pintaud, et Monsieur Manuel Boissier qui ont passé de longues heures à corriger le manuscript et e conseiller pour la redaction de cet article avec beaucoup de patience. Je desire remercier les acteurs principaux de ce ail que sont les Dani–Baliem. J’ai été eureusement accuillii et parfois adopté. Ils m’ont pté chez eux comme dans leur pensée. Ils ont en é fait preuve de patience, curiosité, pertinence et ont offert leur aimable collaboration à cette recherché. Sans eux, ce travail n’aurait pas de substance. prime toute ma reconnaissance à M. Mulik Mabel m’a autorisé à entrer dans leurs lieux sacrés et sieur et Madame Dam Elosak, M. Ananias Dabi, Abek Dabi, M. Isikale Mabel, M. Yusuf Alua, M. , M. Titus Alua, etc. qui m’ont accompagné dans les travaux de terrain et qui m’ont jamais manqué d’enthousiasme à prendre conscience intérêt de leur proper culture au course des ieurs années de travail ensemble. Toujours pour e travail de terrain, je remercie bien évidement les interprètes de m’avoir fidèlement transmis, mais aussis ressentir et comprendre, le discours des vilageois et particul pratiquent pas l’indonésien. Je tien également à exprimer ma reconnais-sance personnel et à m Bogoriense et Rijksherbarium / Hortus Botanicus, en, Hollande don’t l’aide me fut préc l’identification des specimens botaniques. 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Les jachères Nord-sou- daniennes du Burkina Faso: I. Diversité, stabilité et évolution des communautés végétales. In FLORET, C. & SERPENTIE, G. (eds.). La jachère en Afrique de l’ouest. Editions ORSTOM. Paris.: 351–358 ZOUNGRANA, I. 1993b. Les jachères Nord-souda- niennes du Burkina Faso : II. Analyse de la recon- stitution de la végétation herbacée. In FLORET, C. & SERPENTIE, G. (eds.). La jachère en Afrique de l’ouest. Editions ORSTOM. Paris.: 359–366. Philippines. Philippines Department of Agriculture and Nature Resources. Technical Bulletin 16: 1049–1078 NWARIN, J. 1992. Etnobotani ubi jalar (Ipomoea ARTO. 1987. Wen hipere suatu sistem budidaya ubijalar (Ipomoe Baliem Pegunungan Jayawijaya, Irian Jaya. Fakul- tas Pasca Sarjana. Institut Pertanian Bogor. 125 p. M IRIAN-PUSLITBANG GEOTEKNOLOGI- LIPI. 1991. Penelitian Untuk Trase Jalan Wosiala-Dombomi dan Pengembangan Wilayah INSTRUCTION TO AUTHORS Taxonomic keys should be prepared using the aligned-couplet type. Manuscripts intended for publication in Reinwardtia should be written either in English, French or German, and represent articles which have not been published in any other journal or proceedings. Each manuscript received will be considered and processed further if it is accompanied by signed statements given independently by two reviewers chosen by the author(s) attesting to its merits as well as its scientific suitability for publication in Reinwardtia. Two printed copies (on A4 paper) of the manuscript of not more than 200 pages should be sent to Editors, together with an electronic copy prepared on Word Processor computer programme using Times New Romance letter type and saved as Rich Text File must be submitted. For the style of presentation authors should follow the latest issue of Reinwardtia very closely. Title of the article should be followed by author's name and mailing address and a one-paragraphed abstract in English (with French or German abstract for papers in French or German) of not more than 250 words. Keywords should be given below each abstract. On a separate paper author(s) should prepare the preferred running title of the article submitted. Strict adherence to the International Code of Botanical Nomenclature is observed, so that taxonomic and nomenclatural novelties should be clearly shown, Latin description for new taxon proposed should be provided, and the herbaria where type specimens are deposited should be indicated. Synonyms should be presented in the long form [name of taxon, author's name, year of publication, abbreviated journal or book title, volume (number): page]. Maps, line drawing illustrations or photographs preferably should be prepared in landscape presentation to occupy two columns. Illustrations must be submitted as original art accompanying, but separate from, the manuscripts. On electronic copy, the illustrations should be saved in jpg or .gif format. Legends for illustrations must be submitted separately at the end of the manuscript. Bibliography, list of literature cited or references follow the Harvard System. For each paper published author(s) will receive 25 copies of reprints free of charge. Any additional copies should be ordered in advance and the author(s) will be charged accordingly. ISSN 0034 - 365 X REINWARDTIA Vol. 12. No. 1.2002 CONTENTS Page Y. PURWANTO. Gestion de la Biodiversite: Relations aux plantes et dynamiques vegetales chez les Dani de la Vallee de la Baliem en Irian Jaya, Indonesie 1 TRI MULYANINGSIH & COLIN ERNEST RIDSDALE. The Bornean genus Hypo- bathrum (Rubiaceae): an investigation of its characters and taxonomic status 95 BAMBANG SUNARNO & HIROSHI OHASHI. A new species of Dalbergia (Legumi- nosae) from Malay Peninsula 117 BAMBANG SUNARNO. New species of Labisia (Myrsinaceae) from Sumatra 121 SRI S. TJITROSOEDIRDJO. Four new taxa of Asteraceae in Sumatra 125 HERBARIUM BOGORIENSE BIDANG BOTANI PUSAT PENELITIAN BIOLOGI - LIPI BOGOR, INDONESIA dpn 46-96-2-PB RESULTAT ET DISCUSSION MILIEU PHYSIQUE B. MILIEU BIOLOGIQUE 1. Impact de l’homme dans la vallée de la Ba-liem au cours d ORGANISATION SOCIALE ET TERRI-TORIALE CONNAISSANCE ET USAGE DE L’EN-VIRONNEMENT VEGETAL a. Ouverture d'un nouveau jardin, rythme de rotation des mis b. L’organisation des jardins Les jardins de vallée: les fossés et les plates bandes a. Wen imah b. Wen alobaga d. Pratiques culturales 1. La diversité du Cultivars 2. La distribution des cultivars dans les jardins et l’évolu 3. La connaissance spécifique des cultivars e. Les diférents usages de la patate douce f. Techniques de plantation de la patate douce et connaiss h. La production i. La main-d’oeuvre Répartition des tâches entre hommes et femmes dans la sociét La possession de ressources naturelles et son contrôle Les facteurs de division des tâches entre hommes et femmes j. Le rôle à venir de la patate douce La diversité de l’alimentation de base Elévation de la valeur économique de la patate douce a. La jachère et l’évolution de la végétation b. La dynamique de reconstitution de la végétation Le premier stade de reconstitution (stade herbacé): Le deuxième stade (stade herbacéligneux pionnières): Le troisième stade (stade pionnier-forestier): Le quatrième stade (stade de recouvrement forestier): Le cinquième stade (stade forestier): LE SAVOIR BOTANIQUE LOCAL b. La feuille (eka) LE SYSTEME DE DENOMINATION TRA-DITIONELLE DES PLANTES Critères morphologiques Critères mécaniques Critères écologiques Critère sensoriel: odeur, goût, couleur a). Les termes de base simples b\). Les termes de base composés a. Quelques déterminants sont une allusion à la couleur b. Déterminants correspondant au sexe c. Autres déterminants LES USAGES DES PLANTES Nom scientifique 1. Les plantes medicinales a. La santé et la malade b. Les plantes médicinales utilisées d. Guérison traditionnelle 2. Mode d’alimentation a. Repas principaux (1). L’aliments de base (2). Aliments d’accompagnement (3). Condiments b. Aliments pour les en-cas Diversité des espèces alimentaires a. Généralités b. Les plantes de cueillette c. Les champignons d. Aliments d’origine animale 3. Plante pour les construction Habitations de type traditionnel et matériaux de constructio (a). Les honai (pilamo et ebeai) c). Construction de la pocherie (wamdabu, wamai) d\). Construction des clôtures \(leget� Les maisons modernes 4. Plantes a fibre et servant a fabriquer des liens utilises 5. Plantes utilisees pour leur couleur ou comme colorants et Hupak-hupak Sel Wi wamaga 6. Les ornaments, les outils et les vetements des Dani Les vêtements et les ornements des hommes Walimo Inikahale Les vêtements et les ornements des femmes En fonction de l’âge et de leur statut de fem-me mariée ou n a. La jupe (sali) (1). Sali kem (2) sali isobat (3) sali kuguk b. Yokal 7. Les ustensiles, outils et armes des Dani–Baliem a. Noken b. La lance (wim sege) et le bâton à fouir (sege akibak) c. La hache de pierre (jagabilik) d. Ye e. L’arc (sike) et la flèche (sike eken) (1). Kanek maleh (2). Maleh ilakapi Fig. 26. Sike eken (flèche de guerre) (3). Maleh sinilak (4). Maleh pelemo (5). Maleh wilehukum g. Disu = aiguille h. Tul = couteau i. Pikon = guimbarde j. San = récipient k. Fulok = soufflet (mettre après sengkan intok) l. Kontitugi = piège à chauve souris n. Hanum pali = pipe à tabac o. Hilba = pinces en bois p. Babuk r. Isak pel 8. Bois de chauffage 9. Plantes utilisees pour les rituels traditionnels 10. Utilisations diverses del plantes A. Pour les jouets d’enfants B. Pour fumer C. Plantes utilisées comme ornement par les hommes Wama toktok Non identifiée GESTION DES RESSOURCES ET DES MILIEUX PAR LES DANI–BALIEM MODIFICATION DE LA RICHESSE FLORISTIQUE CONCLUSION 1. Les conditions actuelles du milieu la région de la vallée 2. La société Dani–Baliem 3. Les conseptions des Dani–Baliem sur leurs relations à l’e 5. Le système agricole traditionnel 6. La connaissance des plantes et de leurs usages 7. Diversité floristique de la vallée de la Baliem a. La diversité floristique de la forêt primaire de la vallé b. La diversité floristique des forêt secondaires (jachères c. La diversité floristique dans la zone de transition d. La diversité floristique dans les unités d'habitation e. La diversité floristique dans les milieux protégés (lieux 8. L'impact de l'homme sur la richesse floristique bkgn